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Critiques de Stéphanie Kalfon (121)
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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

Une belle découverte que ce roman. Je remercie les babelpotes passées avant moi qui m'ont incitée à choisir ce livre.

Je voulais du gai et humoristique, c'est raté, mais je ne regrette pas une seule seconde.



Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Nina, 8 ans.

Banderole dans le salon, mousse au chocolat (ratée, mais c'est l'intention qui compte), et pour finir la journée en beauté, fête foraine.



Paul, le papa veut tirer sur les ballons pour décrocher le gros lot pour sa fille.

Emma, la maman, le regarde.



Et puis soudain, elle baisse les yeux et ne voit plus Nina.

Quelques secondes d'inattention et c'est le drame. La petite a disparu.



Branle-bas de combat, les parents courent partout, la police rapplique et organise une battue dans les bois qui jouxtent les manèges, etc...

Emma et Paul sont conviés à rentrer chez eux...



Après une nuit infernale, Nina leur est rendue sur les lieux même de sa disparition.

Les parents se précipitent, mais l'élan d'Emma est stoppé net. Elle en a la certitude, ce n'est pas sa fille...

Et elle seule le sait.



C'est un roman poignant, qui prend aux tripes. le style est vif et l'autrice ne se perd pas en circonvolutions. Des phrases courtes qui frappent.



J'ai été attristée par cette famille, chacun d'eux. Aucun parent ou conjoint ne peut rester indifférent quand de tels événements se produisent.

Mais la majeure partie de mon empathie va à l'enfant. On a envie de la serrer très fort contre nous.



Je n'en dirai pas plus. Lisez-le.



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Attendre un fantôme

Le propos de départ et ce que suggère le titre laisse penser que l‘on va assister à un processus de deuil. En effet, Kate a perdu son compagnon, victime d’un attentat. Mais le contexte est particulier. Lors de l’événement, Kate était absente et coupée de toute relation avec sa réalité ordinaire. Elle ne sait donc pas ce qui s’est passé. Double peine : la perte mais aussi l’impossibilité de faire ses adieux. Et l’on peut y ajoutera perte définitive de la confiance qu’elle pouvait accorder à ses proches, qui l’ont volontairement maintenue dans l’ignorance.



C’est alors que le roman emprunte un nouveau chemin, se concentrant sur la personnalité de la mère, celle-là même qui est à l’origine du mensonge. Son portrait est saisissant, une tête-à-claques par excellence, immature, égocentrée.. Même au coeur de ce roman, elle parvient à faire oublier que la victime est sa femme et non elle-même : c’est sa manière d’agir sur son entourage, mari ou enfant, et ça fonctionne.



Envahissante, elle l’est, cette mère indigne, qui envahit aussi le roman en occultant l’histoire de la jeune femme en deuil. D’autant plus agaçante qu’il y a fort à parier que chaque lecteur reconnaitra dans ce personnage quelqu’un de plus ou moins proche dans son entourage.





Le roman aurait peut-être pu bénéficier d’un développement un peu plus long avec une analyse plus en profondeur de l’ensemble des personnages et de leurs sentiments face au drame, et de ce questeur inspire l’attitude de la mère.



Aucun reproche en ce qui concerne l’écriture, mais cela le sujet est traité de manière un peu superficielle.
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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

Une seconde d'inattention aura suffi pour que leur fille disparaisse, au stand de tir de la fête foraine. Une angoisse immense les saisit, et une culpabilité dévorante, eux les parents inattentifs, imprudents.

Pourtant quelques heures plus tard, l'enfant est retrouvée saine et sauve, et confesse avoir voulu suivre un petit chat aux yeux jaunes, jusqu'à se retrouver perdue dans la forêt puis de trouver refuge dans une cabane de chantier.



Tout va pour le mieux dans le meilleur de monde puisque la petite famille est à nouveau réunie. Et pourtant, le doute s'immisce : pour la mère, cette enfant est un coucou, un sosie, mais en aucun cas la petite fille qu'elle a perdue…







A partir de cette situation particulière, Stéphanie Kalfon construit une histoire inquiétante, puisque relatée du point de vue de la jeune mère, le doute s'immisce parfois : n'aurait-elle pas raison ? Qui est donc cette fillette qui s'efforce de ressembler à la Nina que la mère persiste à rechercher, parfois même avec la complicité de celle ci !

Par ailleurs, le thème sert de support à une analyse fine de ce que représente la relation mère-fille, de ce qu'est le sentiment d'être mère, qui ne s'explique pas par des mots mais par un ressenti. L'autrice évoque un sujet tabou : le fait pour une mère de ne pas aimer ses propres enfants.

Excellent lecture, questionnante et fort bien construite.





208 pages Verticales 5 janvier 2023

Sélection Prix orange 2023

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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

Un titre intriguant, des commentaires élogieux, il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de plonger dans le brouillard du cerveau d’Emma.

Emma, maman de Nina, 8 ans, est mariée à Paul, pianiste en proie aux doutes quant à la maîtrise de son art. Emma est professeur aux Beaux-Arts, elle est heureuse au sein de sa petite famille.

Le jour de l’anniversaire de Nina, ils partent tous les trois faire un tour le soir à la fête foraine. Paul saisit une carabine au stand de tir. Emma regarde la scène rêveusement, quand elle redescend sur terre, elle cherche Nina des yeux. Stupeur ! La petite fille a disparu.

Paul et Emma s’affolent, courent en tous sens, Nina reste introuvable. Le mot épouvantable resonne furieusement dans la tête vide d’Emma, la police est sollicitée. La fête foraine finie, ils doivent se rendre à l’effroyable vérité, la fillette semble s’être volatilisée.

Heureux dénouement le lendemain matin, la fillette est retrouvée saine et sauve dans les sanisettes d’un chantier dans lesquelles elle s’était retrouvée coincée toute la nuit.

Mais l’apparente fin de l’histoire n’est en réalité que le tout début, car Emma doute. Cette petite fille est-elle bien sa fille ? Certes, elle lui ressemble énormément, cependant son instinct de mère lui crie que ce n’est pas sa fille qui se tient en face d’elle mais un sosie.

L’histoire est originale et l’écriture maîtrisée, l’auteure s’est beaucoup documentée sur le sujet de la maladie mentale. Cependant, il m’a parfois manqué un souffle pour être complètement embarquée dans le cerveau d’Emma. J’aurais trouvé intéressant de découvrir les choses un peu plus par moi-même, Stéphanie Kalfon en dévoilant trop et trop tôt à mon gout.

Je n’ai pas réussi à rentrer en empathie avec Emma, c’est dommage, il m’aurait paru intéressant de la rendre plus sympathique au lecteur, afin qu’il se questionne plus sur lui-même et sa relation aux autres. On lui colle vite une étiquette de folle qui nous tient à distance. J’aurais aimé que mon grain de folie entre en résonnance avec le sien, car parfois la membrane est bien ténue entre celui qui est considéré comme normal et celui qui pète les plombs.

« La vie est un courant électrique. Déployé dans le cerveau, ce courant relie nos abscisses et nos abysses, nos coordonnées et nos désordonnées. Mais qu'advient-il quand ce courant ne passe plus ? Quand la lumière s'interrompt soudain ou bien s'intensifie sans logique, se noircit alors qu'elle devrait éclairer mieux ? Eh bien, par sécurité, on disjoncte. C'est ce qui m'arrive. Insidieusement d'abord, puis de manière flagrante, jusqu'à l'irréparable. » (p.65)



Un court roman intéressant par sa thématique, mais j’aurais aimé qu’il me questionne un peu plus. Toujours est-il que je ne le conseille pas à des parents angoissés à l’idée de perdre leur enfant à la fête foraine …

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Les parapluies d'Erik Satie

Oui et non. Les parapluies d'Erik Satie est un beau livre, mais ce n'est pas une biographie de Satie.

Je suis amoureux de la musique de Satie depuis l'adolescence et viens de me faire offrir la partition des Gnossiennes. Aussi, quand je suis tombé pour la deuxième fois sur ce livre, je l'ai emprunté. Mais la première fois, trouvant un mot anglais « inside » au milieu du premier paragraphe, j'avais été choqué et avais reposé le livre. A la lecture, j'ai compris que ce mot, et beaucoup d'autres, était justifié : la mère de Satie était écossaise.

Le livre (il n'est pas écrit roman sur la page de garde, juste dans la notice biographique de Stéphanie Kalfon) est une évocation poétique et étrange d'Erik Satie, complexe comme l'homme et ses masques. Ou plutôt d'une partie d'Erik Satie. Car s'il est mort dans la misère, et en a probablement souffert pendant des années, si ses amis ont été profondément choqués par ce qu'ils ont trouvé dans sa chambre, est-ce sûr qu'il n'ait été que ce personnage dépressif, absolument seul ? Stéphanie Kalfon en sait évidemment beaucoup plus sur Satie que moi, et sa thèse est que l'excentricité du musicien est un masque, pour cacher une détresse profonde qui remonte à l'enfance. (Traumatismes que j'ai découverts dans le livre, et que je vous laisse chercher.)

A défaut d'insister sur l'humour lunaire de Satie, j'aurais aimé que l'auteure nous parle plus des œuvres, des circonstances de leur naissance*, peut-être aussi des amis (à part Debussy) qui aimaient et soutenaient Satie, même s'il les fuyait souvent. Mais ç'aurait été un autre livre, et celui-ci, dans sa construction savamment anarchique à l'image de son sujet, est au moins un bel hommage au solitaire d'Arcueil.





*Le texte est parsemé d'allusions aux titres et aux annotations des partitions de Satie, pas besoin d'être un spécialiste pour les repérer, mais elles ne sont pas visibles pour celui qui voudrait découvrir Satie. De même, des passages sont en italique, mais sont-ce tous des citations de Satie ?
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Attendre un fantôme

Une tempête sous un crâne



Pour son second roman, Stéphanie Kalfon a choisi de nous raconter la vie d’une jeune femme dont l’amoureux a été tué dans un attentat. Un roman à forte intensité dramatique qui va secouer les consciences.



Son premier roman Les parapluies d’Erik Satie, qui était bien davantage qu’un portrait de l’auteur des Gymnopédies, avait retenu l’attention. Du coup ce second roman était très attendu. Disons d’emblée que si le registre est bien différent du premier opus, il ne déçoit pas. Nous sommes cette fois en 2001, au moment où un attentat est perpétré en Israël, tuant au hasard. L’un des victimes est un jeune homme, atteint d’un boulon en pleine tête. Jeff s’était rendu en Israël pour y poursuivre ses études tandis que Kate, sa petite amie, se prélassait sur les plages de Marbella. Où elle était épargnée de la fureur du monde.

Ce n’est qu’à son retour que sa mère va lui apprendre la terrible nouvelle, justifiant ses mensonges successifs par la volonté de la préserver: «Je voulais que tu passes de bonnes vacances. Je voulais te protéger. J’en étais malade, j’en ai parlé à tout le monde. On avait tellement peur que tu l’apprennes. On était tous d’accord.»

En fait, le choc n’en est que plus violent, la douleur plus insupportable. Comment faire son deuil quand le disparu a disparu? Kate doit essayer de se reconstruire avec le fantôme de Jeff. Un fantôme qui laisse des traces et des signes qui vont la tourmenter jour après jour. Comme cette carte postale qui finit par arriver dans sa boîte aux lettres, comme ce rai de lumière aperçu sous la porte de son appartement. «Alors elle disjoncte. Un irrépressible élan la saisit comme de l’électricité: la seule manière de se soulager, c’est de se cogner la tête contre cette porte et, par l’impact sur son front, créer la preuve qu’elle est encore vivante. Alors elle cogne, elle cogne, elle défonce son crâne contre la porte jusqu’à faire apparaître la voix de Jeff qui dans son crâne halluciné répète «arrête, arrête», mais comme c’est la première fois que cette voix apparaît Kate continue pour l’entendre encore dire «arrête, arrête», l’entendre encore dire «arrête, arrête». C’est physique, voilà ce qu’elle cherche, un contact physique et aussi une réponse…»

C’est sans doute dans la description de ce mal qui ronge Kate que réside la force de ce roman. Avec Stéphanie Kalfon le lecteur occupe une plage privilégiée, sous le crâne de Kate, au cœur de la tempête. Violente, pesante, incontrôlable et, pour son plus grand malheur, nourrie de l’incompréhension et du ressentiment de ceux qui la côtoient, à commencer par sa mère. Si elle en ressent toute la toxicité, elle a pourtant du mal à s’en émanciper. Alors c’est la peur qui s’installe. Une peur dont elle va ressentir toutes variations. Une peur qui l’empêche d’avancer, qui l’empêche de dormir. Une peur qu’il va falloir apprivoiser pour pouvoir continuer à avancer.

Tout au long de ce roman, jamais la tension ne se relâche, à tel point que l’on a quelquefois l’impression de le lire en apnée, de partager physiquement les émotions de Kate. Jusqu’à éprouver chaque respiration comme une libération. Comme un premier pas vers la sortie de crise espérée, attendue.


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Attendre un fantôme



L'écriture de Stéphanie Kalfon est jolie mais son roman laisse un impression assez mitigée.. le récit est trop bref ( 120 pages) pour laisser une impression durable sur le lecteur, la narration est parfois un peu confuse, trop éliptique, et les personnages manquent d'incarnation.. dommage car cette idée de jeune fille dont le copain est mort dans un attentat à qui on confisque son chagrin pouvait intriguer et toucher...
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Attendre un fantôme

**,*



Lorsque Kate rentre de vacances, la nouvelle que lui annonce sa mère n’est pas celle qu’elle attendait... C’est même plutôt une nouvelle qu’elle veut effacer, oublier, enterrer, annuler... Mais la vie doit avancer malgré tout, et sa mère ne va avoir de cesse de lui rappeler, sans jamais s’excuser d’avoir anéanti sa vie...



Lu grâce aux 68 premières fois, le deuxième roman de Stéphanie Kalfon est déroutant...



Par son histoire d’abord : une jeune fille écrasée par une mère autoritaire, froide, centrée sur elle-même et étouffante. Une jeune fille à qui on a volé l’annonce de la mort de son compagnon et la possibilité d’entamer son deuil. Une jeune fille dont le climat familial est d’une violence banale mais terrible : le silence règne. On se tait, on se mure, on se protège de cette mère toute puissante.



Par son écriture ensuite, très travaillée et minutieuse. Trop peut-être ? J’ai eu du mal à me laisser envahir par l’émotion et la tristesse de Kate.



Un roman qui dérange et qui nous interroge sur nos rapports aux autres, nos proches surtout, et nos façons de vouloir les protéger sans se mettre à leur place, en leur prêtant des pensées et des émotions qu’ils n’ont pas...
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Les parapluies d'Erik Satie

Le 1er juillet 1925, Erik Satie meurt dans sa chambre-placard à Arcueil, seul, terriblement seul, comme il a vécu.

C’est en découvrant la misère du lieu où il vit depuis 10 ans que ses amis prennent la mesure de cette solitude, de sa pudeur face à la dèche.

« Satie vivait enfermé dans son Placard, comme un balai accroché à une serpillière, repassant le sol à l’infini, prisonnier d’un minuscule rêve de bonheur qui ne pouvait pas tenir dans ses dix mètres carré. Mais l’horizon qui défilait dans son crâne lui suffisait ».

Erik Satie, le génial Esotérik Satie…

Fou ? Colérique ? Paranoïaque ? Alcoolique ? Aberrant ? Insomniaque ? Bizarre ?

Oui, tout cela mais aussi délicat, contemplatif, plein d’humour, d’autodérision, et surtout de tristesse. Cette tristesse née de la mort prématurée de sa mère, puis confortée par les vexations de ses professeurs du Conservatoire qui ne comprennent pas cet enfant qui s’ennuie, qui le dissimule à peine et parfois se rebelle.

« Car à la différence d’Erik, personne n’avait jamais dit de Claude Debussy qu’il était passable. Personne n’avait vexé sa fantaisie d’enfant, ni blessé son aptitude à vivre une belle vie. »

Toujours, il dissimulera cette mélancolie en faisant le clown pour les autres, désirant plaire même s’il faut être ridicule pour y parvenir. Toujours, il doutera de son talent.

J’ai adoré ce texte. Ce n’est pas un roman, pas une biographie, c’est une évocation poétique de la vie d’un homme incompris de son temps.

*Je suis né trop jeune dans un monde trop vieux.*

On devine l’attachement de Stéphanie Kalfon pour son sujet. Elle glisse dans son récit de multiples citations d’Erik Satie (enfin, il me semble). Car oui, Erik Satie a écrit des articles, une importante correspondance…. Je viens de le découvrir avec intérêt car je m’interrogeais sur ces incises en italique dans le texte, entre astérisques ici. Etaient-ce les mots de S. K ou ceux de Satie ? Elle a su mêler habilement son récit aux mots mêmes de Satie sans dénaturer son inventivité, son ironie, communiquant son désespoir mais aussi son obsession musicale..

Je voudrais terminer ce billet par un petit inventaire à la Prévert des parapluies d’Erik Satie.

Quand il rentre à pied de Paris à Arcueil où il n’y a rien, pas même un drap, juste des couvertures de la SNCF, on y découvre quatorze parapluies.



« Dès qu’il a un sou en poche, c’est pour acheter un parapluie :

un de Secours (de couleur noire)

un Just in case (de couleur noire)

un Malheureux (de couleur noire)

un plus Solide (de couleur noire)

un qui s’Envole (de couleur noire)

un Jetable (de couleur noire)

un très Digne (de couleur noire)

un Imperméable (de couleur noire)

un que l’on peut Casser (de couleur noire)

un qui nous Attend (de couleur noire)

un très Intimidant (de couleur noire)

un Alambiqué (de couleur noire)

un très Sportif, qui défend bien (de couleur noire)

et le dernier, gentil, juste pour les Dimanches (de couleur noire)

Tous peuvent se porter été comme hiver. Ils sont pratiques, indémodables, discrets et très patients. Absolument noirs. Ils sont au nombre de quatorze, mais ils n’empêchent pas de se sentir seul. Ils permettent de se sentir abrité. Surtout quand il ne pleut pas. »



Un très beau texte qui m’a permis d’approcher un artiste que j’aime depuis longtemps, qui m’a profondément touché.

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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

«Je ne reconnais plus ma fille»



Le troisième roman de Stéphanie Kalfon est un habile thriller psychologique. Après la disparition de leur fille dans une fête foraine, un couple passe une nuit d’angoisse avant qu’elle ne soit retrouvée. Sauf que pour sa mère, il ne s’agit plus de la même personne.



Nous sommes précisément le 9 novembre 2022, le jour où Nina fête ses huit ans. Pour marquer l'événement, Emma et Paul, ses parents, décident de lui offrir une sortie à la fête foraine. Tout va pour le mieux jusqu'à cet arrêt au stand de tir. Après l'ultime tir – réussi – c'est pourtant un sentiment de panique qui le gagne. Car Nina a disparu. Et malgré les recherches presque instantanées qui sont menées, il est impossible de la retrouver.

Après une nuit d'angoisse, la police leur annonce que la fillette est retrouvée non loin de là. Partie à la poursuite d'un chaton, elle s'est perdue dans la forêt avant de trouver refuge dans un abri chantier où elle est restée enfermée jusqu'à ce que des ouvriers ne le retrouvent et ne préviennent les forces de l'ordre. C’est au moment des retrouvailles que le drame se noue. Emma a un doute. «Ma petite fille s’est perdue hier soir, un ouvrier l’a trouvée ce matin, nous rentrons chez nous, fin de l'histoire. Pourtant, j’en suis sûre, je n'ai pas retrouvé ma fille. (...) Elle est une vraie ténèbre; y avancer équivaut à envisager que le soleil ne se lève pas demain.»

À partir de ce moment, on plonge dans une enquête minutieuse qui explore chaque détail qui permettra de justifier cette intuition. Comme son «cœur en sa présence ne sourit pas», elle a forcément affaire à un imposteur. Aussi un grain de beauté qui n’est plus à sa place ou encore une teinte de cheveux différente vont la conforter dans cette opinion qui va vite devenir une obsession.

« En surface, je singe ma vie antérieure, mais j'habite clandestinement mon propre arrière-pays. Je me suis réfugiée dans un lieu qui n'existe pas vraiment, situé en dessous du chagrin, un espace qui ne rejoint plus la maison. » Elle pense tout d’abord trouver auprès de Paul une oreille attentive, avant de comprendre qu’il s’éloigne peu à peu d’elle, qu’il voit son épouse basculer dans la paranoïa.

Elle va alors demander à Nina elle-même de l’aider. On comprend alors qu’elle est perdue, que son délire est profondément ancré, à l’image du traumatisme vécu durant son enfance et qu’elle pensait avoir éloigné.

Derrière cette femme prête à tout pour qu’on lui rendre son enfant, Stéphanie Kalfon réussit un roman aussi fort que dérangeant. Parce qu’elle parvient à associer le lecteur à cette chute que l’on sent inéluctable, que toutes les tentatives faites pour l’aider vont échouer, que la folie la gagne au fil des jours. La spirale infernale est enclenchée…

Après Les parapluies d'Erik Satie (2017) et Attendre un fantôme (2019), Stéphanie Kalfon confirme son talent d'exploratrice de l'âme humaine avec toutes les sortes de circonvolutions qui la rendent aussi complexe que fascinante.




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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

Nina a huit ans,pour son anniversaire ses parents l'emmènent à une fête foraine. Occupés au tir à la carabine pour lui gagner une peluche,ils la quittent des yeux quelques secondes et c'est le drame... quand ils se retournent , l'enfant n'est plus là. Ils la cherchent partout, en vain.

Nina sera retrouvée saine et sauve sur un chantier avoisinant ,le lendemain matin. Elle s'est égarée en suivant un chaton. Mais quand Emma et Paul vont récupérer leur fille au commissariat , ,quand la petite fille se jette dans ses bras,Emma ne ressent rien , ce n'est pas ma fille prétend elle c'est son sosie mais ce n'est pas elle. Elle s'enferre dans cette idée et n'en démord pas .Paul n'arrive pas à la faire changer d'avis.Emma se met alors à errer dans la ville à la recherche de sa fille perdue,placardant des avis de recherche partout .Le plus émouvant , c'est l'attitude de l'enfant qui accepte de jouer le rôle du sosie et tente d' aider sa mère à retrouver la vraie Nina, prête à tout pour être aimée de cette mère qui la rejette.

Une histoire tragique. Un roman sur les relations mère/fille ,sur la perte d'êtres chers et sur les deuils impossibles à faire parfois, sur les altérations de la mémoire. Une auteure que je découvre et à suivre.

Un roman émouvant qui marque et donne matière à réflexion une fois la lecture terminée.
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Attendre un fantôme

Je viens de commencer ce livre mais je ne le finirai pas. Quelque chose me gêne dans cette histoire : Kate, une jeune fille de 19 ans apprends par sa mère que son petit ami Jeff est mort en Israël alors qu'il poursuivait là-bas ses études. Il est décédé dans un attentat en juillet. Et ce n'est que fin août que la mère de Kate le dit à sa fille. Kate était en vacances à ce moment là mais sa mère ne lui a rien dit pour ne pas les lui gâcher. Mais ce qu'on va apprendre plus tard c'est que tout le monde était au courant même la presse mais pas Kate. En lui apprenant enfin, sa mère se délecte de plaisir face à sa fille. Elle aime la voir souffrir et désemparée . C'est une femme manipulatrice et sadique face à sa fille et son mari.

Cette histoire m'a rendu mal à l'aise au point d'arrêter cette lecture. Le sujet n'est pas facile mais le style d'écriture de Stéphanie Kalfon est alambiqué, virevoltant, les personnages sont juste esquissés, sans profondeur.

Ce roman violent m'indispose. Je m'attendais à autre chose. Plus un roman sur le deuil.

Je n'ai pas l'habitude de faire un billet pour un livre que je n'ai pas lu entièrement mais le peu que j'ai lu m'a remuée et je voulais vous en faire part pour le partager avec vous.

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Les parapluies d'Erik Satie

« On n’envie jamais les gens tristes. On les remarque. On s’assied loin, ravis de mesurer les kilomètres d’immunité qui nous tiennent à l’abri les uns des autres. » Dès ces premières lignes, on comprend que Stéphanie Kalfon ne va pas se contenter de retracer la vie d’Erik Satie, mais dépeindre une atmosphère, un cheminement, tenter d’expliquer le mystère qui entoure encore aujourd’hui ce compositeur et pianiste à nul autre pareil.

Pour cela, elle va faire fi de la chronologie, commencer par nous présenter «le petit homme hors norme» en mai 1901, alors qu’il a 35 ans, qu’il chemine à pied de Paris à Arcueil parce qu’il n’a pas les moyens de faire autrement pour regagner cette chambre de la rue Cauchy où règne un chaos indescriptible, entre deux pianos qui ne sont plus en état de marche et… quatorze parapluies. Arcueil rime avec cercueil.

Il se retrouve dans la misère après avoir perdu les siens, s’être fâché avec le tout-Paris de la musique, délaissé ses amis et Montmartre où il avait pu, sous l’aile protectrice de Rodolphe Salis, le patron du Chat noir, exercer son métier de gymnopédiste.

Car « depuis toujours il promène sa partition interne hors des musiques à la mode. Taillé pour l’exil, lui se fiche pas mal des « Périmés » et de l’Académie. Ses contemporains se sont embarqués sur un vieux bateau « modern style » et prennent l’eau jusqu’au bout des mâts. Son embarcation à lui, c’est le bout de ses mains. Tout ce qu’elles peuvent dire sans un mot, à leur façon. D’une manière si inimitable qu’elle retient l’oreille de l’Assemblée, elle étonne. »

Au fil de courts chapitres, il sera alors temps de remonter le temps, celui de l’enfance et déjà, de la mort qui rôde. À six ans, sa mère meurt. Avec son frère Conrad il retourne à Honfleur chez ses grands-parents. Mais sa grand-mère meurt est retrouvée à son tout morte sur la plage. Voilà les deux frères de retour à Paris. Erik y apprend le piano, entre au Conservatoire, mais ne tarde pas à refuser des règles qu’il juge désuètes. Il est renvoyé et, aussi curieux que cela puisse paraître, décide alors d’intégrer un régiment d’infanterie.

Bien entendu, il va vite constater que l’armée n’est pas faite pour lui et se fait réformer en se promenant poitrine nue dans le froid hivernal. Suivront les années montmartroises et la rencontre avec les poètes, les peintres, les musiciens parmi lesquels Claude Debussy tiendra sans doute un rôle majeur, entre fascination et rivalité. Non décidément, il reste en perpétuel décalage dans un monde qui est pourtant en train d’entrer dans la modernité. Après l’exposition universelle, le XXe siècle apparaît, celui du jazz et du coca-cola. Celui des gymnopédies et celui des trois morceaux en forme de poire aussi. Car le génie de Satie ne sera vraiment reconnu qu’après sa mort.

En lisant Stéphanie Kalfon, comment ne pas vous suggérer d’écouter en fond sonore cette musique si originale ? En (re)découvrant l’homme, vous (re)découvrez ainsi les principales œuvres d’Erik Satie. Vous verrez alors que le petit homme seul méritait cet hommage sensible, baigné de mélancolie.


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Les parapluies d'Erik Satie

C'est avec plaisir que je suis partie à la découverte d'Erik SATIE, ce compositeur né à la fin du XIXème siècle, sous la plume d'une toute jeune écrivaine, Stéphanie KALFON.



Erik SATIE fait partie de ces enfants que l'on qualifierait aujourd'hui de différents. Pas dans le rythme, un comble pour un futur musicien. Il n'a que 5 ans lorsque sa petite soeur Diane décède, il va vivre toute sa vie dans une profonde tristesse. Son frère Conrad ne suffira pas à lui faire oublier sa peine. Du Conservatoire, il sera rejeté. Engagé dans l'Armée, il ne tiendra pas plus de 6 mois. La seule lueur d'espoir viendra de sa relation d'amitié entretenue avec Claude DEBUSSY. Saura-t-elle lui faire oublier sa condition ? Rien n'est moins sûr !



La lecture de ce roman m'a profondément attristée.



Tout d'abord, je crois que ce qui a suscité mon empathie, c'est l'immense solitude et l'état de dépression dans lequel on le découvre en 1901, il n'a alors que 35 ans, il vit à Arcueil, rue Cauchy. C'est l'expression de ce mal-être, de cette incompréhension du monde qui m'a troublée. Claude DEBUSSY avait su repérer chez lui son incapacité à s'intégrer dans la société qui était la sienne, il disait de lui qu’il était : "Un égaré dans ce siècle".



C'est aussi le profond isolement dans lequel sombre cet homme dont le talent sera reconnu bien après sa mort qui m'a fait réfléchir à la condition humaine et aux conséquences d'une mise à l'écart, d'une exclusion !



"Quand les gens vous oublient sans raison, c’est indescriptible. Cela devrait être interdit par la démocratie. Ils vous laissent une fuite dans le coeur, comme un sifflement. On appelle ça les acouphènes. Pour les musiciens, ce n’est pas de chance." P. 110



L'immense chagrin qui envahit Erik SATIE trouve sa source dès les premières années de son enfance avec le décès de sa petite soeur. Mais très vite, ce sont aussi sa mère et sa grand-mère qui décéderont. La vie du compositeur sera marquée par toutes ces femmes sorties de sa vie familiale prématurément et qui ne cesseront de le hanter plus tard.



"Tous, nous avons tous une signature de vie. C’est elle qui vous rend singulier, à cause d’elle que les choses arrivent d’une certaine manière, et se répètent ou se déroulent selon une musique spéciale, identifiable, différente." P. 93



Outre ces deuils successifs que l'enfant va avoir à surmonter, c'est aussi une forme d'éducation qui va contribuer à sa destruction. A cette époque-là, les enfants sont traités sans ménagement et les humiliations qu'il va vivre laisseront une empreinte indélébile au plus profond de son âme.



"Les vexations furent si injustes dans son coeur d’enfant qu’elles continuent de le menacer le long des âges. Ils ont fait de lui un être défait, un être de ruine." P. 131



En terminant ce roman, je ressens comme un sentiment de colère face à ce gâchis, gâchis humain bien sûr, aucun être ne mérite de vivre sa vie dans ces conditions, gâchis artistique aussi. Quand j'écoute Allegro, sa toute 1ère oeuvre, ou bien Valse-Ballet ou encore Fantaisie-Ballet, je ne peux me résigner au fait qu'il ait pu être blâmé pour sa virtuosité.



Stéphanie KALFON nous livre une biographie particulièrement teintée par la mélancolie du personnage, de celle qui ne permet pas à un artiste d'exprimer sa propre personnalité :



"La tristesse, souvent, fait de vous un être faux, une caricature." P. 158



Pour m'aider à refermer ce roman avec un brin de légèreté, j'aime à m'interroger sur la vie d'Erik SATIE s'il était né à l'aube du XXIème siècle...
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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

Bonsoir les babeliophiles petit retour sur ma lecture de 179 pages sur ma liseuse.

Nina a disparue lorsqu'elle était à une fête foraine avec ses parents. Nina a été retrouvée plusieurs heures plus tard .

Mais voilà pour Emma la maman c'est n'est pas SA Nina c'est une autre fille totalement différente.

Alors Emma est elle folle? Que se passe t-il? Qui est vraiment Nina.

L'auteure nous livre une lecture intense,difficile, j'ai eu beaucoup d´empathie pour ces 2 personnes car tout est difficile pour chacune d´eux.

Une belle écriture des chapitres courts,un livre que j'ai lu d'une traite car je voulais savoir qui était Nina ou si Emma avait vu vrai.

Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.

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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

C'est jour de fête, Nina a huit ans. Sa mère a tout organisé pour lui faire plaisir, banderoles, gâteau, et sortie à la fête foraine du village. Mais un moment d'inattention et Nina disparaît. Désespoir, gendarmerie, recherches, retour à la maison des parents anéantis qui craignent de ne jamais revoir leur fille adorée.



Au grand soulagement de tous, elle est retrouvée saine et sauve, paumée et gelée, au petit matin. Tout va pouvoir rentrer dans l'ordre et la famille peut reprendre sa vie comme avant, savourer ce bonheur à trois.

Enfin, c'est sans compter sur le doute qui s'insinue dans la tête de la maman, et si cette enfant qui lui a été rendue n'était pas la sienne ? Car elle ne la reconnaît pas, son souffle, son odeur, son sourire, la couleur de ses cheveux, les élastiques qui tiennent ses couettes, le grain de beauté, rien ne va.



A partir de là va s'installer un doute, une suspicion, une folie qui pourrait tout broyer sur son passage.

Pourquoi, comment une mère peut-elle douter ou être sûre que c'est bien sa fille qui est dans ses bras, sa menotte dans sa main, son souffle au creux de sa nuque. Emma qui ne reconnaît pas sa fille mais qui sait que c'est elle qui lui parle lorsqu'elle entend sa voix au téléphone.



L'autrice a su mener son intrigue à la façon d'un roman noir, où peu à peu les mystères s'éclaircissent pour amener le lecteur à entendre et comprendre les différents points de vue, la blessure de la mère venue de bien plus loin que ce présent délétère, la violence que cela implique pour cette enfant de huit ans, le désarroi d'un père qui fait tout ce qu'il peut pour que les femmes de sa vie puissent vivre en harmonie.



J'ai aimé les suivre jusqu'à la résolution du mystère en vibrant d'émotion pour cette petite Nina, d'incompréhension et de soutien pour cette mère perdue dans ses doutes et ses terreurs, pour ce père qui cherche à comprendre les voix et les explications de chacune.



https://domiclire.wordpress.com/2023/03/12/un-jour-ma-fille-a-disparu-dans-la-nuit-de-mon-cerveau-stephanie-kalfon/
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Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de..

Emma et son mari ont perdu leur fille Nina quelques heures lors d'une fête foraine. Lorsqu'ils finissent par la retrouver, Emma a l'horrible conviction qu'il ne s'agit pas de sa fille mais d'une enfant lui ressemblant étonnamment. Ce doute va devenir une obsession, sa maladie une folie. Car Emma est malade. Malade et obstinée.



Je n'en ajouterai pas plus car ce n'est pas l'intrigue qui est essentielle ici mais bien le discours d'une mère vacillant d'une émotion à l'autre. Un peu trop lyrique parfois, l'écriture est tenue, intense, nerveuse, à l'image de la narratrice. Les mots nous immergent parfaitement dans la confusion des sentiments et des ressentis de cette femme au passé compliqué. On s'inquiète aussi pour sa fille, réduite à être une ombre et qualifiée de sosie malsain. Une enfant qui a perdu l'amour de sa mère en une nuit, en quelques heures.



Un des plus gros reproches que je ferai à ce livre, c'est sans doute son titre: trop long et trop explicite. Pour le reste, l'écriture est fluide et le livre se lit rapidement. J'ai trouvé la lecture agréable quoique un peu brève. Je me suis attachée aux personnages et j'aurai aimé voir l'histoire avec les yeux de la petite Nina (dans un récit en miroir).



Une bonne surprise, découverte dans le cadre de Masse Critique.
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Attendre un fantôme

De prime abord, ce roman avait tout pour me plaire : un résumé alléchant, qui tire sur l’émotion et le larmoyant, sans pour autant tomber dans le pathos. Mais à la lecture, le ton et le style narratif ne m’ont pas entièrement convaincus, et m’ont laissé circonspecte.



Kate est une jeune fille de 19 ans, qui vient de perdre son petit ami, assassiné en Israël, lors d’un attentat terroriste dans l’université où il étudiait. C’est la mère de Kate qui lui apprend la nouvelle, un mois après le meurtre, alors que la jeune fille rentre tout juste de vacances. Désemparée de ne pas avoir pu faire ses au revoir au jeune homme, Kate en veut à sa mère de lui avoir caché la vérité pendant tout ce temps. Elle va sombrer dans un abime sans fond, où le désespoir, la tristesse et la déception se mélangent à l’infini.



On suit tout d’abord Kate, cette jeune fille dont la vie va changer du tout au tout suite à la terrible tragédie qui la bouleverse. Comment se remettre de la mort d’un être aimé ? Comment faire son deuil et tourner la page d’une histoire, alors que cette histoire n’a jamais pu être terminée ? Cette première thématique est celle qui m’a intéressée lorsque j’ai lu la quatrième de couverture de ce roman. Mais malheureusement, le sujet est traité superficiellement, bâclé, vite passé et relégué au second plan, pour laisser place nette à la réflexion sur la relation mère-fille de Kate et sa madone.



En effet, en parallèle, nous suivons la mère de Kate, cette femme froide et manipulatrice, au coeur de pierre et à la présence toxique. La relation qu’elle et Kate entretienne est cordiale, comme deux amis, presque deux inconnus, auraient pu avoir. Point d’amour ou de sentiment trop prononcé, point d’atermoiement ni de soutient envers sa fille : la mère de Kate surprend par son insensibilité et par sa manière égoïste de toujours tout ramener à elle. C’est simple : elle veut être le centre du monde et n’accepte pas que sa fille souffre. C’est finalement sa mère qui va peu à peu prendre le plus de place dans cette histoire, devenant progressivement la protagoniste à la place de Kate. Et c’est assez déroutant, puisque cette femme est détestable à souhait. Tout, dans son comportement, sa manière de se tenir, de parler et d’agir, nous amène à la haïr profondément.



J’ai donc été déçu de ne pas retrouver la thématique que j’étais venue chercher prioritairement dans ce livre, à savoir : une réflexion face au deuil. De plus, j’ai trouvé le style narratif un peu trop alambiqué, avec des pensées qui virevoltent en tout sens, qui s’enchaînent parfois sans cohérence ni continuité.



Un récit alambiqué et confus, qui manque de consistance.
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Les parapluies d'Erik Satie

Bien sûr, je connaissais Satie, sa vie, son oeuvre, mais en lisant "les parapluies d'Erik Satie", je me suis rendu compte qu'il manquait me une dimension importante pour mettre en relief le personnage, lui donner une réelle existence, une troisième dimension.

Un homme ne se résume pas à une carte de visite comme un abîme ne se définit pas par ses cordonnées.

Stephanie Kalfon a su donner de la profondeur à l'abîme vertigineux qu'est Erik Satie.

Un livre émouvant sur la solitude, la misère et le génie.
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Les parapluies d'Erik Satie

La première qualité de ce livre c'est la plume de Stéphanie Kalfon. Vive, légère, presque musicale. Une plume qui livre des phrases virevoltantes, pleines d'une poésie que l'on imagine en phase avec son sujet.

Parce que je l'avoue, Erik Satie, je ne connais pas. Enfin, de nom bien sûr. Mais je suis très peu férue de musique et totalement ignare en la matière. Pourtant je l'ai croisé deux fois cette année, à une semaine d'intervalle. Ici et, comme un clin d’œil dans le tome 6 des aventures de Victor Legris, la série policière dont Claude Izner situe l'intrigue à la toute fin du XIXème siècle, et où l'on rencontre Erik Satie dans... un magasin de parapluies. De quoi sourire.

Mais revenons à ce premier roman. Entre hommage et biographie romancée, il dessine le portrait d'un artiste maudit comme le furent souvent (et continuent parfois à l'être) les avant-gardistes. Un homme seul, refusant les règles et l'académisme, comme les peintres impressionnistes avant lui. Stéphanie Kalfon entreprend avec beaucoup de délicatesse de nous faire toucher du doigt les sentiments qui animent Erik Satie tout au long de sa vie, depuis les marqueurs de son enfance jusqu'à sa fin, triste dans une chambre de banlieue parisienne. Etait-il fou comme l'affirment certains ? Ou tout simplement génial ? Peu importe la réponse... c'est le voyage en compagnie d'un artiste hors du commun qui fait tout l'intérêt du livre, comme un privilège de côtoyer de près les mystères d'où naissent le génie.

Stéphanie Kalfon livre ici un premier roman original, tout en finesse, bien loin d'une quelconque hagiographie. Une délicieuse variation sur le thème du génie incompris.
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