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Citations de Stephen Baxter (280)


C’est ainsi que les crocodiles avaient survécu plus de cent cinquante millions d’années, résistant à des impacts extraterrestres, des périodes glaciaires, des changements de niveau des océans, des soulèvements tectoniques, et à la terrible compétition à laquelle s’étaient livrées plusieurs dynasties d’animaux.

Après tout ce temps, ils étaient encore capables d’innover, d’évoluer. Pendant une courte période, juste après l’impact de la comète, les principaux prédateurs établis autour des cours d’eau avaient été des cousins des crocodiles. Dotés de longues pattes et de griffes pareilles à des sabots, ils avaient été un vrai cauchemar, des crocodiles prédateurs capables de courir et de s’en prendre à des animaux aussi gros que des petits chevaux. Les crocodiles s’étaient même adaptés à la survie en cet endroit, au pôle nord, où le soleil ne brillait pas pendant plusieurs mois d’affilée ; ils se contentaient de passer les mois d’hiver en totale hibernation.

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 5. Le temps des longues ombres
§ Île d’Ellesmere, Amérique du Nord, 51 millions d’années avant notre ère. IV
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Quatorze millions d’années après la comète, Noth reproduisait le comportement de ses lointains ancêtres nocturnes, tel que le marquage olfactif de son territoire. Ses orteils étaient terminés non par des ongles, comme chez les singes, mais par des griffes servant à l’épouillage, comme chez les lémuriens. Il avait de grands yeux attentifs, et, à l’instar de Purga, il s’aidait de ses moustaches pour se diriger. Il avait conservé une ouïe et un odorat développés, et était équipé de véritables radars mobiles : ses oreilles toutes rondes.
 
Première partie. Les ancêtres
Chapitre 5. Le temps des longues ombres
§ Île d’Ellesmere, Amérique du Nord, 51 millions d’années avant notre ère. I
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L’amélioration la plus importante dont avaient bénéficié les primates depuis l’époque de Purga se trouvait dans sa bouche : les dents. (...)
Et pourtant, depuis Purga, en deux millions d’années, la lignée des primates n’avait pas connu beaucoup d’innovations. C’était d’ailleurs le cas de bon nombre d’espèces. Longtemps après l’impact, on aurait dit que le monde, vidé, avait été plongé dans une sorte de stase. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 4. La forêt vide
§ Texas, Amérique du Nord, 63 millions d’années avant notre ère
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Plesi était une plesiadapis : elle appartenait, en fait, à ce qu’on appellerait plus tard la famille des carpolestidés. Plesi ressemblait beaucoup à sa lointaine ancêtre, Purga. Comme elle, elle rappelait assez une sorte de petit écureuil, avec ses petites pattes courtes, ou un grand rat à la queue touffue. Bien qu’elle fut une vraie primate, Plesi n’avait pas d’ongles mais des griffes, comme Purga, son cerveau n’était pas très développé, et ses yeux n’étaient pas sur le devant de sa tête mais sur les côtés. Elle avait d’ailleurs conservé ces grands yeux qui y voyaient dans le noir et qui avaient été si utiles à Purga, au temps des dinosaures. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 4. La forêt vide
§ Texas, Amérique du Nord, 63 millions d’années avant notre ère 
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Elle mourrait sans descendance ; et cet affreux remords occupait quasiment tout l’espace disponible dans sa minuscule conscience.

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. III
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Tout n’était que fumée, poussière, et cendres tourbillonnantes. (...)
Les roches elles-mêmes commencèrent à se fissurer.
Telle une pierre précieuse, dans cet éclat soudain rappelant les anciens océans de sa compagne la Lune, la Terre était magnifique. Mais c’était la beauté d’un monde à l’agonie. 
Partout sur la planète, le ciel était aussi brûlant que le soleil. Les plantes et les animaux s’embrasèrent instantanément. Les arbres des incroyables forêts du crétacé flambèrent comme des aiguilles de pin. Dans le ciel, tous les oiseaux disparurent dans des bouffées incandescentes, les ptérosaures furent engloutis dans la gueule de l’extinction. Les trous où s’étaient réfugiés les mammifères, les insectes et les amphibiens se transformèrent en autant de petits cercueils. Le second bébé de Purga, solitaire et gémissant, rôtit en un instant.
Purga fut épargnée. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Purga commença à creuser un terrier dans la terre meuble.
Elle regarda une dernière fois derrière elle, l’endroit d’où elle venait. Sous les nuées ardentes, la terre s’était mise à briller d’une lueur orangée ; c’était un spectacle extraordinaire. Même ici, sur cette pente rocheuse, elle sentait la chaleur ; même ici, elle sentait la fumée et la puanteur des chairs carbonisées.
Elle voyait les nuages qui l’avaient attirée là – c’étaient des lambeaux de nuages, mais ils étaient toujours là, sur les hauteurs : orange et blancs, ils s’inscrivaient sur un fond de ciel aussi noir que la nuit et reflétaient les lueurs de la terre en feu. Et voilà que, derrière les nuages, une lumière orangée venue du sud montait à l’assaut du ciel. Le ciel lui-même s’illuminait comme si c’était l’aube. Les couleurs virèrent rapidement à l’orange, puis au jaune, et devinrent d’un blanc étincelant, aussi vif que le soleil.
Un puissant souffle d’air chaud les atteignit enfin.
Les primates grattèrent désespérément le sol. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Les rafales de vent et le tsunami avaient déjà détruit à peu près toutes les créatures vivantes des deux Amériques, du Nord et du Sud, des insectes jusqu’aux dinosaures. Ailleurs dans le monde, des feux de plus en plus intenses achevaient de tuer à peu près tout ce qui avait pu survivre.
Mais le pire restait à venir. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Le crocodile s’était allongé au fond du lac, où il attendait patiemment, en silence.
C’était une femelle, une lointaine cousine du deinonychus – un animal marin –, et jusqu’à présent les événements de ce jour de panique n’avaient pas signifié grand-chose pour elle. Elle avait bien senti la terre trembler, et les secousses qui avaient suivi, dans l’eau, elle avait bien vu ces lumières étranges, dans le ciel… Mais elle était sûre de sortir indemne de cet orage, comme elle avait déjà survécu à de nombreux autres. Son métabolisme étant capable de se mettre dans une sorte d’état de veille prolongé quand c’était nécessaire, elle pouvait rester sous l’eau plus d’une heure d’affilée. Elle pensait lentement, sans précipitation. Elle savait qu’elle n’avait qu’à rester ici, vautrée dans la boue. L’orage finirait bien par passer, et les proies viendraient de nouveau à elle. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Une partie de toute cette matière serait à jamais perdue pour la planète, rejoignant le fin crachin minéral qui dérivait entre les mondes : quelques millénaires plus tard, des fragments de plancher océanique du Yucatân retomberaient sous forme de météores sur Mars, Vénus ou la Lune.  

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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De l’espace, on aurait dit qu’un chancre flamboyant s’étendait sur toute la Terre à partir du point encore fumant de l’impact. Ce n’était plus qu’un nuage immense de matières en fusion, éjectées dans l’espace. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Dans la mer, seule une poignée de créatures résista à cette catastrophe océanique.
L’une d’elles était la tortue de mer. Elle s’était enfouie assez profondément dans la vase pour que les eaux du tsunami l’épargnent. Quand elle sentit qu’un genre de calme était enfin revenu, elle s’extirpa de la boue et remonta dans les eaux assombries par des nuages de débris, de lambeaux d’animaux et de plantes.
Les tortues, ces vétérans de l’évolution, avaient déjà dépassé le zénith de leur diversité. Mais là où des créatures plus spectaculaires avaient péri, par dizaines de milliers, les tortues avaient survécu. Quand le monde est dangereux, l’humilité est un facteur de longévité. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Le fond marin, offert au ciel pour la première fois depuis des millions d’années, grouillait de vie. Il était entièrement recouvert de palourdes, de crustacés, de calmars, de poissons et d’ammonites de toutes les tailles, qui tous étouffaient à l’air libre. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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La tortue de mer avait eu de la chance. Au moment où la comète s’était écrasée, elle nageait dans les fonds marins, loin de la zone de l’impact. 
Elle appartenait à l’une des plus anciennes espèces de la grande dynastie des reptiles. Pourtant, primitive ou non, cette tortue était une formidable chasseuse. (...)
Formidablement protégée par sa carapace blindée, chasseuse réfléchie, les seuls dangers auxquels elle était confrontée dans l’existence étaient les débarquements annuels qu’elle devait effectuer sur les plages pour y pondre ses œufs, avant de se hâter de regagner l’abri des eaux.
Elle avait un petit cerveau et une vague conscience. Elle vivait seule, dans un monde monotone et monocolore. Elle n’était en rien liée à ses parents ou à ses rejetons, et ne comprenait pas vraiment que les œufs qu’elle pondait donneraient naissance à une nouvelle génération. Mais elle était très vieille, méfiante et endurante.
Et voilà que quelque chose venait perturber le bleu de sa solitude. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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La petite douzaine de mètres d’eau n’offrit à la comète pas plus de résistance que l’air. Toute l’eau fut immédiatement vaporisée, en une fraction de seconde.
Puis le noyau de la comète – mille milliards de tonnes, une montagne volante de glace et de poussière – heurta le lit de l’océan. Il lui fallut deux secondes pour s’écraser sur les roches des fonds marins, libérant en cet instant une énergie calorique équivalente à celle de toutes les éruptions volcaniques et de tous les tremblements de terre de la planète pendant mille ans.
Le noyau de la comète fut entièrement détruit. Le fond marin lui-même fut vaporisé : les roches se transformèrent en vapeur. La croûte terrestre répercuta l’onde de choc. Et un étroit cône de brouillard minéral incandescent jaillit en direction du sillage de la comète, droit dans le tunnel qu’elle avait formé dans l’air au cours de ses derniers instants. On aurait dit le faisceau lumineux d’un phare géant. Autour de cette colonne de lumière, une effervescence de roches pulvérisées, fracassées, représentant plusieurs centaines de fois la masse de la comète, fut projetée hors du cratère – qui allait en s’élargissant Au cours des toutes premières secondes, des milliers de milliards de tonnes de roches solides, en fusion ou vaporisées, furent projetées vers le ciel. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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La comète traversa l’atmosphère terrestre en quelques fractions de seconde. Elle chassa si violemment l’air autour d’elle qu’elle le propulsa dans l’espace, laissant une traînée de vide derrière elle. 
L’ammonite se trouvait juste à l’endroit de l’impact. On aurait dit qu’un immense œil de lumière venait de s’ouvrir dans le ciel ; et l’ammonite mourut, désintégrée. Comme les bélemnites. Et l’élasmosaure. Et les huîtres, et les palourdes. Et le plancton.
Les ammonites avaient parcouru les océans de la Terre, se ramifiant en milliers d’espèces, pendant plus de trois cents millions d’années. Dans l’année qui suivrait, pas une ne survivrait. Pas une. Déjà, au cours des premières fractions de cette première seconde, de longues lignées généalogiques s’étaient brutalement éteintes. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II
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Ce troupeau informel poursuivait son éternel voyage vers l’est, avec des éléments sans cesse renouvelés mais toujours la même structure, depuis… dix mille ans. Le monde était assez vaste pour permettre des voyages aussi titanesques.
La Terre du jurassique était dominée par un seul et même continent : la Pangée, ce qui voulait dire « le Pays de toute la Terre ». C’était une puissante contrée. L’Amérique du Sud et l’Afrique s’étaient assemblées pour former une énorme plate-forme rocheuse, un supercontinent dont un fleuve colossal parcourait le cœur – un fleuve dont l’Amazone et le Congo n’étaient que des affluents. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 2. Les chasseurs de la Pangée
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Les troupeaux de diplodocus, forts parfois d’une centaine de têtes, avaient façonné le paysage comme aucun autre animal avant eux, et comme aucun autre ne le ferait après. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 2. Les chasseurs de la Pangée
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La plus grosse créature de ce troupeau de quarante-trois diplodocus était une immense femelle, qui en était la matriarche depuis plus d’un siècle. Elle faisait une bonne trentaine de mètres de longueur, cinq mètres de hauteur au niveau du bassin, et pesait une vingtaine de tonnes – cela dit, même les plus jeunes du troupeau, dont certains n’avaient pas dix ans, étaient déjà plus massifs que les plus grands éléphants d’Afrique.

Première partie. Les ancêtres

Chapitre 2. Les chasseurs de la Pangée
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Lorsque les diplodocus se déplaçaient, on aurait dit que c’était tout le paysage qui bougeait, comme si les collines avaient été déracinées et glissaient nonchalamment. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 2. Les chasseurs de la Pangée
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