Stephen Dobyns

J'ai longtemps pensé qu'on peut connaître un homme au seul vu de sa bibliothèque. Maintenant, je ne le crois plus car je possède moi-même quelques volumes que je garde dans une pièce à l'abri des regards curieux. (...)
Restait à savoir si la bibliothèque reflétait le Dr Pacheco tel qu'il était réellement ou tel qu'il désirait paraître. Mais comme je parcourais les étagères du regard, je me retrouvai en proie à cette jalousie complexe que j'avais connue adolescent. La bibliothèque de Pacheco contenait à la fois les auteurs classiques et des romans contemporains, des traités d'histoire ancienne et moderne, diverses biographies, des ouvrages scientifiques, de la poésie, et même de la philosophie. Je parcourais la pièce mon verre à la main, m'arrêtant ici et là pour tirer un livre au hasard. Tous semblaient avoir été lus. Ils donnaient de Pacheco l'image d'un homme intelligent, cultivé, aux idées manifestement humanitaires, pour ne pas dire libérales, voire auréolé d'un certain mystère.

Tu connais l'adage, toutes les femmes se ressemblent, sauf celles qu'on ne peut pas avoir.

Les ordinateurs, c'est comme les flippers. Des flippers sérieux, sans lumières qui clignotent, sans des filles canon avec des gros tétés qui font bomba-bomba, et ils ont pas de boules non plus, et pas de bruit, pas de Bang ! ta-ta-ta ! Zim ! Bang ! C'est des flippers tristes, et non merci, ça me dit rien du tout.

La prochaine fois que vous marcherez dans la rue, vous verrez comme ils sont nombreux, ceux qui ont ce pli au dessus des yeux. A moitié frustrés, à moitié tolérants, ils s'accommodent de tout, mais n'aiment rien.

Ouais, gros malin, mais il est à Exeter, dans le New-Hampshire. Il y aura de la neige.
Lebrun lâcha son verre.renversant de la tequila sur le canapé. Il saisit la gamine par le menton entre son pouce et son index et serra fort.
"Te fout pas de moi Misty". Tu sais à quel point je peux être méchant !dit un moment en la tenant avant de la relâcher.

L'adolescence est une période terrible. On remarque les jeunes qui se conduisent mal et attirent l'attention sur eux, mais il y en a d'autres, aussi malheureux, qui ne reçoivent aucune aide, juste parce qu'ils restent silencieux.

Et Latchmer réalisa que ce qu'il avait pris pour une catastrophe capillaire était en fait une authentique coupe de cheveux, même si elle ressemblait à un graphique tourmenté d'un menteur chronique sur un détecteur de mensonges.

Chez nous, quand un pauvre meurt, on envoie souvent son corps aux États-Unis. Les cadavres haïtiens sont très bon marché, et les écoles de médecine américaines en achètent beaucoup. Le moyen le plus facile pour un Haïtien de venir en Amérique, c'est de mourir pauvre. Comme ça, il peut aller à Harvard ou Princeton ou Yale, tout comme un fils de riche.
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La grand-mère de Latchmer avait toujours prétendu que son mari était mort dans des circonstances suspectes. De fait, c'est au domicile de Miss Mitchell qu'il avait cassé sa pipe. Au cours d'un exercice herculéen et dégradant, laissait entendre sa grand-mère. Elle avait toujours si bien voilé d'euphémismes et de métaphores toute allusion au sexe et aux affaires intimes que Latchmer avait cru pendant longtemps que son papy avait rendu l'âme en vidant une poubelle plus lourde que lui.

Tout comme nous ne connaissons que la partie apparente des pensées d'autrui, nous ne percevons que la partie apparente de son comportement. Nous en voyons l'aspect civilisé, l'aspect public, et ne pouvons qu'imaginer ça qui se cache en dessous. Mais si cette surface est d'habitude convenable et ordinaire, nous supposons que le reste l'est aussi, alors que cela ne veut rien dire. Comment pouvons-nous présumer que la personnalité secrète de quelqu'un est tout aussi convenable et ordinaire que sa personnalité publique? Si c'est la peur du qu'en-dira-t-on qui rend une personne inoffensive, il semble possible que la personnalité intérieur de cet individu cache n'importe quoi.