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Citations de Steve Melanson (62)


Essentiellement, donc, le cours de l'histoire de l'humanité est déterminé par la montée de mythologèmes au sein de la psyché et par leur actualisation dans le monde -dans les intuitions et les expériences individuelles, dans les croyances, les idées, les courants artistiques, idéologiques et sociaux, dans les modes de vie, les mouvements de masse, etc. Ces mythologèmes -les archétypes- exercent leur force agissante comme s'ils étaient en orbite dans l'inconscient collectif, de manière à ce que leur circonvolution les fasse s'approcher ou s'éloigner de la conscience en périphérie, exerçant ainsi analogiquement sur celle-ci leur effet gravitationnel au gré et au rythme harmonieux de leur dans e circulaire. De la sorte, dans l'histoire de l'humanité, les archétypes déterminent les uns à la suite des autres une direction évolutive à la vie des individus, certes, mais aussi à la vie des collectivités et des cultures au travers des siècles.
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Les époques et les cultures se succèdent et sont toutes marquées par des mythologies, des philosophies et des religiosités particulières. Or, chacun de ces nouveaux courants de pensée ou de croyance naît au sein (et grâce) à un contexte d'émergence singulière. Ainsi, un nouveau courant de pensée prend toujours racine dans la terre des idéologies antérieures mais, à son tour, dans un futur plus ou moins rapproché, deviendra inexorablement le contexte d'émergence d'idées et de mouvements qui lui succèderont. Or,, pour Jung, cette perpétuelle évolution des "idées" n'est pas le fait d'un hasard mécanique, mais causée par la force des archétypes de la psyché collective. C'est par un chevauchement chronologique d'archétypes, chacun irradiant en son temps sur la psyché humaine, et chacun faisant jaillir une influence déterminante sur les vies individuelles que la culture et la vie sociale évoluent dans leur ensemble avec une cohérence certaine.
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Par l'expérience religieuse, la conscience se découvre comme faisant partie d'une totalité autonome et dynamiqe qui la dépasse. c'est l'archétype du Soi, ou de l'image de Dieu, qui vient d'entrer en action au niveau de la conscience et qui a puissamment ébranlé le moi. Dès lors, de cette expérience naît 'attitude religieuse qui consiste à porter une attention et une considération hors de l'ordinaire à cette puissance inconnue émanant de l'inconscient. ainsi, par la considération que portera la conscience à ces facteurs dynamiques émanant de l'inconscient, le centre de la personnalité s'éloignera graduellement du moi pour se transférer sur le Soi.
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Le vécu de l'expérience religieuse ainsi conçu est un contact avec une puissance autonome au sein de la psyché ; puissance que l'homme nomme souvent "Dieu". ce contact est pour Jung le résultat de l'union entre le conscient et l'inconscient, d'une manifestation du Soi et, de ce fait, est l'expression de l'archétype de l' "image de Dieu" : "Quand je dis 'Dieu', je parle d'une image psychique".
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L'intrusion de l'archétype dans la conscience est ainsi ressentie au sein de la conscience comme la confrontation du moi avec une puissance Tout-autre, dynamique et autonome.
Cette intensité d'autonomie dans la manifestation de l'archétype du Soi est précisément selon Jung ce qui en fait une expérience numineuse.
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Puisque l'expérience religieuse se manifeste dans la psyché, Jung conclut qu'on peut affirmer, tout en respectant les limites de la science psychologique, qu'au sein de la psyché existe et se manifeste avec efficacité une réalité religieuse. de même, ce n'est pas toujours que dans les limites de l'observation psychologique qu'il aborde cette réalité : "Je parle de l'image de Dieu et non de Dieu lui-même, parce que de Lui je ne suis tout simplement pas en mesure de parler. (...) Je n'ai jamais pensé, en vérité, que quand je manie la structure psychique de l'image de Dieu, je tiendrais en main Dieu lui-même." En contrepartie, selon le psychologue suisse, puisque l'efficacité de cette image est source de guérison psychologique, les psychothérapeutes ne doivent pas faire comme si elle n'existait pas et comme si elle n'avait pas ce caractère religieux : " Je considère qu'il serait extrêmement malhonnête et, même, pis encore, partial et stupide de la part d'un psychologue d'affirmer que l'image psy chique de Dieu n'exerce pas une action puissante dans l'âme."
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Voyons maintenant pourquoi un tel type d'expérience est à la source de la guérison psychologique exhaustive. Par la baisse de l'énergie qui devrait être sainement disponible à sa conscience, étant soumis aux symptômes morbides qui surgissent en son âme, c'est habituellement dans un état de désorientation psychique que le patient arrive en analyse. Il est perdu dans le désordre de sa névrose alors que son âme souffrante recherche un sens : "La psychonévrose (...) est une souffrance de l'âme qui n'a pas trouvé son sens." Or, selon Jung, ce sens doit émerger du sein même du chaos que connaît le patient et ce, afin de lui donner une "forme" : "Le malade cherche ce qui l'empoigne et qui confère enfin au désordre, au chaos de son âme névrotique, une forme qui ait un sens." Cette "forme qui a un sens" et qui "empoigne le malade" est l'archétype qui, par son intrusion spontanée dans la conscience, se traduit en l'expérience religieuse. Et si elle "empoigne" le malade, c'est qu'elle le "comble d'une source de vie, de signification et de beauté", parce qu'elle transforme l'attitude de celui qui la reçoit en attitude religieuse, attitude qui donne un sens à la vie.
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"Je dois faire remarquer que ce n'est pas une question de croyance mais d'expérience." Ce n'est pas le psychothérapeute qui transmet à son patient une croyance quelconque, mais c'est ce dernier qui, soudain,vit une expérience religieuse, expérience toujours analogue à la gnose: "Qui pourrait parler de "credo" sous le coup d'une telle expérience (...), sachant combien la "foi" est superflue, quand on fait mieux (de) "savoir", quand l'expérience vous a même cloué au mur." Il n'y a donc pas de contenu dans la source de l'expérience : c'est l'histoire personnelle et la culture qui, dans un second temps, fournissent à l'expérience et à l'attitude qui en découle ses contenus relatifs de représentation et ses symboles. Ainsi certains individus identifieront davantage (ou entièrement) leur expérience et leur attitude à telle religion, d'autres à telle sagesse, etc. Et c'est en ce sens que Jung écrit qu' "une telle expérience prouvera, pour les uns, la vérité du Christ, pour les autres, la vérité du Bouddha, et cela jusqu'à la plus extrême évidence." C'est à posteriori que les symboles viennent se juxtaposer à l'expérience.
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Pour Jung, "religio" est issu, non pas du religare ("relier") de la patristique, mais des religer, qu'il définit comme "le fait de prendre en considération, avec conscience et attention, ce que Rudolph Otto a fort heureusement appelé le numinosum, c'est-à-dire une existence ou un effet dynamique qui ne trouve pas sa cause dans un acte arbitraire de la volonté". L'expérience numineuse est précisément cette expérience intérieure d'une puissance qui nous dépasse, agissant sur, par et malgré nous.; Ainsi, Jung ajoute : "On pourrait donc dire que l'expression "religion" désigne l'attitude particulière d'une conscience qui a été modifiée par l'expérience du numinosum (l'expérience religieuse)."
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A la question : "Croyez-vous en Dieu ?", Jung a un jour répondu : "Je n'ai pas besoin de croire je sais." Pour plusieurs lecteurs, cette réponse provoque un mouvement de recul. Toutefois, elle prend tout son sens si l'on connaît le grand intérêt que portait Jung au gnosticisme, courant religieux qui s'est surtout développé parallèlement au christianisme des premiers siècles. (...)
La gnose est donc une expérience intérieure -comme une vision (qu'elle est parfois)- qui donne une "connaissance" intérieure, une certitude intérieure, autant que peut être certitude la "connaissance" qui provient de l'expérience sensible du monde. Alors, lorsque Jung affirme à propos de Dieu : "Je n'ai pas besoin de croire, je sais", c'est qu'il se réfère à une telle expérience intérieure qui lui a donné à connaître l'existence de Dieu. ainsi, après en avoir fait l'expérience , il est évident que le "croire" devient superflu, puisque l'on sait (comme l'on sait -après l'avoir vécu- que l'amour existe). Il faut cependant demeurer circonspect en sachant que, pour Jung, ce savoir ne dit pas que le Dieu métaphysique existe, mais seulement que quelque chose dans la psychologie humaine est prédisposée à l'expérience d'un état que l'on qualifie de divin.
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Selon le psychologue zurichois, la fin de la réalisation de l'être humain, et par le fait même toute "guérision" psychothérapeutique exhaustive, dépend de l'expérience religieuse. On dit "exhaustive" parce que Jung a reconnu que tous ses patients n'étaient pas appelés au même degré de "guérison". Pour lui, chaque être humain a un destin différent, et jamais un individu ne doit être poussé vers une conscience plus large que celle à laquelle appelle sa nature. Néanmoins, l'état de la guérison exhaustive, à son avis, correspond à celui où l'individu a retrouvé un sens profond (religieux) à sa vie. Or ce "sens" émerge toujours d'une expérience immédiate (psychique) vécue ; c'est l'expérience religieuse. ainsi, l'expérience religieuse est centrale dans la psychologie analytique non comme un but à atteindre absolument, mais comme un horizon plus ou moins lointain dont la perspective demeure toujours présente.
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Tel qu'il a été vu, l'archétype est une forme psychique innée qui se trouve dans l'inconscient et qui peut intéragir avec la conscience. Aussi, il a été vu que ces formes psychiques s'actualisent par des représentations à caractère mythologique. Dans la même trame de découvertes, Jung a constaté que les archétypes avaient un rapport indéniable avec les représentations religieuses. De la sorte, lorsque l'archétype fait intrusion dans la conscience, l'événement ainsi vécu porte toujours le caractère du "religieux". La source de l'expérience religieuse est donc, pour Jung, l'intrusion spontanée d'un archétype dans la conscience. On peut noter qu'il s'agit d'une interprétation psychologique de l'expérience religieuse.
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"Peu importe ce que le monde pense de l'expérience religieuse; celui qui l'a faite possède l'immense trésor d'une chose qui l'a comblé d'une source de vie, de signification et de beauté et qui a donné une nouvelle splendeur au monde et à l'humanité."
Jung. Psychologie et Religion
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Pour résumer ce chapitre: le moi est le centre de la conscience, et les limites de la conscience sont définies par le champ de perception du moi. Hors de ce champ de perception se trouve l'inconnu. Celui-ci se divise en deux: l'inconnu au-delà des sens qu'est le monde extérieur, et l'inconnu psychique qu'est l'inconscient. L'inconscient est donc défini par tous les contenus et processus psychiques qui ne sont pas conscients. L'unité psychique que forment la conscience et l'inconscient est la psyché. L'inconscient, quant à lui, se divise en deux instances : l'inconscient personnel constitué du bagage d'éléments qui s'est développé dans les rapports de l'individu avec le monde, et l'inconscient collectif constitué des contenus innés que sont les instincts et les archétypes. De même que les instincts sont des formes a priori de comportements psychiques. De la sorte, les archétypes sont actifs tout au cours du développement psychique de l'individu. L'inconscient collectif est aussi apte au fonctionnement autonome du système psychique. La libido selon Jung est l'énergie se trouvant au sein de la psyché d'un individu. Cette énergie tend vers la stabilité et ce sont les relations de mouvements crées par cette tendance qui déterminent l'ensemble des phénomènes psychiques. Il y a donc entre le conscient et l'inconscient, un continuel échange d'énergie.
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L'énergie psychique, en soi, est sans forme, mais ses manifestations psychologiques sont diverses : (...). Or, dans la perspective jungienne, le terme de "libido" s'applique précisément à cette notion d'énergie psychique. La libido jungienne est donc différente de celle de Freud. En fait, ce que Freud entend par "libido" (Eros, pulsion de vie) n'est seulement pour Jung qu'une des formes (importante certes) que peut prendre l'énergie psychique.
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C'est la culture environnante dans laquelle baigne l'individu qui fournit à l'archétype les contenus relatifs de représentation (ou les images que sont les symboles). Ces symboles apparaissent à la conscience (ou dans les rêves) lors de l'activation de l'archétype. Au cours de ses recherches, Jung a reconnu que les thèmes propres à ces images archétypales étaient récurrents: ils ont tous un caractère mythologique. Il en déduit ainsi que les archétypes sont les formes des contenus mythologiques.
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L'inconscient "englobe tous les processus psychiques qui ne sont pas conscients, c'est-à-dire dont le rapport avec le moi n'est pas perceptible."
Deux parties sont donc constituantes du psychisme humain : la première est le conscient, la deuxième est l'inconscient. L'unité psychique que forment ces deux parties, est conséquemment nommée "psyché" : "Il faut bien nous habituer à la pensée que le conscient n'est pas un 'ici' et l'inconscient un 'là', dit Jung. La psyché représente bien plutôt une totalité consciente-inconsciente." L'individu étant autant défini par son conscient que par son inconscient, c'est ce tout -la psyché- qui est l'objet de la psychologie analytique.
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Pour Jung, le moi n'est pas identique à la conscience. En fait, il est le centre de celle-ci: "Il faut entendre par 'moi' l'élément complexe auquel se rapportent tous les contenus conscients. Il forme en quelque sorte le centre du champ de la conscience, et, en tant que celui-ci embrasse la personnalité empirique, le moi est le sujet de tous les actes conscients personnels." Le moi est ce qu'on entend habituellement par "moi-même", il est le sujet que nous sommes, notre identité, ce centre de notre personnalité, de nos pensées, volitions et décisions conscientes que l'on circonscrit à chaque fois que l'on dit "moi". Le champ de la conscience est, quant à lui, défini par les frontières de la perception de ce moi. Autrement dit , ce que perçoit le moi est ce que l'on qualifie de conscient, et l'étendu de ce qui est conscient est le champ de la conscience.
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"Tout pour ainsi dire dépend de la psyché humaine et de ses fonctions. Elle devrait donc nous sembler digne de la plus haute attention, en particulier à notre époque où tout l'avenir, ses bonheurs et ses malheurs, dépend (...) uniquement des mouvements psychiques des hommes."
C.G.Jung.Présent et avenir
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La Déité est pour Eckhart la source profonde de toutes choses précédant même la création, là où rien n'est plus, là aussi où l'âme, lors de sa plus haute union, se fond dans le complet néant du non-vouloir, du non-savoir. Dans la Déité l'âme rejoint ce qu'elle était avant d'être, c'est-à-dire le néant. Mais aussi, en se détachant de toutes choses, en descendant en elle-même, l'âme y découvre sa pureté, l'image de Dieu qu'elle est et qui fait naître Dieu en elle. Pour Eckhart, il y a donc d'une part la Déité, ce Dieu inconnaissable, et il y a d'autre part "Dieu", qui naît dans l'âme détachée et pure.
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