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Critiques de Steve Tesich (325)
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Karoo

Saul Karoo, alcoolique new-yorkais, la cinquantaine en voie d'obésité, est docteur pour scénarios et films, càd qu'il retouche les scripts et réarrange les scènes des films pour les "améliorer" (enfin, en général). Il a un gros problème depuis qu'il n'arrive plus à l'ivresse. Sa vie part à vau-l'eau et il aimerait pouvoir y appliquer les mêmes recettes qu'aux films pour s'y donner un meilleur rôle.

Dans un style alerte, caustique, féroce, entre humour juif us et poésie, l'auteur nous entraîne à la suite de son "héros" 'd'une farce sociale où sont auscultés avec cynisme les travers de l'intelligentsia américaine ultrafriquée à un drame humain profondément poignant'. Terrible et terriblement jouissif.
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Price (ou) Rencontre d'été

Résumer Price est un exercice bien difficile. J’en ai achevé la lecture il y a quelques heures et depuis, les mots ne cessent de danser et de se contredire dans ma petite tête.

East Chicago, Daniel et ses deux acolytes fraîchement diplômés, sont à l’aube d’un été que l’on pourrait s’imaginer rempli d’insouciance. Mais ce serait ignorer la difficulté d’être un adolescent dans une ville sans horizon, où la seule source d’emploi se trouve être une raffinerie de pétrole. Talentueux mais désœuvrés, voilà ce qui pourrait décrire ce gâchis humain dont ils prennent progressivement conscience, avec rage ou résignation, c’est selon.

C'est au cœur de cet été si décisif que Daniel rencontre Rachel. Rachel. Rachel, un prénom symbole d'obsession. La jeune fille est si secrète, insaisissable que le jeune homme se réfugie dans l'imaginaire pour survivre à cette dévorante passion. Et puisque l'amour enferme, mais qu'au dehors, la vie continue, Daniel apprend que son père est atteint d'un cancer en phase terminale. Comment ne pas bouillir de haine lorsque la mort s’invite au milieu de ces premiers émois ? Comment ne pas en vouloir à la terre entière ? Comment savoir que penser ? Que ressentir lorsque les émotions contraires vous tiraillent ?

Ici les relations humaines quelles qu'elles soient sont étudiées avec une incroyable finesse, de l'ami sensible rempli d'amertume à ce père blessé, cynique et mourant en passant par la mère secrète et forte. C’est avec une justesse terrible que l’auteur dresse une série de portraits et de destin d’une vaste comédie humaine.

Price est un véritable roman d’apprentissage où l'on suit avec une infinie tendresse le passage d'un jeune homme vers l'âge adulte. La métamorphose est une véritable mise à nue où il faut savoir se défaire des apparats de naïveté pour endosser la pleine conscience du monde.

Avec Price, Steve Tesich déconstruit l'image rutilante d'un pays qui a toujours brandi liberté et réussite comme étendard. Cette Amérique, c'est celle qui saigne ; celle dans laquelle on tombe par naissance sinon par erreur. C'est l'Amérique des industries destructrices, des cancers que l’on sait créer, de ceux qu'on peine à soigner. L'Amérique des cursus avortés, et des remises de diplômes sans grandes pompes. L'Amérique de Larry, Billy et Daniel. L'Amérique qui fut la nôtre l'espace de 500 divines pages.

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Price (ou) Rencontre d'été

J'avais déjà été éblouie par le roman "Karoo" de cet auteur, et avec "Price" j'ai de nouveau été comblée, même si c'est un roman antérieur donc peut-être moins mature.



C'est l'histoire d'un adolescent - Price - qui achève sa dernière année de lycée dans une petite ville industrielle des Etats-Unis ; il perd un combat de lutte et par là même sa chance de décrocher une bourse d'études supérieures. Il traîne donc son désoeuvrement et ses désillusions dans les rues, avec ses deux meilleurs amis dont pourtant il va peu à peu s'éloigner. Il tombe amoureux d'une fille de son âge, Rachel, mais leur histoire sera loin d'être simple et agréable ; son père se meurt d'un cancer et des révélations poignantes sur ses parents ainsi que sur Rachel et son père ressurgissent...



On retrouve les thèmes du premier amour, des premières expériences sexuelles, de l'échec, du lien maternel, et de la relation douloureuse avec le père, que le jeune homme aime et déteste à la fois (et à qui il craint surtout de ressembler). Et puis il y a le thème de la faillite du rêve américain, de la fermeture des horizons par une sorte de fatalité sociale, thème porté par la précarité de la famille Price, la résignation des ouvriers à l'usine, et cet ancien athlète du lycée qui se retrouve à balayer les couloirs de l'hôpital. J'ai également été très sensible au thème de la désagrégation des amitiés adolescentes, et à la façon qu'a l'auteur de décrire l'éloignement des amis d'enfance comme un glissement aussi imperceptible qu'inexorable, opéré par une espèce de force insidieuse mais puissante qu'on ne peut nommer autrement que "la force des choses".



C'est un roman puissant, avec une analyse très fine de sentiments complexes et parfois difficilement avouables. Ce que j'admire toujours chez Steve Tesich, c'est sa capacité à décrire des états d'âme très complexes et ambigus, tout en conservant un style littéraire fluide, sans jamais devenir lourd ni obscur. C'est ce qui fait que j'ai eu vraiment du mal à refermer ce roman, tellement l'auteur nous embarque ! Belle expérience.
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Karoo

Et bien voilà, je l'ai fini! Et je me suis fait violence pour en venir à bout.

J'attendais de lire ce livre avec impatience suite à toutes les critiques dithyrambiques que j'ai pu entendre et lire à droite à gauche, mais là vraiment c'est l'étonnement, et la déception.



J'ai tout d'abord assez apprécié la première partie du livre, je l'ai d'ailleurs lue très rapidement.

L'histoire de cet homme hypocrite, grotesque et caricatural, qui pourrit tout ce qui entre dans son environnement, j'ai trouvé ça décalé et intéressant.



Et puis est arrivée la seconde partie du livre, et son plan pour se racheter auprès de son fils.

Je n'en dirai pas plus car je ne veux pas spoiler mais là vraiment c'était trop. Le lecteur comprend très rapidement ce qui va se passer et on assiste à la chute du personnage principal et de son entourage qu'il emmène avec lui.



Mais que c'est consternant!! J'ai lu beaucoup de critiques qui ont trouvé le livre drôle... je l'ai trouvé grotesque. Cet homme qui n'arrive pas à se saouler et qui dont feint l'ivresse pour paraître normal, cet homme qui trouve son ex femme fabuleuse lorsqu'elle l'insulte au beau milieu d'un restaurant en lui attribuant l'échec de leur mariage et le mal être de leur fils et qui décide donc d'avoir l'air encore plus pitoyable afin de donner plus de puissance aux paroles de cette femme, lui faire croire qu'elle a raison et offrir un beau spectacle aux voisins de table du restaurant... Mais c'est ridicule!

Et tout est du même acabit.



Bref vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé cette lecture!

Mais je suis ravie que la majorité des lecteurs y trouve son compte, me concernant je suis complètement passée à côté.
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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Price (ou) Rencontre d'été

Avec Karoo, Steve Tesich nous plongeait dans les affres du vide et de la vacuité qu'un quadragénaire désabusé découvrait en lui...

Price, récit sur l'entrée dans la vie adulte d'un lycéen (a priori) ordinaire aurait pu être plus "rafraichissant".

En réalité, si l'auteur n'y insuffle pas la dose de cynisme qui faisait en grande partie le sel de Karoo, on ne peut pas dire que son premier roman soit vraiment léger...



Daniel Price est sur le point de terminer ses années lycée. Il vit entre une mère yougoslave, femme robuste et charismatique, dont l'entrain a fait place à la lassitude, face à l'aigreur d'un époux maladif, et un père mutique, indifférent, qui passe son temps libre à faire des mots croisés, et déprime en permanence. Sa seconde place au championnat qui cloture la saison de lutte -discipline qu'il pratique en compagnie de ses deux inséparables amis "Freud" et Larry- ôte tout espoir d'obtenir une bourse pour quelque université.

Les trois garçons, mornement indécis face à l'avenir qui s'annonce, se désespèrent vaguement d'être encore puceaux... Ils arrivent, en cette fin d'année scolaire, à l'une de ces croisées de chemins que réserve l'existence, partagés entre le confort que procure une amitié familière, acquise, et des lendemains aux perspectives floues, qui inévitablement attirent et effrayent à la fois. Le moment est venu de se détacher des parents, de refuser de vivre comme eux, refuser de s'enferrer dans un quotidien dont on ne voit que la médiocrité.



C'est aussi le moment de l'apprentissage des premières fois. Pour Daniel ce sera d'abord et surtout celui de l'amour, ressenti comme s'il était le seul homme à l'avoir jamais connu, et qui a pour objet Rachel, fille étrange et fantasque vivant seule avec son père, dont le comportement versatile déstabilise le jeune homme autant qu'il l'attache irrémédiablement.



Mais l'été qui suit la fin de sa scolarité est aussi pour Price l'occasion de cohabiter avec le désespoir et la souffrance : son père, gravement malade, décline peu à peu. Il entretient avec lui des relations plombées par un malaise permanent, et l'incapacité d'éprouver une réelle empathie pour cet homme instable et acariâtre. Il découvre aussi que l'amour peut parfois prendre des formes inattendues, se dissimuler sous des apparences de laideur, d'animosité...



Steve Karoo nous offre avec ce titre le portrait à la fois juste et complexe d'un héros banal mais touchant. En s'appuyant sur les événements qui bouleversent soudainement sa vie, il dote les sentiments très forts -jalousie, passion, culpabilité, déception...- qu'ils font naître chez Daniel d'une dimension épique.



Aussi, malgré quelques longueurs, "Price" est un roman dont la sensibilité et l'intelligence permettent de passer un excellent moment !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Price (ou) Rencontre d'été

Comme souvent, je n'ai pas suivi le parcours habituel. Traduisez : je n'avais pas lu Karoo avant d'entamer Price. La claque en fut d'autant plus grande qu'elle était inattendue...



Tout ce que j'aime. Le talent narratif à l'état pur. Car pour consacrer 537 pages à un seul, et court, et bref, et morne été, il faut avoir du talent en réserve dans le garde-manger éditorial. Et c'est peu de dire que Steve Tesich en avait !



Price, c'est la formidable histoire - finalement assez simple - du passage à l'âge adulte, ce moment "entre deux" où l'on a encore le temps d'avoir le temps, de croire au destin, de rêver sa vie, d'essayer de peser sur le cours qu'on souhaite lui donner...



Jusqu'au moment où, comme le lutteur remportant le championnat à l'instant même où on croyait l'avoir gagné, votre vie, votre "destin" vous retourne comme une crêpe et vous siffle la fin du temps mort.



Alors Price rentre dans le rang... Comme les autres, mais un peu mieux armé.



Comme Fante il y a quelques années, Tesich entre dans le cercle restreint des auteurs incontournables de l'étagère privilégiée de ma bibliothèque.



Et quel travail éditorial, Monsieur Toussaint Louverture !

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Karoo

Ce livre, dont la présentation plus que soignée m'avait déjà intriguée, m'a été conseillé par mon collègue comme suit: "Lis, tu vas adorer, c'est affreux." Et voilà, que sur la plage, le sable entre les orteils, je suis entrée dans l'univers de Steve Tesich et rien n'a pu m'en détacher du tourbillon Karoo.

Cynique, érudit, drogué, philosophe, débris social, génie à ces heures perdues, on adore détester cet anti-héros fascinant qui pose son regard féroce sur notre société de plus en plus pressée.

Un roman coup de poing qui m'a aussi fait découvrir les géniales éditions de Monsieur Toussaint Louverture. Ces 600 pages de jubilation grinçante passent comme 20 dans votre vie et s'établissent comme un nouveau monument de la littérature américaine.
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Karoo

Saul Karoo, le génie du cinéma, le bon vivant, l’homme à femmes, le père bienveillant…



Ou Karoo, le salopard du cinéma, l’alcoolique invétéré, le baiseur de jeunes filles, le père et le mari qui ne tient jamais ses promesses, le menteur obsessionnel...



On est au début de l’année 1990, le monde soviétique s’effondre mais la puissance américaine, en apparence fastueuse, se confond dans ses contradictions. Karoo, la cinquantaine, a une solide réputation ; il est « script doctor » : il réécrit les scripts des films ou bien remonte les mauvais films. les mauvais films, mais pas seulement, car il arrive qu’on le charge de remonter des films qui sont parfaits en l’état. En public, il joue de sa « grande forme » pour fanfaronner et empocher l’argent de ses contrats avec les productions hollywoodiennes. Ce sera à celui qui a la plus grande limousine, la plus grande suite d’hôtel, la compagne la plus jeune… Les apparences comptent à un tel point qu’il veut absolument tout contrôler ; il est incapable d’accepter certaines vérités qui ne collent pas avec son personnage.



Karoo, c’est l’homme de la mise en scène ; il fuit « l’intimité intime » avec tous, même avec son ex-femme et son fils. Il peut être intime mais avec des spectateurs, des tierces personnes pour théâtraliser sa vie, comme s’il avait peur de se lier aux autres, peur de se retrouver avec lui-même. Fier de son fils qui étudie à Harvard (mais qu’il n’appelle et ne voie jamais), il expose davantage les théories de la famille heureuse qu’il ne les pratique.



Mais Karoo a changé, quoiqu’en pensent son ex-femme, son fils et ses relations. Il se sent atteint de pleins de maladies, comme par exemple celle qui lui permet de boire autant de verres qu’il veut, puisqu’il ne ressent plus les effets de l’alcool. Il sent la déchéance larvée sous les apparences. Même s’il a changé, ses mensonges incessants l’ont porté si haut, le Karoo qui boit, qui ment, qui manipule, qu’il se sent incapable d’assumer ses changements intérieurs. Karoo n’assume pas ce qu’il devient, il se sent plus à l’aise avec la vérité des autres. Sa volonté plie devant son ex-femme qui le voit toujours comme un alcoolique pitoyable et un père négligent. [...]



**



Karoo est un riche salopard, cynique, superficiel, bedonnant et consumériste, à l’image des États-Unis à la fin du XXe siècle. Le regard qu’il porte sur lui-même et sur son entourage est à la fois pathétique, désabusé et comique. L’homme populaire du cinéma, à l’apogée de sa carrière, voit s’infiltrer en lui des failles, des questions, des doutes. Il n’est plus le même, mais à force d’avoir usé toute sa vie du mensonge (nous ment-il aussi ?) et du spectacle, personne ne peut croire au changement. L’homme, dépossédé de sa propre identité à force de se mettre en scène, ne s’assume pas. Sa chute ne sera que plus grande pour lui, et plus jouissive pour nous.



Dans ce roman de plus de 600 pages, Steve Tesich donne à son personnage le temps et le plaisir de raconter les événements, sans concision, de décrire les personnages qui entourent Karoo (lesquels sont, comme son ex-femme et Cromwell, d’excellents personnages secondaires). Il a aussi ce je ne sais quoi qui tient en haleine, en partie dû au travail de l’éditeur : Monsieur Toussaint Louverture, éditeur indépendant et original, a choisi un beau papier de couverture. À l’intérieur, le papier est épais et a une belle couleur, et la mise en page est à la fois hyper confortable, avec de larges interlignes, et hyper esthétique avec de petits détails sympathiques à découvrir.



L'article sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/karoo-steve-tesich-a105883474
Lien : http://www.bibliolingus.fr/k..
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Karoo

"Karoo" de Steve TESICH nous amène au cœur d'une descente intimiste aux enfers.



Saul Karoo a 50 ans, une femme dont il "divorce depuis déjà quelques années" et qui n'en reste pas moins la seule relation au foyer, là où l'homme revient après son travail.

Il est réparateur de scenarii de films. Écrivaillon il se serait bien vu écrivain mais est trop lucide sur ses capacités, alors il reprend la trame des autres, mutile ici, rajoute là, met dans chaque originalité une touche de conformisme et de succès assuré. Jusqu'à présent, cela lui va. Pas tant parce qu'il aime ce métier mais bien par mollesse.



Et puis lui vient cette maladie, non non, pas l'alcoolisme dont il est victime depuis des années, pas non plus ce début de gras autour de la taille: il n'a plus aucun symptôme de l'ivresse. Plus d'état second, plus de prétexte à la maladresse ni d'amnésie le lendemain.

Saul, le lucide, le clairvoyant, voit sa vie défiler et regarde ses relations se désagréger par sa faute.

Alors oui, il y a bien cette assurance santé à changer, cette "annulation" santé de sa personne. Et surtout, son fils, le seul et unique, Billy. Ce fils adoptif qu'il aime par dessus tout lui demande de l'attention, de la présence, de l'intimité, afin d'enfin pouvoir s'engager de son côté. Et puis il y a ce film, cette cassette dans la pochette jaune. Cette fois-ci c'est un chef d’œuvre, et pourtant Saul va le dénaturer.

Mais pourquoi?



Saul est un personnage antipathique et pourtant nous le suivons avec passion. Au fil des pages, il décortique sa vie, ses faiblesses, ses angoisses et ses choix. Mais justement. La perte d'ébriété est le début de ce malaise. A chaque instant, il est le maître de ses actions, il est comme un acteur de son scénario. A chaque pas, il se croit en phase de rédemption et chaque pas est au final un de plus vers la sortie de route.

Il s'éloignait de toute intimité avec ses proches. Il les aime, à foi en la famille et pourtant les proximités ne lui plaisent que s'il peut y donner un sens en étant en représentation, devant public. Et pourtant il va chercher à se faire pardonner, à réinventer une vie de famille. Lui le clairvoyant, va enfin prendre plaisir, avoir des émotions. Mais ses actes s'accumulent et ne lui laissent que peu de chance.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Karoo

En plus d’être un objet toujours aussi beau et agréable à lire, ce livre est un pavé digeste en compagnie d’un loser magnifique aux réparties à mourir de rire. Autant dire qu’il est le mariage parfait d’un Grands Animaux MTL.



En rencontrant Saul Karoo, consultant en réécriture de scénarii pour Hollywood totalement désabusé (il faut dire à sa décharge que notre énergumène ne ressent plus l’ivresse quelle que soit la quantité d’alcool absorbée - Enfer et damnation !), légitimement désabusé donc par le cinéma, le travail, l’amour, je ne m'attendais pas à vivre une telle épopée romantique avec lui.

J’ai complètement adoré ce texte brillamment écrit, drôle et cynique. Les quelques longueurs (qu’on s’attend de toute façon à trouver) ne gâchent rien et sont l’occasion de s'immerger toujours plus profondément dans l’esprit tordu de ce héros mythomane et hypocrite.

Ce roman aborde également la question plus sérieuse de la place que chacun doit trouver dans le monde. Avec plus ou moins de réussite, de hasard, de choix, de destin.



Bref, j’en ressors totalement conquise avec déjà en tête la question de savoir quel sera le prochain Grand Animal à me faire craquer !




Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Karoo

Nom : Karoo

Prénom : Saul

Profession : Scénariste, remanie des scenarii et des premières moutures de film

Taille : 1m80 mais 1m78 après visite médicale

Poids : 99 kilos mais 120 kilos après visite médicale

Signe distinctif : Incapacité notoire à gérer une relation à deux, notamment avec son fils Billy.

Alors qu'une nouvelle décennie commence, Saul Karoo anonne Tcha-ou-chess-kou dans des soirées entre amis, et se rend compte que, peu importe le nombre de verres bus, il ne parvient plus à être ivre.

Est-ce cette incapacité à imposer un état à son corps, l'habitude d'être tout puissant sur les histoires des autres, ou les mensonges qu'il se raconte et qu'il raconte aux autres depuis des années ? Toujours est-il que Saul décide de jouer à Dieu...

Un héros sympathétique et désabusé, voilà comment je qualifierai Karoo, même si l'aspect pathétique a largement pris le pas sur le côté sympathique à mes yeux.

Le propos est ironique, lucide et impertinent. Billy ou encore Laurie, personnages purs et poignants, font le contrepied au cynisme du milieu dans lequel Karoo évolue.

Les chapitres sont courts, le rythme est rapide, et même si j'ai déploré quelques redondances vers le milieu de l'histoire, ce roman de plus de 600 pages se lit vite et agréablement.
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Karoo

Le groupe facebook À l'assaut des pavés et ses lectures communes me donnent l'occasion de lire des romans que j'ai depuis un certain temps, ET-ÇA-FAIT-DU-BIEN de découvrir qu'on peut avoir des super bonheurs littéraires dans ses étagères !!!



Saul Karoo est script doctor, son métier consiste à dénaturer des chefs-d'oeuvre, ou des scénarios problématiques, pour les aligner sur les canons hollywoodiens.

Et bien évidemment il évolue au milieu des amitiés factices du cinéma.

J'ai adoré ce mec, ses raisonnements à la noix et son côté tête à claques qui le rendent attachant et drôle. C'est un loser magnifique !

Ce mec est dingue et c'est drôle ! Sa tournure d'esprit est complètement délirante...

Mais j'avoue que peu à peu il m'est apparu comme une larve immonde, un pauvre mec qui un jour sera vieux sans jamais avoir été adulte. le comble du pathétique de mon point de vue, parce qu'il est lâche, égoïste, menteur et immature.

Mais bon, il reste attachant malgré tout, du moins parce qu'il est un personnage de fiction.



De A à Z c'est que du bonheur, une écriture qui coule toute seule, des réflexions sur la vie, le monde, la connerie aussi ainsi que la superficialité de certains milieux.

Des travers tels que l'hypocrisie et le cynisme y sont très bien décortiqués, sans complaisance, du moins tant que ça concerne les autres. Quand il est questions de lui-même, Saul se trouve une multitude d'excuses toutes plus convaincantes les unes que les autres.

Il sait pourtant qu'il fait du mal à tout le monde par couardise. Et puis un jour il croit trouver une occasion de se racheter auprès de quelqu'un à qui il pense devoir beaucoup.



Alors que la première partie m'a donné l'impression d'un voyage intérieur dans la tête de Saul, sa vie, sa personnalité, la deuxième partie m'a paru plus vivante avec l'arrivée de Leila et donc plus agréable.

La construction de ce roman, l'histoire de Saul, m'a évoqué le travail d'un maçon qui monte un édifice brique par brique.

J'ai énormément aimé !



L'auteur sait terriblement bien disséquer les non-dits, les pensées, les événements de la vie.



Il semble que Steve Tesich n'ait écrit que deux romans et ça c'est bien dommage parce que c'est un véritable coup de coeur pour moi !
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Karoo

Quelle découverte! Merci le passage des livres... j’ai failli abandonner à 150 pages ayant compris qui étaient les personnages... mais peu importe l’intérêt de ce superbe roman est au-delà d’une bluette dramatique. On est happé et plus on avance plus on est fasciné, attrapé par une écriture incroyable à la fois simple et originale, fine et compréhensible sans bavardage. C’est avec regret que je l’achève et lâche la main de ses personnages regrettant que ce soit l’unique roman de cet auteur décédé
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Karoo (BD)

Roman graphique qui procure un agréable moment de lecture de par son histoire et sa mise en image très réussie et originale.
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Karoo

Drôle de type que ce Saul Karoo dont l'auteur nous inflige avec force détails une année de l'existence. Et j'utilise intentionnellement le verbe infliger, car ce curieux personnage, non seulement n'attire pas la sympathie, mais horripile très vite le lecteur !

La cinquantaine prospère, écrivain raté mais scénariste au talent reconnu, une épouse bien chiante avec laquelle il n'en finit pas de divorcer, un fils qu'il dit aimer, mais dont il évite la présence, incapable d'exprimer ses sentiments et de prendre des décisions, fuyant les échanges, vivant dans le déni, le mensonge et "le confort facile qu'il y a à être une image plutôt qu'un être humain", comme il le dit lui-même, Saul Karoo, outre ces tares pratique une hygiène de vie très malsaine, fumant cigarettes à la chaîne et buvant comme un trou, sans pour autant pouvoir se saouler, l'alcool ne lui faisant strictement rien.



Malgré ce portrait peu engageant, cet homme n'est, pour autant, pas franchement haïssable. Outre qu'il apparaîtrait plutôt comme un pantin, ce qui prête surtout à rire, il est avant tout, qualité de premier choix, doté d'une remarquable lucidité. Il analyse impitoyablement et avec justesse le monde qui l'entoure, se sachant incapable d'y intervenir convenablement et, même si les sentiments qu'il éprouve à l'égard des autres le poussent à faire du rentre-dedans, il ne met évidemment rien en oeuvre ! faute d'une réelle envie ? de courage ? d'autre chose ? Tout chez lui reste à l'état de vague projet !



Saul Karoo a pleinement conscience de vivre dans un monde d'apparences où "maintenant ce sont les mensonges que nous racontons qui, seuls, peuvent révéler qui nous sommes"

.... jusqu'au jour où tout va changer, à la suite d'un incident qui va bouleverser sa vision de l'avenir et où le meilleur va côtoyer le pire. Comme il devient alors humain et fragile et croyant en un futur meilleur !



Le talent de Steve Tesich est de mettre à jour toutes les fêlures de l'être humain, de nous donner envie d'en rire, car il n'y a rien d'autre à faire, d'exprimer nos peurs des vérités, d'insister sur les excuses que nous nous inventons, bref de mettre l'humain face à ses carences, petitesses et autres bassesses !

Cela peut énerver ou stupéfier le lecteur, oh, que oui ! Surtout dans le cas de Saul Karoo qui ne fait rien à moitié ... Mais comme cela est édifiant et comme cela donne la preuve de la misère de la condition humaine.



Et quel dommage que cet ouvrage soit le chant du cygne de Steve Tesich.
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Karoo

Un Ulysse des temps modernes, lancé dans une quête vaine, celle d'une rédemption qui ne viendra jamais : telle est la tragédie vécue par Karoo, le personnage du roman éponyme de Steve Tesich, publié chez Monsieur Toussaint Louverture, puis en poche aux éditions 10/18. Karoo est un vieille égoïste cynique, aux innombrables maladies, affublé d'une ex-épouse ne cessant de le blâmer et d'un fils adoptif qu'il ne parvient à aimer. Pas de quoi rendre le personnage très sympathique.

.

Ecrivain raté devenu script doctor, il se lance dans la réécriture - le massacre - d'un chef-d'oeuvre dans lequel joue la mère biologique de son fils. Dès sa rencontre avec la jeune femme - Leila, actrice systématiquement coupée au montage, le roman connaît un tournant : Karoo veut finalement devenir quelqu'un de bien et aider son prochain. Mais le destin en a décidé autrement, et d'Ulysse, on passe à Oedipe. A travers l'épopée de ce personnage médiocre, l'auteur offre un récit drôle et désespéré.

.

Si la période des fêtes n'a pas été propice à une avancée rapide dans ce roman, j'ai aussi pu reprocher en cours de lecture quelques scènes qui me semblaient assez peu nécessaires. Et pourtant il faut lire jusqu'à la dernière ligne pour que toutes les pièces du puzzle s'assemblent. Malgré son côté déplaisant, Saul Karoo m'a plu, énormément même. Mais c'est très certainement un récit à double tranchant : on adhère ou non ! Le ton n'a pas été sans me rappeler celui de La Conjuration des imbéciles de John Toole. Il me tarde en tout cas de lire Price du même Tesich que j'ai acheté à la suite de ma lecture de Karoo.
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Karoo

Karoo est un grand roman américain. À travers l'histoire singulière d'un homme chargé de simplifier des scénarios de film, Steve Tesich nous livre le portrait d'un homme en quête de sa propre subjectivité. À travers un récit burlesque, une belle réflexion sur le néant de nos stratégies narratives.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Karoo

Voilà une oeuvre qui dépote! Saul Karoo est un "script doctor", il est chargé de réécrire des scénarios pour Hollywood afin d'en faire des films commerciaux, quitte à dénaturer un chef d'oeuvre. c'est un alcoolique plein de névroses et de cynisme envers ses contemporains. Il a un fils qu'il aime profondément adopté tout bébé mais qu'il néglige. Mais il va croiser le chemin de Leila Millar qui a un petit rôle dans le dernier film d'un grand cinéaste. Leila n'est pas n'importe qui pour Saul. il va la protéger et la prendre sous son aile.

Les trois quart du roman sont vraiment brillants. Le personnage de Saul est détestable mais pitoyable. Il vit dans un monde de faux semblant mais regarde ce monde vivre sans vraiment réagir que de se noyer dans l'alcool; L'étude psychologique est remarquable, très fouillée avec une grande profondeur de réflexion. J'ai beaucoup moins aimé la fin du livre. Cela traîne en longueur et l'auteur s'est perdu dans des délires..
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Price (ou) Rencontre d'été

Tout commençait très bien avec un début plus que prometteur : Daniel Price, lycéen en dernière année, manque de remporter une compétition de lutte. Sa scolarité se termine et de nombreuses possibilités devraient s’offrir à lui, mais la petite bourgade où il vit, son milieu familial, l’empêchent de se projeter autrement que dans une petite vie étroite comme celle de ses parents. Perspective peu enthousiasmante que partagent peu ou prou ses deux amis, Larry et Freud… Ce roman va-t-il être celui d’un été, celui auquel chacun peut s’identifier car qui n’a connu cette vacuité particulière, cet entre-deux ? Si Danny, et ses deux comparses n’ont encore pas eu de petite amie, s’ils n’ont de projet de travail ou d’études, chacun va appréhender à sa manière ce passage à l’âge adulte. C’est du moins ce que l’on imagine, lorsqu’au bout d’une centaine de pages, il n’est plus guère question de Larry, ni de Freud… Car Daniel a fait la connaissance de Rachel, et le père du jeune homme est tombé malade. Le roman va maintenant tourner autour de ces deux points. Si l’issue est prévisible quant au père, ses amours avec Rachel connaissent des hauts et des bas, et le pauvre Daniel ne sait jamais sur quel pied danser.



Mais à partir d’une moitié du roman, tout a commencé à m’y agacer. Le personnage de Rachel m’a excédé au plus haut point, du haut de ses dix-huit ans, elle se prend terriblement au sérieux, tout en enchaînant caprice sur caprice, et mène Daniel par le bout du nez… Quant aux relations de Daniel et ses parents, elles sont chaotiques aussi, mais il est difficile d’éprouver de la compassion pour eux. J’ai du mal avec cette sorte de cynisme qui rend les personnages peu aimables, enfin, je pourrais trouver des exemples où j’adore ça, mais j’ai eu du mal, cette fois. De plus, les situations m’ont semblé bien répétitives, parfois étirées par des dialogues longuets, et le mystère qui entoure la vie de Rachel, vite deviné, ne m’a pas affectée.

Dire qu’il m’attendait depuis plus de dix-huit mois, et que je me réjouissais de le lire ! Au vu des avis, je m’attendais à un roman plus époustouflant. J’ai peut-être confondu avec Karoo du même auteur… En tout cas, je l’ai terminé en diagonale, pour en finir au plus vite.
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Karoo

"Karoo" est un roman chaudement recommandé par tous les libraires, mais c'est avant tout une odyssée hors normes. Saul Karoo est un être détestable dont le destin va dérouter toutes ses croyances et ses convictions. L'homme qui ne porte aucun intérêt à autrui, qui subit quotidiennement les relations et les échanges avec le monde qui l'entoure, va prendre concience de la relative importance des autres dans son existence. Jusque là, rien ne semblait pouvoir l'atteindre, et pourtant des évènements vont foncièrement modifier son rapport à la vie.

Les trois quarts du roman, à la 1ère personne, nous font découvrir Saul Karoo, homme antipathique, de par sa richesse quasi illimitée, son égoisme permanent, son hypocrisie pleine de lâcheté, sa méchanceté gratuite et son royal "jemenfoutisme". Mais malgré ce portrait chargé de défauts, le suivre dans ses déambulations, a été une expérience réellement jubilatoire. Je me suis vraiment amusé avec un plaisir coupable. La dernière partie, à la 3ème personne, est beaucoup plus philosophique, avec une pincée de bons sentiments qui tranche , peut être un peu trop, avec le personnage Karoo et éteint sur la fin l'attachement malsain que l'on avait jusque là.

Bon moment de lecture immoral un peu terni par les 100 dernières pages.
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