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3.44/5 (sur 43 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Cincinnati , 1961
Biographie :

Stona Fitch est diplômé à l'Université de Princeton en 1983.

Il a été cuisinier, guitariste dans un groupe punk (Scruffy The Cat), journaliste. En 2008, il a fondé la maison d'édition Concord Free Press.

"Aveuglé" (Senseless, 2001), son premier roman, a été adapté au cinéma par Simon Hynd en 2008, avec Jason Behr et Emma Catherwood.

Il écrit également sous le pseudonyme de Rory Flynn.

Il vit à Concord en Massachusetts avec sa famille.

site officiel: http://stonafitch.squarespace.com/




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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Tout homme parvenu à un certain âge doit se résigner à la futilité de son existence. Cela conduit, chez certains, à la prise de conscience de toutes les années perdues et provoque une dépression, et chez d'autres à la nécessité de donner du sens à ce qu'ils ont fait jusque-là. Appartenant à la seconde catégorie, je me répétais que mon travail chez IBIS avait permis à des centaines d'entreprises américaines de trouver des partenaires en Europe et avait ainsi généré des milliards de dollars en échanges commerciaux.
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Je venais d'apercevoir pour la première fois la machine complexe qui m'avalait déjà lentement, et avec cette révélation imposée le monde m'apparaissait soudain comme un leurre, un faux-semblant destiné à masquer les rouages véritablement à l'oeuvre loin derrière moi.
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« Tenez, voilà mon portefeuille ! »

Je tâtais la poche de ma veste, mais pour toute réponse j’ai reçu un violent coup de poing dans le ventre. Je me suis plié en deux. La douleur mettait fin à tout espoir qu’il puisse s’agir d’une plaisanterie douteuse. Ils m’ont soulevé comme un sac de sable. Ils étaient quatre pour transporter une charge aussi incommode et je les entendais peiner. Quelques pas seulement, puis ils m’ont jeté sans cérémonie sur une surface métallique rugueuse. Les portes coulissantes d’un monte-charge se sont refermées et la cabine s’est mise à bouger. Près d’une minute après, elle s’est immobilisée. On m’a envoyé à l’extérieur d’un pied contre mes reins. J’ai trébuché en avant et je me suis écroulé sur du béton. Les portes se sont refermées derrière moi. Une joue contre le sol, j’ai tendu l’oreille. Seul à nouveau, je le sentais. J’ai arraché ma « cagoule », je me suis relevé et je me suis précipité vers la cage de l’ascenseur. Les battants étaient clos hermétiquement. J’ai essayé en vain de les écarter, j’ai frappé dessus de ma main ouverte. Un bref écho métallique s’est perdu dans le vide.
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J’ai aligné le contenu de mes poches sur le sol. Un portefeuille, un stylo en argent qui m’avait été offert pour mes vingt-cinq ans de carrière chez IBIS, plusieurs reçus dont celui, astronomique, du dîner de la veille. Ma montre, trois pièces de vingt francs. Mon téléphone portable n’était plus là. Je suis resté un long moment les yeux fixés sur cette nature morte, comme si je pouvais la transformer par un effort de volonté en quelque chose de plus utile dans ce contexte. Un revolver. Un couteau. J’ai sorti ma carte American Express, je l’ai laissée tomber sur le parquet et je l’ai glissée sous le radiateur électrique que la fenêtre surplombait : s’ils me déplaçaient dans la journée, ce serait une preuve de mon passage ici. J’ai ramassé tout le reste, ne laissant qu’une pièce de monnaie sur le rebord, et je me suis mis au travail.
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C’était une fraction de temps venue d’une autre ère. La récolte oubliée jusqu’à la toute fin du mois d’août, quand les raisins explosent de jus comme si les vignes célébraient la victoire, elles aussi. Dès la première gorgée le vin s’était dévoilé à moi dans toutes ses nuances lentement séparées par l’âge.
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Il était fort tard lorsque notre groupe de six convives a quitté le Nez Fin, repus comme des abeilles au mois d’août. Je devais avoir bu plus d’une bouteille de vin à moi seul, ainsi qu’un cognac avec mon café, mais je n’étais pas soûl, seulement stimulé par cette sorte d’exaltation que je ressentais souvent en marchant dans Bruxelles aux heures bleutées qui précèdent l’aube. Je humais l’odeur des pavés mouillés, l’haleine acide des bouches d’égout, la fumée de cigarette qui s’attardait devant les cafés désertés. Qui m’aurait regardé rejoindre mon appartement de l’avenue Louise – et je pense que je devais déjà être observé à ce moment-là – aurait sans doute vu un demi-sourire de béatitude fatiguée au-dessus du col de mon manteau que j’avais relevé pour lutter contre le froid de ce début d’automne.
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J’avais lu les récits des pionniers capturés par des tribus indiennes, des milliers de combattants de la guerre civile enfermés à Andersonville, des criminels bannis sur les rochers de l’île d’Alcatraz. J’étais captivé par ces existences réduites à un espace minimum, de même que plus jeune je l’avais été par les soldats de plomb et que j’allais l’être ensuite par les cosmonautes. Je trouvais fascinant que tout un univers puisse tenir dans si peu de place, que la bataille de Culloden Moor ait à nouveau lieu sur le tapis du salon, que trois hommes soient capables de vivre et de travailler dans une capsule spatiale plus petite que ma chambre. Ces espaces restreints m’enseignaient la vertu de l’autodiscipline, qui est la bonne excuse du garçon effacé pour ne pas prendre le monde à bras-le-corps.
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Quand la lumière déclinait puis s’effaçait devant la grisaille des longs après-midi d’hiver, je laissais les lampes éteintes et je guettais dans la pénombre qui serait le premier à rentrer à la maison, mon père ayant enfin abandonné son bureau, ma mère revenue de ses courses incessantes, mon frère, après son entraînement de football. Je les reconnaissais à leur pas. Les bottes paternelles faisaient tout résonner tandis qu’il allait de pièce en pièce pour allumer les lustres. Les chaussures à crampons de mon frère filaient droit à la cuisine, jusqu’au Frigidaire ouvert dont il inspectait le contenu. Les talons hauts de ma mère imitaient le tic-tac d’un métronome. Et puis l’un d’eux finissait par monter l’escalier jusqu’à ma chambre, tournait la poignée et la trouvait verrouillée.
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Paralysé, je fixais des yeux le loquet de cuivre qui s’agitait et cliquetait. Mon gardien était là. Il m’apportait du pain et de l’eau, ou des réprimandes, ou mon courrier, ou l’annonce d’une prolongation de peine… De quoi s’agissait-il, cette fois ? Mettant fin à l’envoûtement, j’allais lentement à la porte, je posais le doigt sur le bouton qui allait les laisser entrer et me laisser sortir. La porte s’ouvrait et aussitôt les murs de la prison s’effaçaient aussi vite qu’ils étaient apparus. On m’avait libéré. Mais un autre jour, derrière une autre porte, un nouveau geôlier attendrait sur l’horizon flamboyant, car la peur suscite son objet aussi inévitablement que le désir. Par ces détentions imaginaires j’avais campé la scène inattendue d’un autre, radical, enfermement.
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Rien ne laissait penser que les lieux avaient été préparés pour moi. Personne n’avait prononcé mon nom, à aucun moment. J’en déduisais qu’ils m’avaient pris pour quelqu’un d’autre. Je m’étais trouvé au mauvais endroit dans une ville endormie, correctement habillé, l’air prospère… J’avais lu des reportages sur la « pesca milagrosa » en Colombie. Un barrage sur la route, les voyageurs nantis sortis du lot comme les plus grosses truites dans un bassin. Pêche miraculeuse pour le pêcheur, nettement moins pour le poisson. Mais là j’étais à Bruxelles, au cœur de l’Europe policée. Et de toute façon qu’allaient-ils penser quand ils s’apercevraient que leur prise se limitait à un économiste américain assez quelconque, moyennement riche et plus que moyennement influent ?
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Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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