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4.43/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Arménie
Né(e) à : Karchaghbyur , le 15/02/1963

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Bibliographie de Susanna Harutyunyan   (1)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
- Varsenik, quand une personne se montre un peu trop crédule et innocente, c'est un don, répondit Harout, mais quand un peuple entier s'y met, cela devient une vraie tare. Notre défaut a toujours été de croire que l'on peut laver le sang, tandis que d'autres se plaisent à le boire.
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Ici, il n'y avait pas de coupoles qui s'érigeaient ni de stèles sur les tombes, ni même d'ombres de khatchkar s'allongeant à l'heure du crépuscule. Il n'y avait pas de murs, pas de palissades pour clôturer les existences. Les villageois passaient à la manière des lézards, entre les pierres. Ils vivaient auprès des eaux souterraines, cachés. Aucune église, aucune croix, aucun prêtre. Ils avaient vu tant d'églises brûlées, tant de croix détruites, tant de prêtres massacrés, que c'était comme s'ils ne trouvaient plus de place pour Dieu dans leur village. Ils le portaient dans leur cœur, l'invoquaient dans leurs prières mais cela faisait longtemps qu'ils ne cherchaient plus le chemin du paradis céleste.
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Oui, les rescapés vivaient longtemps ici, comme s'ils avaient oublié de mourir, comme s'ils le faisaient exprès pour que la terreur subsiste au village. La vie les abandonnait, mais la terreur, jamais. Comme un chien fidèle, elle s'acroupissait auprès d'eux, léchait leurs mains et se frottait contre leurs pieds. Même lorsqu'ils n'étaient plus, même si les portes de leurs maisons étaient closes, cela ne changeait rien, la terreur ne s'éloignait pas. Elle errait, passant d'une bouche à l'autre comme les secrets de magie ancienne, s'arrêtant sur des lèvres sûres, pour ne pas être écrite, pour ne pas être gravée et pour ne pas tomber dans des mains malhonnêtes.
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Le soleil avait cuit l'air avec des arômes épicés et du vieux thym, le transformant en chrème. Les stridulations des grillons brisèrent l'air brûlé en de multiples éclats, et la dernière lumière se mêla tant à la terre qu'au ciel.
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Des algues gluantes, des pierres ponces aux nombreux trous, un paysage minéral aussi loin que porte le regard. Les vagues battues par les vents se jetaient obstinément sur les rochers. Dans les profondeurs du lac, l'eau glacée s'agitait, en lutte contre des vagues qui la mordaient telles des sorcières mâchant du plomb. Les rives étant réduites à une masse de fragments ravagée et rocailleuse qui finirait inévitablement par glisser dans cette mer d'Arménie. Mais pour le moment, les vagues rouaient de coups la surface nue et glabre des rives, tandis que les mouettes se regroupaient dans le chaos des rochers.
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- Varsenik, s'étonna Harout, es-tu devenue païenne ? Fais-tu tes dévotions au lac ?
- Mon cher Harout, ce n'est pas un lac. Ces eaux sont ce qu'il reste du déluge de Noé. C'est la dernière goutte de la colère de Dieu. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a encore dans ce monde des péchés à purger, il y a encore des choses à noyer. C'est le sacrilège de notre sang sur la terre que le lac doit laver.
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Tout l'hiver, l'eau se trouvait enfermée par le gel qui l'étranglait et l'étouffait dans son poing. Mais dès que le printemps arrivait et que la glace fondait, elle émergeait en brutalisant la face du ciel de son cri froid. L'eau pouvait jaillir de n'importe où, du ciel, de la crête du massif, des souvenirs, du cœur. Tous étaient témoins, le soleil faisait fondre la montagne.
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- Quel malheur, disaient-ils en regardant son ventre. Dieu sait que nous ne pourrons jamais raconter ce qui nous est arrivé. En parler est impossible. Seigneur, efface tout ceci de notre mémoire et de la Tienne, efface-le aussi de celle du monde. Une telle douleur ne devrait pas exister, même en tant que réminiscence.
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Mais que ce soit avec de la farine, du miel ou des crottes de chien, n'est-ce pas qu'une omelette en fin de compte ? Cela n'a rien d'extraordinaire.
- Il n'y a rien d'exceptionnel dans la vie, c'est nous qui décidons de ce qui l'est, par le nom que nous donnons aux choses et le regard que nous posons sur elles.
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Le ciel était comme un désert rouge, les nuages et les cigognes glissaient dessus en s'y brûlant les pieds.
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