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3.91/5 (sur 70 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Reus , 1977
Biographie :

Écrivain et traducteur ayant commencé des carrières d'athlète, de comédien et de chercheur.
Il devient écrivain après sa découverte de l’Oulipo (L'Ouvroir de littérature potentielle) lors d’un séjour à Paris. De retour en Espagne, il prépare une thèse au titre prometteur de "L’Art de combiner des fragments : pratiques hypertextuelles dans la littérature oulipienne".

Diplômé en art dramatique de l'Institut de théâtre de Barcelone, il est docteur en langue française et en littérature de l'Université Lille-III et docteur en littérature comparée de l'Université de Grenade.

Entre-temps paraît "Frictions" ("Fricciones", 2011), finaliste du prix La Tormenta en un Vaso dans la catégorie meilleure révélation. Puis un premier roman "L’ Anarchiste qui s’ appelait comme moi" ("El anarquista que se llamaba como yo"), primé Meilleure Première Œuvre par le journal El Cultural.

Il est également auteur de "L'instant décisif" ("Tuyo es el mañana", 2016) et "Diario de un viejo cabezota (Reus, 2066)" (2020).

Il a travaillé comme lecteur, correcteur, libraire. En 2014, il devient le premier membre espagnol de l'Oulipo.

Pablo Martín Sánchez réside à Barcelone. Il y enseigne l’écriture créative à l’École d’écriture de l’Ateneu barcelonès.

En 2024, il publie "Reus, 2066", une dystopie inquiétante.

son site : http://www.pablomartinsanchez.com/
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Littérature : Pablo Martín Sánchez nous raconte le parcours d'un jeune anarchiste espagnol du début du XXe siècle dans "L'anarchiste qui s'appelait comme moi" (Zulma & La Contre Allée).


Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Les créations littéraires qui ont fini par franchir les frontières de la fiction pour donner un nom à des inventions de la vie moderne ne sont pas nombreuses, mais il y en a eu quelques-unes : Borges lui-même parle, dans une de ses nouvelles, je ne me souviens plus de laquelle, d’une tribu sauvage appelée Yahoo, mot étrange forgé par Jonathan Swift dans Les Voyages de Gulliver et qui a servi, presque trois siècles plus tard, à baptiser une des entreprises les plus prospères de l’aube d’Internet, même si elle a plus tard été absorbée par ce monstre glouton nommé Amazon.
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J’aime l’odeur des vieux livres. Bien que « j’aime » soit un peu en dessous de la vérité : les sentir est une vraie manie, une obsession, un vice. En fait, peu importe que le livre soit vieux ou neuf, avant de le commencer je ne peux résister à la tentation de fourrer mon nez dans ses pages, le plus profondément possible, là où elles s’insèrent dans le creux de la reliure. J’établis de la sorte une relation intime avec lui, j’oserais presque dire charnelle, tactile et olfactive à la fois : tandis que les ailes et la pointe de mon nez effleurent le papier et en déchiffrent la texture, mon nerf olfactif perçoit les effluves de l’encre, de la colle, de la fibre, du moisi, et envoie à mon cerveau des messages qui ridiculisent Proust et sa madeleine. Vraiment, je ne m’explique pas comment j’ai pu rester si longtemps sans renifler un livre. À une époque, dans les années dix, on a pu penser que l’e-book marquerait la fin du format papier mais ce ne fut qu’un mirage : celui-ci se refit une santé et connut un nouvel essor dans les années vingt et les heureuses années trente, avant d’amorcer une chute lente mais inexorable. Quelqu’un a dit un jour que le livre électronique gagnerait la partie quand il serait exactement semblable au livre papier : mêmes formes, mêmes textures, mêmes odeurs, mêmes défauts. C’est pour cette raison qu’on ne tarda pas à voir apparaître les coques en cuir, les écrans flexibles laminés ou les arômes synthétiques qui prétendaient reproduire les odeurs naturelles et qui incluaient, car il ne pouvait en être autrement, l’« odeur de vieux livre ». Je me souviens que la première liseuse que nous avons achetée à Leire incorporait un diffuseur qui envoyait différents arômes (herbe fraîchement coupée, terre mouillée, sous-bois, feu de cheminée, draps propres !) pour favoriser une lecture immersive.
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Qui sait offrir un livre, sait s'offrir soi-même.
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Sauter par-dessus un feu de la Saint-Jean est un acte téméraire. Le faire à mon âge, c’est de la bêtise. Hier soir, je me suis foulé la cheville et aujourd’hui je commence ce journal, comme au bon vieux temps, à la lumière d’une bougie, et le poignet tremblant faute d’entraînement. C’est improprement que je l’appelle journal, même si j’ai la ferme intention d’écrire tous les jours tant que je serai prostré dans ce lit de l’ancien pavillon des épileptiques, parce qu’à vrai dire j’utilise les feuilles blanches du livre que le docteur Audrey Lourenço m’a apporté cet après-midi pour me distraire : Le Journal d’un fou de Gogol. Je suppose qu’elle l’a pris au hasard (au-delà de l’ironie de trouver un tel livre parmi les volumes mités de ce qui a été un jour la bibliothèque d’un asile psychiatrique), mais le hasard est capricieux et si elle m’avait apporté les Confessions de Rousseau au lieu du Journal d’un fou, peut-être serais-je maintenant en train d’écrire des mémoires et non un journal.
(Incipit)
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Si je meurs pendant la journée, peut-être le noterai-je dans ce carnet ; mais si je meurs en pleine nuit, sans me réveiller, où atterrira mon dernier rêve? Existe-t-il quelque part un banc à la disposition des noctambules aux rêves inachevés, de ceux qui sont morts au milieu de la nuit?
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L’odeur de terre mouillée n’a pas tardé à filtrer par les fenêtres, une odeur que j’aime presque autant que celle des vieux livres. Un jour quelqu’un, je crois que c’était Gabi, le jardinier, m’a raconté que cette odeur qu’émet la terre lorsqu’elle reçoit les premières gouttes de pluie est due à une bactérie inoffensive, appelée bactérie d’Albert, qui en entrant en contact avec l’eau produit une fragrance qui nous rend nostalgiques, nous les humains, et sauve la vie de certains animaux, comme les chameaux, qui grâce à elle sont capables de flairer l’eau dans le désert, même à des kilomètres de distance. Pétrichor, a dit Audrey, en s’étirant. Quoi ? Ça s’appelle pétrichor. Quoi donc ? L’odeur de la terre mouillée.
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Josep Pla disait que ceux qui lisent des romans après la quarantaine étaient d'authentiques crétins.
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Les intrigues qui se déroulent dans le futur traitent de choses qui effraient dans le présent. En réalité, elles ne traitent pas du futur.

(Lionel Shriver)
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Contexte: Paris, 1924, "épicentre de l'anarchisme espagnol", suite au coup d'état de Primo de Rivera

(...)meeting de protestation motivé par le premier anniversaire du coup d'Etat de Primo de Rivera... célébré avec trois semaines de retard, histoire de ne pas démentir une réputation espagnole bien méritée (...)

Il y avait là les gens les plus divers, mais tous réunis par une double qualité: être espagnols et exilés. Les libertaires prédominaient, car Paris est à ce moment-là l'épicentre de l'anarchisme espagnol, mais il y avait aussi un grand nombre de communistes, de républicains et de catalanistes, de syndicalistes et d'intellectuels, et même des fugitifs et des déserteurs. En définitive, tous ceux qui pour une raison ou une autre ont dû se réfugier en France, pour fuir les coups et les tortures de la Garde civile espagnole. Etaient présentes des grandes figures politiques du moment, comme Marcelino Domingo ou Francesc Macià; ou même, en dépit de sa très vive inimitié avec Blasco Ibáñez,$, Rodrigo Soriano, le politicien et journaliste qui s'était battu en duel quelques années plus tôt avec Primo de Rivera en personne. Des intellectuels renommés, comme Eduardo Ortega y Gasset, qui avait dû s'exiler en France pour avoir crié "Vive la liberté" quand Miguel de Unamuno l'était à Fuerteventura, ne manquaient pas non plus ce rendez-vous. (...) Il y avait aussi dans la salle les hommes d'action, comme Buenaventura Durruti, avec son air sérieux de pistolero strabique, ou Francisco Ascaso, qui insistait pour démentir avec son esprit andalou ce qui était un secret de polichinelle: à savoir qui c'est lui qui a tiré l'an dernier sur l'archevêque de Saragosse, Juan Soldevila.
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J'aime l'odeur des vieux livres. Bien que "j'aime" soit un peu en dessous de la vérité : les sentir est une vraie manie, une obsession, un vice.
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