Accepter le mensonge du parti, faire que tous les récits coïncident, revenaient à inscrire ce mensonge dans l'histoire. Il devenait ainsi la vérité.
Sans prise de conscience, pas de révolte. Sans révolte, pas de prise de conscience.
Une balle peut faire taire un homme mais pas ses idées.
« Le mouvement de Libération Noir et les autres luttes progressistes se développant en ampleur et en intensité, le système judiciaire et son corolaire le système pénal deviennent par conséquent des armes clefs dans la lutte menée par l'état pour préserver les conditions existantes de domination de classe et, de ce fait, le racisme, la pauvreté et la guerre. »
Angela Davis
Ali est un poids lourd qui se déplace comme un poids moyen et qui frappe comme un poids lourd.

Depuis la nuit des temps, la société n'a jamais été structurée autrement qu'en trois grandes catégories d'hommes : les premiers occupent le haut de l'échelle sociale; les seconds sont sur les marches du milieu; et les derniers tout en bas.
Ces groupes, qui peuvent se subdiviser à l'infini et dont les rapports changent au gré des circonstances, restent immuables quels que soient les époques et le contexte. Et ce, parce que les visées de ces trois classes sont absolument incompatibles entre elles. En haut, on fait tout pour que rien ne change.
Au milieu, on désire accéder au sommet; et en bas, si tant est qu'on ait un objectif autre que de satisfaire des besoins vitaux, on espère supprimer les inégalités.
Quand la classe supérieure perd de sa force, elle est chassée du pouvoir par la classe moyenne qui manipule la classe inférieure en lui faisant miroiter qu'ensemble elles pourront obtenir plus de liberté et de justice. Une fois son but atteint, elle l'ignore.
Un nouveau groupe moyen se constitue et le processus recommence. Seule la classe des oubliés n'atteint jamais ce à quoi elle aspire : l'égalité entre les hommes. Pour elle, ne change que le nom de ceux qui la dirigent.
(P. 153)
Si vous interrogez les gens sur les années 1950 aux Etats-Unis, vous verrez leur regard s'illuminer, ils vous parleront des voitures extraordinaires, des femmes si élégantes, d'Elvis Presley et de Hollywood. Parfois de la guerre froide et presque jamais de la ségrégation raciale. Il est toujours difficile de savoir s'ils l'oublient par honte ou par dédain.
- Bien sûr que je peux l'annuler. Comment vendre un combat avec un boxeur qui dit que tous les blancs sont des démons ?
- Bill, dans ce pays, on est libre de sa religion.
- Yep, tant qu'on prie Jésus-Christ.
Après en avoir pris connaissance, il reproduisit le problème sur le plateau du jeu.
Il fallait finement étudier les positions pour mettre en échec l'adversaire en deux coups.
« Les blancs jouent et gagnent. »
« Les blancs jouent et gagnent », répéta-t-il confusément.
Cela lui semblait une fatalité.
Aux échecs, les noirs étaient toujours battus. Peu importait la configuration de la partie.
Ce jeu n'incarnait-il pas la victoire inexorable et éternelle du Bien sur le Mal ?
Les blancs étaient toujours les vainqueurs.
(P 211)
La guerre a mis un terme au progrès et aux dangers que représente la technologie. Autrefois on pensait que grâce à la machine, la faim, la souffrance au travail, la maladie, le manque d'instruction pourraient disparaître. Et de fait, pendant une cinquantaine d'années, le niveau de vie de l'homme moyen s'est élevé. Mais la société hiérarchisée a pour socle la pauvreté et l'ignorance: sans elles, la masse des humains apprendrait à penser et mettrait en danger le pouvoir de la caste en place.
(P. 159)