Très belle écriture pour un roman noir qui commence de manière fulgurante et développe une intrigue soutenue dans le milieu du cinéma.
Un style plein d'humour et un personnage principal attachant.
A découvrir
Qu’il est dur de gagner sa croûte comme comédienne. Qu’est-ce qu’il faut ramer. Surtout quand on n’a qu’un radeau pourri pour avancer sur la mer de l’espoir, alors que d’autres, comme Léo Seydur, naviguent en hors-bord à doubles moteurs de 500 chevaux… Bien sûr, c’est un peu le cas de tous les demandeurs d’emploi. Mais l’intermittent du spectacle, se dit Abel, doit certainement se coltiner une dose de baratin supérieure à celle du chômeur de base.
Mais ce n’est pas possible. Tout ne peut pas se terminer ainsi. Elle aussi, elle a droit à sa petite part de bonheur.
Il est fier, mais il sait rester modeste, l’Antoine. Il a toujours su. C’est donc par pur instinct qui lève la main en signe de simplicité vers le réalisateur de ce clip publicitaire un réalisateur qui s’apprête déjà à le complimenter avec émotion et sans retenue…
–Et qui m’a foutu un connard pareil?!
Elle restera à jamais toute seule. Personne n’applaudit sa sortie de scène. Plus d’air, plus de cri.
Antoine Aria entend-il ces hurlements ? Bien sûr que non. Son instinct naturel du bon goût lui a fait obturer ses pavillons auriculaires. Insultes, sarcasmes, bêtises injurieuses, rien ne peut affecter l’humeur du grand Antoine quand il a décidé. Et là, il l’a décidé.
Une élimination par voie balistique d’une quinzaine de personnes peut en effet ne pas être comprise par le petit personnel. Surtout quand ce dernier appartient aussi délicat milieu artistique.
Aussi se décide-t-il à rejoindre le bar de son pote Mickey. Et qu’est-ce qu’on boit chez Mickey ? Une mousse, bien sûr.
… Que quoi ? Que t’as picolé un chouia trop ? T’inquiète, je comprends. Il m’est moi-même souvent arrivé d’écluser au point de faire déborder le vase. Seulement je suis une Dame. Et les dames n’ont pas l’usage, et c’est tant mieux, de se répandre un peu partout comme vous-autres bonhommes le faites.
Une misère qu’un soleil quasi permanent
aurait permis à Aznavour de qualifier de moins pénible.
Ces ados côtoyaient l’école avec un enthousiasme relatif. Ce qu’ils aimaient, c’était glander. Les occasions de glander à Indramayu étaient innombrables. Alors ça glandait ferme.