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Citations de Sylvie Fabre G. (35)


1


Qui parle pour dire la présence ?...
Extrait 2

(Je me souviens)

Le monde était peuplé : mimiques, gestes, voix
que la mort n’avait pas sanctifiés,
le poème de la vie miroitait
mais pour que le chagrin ne l’assombrît pas
j’essayais d’unir le père et la mère, deux êtres
à la mesure divisée de la terre, de l’amour.
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CELLE QUI N’ÉTAIT PAS À SA FENÊTRE


Extrait 2

 La maison était là. Chair épuisée, pierre pérenne. Un cadavre debout, enraciné à la terre par la plainte : le chemin qui nous mène, on suit sa trace, la sève l’irrigue, notre vie naît, naît et s’étouffe. Témoin du miracle d’être en sa fugacité, la maison était là pour me rappeler que les siens et moi étions voués à l’autre monde.

C’est alors que j’ai vu celle qui n’était pas à sa fenêtre. […]
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PIERO, L’ARBRE


Extrait 2

Peut-être l’arbre vole, où est-ce toi
qui rêves son envol et sens ses racines ?
un peu de terre,
de l’eau et beaucoup d’air,
dans l’irréel
brûle le feu de la présence.

Le nuage pleut, le tronc se dresse
et avec lui tout le perdu,
rochers et grotte, fleuve et forêts,
bêtes et homme en détresse
droits dans la langue
de la vision qui t’emporte.

Mots et regard font du silence
avec un geste, qui tout efface
pour faire surgir de la blancheur,
de l’abandon, de la mémoire,
L’arbre parle en toi
de l’au-dehors,

tu es dedans
un paysage avec arbre de Piero.
Le monde est loin, la vie est là,
un nulle part dans l’espace de la couleur
où vibre le temps
qui l’inspire et nous expire.
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La Vie réinventée (Lettres)
LETTRE DES NEIGES ÉTERNELLES


À Valérie Rouzeau
Extrait 6

Mais voilà qu’un jour encore tu t’extasies devant le chat et la fleur parfaite, ou pour le prince qu’on sort et l’enfant, merveilles de tes poèmes passés, présents et à venir. Ton cœur à toi, et le nôtre, n’ont-ils pas des veines pour la sève et des baumes pour la blessure ? Au cimetière tu trouves la paix, une forme de sérénité, dans tes rêves les mains toujours bonnes de l’aïeule et dans un train très auroral le petit gars solitaire aux yeux bleus qui partage les biscuits Lu de ton paquet puis s’endort, dans la simplicité d’exister là où la vie et l’autre vie sont sempiternellement humaines.
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Nos yeux fidèles font tenir montagnes et mer…



Nos yeux fidèles font tenir montagnes et mer,
arbres et nuées qui adoucissent nos combats.
Enfant qui cherches ma main sur les sentiers
Du Col, sans le savoir archer du Grand Pays
tu tires la flèche amoureuse de nos voix.
Reine de mon rêve et de ta réalité, elle vise
la douceur du lien et prononce l’épiphanie
d’être, ici, dans la présence assurée
des hirondelles qui trissent le partage
du bel été en filant joyeuses vers le soleil.
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prière de l’âme



L’attention, prière de l’âme et mesure du cœur,
est l’énergie gardienne qui nous aide à accepter
la vie, aussi claire qu’impénétrable source.
Nous vivons pour voir, prendre soin et apprendre
dans l’adresse et la conversation. En elles,
la profondeur des âges les vertiges de l’altérité,
tous les mondes. Si loin nous portent
le non de la révolte et si haut le oui du consentement.
Quand leur lumière sourd, elle transcende le noir
Donne au Nous ses noms ses visages et ses voix.
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LE RÊVEUR D’ESPACE


Extrait 2
Grands horizontaux,
peinture et poésie de Claude Margat

Rivière et cieux versés en soi débordent pour se  perdre
dans l’océan du papier où, tour à tour visible et  invisible,
le Rêveur d’espace continue sa marche solitaire qui appelle
les sources et les souffles. Muni d’encre et de pinceaux, il
donne vie à sa vision et trace le Trait,  harmonieusement
plein et vide, les sables rythmés d’herbes sous le vent, sols
arasés du monde révélés par de simples roseaux ou d’inouïes
floraisons. Yin et yang tel soleil et lune, corps et âme fondus
dans le clair-obscur d’un amour sans bornes, coiffé de silence
il revient des déserts orangés pour étendre une parole sur le
jade du papier, lui rendre sa pulsation dans le bleu d’un Val
qui ne meurt jamais. Car là où se tient l’arpenteur méditant,
là est le poème où pousse et éclot la fleur cachée du sens.
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LE RÊVEUR D’ESPACE


Extrait 1
Grands horizontaux,
peinture et poésie de Claude Margat

Marcher dans le paysage du poème, c’est suivre la Voie en entrant
dans l’œil habité du grand Rêveur d’espace et avancer avec lui vers
la Pointe sans fin de la terre, là où elle rencontre l’eau et le ciel dans
le pur silence des matins et des soirs à l’heure où seule s’entend la
rumeur secrète des choses et où surgit sous les pas la beauté ineffa-
ble du réel et l’oubli dont elle vient. Vide de toute intention, chan-
tant à l’unisson, le corps délié peut alors épouser le Souffle-Esprit
dans l’acceptation du chemin qui s’invente dedans grâce au mou-
vement ralenti, dompté de la  pensée. Le  regard  et  l’écoute,
suspendus à la berge étroite ou emportés vers l’horizon par l’aile
d’un oiseau qui soudain déchire le vide, gardent  l’accord  jeté
entre Occident et Orient, lointains proches.

[…]
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L’île


Entends les cyprès respirent
exhalent le souffle du matin

Qui marche dans la genèse odorante de l’île ?

La rivière couvre la chaleur
romarin, sauge et laurier s’y glissent
le jour vibre sur gouffre blanc.

Dans le remuement lumineux
une chapelle, ouverture
suffocante sur la colline.

La bougie vibre sur gouffre noir
tu t’assombris
la prière ravive les fresques

et ton cœur.

Des ombres se détachent
‒ muettes fleurs de maquis
s’abîment dans l’excès de midi.
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CORPS SUBTIL


    Tu rassembles les mots qui tournent dans le ciel de ta mort et, tels oiseaux, ils dessinent le visage perdu.

    Le poème, son exigence le garde dans l’écart : ce qui tient au cœur de la langue est corps subtil. Tu entrevois la farouche merveille, écrire, comme aimer, est sans rémission. Il n’y a ni trop tôt ni trop tard, laisse aller, voue-toi au muet des mots et de la chair, à l’exil de l’émotion, ce dont tu ne peux pas parler enlace parole et silence.

    Ta vertu est de rester ignorante. L’inconnu des mots se danse dans les mots. Ainsi du visage.
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PIERO, L’ARBRE


Extrait 1

Tu vis comme vit l’arbre de Piero,
dans l’au-dehors
qui n’a pas d’âge,
qui ne connaît pas le monde
mais est possédé par sa lumière.
Elle est si vaste qu’on l’appelle le ciel.

L’arbre prononce son nom et
il neige du feuillage,
des souffles et des branches qui disparaissent
dans la voix bleue,
sûrement le paradis
le jour où tout est vrai.

L’apparition est fugace,
ô douceur amère de la solitude,
personne ne crie
quand sur la colline passe la couleur,
tu dis : c’est un signe.
Il y a assez de vert et tu attends.

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La Vie réinventée (Lettres)
LETTRE DES NEIGES ÉTERNELLES


À Valérie Rouzeau
Extrait 5

Le monde, sa ritournelle, ses ténèbres et son néant, pratique avec toi le télescopage et le broyage. Un pied dans la vie et l’autre dans la mort, grand écart avec compactage du réel, des joies et des déchirures. L’enfance a tous les âges, elle ferraille en nous, jeunes et vieux. Elle mène aussi la course contre le perdu. Un visage naît, brille puis disparaît et c’est si dur. A l’azur blessé / de plus jamais plus, les absents règnent, père mort ou amant parti, le chagrin en toi trouve sa place avec la mélancolie et tu sens ta solitude jusqu’aux ailes de ton nez. On cherche à jamais les cœurs dans les bouquets, anémones enchantées des ciels.
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La Vie réinventée (Lettres)
LETTRE DES NEIGES ÉTERNELLES


À Valérie Rouzeau
Extrait 4

Chutes de moral ou de vers : tu erres au centre des cités énormes, dans leurs rues aux cris d’éclopés, où les mendiants, les sans-logis, les mal ou pas du tout payés n’arrêtent guère les urbains pressés vers les entreprises, les commerces, puis les transports. On y entend les discours de haine, les paroles du mépris qui attaquent en toi la vie. Le vert rouille sur l’impassibilité de la pierre ou dans la violence de l’hiver. Poète et femme, femme et poète, tu es étourdie de tant d’injustices et de mochetés. Menu flocon parmi les autres qui n’en peuvent mais, d’empathies en chamboulements, Neige rien que tes vers pauvres pour témoigner, parce que tu n’es bonne qu’à ça et pas fichue d’interrompre en toi la rumeur silencieuse de la plainte ou de la révolte.
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La Vie réinventée (Lettres)
LETTRE DES NEIGES ÉTERNELLES


À Valérie Rouzeau
Extrait 3

Il est quelle heure, je suis heureuse, il y a un arbre / La guerre, le nucléaire, il y a un arbre / Un arbre, un arbre, voyageur impeccable… À l’instant du souvenir, de la contemplation et de l’écriture, le monde et le temps féroces s’oublient, reste l’ouverture de qui aime et voudrait être aimée. Tu remercies ainsi l’ami perçu au doux fond du ciel, il te ressemble car lui aussi, par gros temps, le nombre des cumulus, la force contraire des vents bien souvent le font ployer ou reculer mais non rompre sous la menace.
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La Vie réinventée (Lettres)
LETTRE DES NEIGES ÉTERNELLES


À Valérie Rouzeau
Extrait 1

Quand je me deux dans ton pays, je sens très bien qu’il est aussi un peu à tous, même si La poésie c’est pas donné à tout le monde, toi tu nous l’offres et nous embarques à la rencontre de nos visages traversiers, de leurs paroles muettes, sonores comme l’esprit et la matière. Va où la vie, qui va qui vient, on ne sait d’où, on ne sait où, sauf que la mort l’accompagne dans la mémoire de la terre et la danse de la langue. Dessus dessous de ta voix occupée à chercher la direction et le sens au rythme syncopé de la marche, mots et mains jouant sur tes pages. En un seul corps, plusieurs cœurs et leur tempo, tu fais entendre le rossignol de l’amour et les canons de la douleur.
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