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EAN : 9782840311478
93 pages
Le de Bleu (01/05/2002)
3.75/5   2 notes
Résumé :
D'où viens-tu ? Qui es-tu ? Où vas-tu, toi l'étrangère, si ce n'est vers la source? Nous naissons et mourons dans un mystère où résonnent nos vies. La traversée n'est qu'approche - infinie - de la présence. Mer, terre, ciel nous appellent. Ils éclairent notre quête, nous nomment autant que nous les nommons. Ils sont des voies de connaissance comme l'est aussi l'Autre en sa révélation. Chant d'amour et de douleur, le poème nous est donné pour établir le lien, prononc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

L'approche infinie est ce mouvement perpétuel, cette quête de distance, cette envie de voyage qui nous éloigne de nous-mêmes mais qui aussi nous ramène à notre part essentielle. C'est cette réflexion qui domine dans le très beau recueil de Sylvie Fabre G.

Au travers du portrait d'une femme, l'auteure interroge le regard qu'elle porte sur la nuit, l'arrière-saison, les jours de pluie, le temps qui passe, inexorable, sur les moments vacants, l'espace vide où elle cherche un peu de sens à son existence devenue trouble et incertaine.
Pour changer l'horizon des choses, s'affranchir de cette pesanteur qui ne dit pas son nom, le voyage offre une promesse, une possibilité de retrouver là-bas celle qu'elle a perdu ici : elle-même.

Le voyage est un chemin qui va à rebours du temps, la beauté d'une île de la mer Égée et toute l'étendue de la mer autour, que se partagent le soleil, le vent et le bleu du ciel.

« Sur le bateau
tu respires
les fumerolles du bleu.

L'eau bout
brasse une fleur mousseuse
parcelles de soufre
réfraction
la lumière polit la mémoire
quelques heures l'enlumine.

La terre se dissout
ras du ciel, de l'eau
tu vas vers l'effacement

au large. »

Les ruelles, les escaliers des terrasses du petit village, les senteurs des herbes, les silhouettes des vieilles femmes et des popes, le vin bu, la coupole d'une chapelle ouverte, l'humeur flâneuse sur les chemins à l'écart, le temps qui se repose à l'ombre des oliviers, jusqu'au soir qui tombe...

L'approche infinie, ce sont ces lieux que nous empruntons et qui nous traversent, cette destination que nous sentons être la nôtre mais que nous voulons dépasser, chemin qui mène jusqu'à soi, où l'éternité s'imprègne d'éphémère.

J'aime quand les mots-signes investissent tout entier l'imaginaire, quand la poésie ouvre la destination d'un voyage qu'il nous faut mener seul jusqu'à la retrouver au bout du chemin. Dans ce recueil de Sylvie Fabre G., le signe se propage, fait naître des images pleines d'évocation, de sublime.

« Entends les cyprès respirent
exhalent le souffle du matin

qui marche dans la genèse odorante de l'île ?

La rivière couvre la chaleur
romarin, sauge et laurier s'y glissent
le jour vibre sur gouffre blanc.

Dans le remuement lumineux
une chapelle, ouverture
suffocante sur la colline.

La bougie vibre sur le gouffre noir
Tu t'assombris
la prière ravive le fresques

Et ton coeur

Des ombres se détachent
muettes fleurs de maquis
s'abîment dans l'excès de midi. »


.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
.

Le poème, comme l'amour

avance par degrés
signe ajouté aux signes
qui ne permet pas le déchiffrement
mais l'approfondissement du secret

altitude, abîme

du vertige, la connaissance est

toujours, à venir

.
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L’île


Entends les cyprès respirent
exhalent le souffle du matin

Qui marche dans la genèse odorante de l’île ?

La rivière couvre la chaleur
romarin, sauge et laurier s’y glissent
le jour vibre sur gouffre blanc.

Dans le remuement lumineux
une chapelle, ouverture
suffocante sur la colline.

La bougie vibre sur gouffre noir
tu t’assombris
la prière ravive les fresques

et ton cœur.

Des ombres se détachent
‒ muettes fleurs de maquis
s’abîment dans l’excès de midi.
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Video de Sylvie Fabre G. (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvie Fabre G.
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Martine Broda 0:32 - Sylvie Fabre G 1:57 - Maximine Lagier-Durand 2:33 - Amina Saïd 3:53 - Béatrice Bonhomme 4:17 - Hélène Dorion 5:15 - Alicia Gallienne
6:50 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Alicia Gallienne, L'autre moitié du songe m'appartient, Paris, Gallimard, 2019.
Images d'illustration : Martine Broda : https://www.babelio.com/auteur/Martine-Broda/183879 Sylvie Fabre G : https://www.editionsunes.fr/catalogue/sylvie-fabre-g/ Maximine Lagier-Durand : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2011/04/Maximine.jpg Amina Saïd : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amina_Saïd#/media/Fichier:Amina-Saïd_Hazam_(21e_Maghreb_des_Livres,_Paris,_7_et_8_février_2015).jpg Béatrice Bonhomme : https://www.southeastreview.org/single-post/poetry-by-béatrice-bonhomme-translated-by-emelie-griffin Hélène Dorion : https://www.lesoleil.com/2020/10/15/entretien-public-avec-helene-dorion-pour-donner-vie-aux-mots-4119980a99b2ea22baac03f17396a0e7 Alicia Gallienne : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/31/alicia-gallienne-etoile-filante-de-la-poesie_6027964_
+ Lire la suite
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