Tarik Noui

Un livre audio découvert via audible, le livre gratuit d’avril. Alors pas une « grande » lecture mais je dois avouer que j’ai beaucoup aimé, j’ai énormément ri 😂



Tout commence en 1994. Un Français, Maurice Villard, et ses deux amis, débarquent à Cuba pour y fonder… une boulangerie. Mais rien ne va se dérouler comme prévu. On assiste à un méli-mélo, entre affaires, politiques et espionnage.



Le fil rouge de toute cette histoire est l’interrogatoire de Maurice par la DGSE



Ah oui, j’allais oublier, ce livre est tiré d’une histoire vraie.

Tarik Noui est scénariste. metteur en scène, écrivain. Je ne connais ni ses romans, ni ses pièces de théâtre mais je le découvre grâce à une fiction radiophonique sur France Culture.



Le titre, Doppelgänger, ne m'évoquait rien et j'ai dû faire quelques recherches.

Ce mot allemand signifie "sosie" et évoque une créature présente dans les mythes nordiques et germaniques qui apparait toujours comme une copie, un double de quelqu’un, ou sa version alternative par exemple maléfique.

Sa forme serait humanoïde, assez maigre, frêle et sans caractéristique identitaire propre. Il compenserait sa faiblesse physique par la ruse en s'appropriant les aptitudes de celui ou celle qu’il copie.



ici, Tarik Noui nous entraine à la découverte de la planète Mars où va se poser la première mission humaine.

L'équipage est soudé ; seule la capitaine en second est une pièce rapportée, remplaçante au dernier moment d'un astronaute accidenté.



Cette fiction radiophonique interroge notre envie avouée ou non, optimiste ou désespérée, mêlée de terreur et de curiosité, de faire la rencontre d'une autre forme de vie…



Voilà qui m'a donné envie de retenir ce nom, Tarik Noui, et de lire quelques-uns de ses livres.



Lien vers le podcast sur France Culture :

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/doppelganger-de-tarik-noui-1
Lien : https://www.facebook.com/pir..

Nadar Suarès est surveillant de baignade d’une piscine municipale. Mais c’est aussi un professionnel qui tue des enfants qui ne sont une gêne pour leurs parents. Il rencontre Nunca, cette femme qui fait des longueurs tous les soirs à la piscine. Il est marié à Soha, une mannequin qui a arrêté sa carrière pour avoir Charlie qui a 11 ans maintenant.

J’ai eu un peu du mal à rentrer dans l’histoire. On suit les vies et découvre les personnalités de Nadar, Soha et Nunca mais il y a aussi Charlie qui est mort, qui raconte sa version de l’histoire avec toute son innocence d’enfant. J’ai beaucoup aimé l’écriture de Tarik Noui, très poétique, qui arrive à mélanger douceur et dureté, amour et haine.

Dans l’arène improvisée, on n’entendra pas crier vos vieux muscles fatigués. Une fiction magistrale et terrifiante, enfin rééditée.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/10/22/note-de-lecture-vous-etes-jeunes-vous-etes-beaux-tarik-noui/
Lien : https://charybde2.wordpress...

Malheureusement, je n'ai pas du tout été emballé par cet audio. J'ai tout écouté mais pas une seule fois j'ai compris l'histoire et ses enjeux, du moins, je pense, que je suis passée totalement à côté de ce qu'elle était sensée me raconter. Peut-être est-ce mon manque de culture ou d'intérêt pour ce Cuba des années 90 et la relation qu'elle entretenait avec la France ? Je ne sais pas.



Bref, je n'ai pas grand chose à reprocher à ce titre, les comédiens sont tous bons globalement. C'est juste que je ne devais pas être le public visé car si ce ne n'était pas gratuit ce mois-ci je ne l'aurai jamais écouté.

Le récit d’une vieillesse violente où la thématique du combat revient en permanence sous toutes ses formes. Ce qui m’a touchée n’est pas la thématique d’un « fight club gériatrique » mais la réalité qu’il y a autour.

Une anthropologie poétique du pouvoir de la voix comme de son impuissance.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/13/note-de-lecture-et-seuls-les-chiens-repondent-a-ta-voix-tarik-noui/
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Dans l’arène improvisée, on n’entendra pas crier vos vieux muscles fatigués. Une fiction magistrale et terrifiante, enfin rééditée.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/10/22/note-de-lecture-vous-etes-jeunes-vous-etes-beaux-tarik-noui/
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Ça commence en thriller, lentement, avec des bruits suspects d'eau clapotante, et ça finira en eau de piscine, un peu sale, un peu désoeuvrée. Titre appel comme le baiser qu'il figure. L'histoire d'un serial killer (pas) comme les autres. Nadar est celui qui vous débarrasse des enfants que vous ne voulez plus, pratique, non ?! Des fantômes hantent sa vie, des tortues voraces sanguinolentes, une femme si maigre et superficielle (ex-mannequin) qu'elle en est devenue transparente, le fils Charlie qui flotte au-dessus des eaux et de son propre cadavre. Tarik Noui tisse une histoire où la mort étouffe à petits feux la vie, et autour naissent de grandes pensées que l'on pourrait lire sorties d'un journal intime et qui relatent de manière universelle ces anecdotes de vie. Un texte ciselé au scalpel, étrange et pénétrant, comme une excuse.

Il est difficile de vieillir dans nos sociétés : les vieux sont oubliés, les retraites sont faibles, et, évidemment, le temps file et cumule maladies, raideurs des muscles et des articulations, défaillances de l'esprit.

Lucius est bien conscient de tout cela, lui qui vient d'être diagnostiqué d'une quelconque maladie qui ne peut que lui coûter cher s'il veut être accompagné de manière confortable ou simplement humaine. Il le sait, lui qui voit son amante, Mona, plus de 70 ans elle aussi, perdre doucement la tête, s'illusionner sur l'amour que ses enfants lui portent. Lucius est lucide, en pleine forme, et n'a pas envie de vieillir. Aussi, lorsque après avoir cassé la gueule d'un autre vieillard, il est abordé par Lahire, il hésite peu. Il accepte ce "fight club de vieux " qui peut lui assurer une bonne retraite. Alors il se bat, contre des vieillards comme lui, devant des jeunes qui parient, veulent du sang, du sexe avec ces vieux vainqueurs.

Très bien écrit, ce roman sombre présente un personnage qui n'a plus d'illusion sur le monde dans lequel il vit et qui se plie à ses exigences de violence, qui refuse les mensonges et impose les vérités à ceux qu'il aime (Mona), tout en profitant de ce que son corps est encore en mesure de faire.

Cette adaptation d’une pièce radiophonique écrite par Tarik Noui pour France Culture, publiée en 2012 aux éditions Inculte, nous renvoie l’image de chaque homme comme un cadavre en sursis, et d’une société de voyeurs dans laquelle le divertissement est de se repaître de violence et de la déchéance de l’autre.



«Je m’appelle Lucius Marnant. Je fais partie de ces gens qui sont morts depuis longtemps. Bien avant qu’on les mette en terre. Bien avant les pleurs des proches. Bien avant les fleurs et les fêtes de la Toussaint. Je fais partie de cette multitude qui n’est qu’ombre. Mais il faut revenir au début pour comprendre. Il faut toujours revenir au début.»



Lucius Marnant est vieux mais il reste sec et musclé. Cependant il côtoie déjà la mort, avec sa vieille maîtresse Mona qui perd la tête, avec les profonds soupirs pleins de sous-entendus du médecin qui l’ausculte, ou lorsqu'il se rend à un enterrement.



À la sortie du cimetière justement, il rencontre Franck Lahire au comptoir d’un bar. Celui-ci attend les clients qui arrivent par vagues après les enterrements, «le ressac des vivants qui viennent conjurer la mort à petites gorgées d’alcool.» Ce prédateur recrute de la vieille marchandise ; des vieillards aux beaux restes et aux trop petites retraites, pour des combats de vieux, enjeux de paris dans le sous-sol d’une boîte de nuit.



Lucius accepte et s’engage dans ces combats sans merci de vieille barbaque, devant une foule avide de sang qui vient voir mourir ces hommes déjà-morts.



Pas la franche rigolade donc ; «À nos pères» est une lecture très noire, avec ce personnage, prédateur et proie, entre vivant et mort, et avec des moments poignants entre Mona et Lucius, comme les deux vieux amants morts d’un poème. Mais la plume de Tarik Noui est puissante, ses phrases lapidaires comme un bref combat, ses mots sont comme des pierres, des armes malléables qui s’étirent ou se ramassent. Une lecture qui laisse quelques hématomes dans la tête, mais très recommandable.



«Et toujours ces hommes avec leurs poings serrés. Ces femmes en manteaux de fourrure tachés de sang. Ils ont du champagne dans leur verre. Ils trinquent et rient. Leurs yeux brillent lorsqu’ils entendent le choc de la viande contre la viande. Les hématomes. Les yeux injectés de sang. Ils scandent le nom de Lucius pas parce qu’il gagne des combats. Pas parce qu’il est champion comme certains disent. Non il n’y a pas de gladiateurs ici. Il n’y a aucune dignité. Aucun mérite. Ils exorcisent leur propre déchéance. Ils n’ont jamais vu de vieux corps.»

Époustouflant comme lecture , c’est la première que je lisais un livre abordant ce thème

Lucius a 70 ans , une espérance de vie incertaine, une petite retraite et une amoureuse atteinte d’Alzhermer

Suite à une rencontre avec Lahore , il va devenir «  gladiateur clandestin » comme d’autres hommes de son âge dans les sous sol d’une boîte de nuit

Le message est fort : ces hommes lutent pour différentes raisons financières, ego , peur de vieillir

Et pourtant j’ai choisi ce livre sans grande conviction mais je l’ai cramé avec un étrange sentiment et je vous encourage à le lire

Sorti dans un premier temps sous le nom de « A nos péresé avant de prendre le nom de son adaptation cinéma, Vous êtes jeunes, vous êtes beaux est un roman fort !



Lucius a 70 ans. Il a travaillé tout sa vie mais il peine maintenant à s’en sortir. Au sortir d’un enterrement, il rencontre Lahire, qui lui fait découvrir le sous sol d’une boite de nuit dans laquelle sont organisés des combats de vieillards. Rapidement, Lucius en deviendra un sacré représentant…



Mais d’une idée de base qui aurait vite pu tourner à la comédie, ou au « fight club » like trop simpliste. Bref, à la copie, l’auteur parvient à imposer son style en mettant ce côté tout idée d’humour. Ici, l’histoire est noire. Et ce sont des morts en sursis qui s’affrontent de la maniére la plus crue, la plus violente imaginable. Mais le roman ne se concentre pas uniquement sur les combats bien évidemment, mais bien sur le drame de la vieillesse et du traitement. Le drame de voir la fin de sa vie approcher tout en se sentant ignoré, rejeté, inutile.



Le livre parle aussi de la vie, qu’on traverse aussi comme des zombies, en attendant la fin inéluctable. Alors non, ce n’est pas un livre gai, mais il a l’avantage de se lire trés vite car chaque chapitre est trés court (souvent une à 3 pages, rarement plus), comme les phrases, et que tout s’enchaine à tout vitesse. Il y a peu de personnages, et pourtant ils ont de la consistance. Ils sont bel et bien là et important dans ce court moment de vie de Lucius qui nous est dévoilé. Court mais intense. Court mais inoubliable. Comme le roman…