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Critiques de Tassadit Imache (17)
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Presque un frère

Des chapitres courts, où les personnages s'expriment tour à tour, disent leur souffrance, leur amour, leur haine. Ce n'est qu'à travers la poésie des mots que vient l'espoir, mais c'est difficile d'entrer dans le langage très cru de Tassadit Imache. Un beau roman toutefois, et qui laisse une trace au coeur.
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Des coeurs lents

Livre reçu lors de la dernière masse critique.

En recevant le livre, je me suis demandée pourquoi j'avais coché celui-ci mais après tout pourquoi pas découvrir ce texte.



Des coeurs lents est l'histoire d'un deuil qui réunit une famille qui s'était dispersée depuis des années et notamment la mère de famille qui a abandonné ses enfants dès leur plus jeune âge.



L'écriture est fluide et simple à lire. Le livre est organisé en 4 chapitres qui je pense avaient un sens pour chacun mais je ne l'ai pas trouvé.

Beaucoup de passages sont intéressants et m'ont amenée à apprécier les personnages. Cependant, je n'ai pas réussi à accrocher, à faire tous les liens nécessaires pour apprécier cette lecture. Beaucoup de passages de disgressions en même temps qui m'ont "polluée".

A la fin, on se demande si l'histoire tourne principalement auprès de Tahir ou de leur mère...



Bref, déçue par cette lecture mais malgré tout un joli cadeau de Babelio.
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Des coeurs lents

Au bord du lac du Bourget (on suppose), Bianca et son frère François renouent avec leurs souvenirs d'enfance. C'est à l'occasion des obsèques de leur jeune frère Tahir, dit Titi, qu'ils se retrouvent après une longue séparation. Apparemment, tous deux ont réussi à se faire une place au soleil, mettant un terme à une enfance et une jeunesse dans les cités des « Sureaux », en Île-de-France, lieux qu'ils ont quittés suite aux loyers impayés par leur mère. Lui, est devenu éclairagiste pour le cinéma et la télévision, renonçant à son rêve de Beaux-Arts et de création. Elle, prépare un mémoire en vue d'une HDR (habilitation de recherche) qui fait suite à sa thèse. Un beau parcours.



Seul le petit dernier au nom d'Arabe (héritage du grand-père Algérien) ne s'en est pas sorti : prison, maladie, troubles psychiatriques, SDF, marginal, il vient de mourir sous les coups d'autres SDF et la police a remis les clefs du studio-taudis qu'il occupait. Il va falloir, vider, nettoyer les reliquats d'une descente aux enfers. Et Iris, la mère qui les a abandonnés leur laissant le fardeau du petit frère délinquant, va-t-elle venir aux obsèques ?



Comme au hasard d'une remontée des souvenirs du narrateur, nous découvrons les femmes d'avant, arrière-grand mère bretonne, fille bâtarde moquée et endurcie, la grand-mère qui aimera un Algérien avant la guerre d'indépendance et sera donc à la source du nez incliné et des cheveux noirs et crépus de sa fille Marceline-Iris, de Bianca et de Tahir. Comme une signature difficile à porter. Filiation, fierté, richesse, refus, chagrin. Comme un parfum d'Élise ou la vraie vie, la violence physique en moins. Ou pas racontée.



Finalement, Iris va venir, accompagnée de Ryan, son mari du moment. Elle qui s'est enfuie vers d'autres soleils, d'autres îles, elle nie la mort de Tahir, son fils préféré auquel elle a envoyé de photos, des cartes postales, des lieux de rêve où elle a cherché la vraie vie.



Ce livre est comme une tentative de reconstruction d'une filiation, la recherche d'un arbre généalogique, avec des enfants placés en institution, un couple mixte franco-algérien qui ne peut être vraiment accepté par une France en pleine décolonisation d'abord, puis engluée dans des problèmes d'identité : « Dans le fond, tu sais bien que ce pays voit encore son destin mélangé avec celui de son ancienne colonie ! » (p54)

Le regard effaré et tendre de deux frère et soeur penchés sur ce qui reste de la vie de leur jeune frère, le plus « Arabe » des trois, perdu, abîmé par la vie. Et une mère, elle aussi héritière de la mixité culturelle et qui met très longtemps à vivre ses deux origines à part égale.



Ce roman foisonne de thèmes qu'on n'en finit plus de développer sous le regard d'experts doctes et contradictoires, mixité socio-culturelle, minorités visibles (délicieuse expression !), devenir des enfants des cités et, en contrepoint, cette question : peut-on, doit-on quand on est issu de la banlieue, devenir écrivain ? Combien de générations vont se succéder avant qu'on cesse de répéter aux Français « nés en France de parents venus d'ailleurs » qu'ils sont « issus de l'immigration » ?



Un petit tour dans nos arbres généalogiques respectifs permettrait peut-être un peu plus de réflexion...





Enfin, même si c'est pour coller à l'époque, j'ai détesté entendre le mot « bicot » sous la plume de l'auteur. Je l'ai trop entendu dans les années soixante...



Livre lu dans le cadre de l'opération "Masse critique".

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Une fille sans histoire

Un roman sublime et poignant sur l'enfance d'une fille née à la fin des années 1950 dans une famille nombreuse d'un père immigré algérien et d'une mère française.

Dans ce court roman, l'auteure nous fait vivre avec son écriture une enfance dans une famille nombreuse marquée par la misère, le racisme de la société et l'alcoolisme du père mais aussi la douleur des séparations suite aux différents placements.
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Presque un frère

Presque un frère – Tassadit Imache



C'est un court roman sur la banlieue et son univers. C'est triste et c'est glauque. Ce sont de courts chapitres où chaque personnage s'exprime, raconte sa vie ou un moment de sa vie, ses angoisses, ses rêves. Chacun ressent et vit cet endroit qu'ils appellent les Terrains à sa façon avec dégoût ou avec nostalgie. Chacun cherche d'une manière ou d'une autre à s'en évader mais pour beaucoup c'est impossible. Ils y sont nés, ils y ont vécu et ils y mourront de façon tragique ou pas.



C'est un texte dur mais non dénué de poésie. Il n'est pas facile à lire, il parle de choses terribles qui se passent à notre porte et dont on a même pas idée. Mais c'est beau et intense, violent et rude.

J'ai bien aimé et je lirai sûrement d'autres romans de cette auteure



Challenge abc 2014/2015

Challenge le tour du monde
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Le voyage empêché

Tout d'abord, un tout grand merci aux éditions #Hors d'atteinte pour ce livre, ainsi qu'à Babelio, de m'avoir sélectionnée lors de la Masse critique Littérature. Je ne connaissais pas Tassadit Imache, je ne l'avais jamais lue... quelle agréable découverte! J'avoue qu'au début j'ai été un peu décontenancée par la forme, j'ai du relire certains passages, mais lorsque j'ai pris le fil, je ne l'ai plus lâché. Une belle écriture, un cheminement de femme qui peut parler à chacune, quelle que soit son origine. A lire sans modération!

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Des coeurs lents

Merci à Babelio et aux éditions Agone pour ce nouveau livre. Malheureusement, mon opinion ne sera pas positive.



Je n'ai pas aimé l'écriture de l'auteur. Dès le début j'ai été freinée par ce style un peu aseptisé, où les phrases se modulent - de mon point de vue - de façon peu naturelle.

S'ajoute à ce style, une histoire de retrouvailles familiales un peu froide, ennuyeuse. Je n'ai ressenti aucune émotion en lisant ce livre. Je les ai regardés de loin, mollement, un peu comme eux, qui passent dans cette histoire sans vraiment la marquer. Leur histoire familiale est d'abord confuse, puis prétexte à des débats intéressants mais peu exploités.



Je ne suis pas convaincue.
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Des coeurs lents

À la mort de leur frère Tahir, François et Bianca qui s'étaient perdus de vue se retrouvent. Le frère et la soeur partagent alors quelques jours ensemble, l'occasion pour eux en retournant sur certains lieux de leur enfance, de faire remonter des souvenirs, de reparler du passé et de leur histoire familiale particulière avec le départ soudain de leur mère qui les a un jour abandonnés et laissés livré à eux-mêmes. François et Bianca sont deux cœurs lents, deux personnes qui se comprennent aussi bien qu'ils se méfient l'un de l'autre et qui n'aspirent qu'à mener leur propre vie.



C'est dans le cadre d'une Masse Critique Babelio que j'ai donc reçu ce titre et autant l'avoué de suite, je ne me souviens plus pourquoi j'avais donc sélectionné Des cœurs lents de Tassadit Imache, d'autant plus que cette lecture ne m'a pas du tout convaincue.



C'est donc dans un contexte particulier que François et Bianca se retrouvent, avec la mort de leur frère, ils n'ont pas vraiment le choix de se revoir. Ils se sont perdus de vue depuis un long moment, on sent qu'ils ne partagent pas grand chose entre eux si ce n'est ce passé qui leur pèse toujours autant.C'est donc dans un contexte particulier que François et Bianca se retrouvent, avec la mort de leur frère, ils n'ont pas vraiment le choix de se revoir.



Des cœurs lents, c'est une histoire de famille, de deuil et de fraternité. C'est un roman qui renferme une histoire lourde et des personnages bouleversés par la vie et par le départ soudain de leur mère dont ils ne se sont jamais remis. Roman court, je l'ai pourtant trouvé très long, très lent. Je ne me suis pas attachée aux personnages, je suis presque restée de marbre même face à leur histoire qui m'a laissé plus d'une fois perplexe. L'écriture de l'auteure est "posée", simple à lire, mais un peu terne... Je ne m'y suis vraiment pas retrouvée dans ce livre en fait, ayant même eu l'impression finalement de tourner en rond.



Mais d'ici quelques semaines, vous pourrez découvrir François et Bianca et vous faire votre propre idée sur cette histoire !



Des cœurs lents de Tassadit Imache sera disponible le 22 août aux Éditions Agone.
Lien : http://ladoryquilit.blogspot..
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Des coeurs lents

Autour de la tombe de Tahir, leur petit frère, se retrouvent François et Bianca. Tahir, marginal doux dingue, est venu mourir dans cette ville au bord d'un lac, où ils ont vécu jadis ensemble.

Ils sont maintenant adultes et se sont un peu perdus de vue. Dans les jours qui précédent l'enterrement, ils remontent le fil du temps, se remémorant leur enfance, tentant de comprendre ce qui les a conduits là, et ce qui a fait d'eux ce qu'ils sont. Élevés sans père, par une mère fantasque, qui les a abandonné très tôt, chacun a lutté à sa manière pour faire son chemin.

C'est un très joli livre, doux, poétique, profond, qui donne à réfléchir sur le lien familial et l'individu. Joli cadeau de Babelio, je suis heureuse d'avoir fait connaissance de cette auteure et de "ses coeurs lents", touchants et beaux.
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Presque un frère

« Presque un frère » Tassadit Imache (Actes Sud, 135 pages).

« Le Terrain », une banlieue d’aujourd’hui, qui craque de partout ; « le troupeau » ceux qui l’habitent, qui y survivent, enfermés dans un ghetto, prisonniers payant pour une faute qu’ils n’ont pas commise. Pourtant rien de condescendant, tout le contraire même dans ce beau roman âpre de Tassadit Imache (5 ou 6 romans à son compteur) ; une écriture brutale au présent, rugueuse, totalement en phase avec son sujet, qu’elle semble bien maîtriser. Il est assez difficile de suivre une trame narrative, chaque chapitre est construit à la première personne du singulier du point de vue successif d’un des personnages (ce qui rend le cheminement parfois confus), d’ailleurs y a-t-il vraiment une histoire, mais ce n’est pas trop important… L’ambiance délétère, voire mortifère du lieu est transcrit d’une manière poignante (la fonction anesthésiante de la télé, de la malbouffe, du sexe mal vécu). Pas mal de petites phrases ou de petits clichés qui font mouche :

« - C’est l’heure où les chiens des travailleurs prennent l’air (…) tout à l’heure débouleront les clebs des chômeurs.

- La gentillesse fatigue à force. Surtout lorsqu’on sait qu’on ne peut plus rien pour les enfants, passé l’âge de dix ans.

- Tu cours jusqu’aux vitres. Essuyer la nuit avec la paume de tes mains.

- Je voyais ses dents affolées au milieu du rire.

- les fesses échouées sur le bord du lit.

- Abus d’eau du robinet et de solitude. Le voilà rentré à mort en lui-même. Emmystiqué jusqu’à l’os. »

...

Bref, je lirai sans doute avec plaisir d’autres romans de Tassadit Imache.

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Le voyage empêché

Le voyage empêché est une belle rencontre permise par Babelio et les éditions Hors d'atteinte que je remercie. Une belle rencontre avec une autrice Tassadit Imache qui livre un récit de vie, d'identité, de recherche de paix, j'ai apprécié la découverte progressive du personnage avec des bribes de sa vie et ses différents voyages passés et projetés, intérieurs aussi. Page après page je suis partie en voyage sans trop savoir où, j'ai cheminé au côté de cette femme et au fil de la lecture je me suis questionnée, pui apaisée portée par l'écriture de Tassadit Imache, loin de la ville, dans la beauté de la nature, guidée par la poésie des mots. Un voyage réussi pour moi. Merci!
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Le voyage empêché

Un livre que j'ai reçu dans le cadre d'un masse critique sur babelio. Je ne connaissais pas du tout l'autrice ni la maison d'édition et j'étais ravie de cette découverte. Le livre m'a happée tout de suite, il commençait par une unique phrase concernant la mort de son père lorsque l'autrice avait 17 ans (ce qui est mon cas aussi). Malheureusement, mon engouement pour cette lecture est assez vite retombée. J'ai eu beaucoup de mal à suivre les deux narrations, elle m'a perdue. L'intrigue concernant son désir de tout quitter pour s'isoler à l'étranger était interessant, de nombreuses thématiques soulevées m'ont intriguées, mais je n'ai pas reussi à accrocher. L'écriture est plutôt belle, la première et la dernière partie du livres révèlent un cheminement assez puissant, mais l'autrice prend trop de chemins de traverses. Je pense que je suis passée à côté de cette lecture, je commence déjà à l'oublier, alors que je l'ai terminé il y a peu de temps, je ne sais pas pourquoi j'ai été aussi hermétique à cette histoire. Un livre étonnant sur le thème du deuil, de la filiation, de l'exil, de la nature...qui plaira sans doute à de nombreux lecteurs mais pas à moi.
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Le voyage empêché

En 1989 il y avait eu ce premier roman « Une fille sans histoire » (Calmann-Lévy), qui disait le « corps morcelé » de l’enfant d’un couple d’ouvriers : une Française et un Algérien. Un texte âpre et dérangeant, qui racontait l’histoire de Lila, fille d’une « famille fendue », avec en toile de fond la guerre d’Algérie et ses violences de toutes natures

Née en 1958 à Argenteuil, à quelques kilomètres du tristement célèbre bidonville de Nanterre et de sa dizaine de milliers de travailleurs immigrés, Tassadit Imache a peu publié : sept romans en trente-et-un ans, tournant tous autour de son traumatisme initial. Mais avec des angles de vue et des distances extrêmement variables. On se rappelle ainsi les superbes « Le dromadaire de Bonaparte » (1995) ou « Presque un frère » (2000), tous deux parus chez Actes Sud. Juste avant « Le Voyage empêché » avait paru en 2020 « Fini d’écrire ! », qui marquait une manière de pause dans l’œuvre, ou à tout le moins de questionnement : à quelle source ce travail d’écriture s’est-il abreuvé ? Hommage aux parents, refus d’une assignation, vengeance de classe… ? Ou plus simplement interrogation sur sa propre place dans le monde ? Une partie de la réponse tient sans aucun doute dans le choix de la maison d’édition pour les deux derniers livres. « Hors d’atteinte » se présente elle-même en effet comme « une maison d’édition féministe de fiction et de non-fiction où s’arment les luttes émancipatrices d’aujourd’hui et de demain. » En l’espèce, ce qui se trouve ici revendiqué, c’est un refus de l’enfermement, serait-il dans une juste lutte, tel un désir de s’élargir et d’appréhender le réel le plus largement possible. Quitte à surprendre et paraître sortir d’une trajectoire attendue. Ce qui très exactement se produit dans ce tout dernier texte.

Car il s’agit aujourd’hui pour Tassadit Imache rien de moins que de dresser un bilan -« quel projet risible lorsqu’on a atteint la soixantaine… »-, après toutes les batailles qu’elle a dû mener. Pas nécessairement au sens étroit du terme, mais toujours pour se tenir le dos droit. Face à la famille, à la ville, à l’histoire. Elle dit son malaise, quand à l’approche de la trentaine, alors que le père depuis treize ans déjà reposait dans sa terre natale, elle fit le voyage en Kabylie. Mesurant alors la distance entre cette famille paternelle et elle-même. Et plus encore deux ans plus tard, quand arrivant à la fin de la cérémonie de circoncision d’un jeune cousin, elle avait vu celui-ci « les cils encore humides de larmes » : juste six mots pour signifier la béance entre eux et elle. Car cette écriture, soutenue par une pensée toujours ferme, ne lâche ses formulations qu’avec une infinie délicatesse. Cela s’appellerait peut-être un style. Même quand se profile à l’horizon du texte la « décennie noire » de l’Algérie. Outre son vécu ici de fille de migrant (« Notre père a vécu immigré chez nous jusqu’à sa mort ») et les traumas des voyages de l’autre côté de la Méditerranée, il y avait eu la grande éclaircie au moment de ses dix-sept ans : la découverte de la Grèce, précisément l’été de la mort de son père. Une façon d’Algérie de substitution, une même beauté, une semblable inscription dans la tragédie. Elle avait onze ans, quand elle avait assisté dans son collège à une représentation scolaire de la pièce d’Euripide « Les Troyennes »

On l’aura compris, le texte de Tassadit Imache brasse large et profond. Des pistes de lecture s’y dessinent, des perspectives multiples s’ouvrent. L’autrice ne montre pas, encore moins ne démontre : tout du long elle suggère et postule la réflexion de son lecteur, sa capacité à mettre en relation les informations diverses qu’elle lui délivre. Ces décennies d’une lutte à la fois singulière et universelle s’étaient achevées par un retrait dans une maison isolée d’une campagne du Sud-ouest. Loin des villes. Peut-être moins dans un désir de réclusion et de récollection que face à la nécessité d’une reprise de souffle. Car « elle veut continuer à entendre les bruits de la vie des autres. » Plus loin elle constatera sobrement « elle est loin des siens, mais en vie. » Le « elle » de la troisième personne a en effet maintenant succédé au « je » puis au « tu » des deux premières parties du récit, dans une sorte de fondu-enchaîné à peine perceptible des voix narratives. Confirmant la belle sophistication d’une écriture qui, à l’instar des grands textes de l’antiquité grecque, s’élève haut pour dire le magma qui bout dans les tréfonds.


Lien : https://jclebrun.eu/blog/
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Presque un frère

Ce livre m'a fait entrer dans des Terrains que je connais pas.

Les phrases , comme des coups. Les hommes comme des loups.

ici on se bat. on expie ce que l'on n'a pas commis. On fuit et l'on y retourne toujours, à ce passé mal vécu. Il y a eux et nous. Entre, à peine des passerelles. L'amour en est une. C'est aussi un combat.
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Des coeurs lents

L’auteur choisit de lever le voile sur l’histoire d’une fratrie, aujourd’hui adulte, en quête depuis le départ de leur mère pendant leur jeunesse d’une identité ; apprécier cette identité, celle de leur famille, de leur mère, des parents de leur mère. L’auteur traite de la volonté de trouver sa place lorsque des origines métissées entravent un épanouissement naturellement souhaité. La construction narrative alliant présent et passé apporte un éclairage sur les personnages sans lourdeur. A la disparition de l’un des enfants au début du récit, les deux autres frère et sœur se retrouvent, prennent connaissance peu à peu de détails de la vie de leur famille. Le lecteur apprend progressivement à connaître les personnages, présents ou absents.

Des choix d’édition agréables, une typographie plaisante et une couverture douce au toucher. Des détails qui ont leur importance et prêteraient à croire la lecture de l’histoire rapide et néanmoins il n’est pas certain de la lire en une fois. Le sujet s’intéresse en effet à une quête plus profonde et universelle pouvant toucher un large lectorat. Le sujet est parfois difficile, ouvrant des blessures plus graves. C’est un livre dont il faut prendre le temps de considérer les questions abordées, sonder le cœur des protagonistes, apprécier le rythme et la musicalité de la narration. Le frère et la sœur comprennent le sens de leur vie. Quels choix feront-ils alors pour au bout du chemin pouvoir recomposer leur famille ?
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Je veux rentrer

Un petit livre prit un peu au hasard sur une étagère de la bibliothèque...et qui me laisse un peu perplexe...



Toute en finesse, Tassadit Imache nous emmène dans le périple de Sara avec ces 2 enfants qu'elle ne connaît pas, pour récupérer les derniers effets d'une mère qui les a abandonnés. Le parcours des enfants raisonnent chez Sara qui perd rapidement pied et se tourne vers ses propres "démons" : une mère qu'elle n'a pas vu depuis 2 ans, sa véritable identité, ses origines...



Un roman sur les drames familiaux au sein des banlieues des années 80-90, sur le manque de repères identitaires de ces jeunes adultes qui cherchent à sortir des Bleuets ou des Coquelicots pour se fondre dans la masse, sur la perte des liens familiaux.



"On dit que tout le monde transporte son enfance avec soi. Qu'un jour ou l'autre, ça sert, pour traverser la vie. Pourvu qu'on ait des souvenirs auxquels se raccrocher. Quand ça ne va pas, essayer de se rappeler un ou deux bons épisodes. Le jour où ma mère a dit ça. La nuit où mon père a dit ça. Le mieux, quand vraiment ça n'allait pas, aurait été de passer chez ses parents. De se coucher un moment aux creux de son lit d'enfant. On rêverait peut-être d'une autre vie. Sauf qu'il n'y a plus de "chez nous" fixé quelque part ni de gens sur qui compter."



Bref, un sujet intéressant raconté par une personne qui le connaît puisque Tassadit Imache travaille dans un service d'aide social.



Je n'ai toutefois pas réussi à entrer dans le livre. L'écriture m'a déroutée. Le style est haché, parfois sans ponctuation ou alors une ponctuation mal placée. C'est assez étrange, peut-être un effet de style pour rendre compte du parcours haché de ses personnages... Pour moi, c'est devenu un calvaire et pourtant le livre ne fait que 140 pages. J'ai souvent du relire des passages car je m'étais perdue en route...



Dommage...


Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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Le voyage empêché

Je dois dire qu'au début j'ai eu du mal à savoir ce que j'en pensais. J'ai été déstabilisée parce-que l'autrice donne parfois l'impression de raconter plusieurs histoires à la fois.

Mais, une fois que j'ai accepté de ne pas tout comprendre j'ai réussi à apprécier ma lecture.

C’est un récit de voyages multiples et incessants que nous propose Tassadit Imache.

Tout au long du récit, elle ne fait que suggérer ces réflexions, fait des détours et laisse le soin aux lecteurices de tirer leurs propres conclusions.

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