Et si quelqu’un lui avait posé la question (sauf que personne ne la lui poserait jamais), elle aurait fermement justifié cette affection par le simple fait que, si tous les habitants de Fabulia avaient oublié les Pathétiques, le Zéphyr, non. Et que quand personne ne prenait la peine de leur rendre visite, le Zéphyr, oui. Et même si cela peut paraître une toute petite chose, c’était tout simplement extraordinaire de ne pas être oublié.
Après toutes ces années, je comprends que ce n’était pas la fin qui manquait à mon livre. Une histoire n’est pas une histoire tant qu’elle n’a pas trouvé son lecteur. Et toi, Birdie, tu es une excellente lectrice.
Les livres sont faits pour qu’on s’accroche fort à eux.
c’est une chose de penser que sa Triste Fin est arrivée plus tôt que prévu, mais c’en est une autre de constater qu’on a miraculeusement évité cette Triste Fin, et une tout autre encore que de regarder sa Triste Fin en face, d’y échapper ET de recevoir un cadeau. Personne n’offrait jamais rien aux Pathétiques. Surtout pas quelque chose d’aussi personnel qu’une lettre.
Ce n’est pas rien de choisir un livre qui raconte l’histoire d’un foyer plein de Pathétiques et d’avoir le courage de le lire. Le fait que nous soyons arrivés jusqu’ici sans perdre un seul des dix-huit enfants – surtout en présence d’adversaires aussi terribles que des sorcières et des loups – relève même de l’exploit.
Agnès se mit à courir comme jamais elle n’avait couru depuis qu’elle était une sorcière adolescente.
Elle fila sur les racines noueuses et sauta par-dessus les rochers comme sur une marelle.
Elle inspirait goulûment et l’air frais réveillait tout ce qui était vieux en elle ; et quand elle expirait, même les troncs d’arbres frémissaient et tremblaient sous la puissance de son souffle.
Enchanté de faire ta connaissance. Sincèrement. Être un livre n’est pas si facile qu’on pourrait le croire. Un livre, ça attend. Et puis ça attend encore. Parfois, ça attend des années. Et puis un beau jour, un lecteur ou une lectrice comme toi tombe dessus, prend le livre sur l’étagère et l’ouvre. Je suis très heureux que tu m’aies choisi.
La lumière, ça aide. Même quand on n'y croit plus. Surtout quand on n'y croit plus.