Teresa Valero

Un récit haletant, des dessins pleins de vivacité… le premier tome de ce diptyque est une réussite sur tous les plans !
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Cantrapaso est un excellent roman noire en période fasciste. Le récit étant dense, il pourrait déplaire mais ce serait une erreur. En effet, le thriller est fascinant. De plus, la période durant laquelle se passe l'enquête journalistique est très bien documentée. Quant au dessin, il est bien réalisé. Hâte de lire la suite et de découvrir de nouveaux récits réalisés par Teresa Valero, une autrice à suivre.

Un roman graphique qui a trainé quelques temps dans ma pal et que j’aurais vraiment dû sortir avant… il fut une excellente lecture !

J’ai adoré l’histoire, la plongée au cœur de l’Espagne franquiste. C’était un univers à la fois fascinant et terrifiant. La perspective historique est très présente mais sans prendre le dessus sur l’intrigue. Il y a un très bon équilibre entre les deux.

Les personnages ont une belle force de caractère, que ce soit pour les personnages masculins et féminins. Leur personnalité est très marquée et c’est un plaisir de poursuivre l’enquête à leurs côtés.

J’ai beaucoup aimé les graphismes, certaines planches étaient vraiment belles même si dans l’ensemble le monde dépeint est assez sombre.

Une grande autrice de BD découverte à l occasion de ce tome 1.

J aime bien les BD où on apprend des choses, et là, c est le cas, c est très bien documenté et on se plonge dans un passé pas si lointain de l Espagne mais que je ne connaissais pas bien. Les dessins sont une pure merveille et la tonalité des couleurs bien choisie pour refléter le côté sombre de cette époque.

Tout ça pour ça !

L'album de Teresa Valero n'est pas dépourvu d'originalité : un contexte historique inédit, des personnages travaillés, un graphisme intéressant, des cadrages efficaces, un format confortable (près de 140 pages), une maîtrise de la couleur... D'où vient que l'on reste sur sa faim ? Tout simplement parce que Valero a oublié les trois qualités indispensables à un bon film (et à une bonne bd), telles qu'énoncées jadis par Jean Gabin : 1/ Une bonne histoire, 2/ Une bonne histoire, 3/ Une bonne histoire.

Ainsi le scénario de Contrapaso réussit l'exploit d'être à la fois embrouillé et faiblard. Les personnages, en dépit d'un arrière-plan fourni, ne sont pas attachants. L'intrigue est compliquée mais peu palpitante. L'ambiance graphique est inconsistante. Bref, la déception est à la hauteur du travail fourni par la dessinatrice et de la prometteuse préface de Pierre Christin. Il serait judicieux que Teresa Valero s'attache les talents d'un bon scénariste pour ses œuvres ultérieures. Son style graphique le mérite.

Que c’est dur de parler en quelques lignes d’un album aussi riche, aussi dense, aussi prenant!

Quel travail de Teresa Valero… on le comprend mieux en lisant le cahier final et la préface de Pierre Christin. Un travail historique énorme et précis, un travail fidèle sur les personnages, les lieux… pour une fiction proche de la vérité !

Le dessin est vif, vivant, expressif (difficile de ne pas penser à Guarnido), les cases sont d’une richesse… trop parfois, on peut s’y perdre dans les personnages, les dialogues… Ce sera là le seul bémol à ce premier tome qui commence par un meurtre et finit par un autre !

Ce roman noir à la sauce franquiste mérite qu’on s’y plonge…. Reste plus qu’à attendre la suite en relisant ce tome 1, sûr d’avoir loupé tant de choses !



Comment dit-on en espagnol ? Flechazo !?

Merci à Babelio et à Dupuis pour la masse critique ! Bien contente d'avoir trouvé cette BD dans ma boîte aux lettres, je m'empresse de lire cette période historique espagnole que je ne connais pas bien du tout, ou juste les grandes lignes. L'ambiance polar est très attrayante et le graphisme m'a bien conquise ! Je suivrai avec attention cette série avec ce duo de journalistes atypique.

Teresa Valero, scénariste de « Sorcelleries » avec Juan Guarnido ou de « Curiosity Shop » avec Montse Martin se lance pour la première fois comme auteur complet dans « Contrapaso, les enfants des autres » qui sort simultanément en Espagne chez Norma Editorial et en France aux éditions Dupuis. Comme dans son précédent ouvrage « Gentlemind » (avec Antonio Lapone aux pinceaux), elle s’intéresse à la destinée d’un organe de presse qui lui sert de prétexte à l’évocation d’une époque.

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L’album se déroule à Madrid en 1956 et raconte l’histoire d’un jeune journaliste, Léon Lenoir fils d’un communiste français tué pendant la guerre civile et d’une madrilène qui, élevé par son oncle général de Franco, est parti à 18 ans étudier en France. À son retour en Espagne, il va s’occuper de la rubrique fait-divers dans le journal La Capitale et y retrouver sa cousine Paloma illustratrice pour le magazine féminin du journal. Il devra surtout faire équipe avec Emilio Sanz, un ancien militant phalangiste. Une série de crimes les conduira à faire face à la répression de la dictature et à décider s’il vaut la peine de risquer leur vie pour répandre la vérité.



ENTRE SERIE NOIRE ET FRESQUE HISTORIQUE



« Contrapaso » semble a priori se situer dans le genre de la série noire : on nous présente un criminel en série qui tue en toute impunité depuis des années, des journalistes qui se comportent en détectives, des intrigues et des fausses pistes. Mais cet album a quelque chose de plus et rouvre les blessures du passé en interrogeant l’Histoire. Grâce à une intrigue palpitante, l’autrice entraine le lecteur dans la période sombre de l’après-guerre. Même si la dictature de Franco n’est pas forcément familière au lecteur français, le quotidien des Espagnols, le poids de la censure, la religion, le patriarcat exacerbé et la pauvreté qui régnait dans la capitale avec les cabanes de fortune sont évoqués de façon claire et vivante. L’année choisie ne l’est pas non plus par hasard : en 1956 se produisent les premières manifestations étudiantes contre le syndicat unique qui marquent la volonté de la jeunesse espagnole de ne plus couper la société en deux avec vainqueurs d’un côté et vaincus de l’autre ou pour reprendre le sous-titre du roman graphique enfants des uns et « enfants des autres ».

D ’autres thèmes tout aussi passionnants, toujours intimement liés à l’enquête et pas artificiellement plaqués sur l’intrigue, nous sont donnés à découvrir. On perçoit ainsi le rôle idéologique joué par certains médecins pour asseoir le régime : certains personnages sont directement inspirés de du docteur Vallejo Najera qui mit au point une théorie eugénique n’ayant pas grand-chose à envier aux Nazis ou d’autres prestigieux psychiatres comme le Dr López Ibor auteur de méthodes pour « guérir » la neurasthénie féminine ou l’inversion.



PERSONNAGES GRIS DES ANNEES GRISES



Teresa Valero prête particulièrement attention à la construction de ses personnages. Certains comme la fille du médecin légiste ou le curé communiste ancien phalangiste sembleraient sortis de l’imagination fertile de l’autrice mais l’éclairante postface nous apprend qu’ils ont réellement existé. Si les seconds rôles sont extrêmement soignés, que dire alors des protagonistes ? Si l’on a bien a priori un blanc bec qui ne supporte pas la vue du sang et un vieux madré blasé, la relation entre les deux journalistes met du temps à se construire et échappe au cliché du duo d’enquêteurs que tout oppose qu’on trouve souvent dans les séries policières. Ils ne sont finalement pas si dissemblables que cela dans leurs expériences et comme dans leurs traumatismes. De même le personnage de Paloma ne remplit pas le rôle de la jolie fille de service. Elle est un personnage clé à la fois pour la résolution de l’enquête mais également pour stigmatiser le sort réservé aux femmes dans le régime de Franco. Le trio est complexe, profondément humain, empli de contradictions et leurs relations passées ou à venir devraient nourrir l’intrigue du prochain volume.



UN ALBUM DENSE ET VIREVOLTANT



Teresa Valero vient de l’animation et son dessin est plein de mouvements avec un sens cinématographique du cadrage et des cases qui s’enchainent très vite donnant un rythme haletant à l’histoire. Elle fait preuve d’un véritable talent graphique et son style rappelle celui de Guarnido tant par le trait que par le traitement des couleurs, le choix de l’aquarelle, l’attention quasi maniaque portée aux décors et le choix de morceaux célèbres de l’époque pour créer une bande son.

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Malgré la pagination généreuse (150p) on a même parfois l’impression de trop plein car les dialogues sont extrêmement denses et que les cases se multiplient et fourmillent de détails. C’est le seul bémol qu’on pourrait apporter, mais est-ce vraiment un défaut quand on reproche souvent à un album de bande dessinée de se lire en dix minutes ? Ici, il vous faudra prendre votre temps pour un récit qui donne matière à réflexion et trouve des échos dans le monde contemporain.

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Le titre ne prend ainsi pleinement son sens que dans les dernières pages et le récit s’éloigne alors du contexte historique franquiste pour saluer de façon plus générale l’importance de l’art et montrer que quand on vous prive de liberté et qu’on vous censure... on peut s’affranchir en écrivant et en dessinant. Un thème d’actualité qu’il est bon de rappeler à l’heure où certains grands hebdomadaires internationaux décident d’arrêter le dessin de presse pour éviter les polémiques …





Teresa Valero a mis la barre très haut pour son coup d’essai. Elle planche déjà sur la suite de ce polar à la sauce madrilène : on devrait en apprendre plus sur le trio de protagonistes, les voir poursuivre l’enquête qui obsède Sanz depuis des années et plonger cette fois en leur compagnie dans le milieu du cinéma espagnol des années 1950. On guettera l’arrivée de ce nouveau volume et pour patienter on relira cette première aventure afin d’en apprécier toutes les subtilités.

1956 à Madrid, la rédaction du journal La Capital attend le prochain article d’Emilio Sanz pour boucler sa dernière édition. Emilio, rédacteur aux faits divers, refuse pourtant de se plier conformément à l’exercice. Une nouvelle exécution d’un innocent a eu lieu et le vieil homme ne sait plus faire semblant. Nous sommes en effet en pleine dictature franquiste et le journaliste paraît à bout de nerfs, il annonce haut et fort, lui ce qu’il recherche, c'est la vérité. Dans ces quelques phrases, Emilio nous prévient que le passé sombre de la guerre d’Espagne va ressurgir. La découverte du cadavre d’une ancienne infirmière lance la première phase du récit. Emilio part à la recherche de l’identité de la victime, accompagné de son nouvel acolyte, non sollicité, le jeune et ténébreux Léon Lenoir. En parallèle de l’enquête, nous découvrons également l’histoire de ce jeune espagnol réfugié en France puis revenu pour faire face à son histoire et son passé.



Contrapaso est un véritable livre noir qui fait très bien écho au film noir très populaire des années 50. Le duo mal assorti et explosif nous apporte de plus quelques moments comiques ce qui n’est pas désagréable à la vue de l’histoire tragique racontée. Celle-ci par son aspect historique m’a d’ailleurs beaucoup intéressée. Des notes de l’autrice à la fin de la BD nous permettent d’en apprendre plus sur ses recherches pour écrire cette part sombre de son pays. Même si les deux personnages principaux sont des hommes, les femmes sont mises en valeurs durant tout le récit : premières victimes des crimes de guerre, mais aussi diverses et combatives. Enfin, Teresa Valero a travaillé longtemps dans le cinéma d’animation et son dessin s’en ressent, celui-ci est vivant et très scénarisé.

J’ai beaucoup aimé cette BD et j’espère vite lire la suite, car même si l’enquête principale se termine au tome 1, des interrogations restent en suspends et une nouvelle investigation commence…

Les enfants des autres consacre Teresa Valero, il ne reste plus qu’à attendre le second volet… puisque le contrat serait signé !
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Un réel travail de recherche, des dessins profonds, sombres où le rouge et le noir se mêlent, une enquête sur la disparition d’enfants et de femmes sous Franco, un peu d’amour, beaucoup de regrets, des héroïnes fortes, un journaliste troublé par son passé et un présent décevant, des personnages attachants : une très belle réussite pour ce polar historique, premier album solo de Teresa Valero. Vivement la suite !

Mon avis risque d’être expéditif, mais que vous dire si ce n’est que cette bande dessinée est un sans faute ? Entre les dessins, l’intrigue, le rythme du récit, la part réservée aux évènements et éléments historiques, et le travail sur les relations entre les personnages, je n’ai absolument rien à redire. Ce premier tome est parfait et ravira à la fois les lecteurs en quête d’histoire, ceux en quête de frisson et d’aventure, et les petits curieux. Je l’ai dévorée en une nuit, et je pense réitérer l’expérience prochainement. Enfin, j’ai vraiment hâte de découvrir la suite, qui promet d’être aussi prenante et fascinante que ce premier tome !



En bref, c’est un coup de cœur.



Merci à l'éditeur pour ce SP.

(SC971) Petit coup de coeur pour ce récit policier ayant pour toile de fond l'Espagne franquiste : un récit bien mené, servi par une galerie de personnages attachants et plus vrais que nature, et par un graphisme magnifique. C'est un tome 1, on attend avec impatience le tome 2. Oui pour la sélection lycée 2021.

(MAB971) Oui pour la sélection lycée.

(IK971) Bel album historique plein de rebondissements, au graphisme et au suspense maîtrisés. Je découvre une auteure espagnole de grande qualité à l'univers proche de Guarnido qui a tout d'une grande en évoquant la période franquiste. Oui pour le Prix.

"Contrapaso :

En français : Contrepoint.

Nom masculin. En musique,

technique où deux lignes mélodiques

différentes sont interprétées en même temps,

chacune soutenue par une partie des voix."



Quel superbe album ! Je remercie vivement les Editions Dupuis et Alibimag qui m'ont permis de le gagner 💓

Une histoire passionnante dans l'Espagne des années Franco, à la fois témoignage historique et polar bien ficelé avec une vraie réflexion sur le rôle du journalisme.



Emilio Sanz est un vieux journaliste chargé de la rubrique des faits divers. Sous une dictature, la liberté d'expression n'existe plus, la vérité est bien souvent celle du régime en place. Désabusé, il ne se fait plus d'illusions mais ne peux s'empêcher de fouiller pour la débusquer.

Gênant parce que frondeur, on lui adjoint un petit jeune venu de France, Léon Lenoir, afin de doucement le mettre sur la touche.

Un meurtre sordide classé comme suicide les pousse à enquêter plus avant et les amène vers un passé glauque que le Régime ne tient pas à voir resurgir...



Le duo fonctionne à merveille, une vraie complémentarité se crée entre la désillusion du vieux briscard et l'exaltation de la jeunesse. Il y a des moments savoureux entre ces deux-là.



Un récit dense, passionnant de bout en bout et servi par de magnifiques dessins sensibles à l'aquarelle. Les expressions des visages laissent entrevoir chaque émotion, les décors foisonnent de détails qui donnent envie de s'attarder sur chaque planche. Une vraie réussite !



Le petit carnet en fin d'album offre de précieuses indications sur les recherches de l'auteur et permet d'appréhender l'ampleur de son travail.



Vivement le tome 2 !


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C'est une époque assez méconnue de l'Espagne franquiste qui est abordée dans cette longue BD. En effet, on voit surtout la guerre civile mais rarement ce qui se passe après leur installation au pouvoir. Là, nous sommes au beau milieu des années 50 alors que la dictature fasciste contrôle tous les médias en entretenant le mythe d'une nation idyllique. Il est vrai que ce beau pays qu'est l'Espagne a bien changé depuis ces sombres années.



On va suivre le quotidien de deux journalistes, un vieux briscard ancien phalangiste désabusé et un jeune romantique idéaliste qui tente de percer des énigmes policières mettant en cause les rouages de ce régime hypocrite. Il ne sera pas facile de dire la vérité et dénoncer les faits. C'est toute la subtilité de cette œuvre. Et la liste des crimes est plutôt longue.



J'ai parfois trouvé ce récit trop dense avec une grande quantité d'informations fournies mais c'est un travail qui reste remarquable et d'une rare intelligence. La lecture ne sera pas aisée d’autant que c’est plutôt long.



Sur le plan de vue graphique, j'ai été plus que satisfait avec des décors et des personnages assez soignés. L'ambiance reste celle d'un polar noir avec tous les codes du genre. Bref, un titre à découvrir qui se déclinera avec une suite traitant d'une autre série de meurtres commis par un tueur en série.

Un superbe travail réalisé par Teresa Valero de A à Z Documentation, scénario, dessin, colorisation le tout sur 152 pour ce Tome1.

Une enquête policière qui sert de prétexte à l'auteure pour dépeindre les années sombres de son pays sous la dictature de Franco. Le dessin est magnifique, dynamique, les ambiances couleurs servent idéalement le récit. Un vrai coup de Cœur et impatient de lire le T2 en cours de réalisation.

Ce bel album au dessin réaliste et soigné, tant au niveau du trait que des couleurs dans les tons sépia, est une réussite. L’histoire, très noire, nous entraine dans les coulisses de la dictature de Franco.

Plusieurs meurtres vites classés intriguent le vieux journaliste Sanz. Il va se voir imposer Léon Lenoir. Ce jeune journaliste arrivé de France va retrouver l’Espagne de son enfance et tous les secrets qui vont avec. Les personnages sont attachants et leur détresse touchante.

Outre le scénario, très noir, l’intérêt de cette BD, c’est de nous éclairer sur une période sombre de l’Espagne fasciste, quand on soignait par des méthodes musclées les homosexuels et les filles mères. Le trafic autour de l’adoption des bébés est aussi terrible.

Après ces 150 pages de lecture intense, on n’a qu’une envie, celle de lire la suite des aventures de Léon.

Premier album en solo pour cette illustratrice espagnole. Nous sommes à Madrid en 1956 dans le milieu de la presse muselée. Construit comme un roman noir, nous suivons deux journalistes affectés aux faits divers qui mènent leur enquête entre meurtres sordides et crimes du régime.

Le travail est époustouflant, le dessin, la psychologie des personnages, la retranscription historique (très précise) de « ces années grises » et aussi des traumatismes de la société espagnole. C’est dense (un peu trop peut-être) et le dessin est très soigné. Remarquable album !

"Contrapaso", comme un chant à deux voix : une enquête au long cours, à contretemps, magistralement orchestrée sur près de 150 pages par Teresa Valero.
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Très bonne idée d’avoir installé le style du polar noir américain des années 50 dans le cadre du franquisme espagnol de la même époque, un choix qui donne son caractère et son originalité à cette aventure policière.

Deux journalistes, un jeune et un vieux se lance dans une affaire de meurtre, de mœurs, avec en arrière plan, le franquisme, la liberté de la presse bafouée, les théories dangereuses en arrière plan, l’eugénisme, la psychiatrie raciste, l’église conciliante avec le pouvoir… L’histoire accroche, les personnages sont bien campés, autant les bons que les salauds. Le dessin est minutieux, la colorisation aquarellée accentue la tristesse de l’Espagne de cette époque, morne, inquiétante, pauvre et sale, c'est assez classique, mais cela s'accorde bien au style du récit. Teresa Valero nous offre un bon moment de lecture, un polar froid et pesant efficace. Le final laisse une ouverture pour une suite, je pense que je retrouverai volontiers ce duo atypique pour une nouvelle aventure.