Réalités obliques est un recueil de 25 histoires courtes. Quel est leur point commun ?
Il y en a plusieurs. Outre l`aspect formel et graphique, très contraignant, elles tournent toutes plus ou moins autour d`une certaine volonté de traiter des perceptions altérées... Des réalités tronquées, en somme. Et certaines d`entre elles ont un côté existentiel qui est un angle que je voulais vraiment aborder, parce que c`est l`impression que me laissaient ce type d`histoires quand je les lisais ou les regardais enfant...
Ces nombreuses histoires ont-t-elles été écrites récemment pour cet ouvrage précisément, ou bien ont-t-elles été collectées progressivement au fil des années ?
Ces histoires ont été écrites en flux continu. Mais leur source – des phrases comme « je vis en différé » ou « il faut se concentrer pour rester réel » sont des choses que je traînais depuis très, très longtemps. Je n`en faisais rien, tout simplement. Et ce n`est que lorsque cet album a commencé à prendre forme, que le ton et ces accroches se sont déversés d`un seul coup.
Le ton de ce recueil est très noir ! Sont ce vos peurs, vos angoisses, vos cauchemars peut-être,que vous avez mis en scène dans cet album ?
Pas tant mes peurs que mes propres questions. Des interrogations sur la nature de ce que nous sommes et, surtout, de ce que nous percevons. Nous vivons dans tant de mondes différents suivant l`angle d`où on les appréhende...
Les histoires que vous proposez épousent toutes un format court puisqu`elles font 4 pages exactement et que chaque page est constituée de 4 cases. Que vous a apporté cette contrainte formelle ?
La contrainte formelle est une bonne chose lorsqu`elle aide à resserrer le discours, à le focaliser. le danger de ce type d`album, c`est que son unité ne repose que sur son ton général. Pas sur les histoires elles-mêmes. Or, il est nécessaire, si on veut communiquer, de rendre son propos reconnaissable.
La contrainte formelle est une bonne chose lorsqu`elle aide à resserrer le discours, à le focaliser. le danger de ce type d`album, c`est que son unité ne repose que sur son ton général. Pas sur les histoires elles-mêmes. Or, il est nécessaire, si on veut communiquer, de rendre son propos reconnaissable.
Non. le principe était de dresser un rapide tour de mes propres sensations. de plus, si elles devaient être développées, elles finiraient par ne plus du tout ressembler à ces mini-postulats, qui ne sont que des idées brutes. Un scénario plus long demanderait énormément plus de matière.
Il y a de nombreuses références littéraires en introduction à ce recueil. Quelles ont été vos influences pour cet album ? Qu`est-ce qui vous intéresse dans ce registre du surréalisme ?
Les références littéraires et picturales ont toutes un point commun, à mon sens : elles parlent de gens qui ont construit leur propre univers. le plus souvent avec une exceptionnelle cohérence. Et c`est précisément ce qui m`attire : des constructions arbitraires de perceptions personnelles... C`est le sujet de ce livre.
Le dessin est saisissant. L`utilisation du noir et blanc s`est-elle imposé immédiatement ?
Oui. Au début, pas parce que cela collait aux histoires mais surtout parce que j`en avais très envie et que, depuis des années, je cherchais une occasion d`utiliser ces contrastes sans trouver quelque chose d`assez approprié à raconter dessous. Ensuite, c`est devenu évident. À la fois pour suggérer une forme de malaise, mais aussi pour accentuer la perception des images, les rendre plus brutales...
Clarke et ses lectures
Quel est le livre ou la bande dessinée qui vous a donné envie d`écrire/de dessiner ?
Rork, de Andreas. Si j`ai lu beaucoup d`autres albums avant celui-là, c`est un grand tirage limité en noir et blanc qui m`a donné envie de m`y mettre sérieusement...
Quelle est votre première grande découverte littéraire ?
Lewis Carroll. J`ai tout lu de lui. Une porte ouverte sur un imaginaire illimité, et néanmoins terriblement construit. Ou alors Les Mémoires D`Hadrien, de Marguerite Yourcenar.
Quel est le livre ou la bande dessinée que vous avez relu le plus souvent ?
La série Ashe Barrett. de Vincent Hardy.
Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?
Euh... Cinquante nuances de Grey de E. L. James ? Ah, non, celui-là, je m`en sers comme cale-porte...
Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?
Le chant d`amour des concombres de mer. Par Bertrand Jordan .
Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?
Marcel Proust m`endort. Mais ça reste personnel.
Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?
« La perception commence au changement de sensation ». C`est de André Gide.
Et en ce moment que lisez-vous ?
Juliet, Naked. de Nick Hornby.
Découvrez
Réalités obliques de
Clarke aux
éditions du Lombard :

Les enfants de la résistance 8 Urbex 2
- Et voilà qui est fait... On va s'en jeter un ? Ou alors vous ne buvez pas d'alcool ?
- C'est exact, nous ne buvons pas d'alcool. Et nous volons des téléphones portables. Je pense qu'on a fait le tour des stéréotypes...
_Viens ici, que je t'apprenne à trafiquer mes belles histoires !
_HinHinHin ! Les bons contes font les bons amis !"
Cuisiner. C’est autre chose que de simplement faire à manger, ce que je faisais tous les soirs. Mais bon, les enfants ont besoin de quelque chose de plus subtil. Faut assurer. En fait, je crois que j’aime ça, cuisiner.
_Laissez-moi sortir! Je suis le grrrand Faësturno!
_Pour le moment,vous ētes le petit Faësturno et je cherche une potion pour vous rendre votre taille…
_Je n'ai que faire de votre potion! La taille n'a pas d'importance! Ha haa!
POUF!
Page 13
La mort, c'est quoi au juste ? La chimie d'un corps qui s'arrête, voilà tout. C'est inéluctable et sans importance. Ce qui est important, c'est de survivre. Moi, je suis mort, mais je veux rester en vie. Dans la mémoire des autres. Je continue à exister dans leurs souvenirs. L'immortalité. Jusqu'à ce que peu à peu les autres disparaissent également. Et là, je mourrai vraiment, c'est inéluctable.
Mes amis, l'heure est grave...Cette semaine, une dizaine de nos élèves ont du être transportés à la clinique dans un état critique...
Tous présentent les mêmes symptômes: fièvre, nausées, faiblesses...à mon avis, il ne peut s'agir que d'une chose...de la drogue dans notre école!
Les douleurs imaginaires sont de loin les plus réelles, puisqu'on en a un besoin constant et qu'on les invente puisqu'il n'a pas moyen de s'en passer. – Emil Cioran
Je ne voulais pas grand-chose, juste laisser un souvenir.
-j`aime la forêt maudite!
-lieu privilégié loin de tout endroit habité!
-ici tout est facile!
-...provoquer le feu de l'ire...
-...invoquer l'esprit des mort...
-...déchainer les éléments...
-...appeler les démons de l'enfer...
-en fait, la seule chose qui n'est pas facile...
-...c'est de se taper le chemin en trimbalant ce fichu chaudron!
[un saut ligne = changement case (ou bulle)]
Toi, tu aimes les étiquettes. Tu pourrais peut-être essayer de la remplir cette coquille, y mettre ce que tu es. Le mieux, c’est de commencer par le début : remettre les compteurs à zéro. Puisque l’image que tu as de toi, c’est celle que les autres te renvoient, autant savoir comment on te voit, avant de savoir qui tu es. Et moi, je te vois comme un dessinateur.