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Citations de Thierry Magnin (15)


La volonté d'augmenter l'homme peut être marquée par une sorte de rejet plus ou moins conscient de sa « précarité », de sa contingence, y compris biologique. L'homme est une merveille fragile, et nous pouvons tous être désemparés devant nos fragilité car il n'est jamais simple de vivre avec elles et celles des autres. Devant cette difficulté, l'illusion de puissance des technologies peut tenter les insatisfaits de la condition humaine. Mais à quel prix ! Au prix de nier la condition humaine tout en prétendant l'améliorer ?
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L'acte constitutif de l'UNESCO ne dit pas autre chose : la paix et la prospérité ne peuvent être garantis par le seul jeu des arrangements économiques et politiques. Il ne peut y avoir de paix durable et de prospérité mondiale sans une coopération intellectuelle et morale de l'humanité.

(Irina Bubkova)
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Cette question de la liberté de l'homme au temps des technosciences rejoint aussi celle du « pouvoir d'être soi-même » que le philosophe Jürgen Habermas propose pour évaluer l'impact des biotechnologies. Il nous rappelle qu'introduire ces nouvelles technologies chez l'homme affecte à la fois le pouvoir que nous avons d'être nous-mêmes et notre relation à autrui. On peut penser à l'impact d'implants cérébraux sur l'évolution de la personnalité des « hommes ainsi augmentés ». Que ces implants puissent affecter la personnalité de l'individu atteint d'une maladie de Parkinson n'a pas le même impact éthique que lorsqu'ils sont utilisés pour augmenter les capacités cognitives d'une personne en pleine santé physique. Le principe de moindre mal que la réflexion éthique a l'habitude d’utiliser ne résonne pas de la même manière dans l'un et l'autre cas. Où est la liberté de l'homme « en pleine santé » et ainsi augmenté !
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Le problème, pour [Jean-Claude] Guillebaud, ne vient pas directement de la génétique ou des biotechnologies, mais plutôt de la prise de pouvoir sur ces sciences et technologies de logiques financières hors contrôle. Pour lui, les appels à la prudence et à la réflexion éthique ne pèsent pas lourd face au rouleau compresseur financier.
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L'incomplétude fait partie de la condition du chercheur. […] le biologiste « voit », dans son propre champ de recherche, des traces de l'influence du psychisme sur des processus biologiques. Sans se transformer en philosophe, il sait que s'il veut comprendre le vivant comme un bon biologiste ou un bon neurobiologiste, il doit prendre en compte de plus en plus la complexité du vivant dans ses dimensions biologique, psychique, voire spirituelle s'il s'agit d'un humain. Cette ouverture est signifiante au temps des technosciences qui, elles, cherchent à simplifier le vivant.
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Quand on se met en quête de vérité, sur soi-même, sur les autres, sur le monde, sur Dieu, on sait bien que l'analyse la plus fine, le discours le plus pertinent ou l'écrit le plus ajusté n'épuise pas cette vérité recherchée.
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La biologie de synthèse peut être définie comme un ensemble d'approches expérimentales qui visent à :
- la reconstruction de système biologiques présents dans la nature, et
- la conception et la fabrication de systèmes biologiques n'existant pas dans la nature. Dans les deux cas, il s'agit de réaliser de nouvelles fonctions. Ces nouveaux systèmes biologiques sont ainsi partiellement ou totalement artificiels... A ce jour la biologie de synthèse en est essentiellement au stade de laboratoire et constitue un potentiel énorme mais encore à valider.
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Le premier enseignement des sciences est qu'il faut se méfier des certitudes trop vite assénées, qu'il est toujours nécessaire de les questionner et de les réexaminer. Ainsi, les synthèses trop rapides entre sciences et religions ne résistent pas aux avancées des sciences.
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Parmi les questions qui continuent d'échapper à une réponse univoque, il reste celle de l'origine de la conscience. C'est là que la réflexion du philosophe des sciences Michel Bitbol (livre évoqué plus haut) est essentielle: le philosophe rappelle qu'un point-clé de l'énigme est que la question sur la conscience a une conscience pour origine !
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L'activité scientifique est comme une reconstruction du réel par l'homme qui ne veut pas le subir. Il s'astreint à une tâche exigeante de vérité pour construire un ordre rationnel du monde et atteindre une lumière de compréhension d'un réel qui toujours pourtant lui échappe. Dans la confrontation au réel se joue quelque chose de la libération de l'esprit de l'homme qui doit dépasser ses illusions sur le réel, parfois les limites de ses sens, de ses images imprécises et de fausses perceptions immédiates. On dirait aujourd'hui échapper à des biais.
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Quand le « ça marche » l'emporte sur le « comment ça marche », quand le digital driven l'emporte sur le digital assisted, c'est le rapport au réel et à la vérité scientifique qui est transformé. Certes ce rapport au réel est toujours le fruit d'une construction pour un scientifique, le réel étant justement « ce qui résiste à nos représentations et constructions ». Le réel est toujours au-delà de celles-ci. C'est pourquoi on parle de vérité provisoire en science. À sa façon, le scientifique entre ainsi dans le mystère du connaître, reconnaissant son invincible incomplétude devant la complexité du réel auquel il appartient. D'où un possible sentiment d'humilité, antidote de la toute-puissance (pas toujours suffisante mais forte cependant).
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Quelque chose échappe, quelque chose qui est de l'ordre de l’origine. Il apparaît que, tant l'étude de la logique (Gödel) que celle de la structure de la matière (Heisenberg) ou celle de l’évolution irréversible (Prigogine) débouchent sur le même constat d'incomplétude. C'est le même horizon d’indécidabilité, la même impossibilité de limiter le vrai à la totalité de ce qui peut être dit, formellement démontré ou immédiatement mesuré. Faire une théorie de la connaissance conduit à, reconnaître que quelque chose nous échappe, ce qui ne signifie pas un relativisme généralisé.
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C'est justement devant la modélisation des systèmes complexes que l'intelligence artificielle (lA) et le traitement des données massives s'offrent comme un moyen puissant de prévision de l'évolution des systèmes. On cherche alors des corrélations entre les paramètres en interaction et non les causes des phénomènes, sans avoir accès aux mécanismes profonds de cette évolution. Bref, il s'agit de prévoir sans vraiment comprendre le pourquoi ! Voilà qui pose une vraie question au scientifique habitué à la recherche d'une vérité qu'il sait provisoire mais qu'il a soin d'étayer entre hypothèses, théorie et expériences critiques de validation.
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Le suprême degré de l’apprentissage dans la liberté est de se laisser désidolâtrer: apprendre à ne plus être esclave des technologies mais à les utiliser avec justesse et recul, apprendre à cesser d’être dans la toute-puissance, laisser ses "veaux d’or" quels qu’ils soient, et sortir de ses propres idées sur Dieu lui-même ! Ce sont souvent des événements et des rencontres qui déclenchent ces seuils d’ouverture.
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Préfabriqué, le moi découvre progressivement qu’il est "habité" et unique, découvre la "conscience de soi", une intériorité dans laquelle personne ne peut entrer. L’homme expérimente une force intérieure qui le pousse à se dépasser, à se construire, à se "prendre en main", à devenir de plus en plus autonome, c’est-à-dire unique et en relation avec d’autres dont il reçoit ce qui le révèle à lui-même.
C’est en se vivant relié, en acceptant de ne pas être fermé sur son moi, que l’homme advient progressivement à lui-même, à son "soi".
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