Citations de Tom Chatfield (31)
Il le fait pour le lulz*, par simple curiosité ou parce que c'est une occasion de ridiculiser les autres tout en boostant son ego.
* Facette sombre du "Lol", le lulz désigne un éclat de rire virtuel et sardonique aux dépens d'autrui.
Et dire que les gens se plaignent de l’accord utilisateur de Facebook, songe Azi en pressant l’écran pour accepter. Le téléphone ne lui a pas réclamé une goutte de sang, c’est déjà ça. Une nouvelle pression du doigt et le marché clandestin se dévoile.
Sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien, mais les biscuits en forme d’os que vous avez semés jusqu’à votre porte permettent de tirer des conclusions logiques.
"Toute technologie suffisament avancée est indicernable de la magie" est l'une des trois " lois de Clarke" ; lois formulées par Arthur C. Clarke, écrivain de science-fiction anglais (1917-2008).
D'une manière générale, les néo-nazis sont des oiseaux de mauvais augure dans des habits de bonne facture. Les plus malins d'entre eux - ceux avec des ambitions à long terme qui passent par les urnes et une figure de proue charismatique affectueusement appelée Tomi – représentent une catégorie dont il faut particulièrement se méfier.
Face à l'échec, la mort est la plus élégante des réponses.
En ces temps pas si reculés de l’ère pré-web, pendant que les bars d’Exárcheia grouillaient de marxistes tenant le genre de propos que les marxistes tiennent au comptoir depuis au moins 1917, les technophiles avertis convergeaient vers la rue Stournari pour revendre des logiciels achetés dans le commerce, puis crackés par leurs soins. Des hackeurs locaux distribuaient leur carte de visite, puis retrouvaient un employeur potentiel à l’étage d’une boutique informatique, vantant leurs prouesses illégales autour d’un café dans l’espoir qu’elles leur ouvriraient le chemin d’une carrière légale.
La plupart des fléaux qui affectent notre planète en cette année du Seigneur deux mille quatorze ne dépayseraient pas une famille paysanne du Moyen-Âge soumise à la famine, aux viols et aux pillages. Grâce à quelques siècles d'ingéniosité humaine sans précédent, chacun peut aujourd'hui passer son temps à faire ce qui n'était autrefois accessible qu'à un nombre limité de personnes : lire, écrire, commercer, dénigrer les célébrités. La véritable nouveauté réside toutefois ailleurs : de la pédopornographie aux drogues en passant par les armes létales et les idéologies plus meurtrières encore, tout est désormais accessible à volonté depuis plusieurs milliards de bureaux et de poches.
Si on sait lire les signes avant-coureurs, on sait quand les choses sont sur le point de mal tourner. D'abord, les coïncidences s'accumulent. Ensuite, on commence à se convaincre que tout va bien. Enfin, on refuse d'admettre que ce n'est pas le cas, bien que ça crève les yeux.
Chaque fin est aussi un commencement.
Tout ça doit sembler assez pathétique, vu de l’extérieur. C’est le problème, quand on finit par ne plus regarder les choses qui nous entourent : ça n’empêche pas les autres de les voir telles qu’elles sont.
Un hackeur n'est pas un prédateur qui parade avec sa proie dans la gueule. Un hackeur n'est personne : un fantôme dans la machine, mais dans celle d'un autre.
Soumis aux intempéries du monde extérieur derrière le triple vitrage, les pauvres tentaient désespérément de s’agripper au revêtement parfaitement lisse du capitalisme.
Prétendre que nos actions seront reconnues à leur juste valeur à très long terme n’est qu’une façon de s’affranchir de toute morale et de s’autoriser n’importe quoi. Une façon de dire que la fin justifie les moyens. C’est délirant et dangereux.
Lorsqu’Azi était encore adolescent, à une époque où le partage de code source passait par le recopiage ligne par ligne d’un document imprimé, la rue Stournari avait déjà une réputation suffisante auprès des hackeurs pour figurer dans les magazines qu’il dévorait alors, et c’est en partie ce souvenir de jeunesse qui l’a mené jusqu’à Athènes. En ces temps pas si reculés de l’ère pré-web, pendant que les bars d’Exárcheia grouillaient de marxistes tenant le genre de propos que les marxistes tiennent au comptoir depuis au moins 1917, les technophiles avertis convergeaient vers la rue Stournari pour revendre des logiciels achetés dans le commerce, puis crackés par leurs soins. Des hackeurs locaux distribuaient leur carte de visite, puis retrouvaient un employeur potentiel à l’étage d’une boutique informatique, vantant leurs prouesses illégales autour d’un café dans l’espoir qu’elles leur ouvriraient le chemin d’une carrière légale. À cette époque, tous les chapeaux étaient gris pâle. Le côté sombre de la créativité informatique n’avait pas encore étendu son ombre sur l’ensemble de la planète.
La mort vaut bien la vie, quand elle est en martyr et qu’elle devient virale. Elle vaut parfois même plus, quand elle gagne la bataille des cœurs et des esprits et attire une nouvelle fournée de recrues.
Mais il s’est fixé des règles simples dont dépend sa sécurité. Les suivre est la seule façon de ne pas se mettre en danger. Rester à couvert en toute circonstance, ne faire confiance à personne. Et, au besoin, regarder quelques vieux épisodes de X-Files pour se mettre dans l’ambiance.
Advanced technology isn't indistinguishable from magic. There are just two kinds of person: those who understand how something is done, and those who don't.
The more you encourage someone to rely upon step-by-step instructions, the more they behave like someone who requires step-by-step instructions to do anything: passive, unquestioning, liable to drive off the end of a pier if commanded. Azi is well aware of this effect – he has exploited it in others often enough – and is disturbed to find his own mind numbing in response to the app’s not-so-gentle prompts.
Azi a fini par se voir autrement, comme un fin connaisseur des préjugés, des angles morts, des illusions et de la confusion, des perplexités, des aversions et des désirs : des moments de faiblesse et de folie ; de ce qui est ignoré ou négligé ; du panurgisme et des pas de côté ; du fait que très peu de gens puisse rester concentrés du début à la fin d'une telle liste.