Bienvenue à Gomorrhe de
Tom Chatfield a gagné le prix
Douglas Kennedy 2020, alors qui de mieux que
Douglas Kennedy himself pour nous en parler !
Un roman intelligent et palpitant à découvrir ici :
http://www.hugothriller.com/
bienvenueagomorrhe/
Il le fait pour le lulz*, par simple curiosité ou parce que c'est une occasion de ridiculiser les autres tout en boostant son ego.
* Facette sombre du "Lol", le lulz désigne un éclat de rire virtuel et sardonique aux dépens d'autrui.
Et dire que les gens se plaignent de l’accord utilisateur de Facebook, songe Azi en pressant l’écran pour accepter. Le téléphone ne lui a pas réclamé une goutte de sang, c’est déjà ça. Une nouvelle pression du doigt et le marché clandestin se dévoile.
Sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien, mais les biscuits en forme d’os que vous avez semés jusqu’à votre porte permettent de tirer des conclusions logiques.
"Toute technologie suffisament avancée est indicernable de la magie" est l'une des trois " lois de Clarke" ; lois formulées par Arthur C. Clarke, écrivain de science-fiction anglais (1917-2008).
D'une manière générale, les néo-nazis sont des oiseaux de mauvais augure dans des habits de bonne facture. Les plus malins d'entre eux - ceux avec des ambitions à long terme qui passent par les urnes et une figure de proue charismatique affectueusement appelée Tomi – représentent une catégorie dont il faut particulièrement se méfier.
En ces temps pas si reculés de l’ère pré-web, pendant que les bars d’Exárcheia grouillaient de marxistes tenant le genre de propos que les marxistes tiennent au comptoir depuis au moins 1917, les technophiles avertis convergeaient vers la rue Stournari pour revendre des logiciels achetés dans le commerce, puis crackés par leurs soins. Des hackeurs locaux distribuaient leur carte de visite, puis retrouvaient un employeur potentiel à l’étage d’une boutique informatique, vantant leurs prouesses illégales autour d’un café dans l’espoir qu’elles leur ouvriraient le chemin d’une carrière légale.
La plupart des fléaux qui affectent notre planète en cette année du Seigneur deux mille quatorze ne dépayseraient pas une famille paysanne du Moyen-Âge soumise à la famine, aux viols et aux pillages. Grâce à quelques siècles d'ingéniosité humaine sans précédent, chacun peut aujourd'hui passer son temps à faire ce qui n'était autrefois accessible qu'à un nombre limité de personnes : lire, écrire, commercer, dénigrer les célébrités. La véritable nouveauté réside toutefois ailleurs : de la pédopornographie aux drogues en passant par les armes létales et les idéologies plus meurtrières encore, tout est désormais accessible à volonté depuis plusieurs milliards de bureaux et de poches.

Lorsqu’Azi était encore adolescent, à une époque où le partage de code source passait par le recopiage ligne par ligne d’un document imprimé, la rue Stournari avait déjà une réputation suffisante auprès des hackeurs pour figurer dans les magazines qu’il dévorait alors, et c’est en partie ce souvenir de jeunesse qui l’a mené jusqu’à Athènes. En ces temps pas si reculés de l’ère pré-web, pendant que les bars d’Exárcheia grouillaient de marxistes tenant le genre de propos que les marxistes tiennent au comptoir depuis au moins 1917, les technophiles avertis convergeaient vers la rue Stournari pour revendre des logiciels achetés dans le commerce, puis crackés par leurs soins. Des hackeurs locaux distribuaient leur carte de visite, puis retrouvaient un employeur potentiel à l’étage d’une boutique informatique, vantant leurs prouesses illégales autour d’un café dans l’espoir qu’elles leur ouvriraient le chemin d’une carrière légale. À cette époque, tous les chapeaux étaient gris pâle. Le côté sombre de la créativité informatique n’avait pas encore étendu son ombre sur l’ensemble de la planète.
Si on sait lire les signes avant-coureurs, on sait quand les choses sont sur le point de mal tourner. D'abord, les coïncidences s'accumulent. Ensuite, on commence à se convaincre que tout va bien. Enfin, on refuse d'admettre que ce n'est pas le cas, bien que ça crève les yeux.
Tout ça doit sembler assez pathétique, vu de l’extérieur. C’est le problème, quand on finit par ne plus regarder les choses qui nous entourent : ça n’empêche pas les autres de les voir telles qu’elles sont.