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3.52/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Toronto , 1959
Biographie :

Romancier et scénariste canadien .

Son oeuvre la plus célèbre est la trilogie Pontypool :
1997 "The Hellmouths of Bewdley"
1998 "Pontypool Changes Everything"
1999 "Caesarea"

Pontypool sera adapté au cinéma. Il écrira le scénario, sera acteur et composera la bande son.

2010 "People Live Still In Cashtown Corners"
2011 "Idaho Winter"

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Ils restent ainsi, en silence, sachant tous les deux qu'ensemble ils ont donné naissance à quelque chose. Un défi. Repousser les ténèbres que jamais personne n'a repoussées. La liberté, merveilleuse, criminelle, d'aimer ce qu'on a si méchamment dit impossible d'aimer.
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Le type aux tempes rasées. Un champignon sur son petit doigt. Ce type-là. Son trafic à lui, ça consiste à s’introduire dans des communautés, à isoler un certain nombre d’hommes clés et à les convaincre de se tuer. Plus il marque de points, plus les morts laissent un gros tas d’or derrière eux. Bizarrement, c’est très facile. Il reste pas tant de gens que ça qui ont réellement envie d’être ici, et si le Vendeur vous balade un peu avec l’idée que vous allez prendre un bain de soleil en flottant, tout léger, dans l’espace, avec le monde qui continue à tourner au-dessous, alors vous acceptez de bon cœur. Parfois le Vendeur vous persuade que lui aussi sera du voyage. Mais en fait, non. Il reste là et vous vide de votre fric, et puis il reprend la route.
Je connais le Vendeur aux tempes rasées. C’est Glenn Dixon. Le meilleur de tous. Une fois il a convaincu une ville entière – huit mille cinq cents habitants – de s’allonger pour mourir. Glenn et moi on se connaît depuis longtemps.
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Le feu passe du vert à l’orange.
Le feu. Passe. Du vert. À l’orange.
Je ne suis pas un homme sentimental. Je ne suis pas un homme particulièrement empathique. Mais le feu est passé du vert à l’orange et elle attend. Le feu était vert et maintenant c’est fini. Cet intervalle précis de vert qui attendait dans une gorge comme le seul mot jamais dit. Le seul mot pouvant peut-être tasser la langue. Offrir à la viande de la bouche une petite seconde de pure danse. Et elle est restée là quand la bouche s’écoulait comme un enfant affligé, quand l’oreille de ces recoins, les oreilles elles-mêmes, fines, parfaitement aptes à se fondre et disparaître – elle est restée là à me faire son petit air triste pendant que les oreilles disparaissaient.
Elle ne s’attend pas à ce que j’ouvre sa portière, et laissez-moi préparer tout ça comme il se doit pour vous. Une voiture attend seule au fond d’un bassin, à un carrefour tout à fait correct. Un homme est sorti de sa cabine, dans le parking où la femme vient d’acheter de l’essence. L’homme approche de la voiture en pointant du doigt. Elle paraît contrariée, un petit peu surprise. Il marche ensuite jusqu’à son véhicule et ouvre la portière. Il lui dit quelque chose, elle tente de fermer la portière, mais il l’ouvre encore plus. Elle appuie sur l’accélérateur pour s’enfuir, sauf qu’il la tient fermement par le bras. La voiture avance au milieu du carrefour, mais la femme glisse sur le sol, toujours retenue par le crochet de la main de l’homme.
La voiture roule au bord du carrefour, puis dans une pile de pierres.
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Il y a un moment où on se retrouve, et là ce n’est pas juste ce que je pense, c’est comme ça qu’on est conçu pour penser et c’est ainsi : si l’univers entier, et je parle du moindre petit bout du moindre petit bout atomisé de l’infini ; si rien de ce qui existe ne connaît mes pensées à demi formées, sans importance, alors même les plus hauts faits d’un esprit noble ne valent rien de plus qu’un répugnant amour de soi.
Quand je gratte le goudron sur le côté de mes espadrilles contre le rebord de l’îlot, ça s’inscrit à la fois dans le monde comme l’idée qui précède mon geste et comme l’ombre que projette mon soulier de biais, formant une puissante ondulation à travers toutes choses. Il faut qu’il en soit exactement ainsi, sinon la petite main qui, dans une grande inondation, sauve un petit visage de la noyade, c’est pareil que de chier. J’existe dans un nombre infini de moments.
Je me tiens à côté de l’îlot avec chacun de mes yeux transformateurs qui bougent individuellement, d’accord ; mais je balance essentiellement les bras d’un air naturel en m’approchant d’une voiture arrêtée à Cashtown Corners. C’est une Corolla 2005 argentée avec une seule occupante. Elle se penche en avant pour fouiller dans son sac à main, la tête placée de sorte à voir dans le rétroviseur extérieur. Je sais quand elle me voit que c’est une des premières choses que j’enregistre. Nous savons tous les deux que ça enregistre quand je stoppe à sa fenêtre. Elle va s’arrêter pour une seconde, question d’avoir l’air naturel – c’est un procédé théâtral ; quand on est interrompu, ça donne l’illusion qu’on ne fait pas semblant. Sa main s’arrête entre son sac et le levier, puis elle regarde tout droit avant de lever les yeux.
« Le plein, s’il vous plaît. Ordinaire. »
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Je passe par des arrière-cours. Pas trop de trottoirs dans ces petites villes. Volières pour humains le long des rues. Napperons blancs et filtre orange sur les fenêtres, de l’époque où le poison était légal.
La fontaine est à sec. C’est mon truc : chercher tout ce qui tombe en ruine. Pas rare de voir un pneu à plat sur une voiture neuve. Et la voiture est juste garée là. Effondrée comme un mauvais sourire. Rien à foutre. Le sol monte et le ciel tombe. Alors quelle importance de laisser traîner des trucs au passage ?
L’herbe est marron. Je remonte la rue principale. Les villes de l’Ontario ressemblent à une assiette que Lilian Gish aurait soigneusement rangée sur une étagère. Quand le soleil perce à travers les doubles-rideaux, c’est les rideaux qui nous éclairent. Elle doit être en train de surveiller en ce moment même. Le garçon dont j’ai besoin. Le fils que je devrais avoir. Ce soir il faut que j’emprunte un enfant au monde réel. Je le rendrai. Vous inquiétez pas.
Une femme jeune me dépasse. Au lieu de sourire je couvre ma bouche. Elle pourra pas dire que je l’ai pas fait. Il y a des gros seaux remplis de planches de pin. Menuisier. Je m’arrête pour regarder. Plein de petits placards. Non teints. Encore plus Gish. Un couteau fisherman avec une lame crantée. Un fil en coton pour une truite argentée. J’adore regarder. Ça tient les ruminations à distance. La lumière doit être constamment mobile sur ce petit couteau. Des événements totalement impossibles se produisent soudainement. Je reviens vers le baril de pin. L’odeur cautérise. Zéro mémoire. Zéro goût. Zéro vie. Juste de parfaites casquettes protectrices sur tous les récepteurs perforés. C’est le paradis de respirer ça. Le pin, c’est clean. Le pin, c’est que du clean.
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L’Orbite, ça a commencé il y a un an et demi.
Mercredi prochain, le nombre atteindra et dépassera un milliard. Quelque part au-dessus de nos têtes – où exactement, allez voir sur Internet – un pot de chambre en graphite glacé, de la taille d’un porte-avions, est en train de tourner sur les bouffées d’air que des avions minuscules soufflent doucement. En train de se mettre en position pour lâcher son chargement selon un sillage mathématiquement parfait. Cent vingt mille corps environ vont gicler comme du soda d’une canette en suspension et se retrouver allongés en rang les uns à côté des autres. Parmi eux, le milliardième. Un milliard de corps sillonnant la stratosphère en un réseau minutieusement parfait, profondeur contrôlée, vecteurs rigides séparés par quelques centimètres. Un milliard, pas un de moins.
Ce soir j’ai ce truc à faire, à l’église du Jubilé. Repas-partage entre pères et fils. Interdit aux dames. Familles séparées. Pourquoi ? Aucune idée. Rien à foutre. J’ai vu des trucs religieux pires. Bien pires. Maintenant tout ce qu’il me faut, c’est un fils.
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