Interview de l'auteur australien, Tony Cavanaugh. Il a écrit "L'Affaire Isobel Vine", "La Promesse" et "Requiem", publiés chez Sonatine Éditions.
[ Petit-déjeuner ]
Une serveuse est arrivée et Maria a commandé une entrecôte avec des frites, du bacon, des saucisses anglaises, des haricots blancs mais sans œufs , le tout avec du thé vert parce qu'elle se souciait de sa santé.
Ça faisait des années, de nombreuses années, que j'avais découvert que la tragédie n'avait pas de date de péremption.

" Ne jamais parler aux flics.C'est une des règles de base qui régissent les interactions entre policiers et civils .Qui esi ignorée la plupart du temps .Par les flics qui aiment bien entendre des trucs et pensent qu'ils ont le droit de vous demander n'importe quoi et de recevoir des réponses. Et par les civils , car les gens , en général, n'ont pas commis de crime et tiennent à prouver aux représentants de l'ordre qu'ils sont de bons citoyens modèles. Laissez tomber .Les flics sont persuadés du contraire. Ils pensent que tout le monde est coupable de quelque chose , ce qui , bien sûr, est la vérité.
Si une personne se met à table , un flic trouvera toujours ça louche ; si elle le fait avec calme , c'est parce qu'elle est coupable et si elle fait preuve de nervosité, c'est bien sûr parce qu'elle est coupable.Evidemment , si elle se tait , c'est qu'elle a quelque chose à cacher.
L'inconvénient de ne pas parler aux flics : ça les énerve. Ils s'attendent à ce que les civils bavassent , ils comptent là- dessus. Le silence leur fout la trouille.Les silences exigent d'être comblés et seuls les plus résolus d'entre- nous sont capables de ne pas parler sans perdre leurs moyens. "( P 47-48 )
Les mecs en uniforme adorent la hiérarchie. La hiérarchie est tout. Le grade, la position, le respect. Encore une question d'intimidation.
Il vivait dans un grand appartement sans cloisons situé au dernier étage de l'un des immeubles les plus hauts de Melbourne, au cœur de la ville, entouré de baies virées qui s'élevaient du sol au plafond et à travers lesquelles, quand il était assis devant ses ordinateurs et ses écrans - le " cœur" _ , il observait les canyons en contrebas et s'imaginait qu'il était Batman en train de sauver l'humanité .
Ils travaillaient pour des clopinettes, parfois treize heures d'affilée, jusqu'à ce qu'ils aient fini leur journée. Mais le concept de "fin de journée" ne fonctionne pas vraiment quand vous enquêtez sur un meurtre.
Le terme « agent spécial », qui décrivait ce que Maria était sur le point de devenir, existait depuis 1901, quand une loi avait été votée pour permettre aux juges et aux magistrats de nommer des civils pour maintenir l'ordre en cas d'émeute ou de risque d'émeute, afin de protéger la population et ses biens.
Je me rappelais les plaisanteries qui couraient à travers les étages du QG, des plaisanteries de mauvais goût : « Ce gamin a dû tirer le coup de sa vie » et « Il va avoir du mal à la lever maintenant » et « Tu parles d'un mauvais coup ». Ha, ha, les blagues foireuses d'abrutis en uniforme qui estimaient qu'une fille nue morte au cours d'un acte sexuel inhabituel tombait dans la catégorie des « elle ne l'a pas volé ».
Les bikers sont les seules personnes sur terre à ne pas être intimidées par des flics furieux. Et ces derniers le savent.
Le type manquait de patience . Tous les politiciens en manquent. D'ailleurs, ils manquent de tout.