AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Tony Duvert (23)


Lady D. a retourné Peau d'âne : elle s'habille en peau de princesse, et l'âne est à l'intérieur.
Commenter  J’apprécie          110
Jonathan se rappela que, lui aussi, il avait eu, vingt ans plus tôt, une énergie aussi ardente et aveugle: et, lui aussi, en pure perte. On peut lutter contre des hommes, de simples hommes: on ne peut pas lutter contre des personnages, contre des rôles, car il y a une société entière derrière eux.
p. 223, éd. de minuit, 1978.
Commenter  J’apprécie          110
ENGENDRER
Nous sommes l'effet de la peur que nos parents ont eue de la solitude et de la mort. S'ils nous l'ont transmise dans l'espoir de s'en soulager c'est, cruellement, un coup pour rien.
Commenter  J’apprécie          110
CENTRISME
Qu'y a-t-il entre la fesse gauche et la fesse droite ? Un trou du cul, très à l'étroit. Et que fait-il ? Il grimace d'un bord à l'autre, il perd ses billes ou se fait enfiler. Voilà un centriste.
Commenter  J’apprécie          110
vingt minutes par livre pas plus si vous le voulez à point voilà madame je lui demandai si elle volait toujours les gens sur le poids elle dit ah ah je lui demandai où était son mari elle dit à Melun chercher deux veaux je lui demandai si elle ne pouvait pas fermer la boutique une heure ou deux on s'en occuperait d'une autre de boutique elle redit ah ah et encore ah ah quand j'ouvris ma braguette c'était le bon temps quand le boucher avait sa femme une belle blonde grasse une figure joyeuse quel dommage ce cancer on n'aurait jamais cru qu'elle en mourrait si vite quels beaux jours quand j'allais la voir l'été on entendait les écoliers en vacances qui criaient dans la rue ou dans le jardin et son petit museau de Dédé qui marchait déjà et gazouillait des choses entre nos jambes on allait dans la chambre conjugale comme on dit on se versait du vin rosé bien frais ah le bon vin et elle disait ah ah en riant aux éclats et en se secouant les frisures blondes ou bien hhhoooiiinnn à d'autres moments parce qu'elle avait une drôle de voix et qu'elle voulait dire mmmmmmmm c'est-à-dire ah dis-donc tu baises bien mon poulet j'étais encore joli garçon plus joli en tout cas que son mari on prenait la porte au fond de la boutique à gauche de la chambre froide on montait un escalier de sapin qui craquait atrocement et puis c'était le dessus-de-lit bois de rose capitonné où elle se couchait mollement en disant ah ah et j'écartais ses cuisses avec les deux mains comme on ouvre un sac à pommes de terre et je voyais une belle chair craquante et rose perlée de sueur et moelleuse à ma bite à mes joues un gras morceau de beurre la belle motte de la bouchère ça oui un fin morceau aujourd'hui que le fonds est vendu il paraît que les nouveaux propriétaires vont installer une pension de famille sûrement quelque chose de minable même s'ils agrandissent par-derrière que je me souvienne comment c'était des petites pièces basses de plafond des couloirs étroits des fenêtres pourries qui laissent passer la pluie aux jointures (...) pour le ménage elle se foulait pas et aussi radins l'un que l'autre mais elle dans le genre gai lui sur son or il grogne elle sur son or elle baise les parquets gonflés par les économies enfouies sous leurs lattes une fortune à chercher comme les oeufs de Pâques dans les pelouses et les fleurs ne pas croire que j'allais la baiser avec des arrière-pensées de fric-frac c'était une femme belle comme un beau garçon avec des bras bien dessinés une motte ballonnée comme un petit cul ah je lui en ai mis dans la raie en pensant à un il (...) elle ne fermait pas les rideaux elle n'ouvrait pas son corsage je glissais la main en dessous parce qu'elle le demandait en disant mm mm piteusement elle n'avait pas de soutien-gorge il faisait trop chaud je grattouillais le cancer de son sein gauche et elle gloussait de plaisir en renversant la tête comme une poule qui boit, j'avais pitié d'elle je pensais c'est par là qu'elle mourra c'étaient de bons étés Dédé tapait à la porte il pleurait il demandait pour pipi elle criait fais dans ton froc mon mimi on te lavera après ah ah son mari rentrait vers sept heures avec la fourgonnette il conduisait les veaux dans la cour de derrière et les assommait d'un seul coup de merlin le dépeçage allait vite un long ruisseau de sang que les corbeaux venaient picorer et les chats lécher tandis que Dédé accroupi y jouait à flic flac et le boucher lui refilait des taloches pour lui apprendre à salir ses chaussures c'était un gros homme brutal qui baisait lourdement en profondeur et exactement chaque dimanche soir (...) il ne soulevait même pas la chemise de sa femme il se hissait sur elle il lui mordait la trogne et tapait la bite contre son ventre c'était le signal.
Commenter  J’apprécie          82
Tony Duvert
Le corps anonyme. Les pulsions. Les villes éteignent l’amour, stimulent l’érotisme. C’est le meilleur piège, tout-puissant, sournois. Le corps y vient chercher sa nudité, chaque fois, avec les émotions du commencement.
Commenter  J’apprécie          70
Mais mon mari, inspecteur, n'avait pas ce genre de clientèle qui assassine les psychiatres! dit madame Brisset. Non! Je suis persuadée que c'est un fou? Un vrai! Un fou qui s'est fait passer pour un malade mental comme les autres, comprenez-vous? Et mon mari n'y a vu que du feu!...
Commenter  J’apprécie          70
Plus que par les chromosomes, on se reproduit en influençant, en modelant, en favorisant ou en combattant autrui.
Commenter  J’apprécie          50
L'homme n'est bon que seul: c'est-à-dire privé de toute victime possible.
Commenter  J’apprécie          30
Douter est atroce, savoir est affreux. La seule voie du repos: ignorer. Chacun s'y exerce avec rage.
Commenter  J’apprécie          30
Un homme a besoin de modèles, et non de leçons. On n'apprend que par l'imitation directe d'un être que l'on aime sans relâche.
Commenter  J’apprécie          30
il en vient une douzaine pour sur la plage chercher des crabes et se baigner ils firent cercle autour de la barque T'es qui monsieur? Je ne sais pas Mais qui Je ne sais pas On sait qui on est Non pas toujours Mais tu te rappelles bien comment tu t'appelles? Non Tu dors là dans la barque? Non j'arrive maintenant j'attends parce que je vais mourir Tu vas mourir t'es malade alors? Oui non je suis enfin vous voyez Tu veux dire là où tu t'es coupé partout? c'est pas une auto qui t'a écrasé? Non je ne me souviens de rien ca c'est marrant tu veux qu'on t'aide à retrouver on va sûrement trouver où c'est ta maison?
Commenter  J’apprécie          30
Certaines plantes, dans une terre, absorbent les substances qui leur conviennent, et elles épurent le sol : aussitôt, ce sol devient viable pour d'autres plantes qui, sinon, y crèveraient. Chacune prend et répand des nourritures différentes; chacune élimine ainsi les poisons qui empêcheraient l'autre de vivre. Telle était l'amitié de Jonathan et de Serge, sans qu'on puisse savoir lequel des deux, vraiment, purifiait le monde pour l'autre.
Commenter  J’apprécie          30
Incipit du document:
"Un corps de garçonnet est étendu dans l'herbe.
Son bas-ventre paraît mutilé, mais le sang qui mouille pénis et testicules vient d'une longue blessure ouverte près du nombril.
il fait nuit et il pleut.
Commenter  J’apprécie          30
Enfin, là-bas, tout devant, le ciel est bleu pâle, presque gris, comme des yeux de province.
Commenter  J’apprécie          20
Fléau : les tantes pisseuses de livres. Serviles, frauduleuses, bien-pensantes, arrogantes, accablantes, funéraires. Une danse macabre où la pète-sec le dispute au tapet foireux.

L'inverti gribouilleur a la morosité verbeuse, les sincérités affectées d'une ménauposée tragique, telle une Phèdre onaniste aux longs ongles en deuil.

Ce lettré est unique : non seulement il n'écrit rien, mais il ne le fait pas éditer...

Ignorance :

Douter est atroce, savoir est affreux. La seule voie du repos : ignorer. Chacun s'y exerce avec rage.

Coquettes :

Certaines femmes aiment la compagnie des efféminés parce qu'elles oublient avec eux ce qui les abaisse devant un mâle : laideurs visibles, anatomie rafistolée, vulve difforme, cervelle d'épingle?. on baigne alors dans les futilités que partagent ces vilaines coquettes des deux sexes l cheveux, chiffons, potins, bouquins, parfums, parures.
Commenter  J’apprécie          20
VIRILITÉ
Les garçons pauvres des banlieues sont humiliés, sont offensés.
La classe dominante, par ses chiennes nazies quand ils sont enfants, par ses flics et ses prisons plus tard, leur fait ouvertement la guerre. Par ses télés, ses radios, ses pubs, ses chansons et ses films, elles les conditionne à se venger en se livrant à la violence: mais seulement entre eux et contre eux-mêmes. Bagarres du samedi, exploits désespérés à moto, en voiture. Il faut être viril.
Ces jeunes hommes se tuent. Sur les routes on récupère les corps, vigoureux et beaux. On greffe leurs cœurs de vingt ans aux vieillards de la classe dominante.
Commenter  J’apprécie          20
PENSEE

Crédibilité des pensées selon leur signataire. Un lieu commun suivi d'un grand nom fait réfléchir. Un trait génial signé Pétavy ne convainc pas. Car on se rend toujours à une personne plutôt qu'à une idée.
Il y a un effet de suggestion comparable quand, dans la presse, on a interverti les légendes de deux clichés. Sous la photo d'un étrangleur de fillettes on écrit qu'il est le nouveau ministre de l'intérieur : et cette fonction lui va bien au visage. Sous la photo du vrai ministre, on dénonce un détraqué sexuel : et il a merveilleusement la figure de l'emploi.
Commenter  J’apprécie          10
Ma ville est de celles ou les pauvres sont les plus encombrants : ils ont l'air chez eux.
Commenter  J’apprécie          10
UTÉRUS
Plus malheureux que Jonas dans l'estomac de sa baleine, les hommes doivent subir neuf mois d'utérus. Nombre d'entre eux ne s'en remettent jamais.
Ces prisons initiatiques, il est vrai, vont du vivable au meurtrier : cela dépend de la bête qui bouge autour.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tony Duvert (126)Voir plus

Quiz Voir plus

Parfum et Cinéma

« Vous savez, on me pose de ces questions ! On me demande : "Qu’est-ce que vous mettez pour dormir ? Un haut de pyjama ? Le bas ? Une chemise de nuit ?" Je réponds : "Chanel n°5", parce que c’est la vérité… Vous comprenez, je ne vais pas dire nue ! Mais c’est la vérité ! » Quelle actrice se confie ainsi sur son parfum favori?

Marilyn Monroe
Lauren Bacall
Bette Midler

7 questions
10 lecteurs ont répondu
Thèmes : Parfums , parfumerie , parfumeur , fragrances , littérature , culture générale , mode , haute couture , adapté au cinéma , adaptation , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}