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3.43/5 (sur 67 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 10/10/1963
Biographie :

Tristan Savin est un journaliste et écrivain français.

À 25 ans, il entre chez Hachette pour rédiger des guides. Lassé de l’exercice, il devient reporter, réalisateur de documentaires pour la télévision avec Antoine de Maximy et journaliste à "Lire" et à "L’Express".

Chroniqueur littéraire au magazine "Lire" depuis 2004, il signe, chaque mois, "L'Esprit des lieux". Il collabore aussi à "Géo", "Styles" et lexpress.fr.

On lui doit des reportages littéraires, des enquêtes, des portraits fleuves, de grands entretiens et de nombreux "univers d'un écrivain".

En tant que critique littéraire, il a contribué à révéler des écrivains comme Alaa El Aswany ("L'immeuble Yacoubian"), Atiq Rahimi ("Syngué Sabour", prix Goncourt) et David Fauquemberg ("Nullarbor", prix Nicolas Bouvier).

Avant tout spécialiste de l'histoire littéraire, il se distingue en obtenant, en exclusivité, la première interview du fils de Boris Vian. Plusieurs fois nominé au Prix Hennessy de la critique littéraire, il fut finaliste en 2009.

En tant qu'auteur, Tristan Savin a publié une nouvelle dans la revue "Le Journal des lointains" (Buchet Chastel), et présenté deux anthologies parues au Mercure de France : "Le Goût de l'Abyssinie" (2009) et "Le Goût de Tahiti" (2012).

Il est aussi l'auteur de dictionnaires aux éditions L'Express : "Nyctalope ? Ta mère" (2011) et "Constitutionnel ? Ta sœur..." (2012).

Grand reporter, Tristan Savin a sillonné le globe pendant trente ans pour "Géo". En 2016, il sort un livre au titre explicite, "Les Trous du cul du monde".

Il est désormais rédacteur en chef de la revue "Long Cours", créée en 2012.

Twitter : https://twitter.com/tristansavin
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Rencontre avec Sylvain Tesson & Tristan Savin autour de la revue Long Cours (1ère Partie)

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Yva n'exagérait pas à propos de l'influence de sa langue. Je le savais grâce aux ouvrages de Lévi-Strauss, le tupi-guarani est l'une des principales souches linguistiques d'Amérique du Sud. Et les missionnaires portugais ont véhiculé l'idiome en Europe à travers leurs récits de voyages. Ainsi, en français, nous utilisons chaque jour des mots d'origine guarani quand nous évoquons la faune de la jungle mais aussi des arbres, des fruits ou des plantes : ananas, acajou, manioc, tapioca, palétuvier, tamarin ou même pétunia.

p.84
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Le chef débarqua sans dire un mot. Il posa sa carabine de chasse rudimentaire à ses côtés, s'assit en tailleur et se mit à manger avec les doigts, après nous avoir salués d'un simple signe de tête. J'étais presque déçu de le voir porter un vieux short en jean et un T-shirt rose, déchiré à l'épaule. Pourtant, si jamais homme eût un visage d'Indien, c'était bien Don Cesario. Le chaman secoya avait une face ridée, fripée, au cuir épais. Démentant la légende tenace qui apparente les Amérindiens à des hommes à la peau rouge, la sienne avait plutôt la couleur d'une feuille de maïs séchée. Comme sur un parchemin de l'Asie ancienne, on y lisait les origines de sa tribu. Ses yeux avaient la teinte café au lait de la rivière, parcourue de reflets dorés. Son épaisse chevelure grise, pareille à la toison d'un coati, laissait dépasser des lobes déformés par de lourdes boucles d'oreilles. J'aurais été incapable de deviner son âge. Mais la lente violence des attaques du temps, paradoxalement, donnait au beau masque de bois de son fier visage la paisible apparence d'une eau limpide ayant l'éternité pour couler.

p.99
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Le naturel de la Suède

Paru en France en 1912, - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgerson à travers la Suède- est à l'origine, un livre de géographie commandée par une association d'enseignants pour faire découvrir leur pays aux enfants suédois. Un voyage initiatique qui permet de survoler un pays sauvage et méconnu, en compagnie d'oies migratrices.
Première femme à obtenir le prix Nobel de littérature, Selma Lagerlöf était plus qu'un auteur pour la jeunesse... L'écrivain japonais Kenzaburô Oé lui rendit hommage dans son discours de réception du prix Nobel en 1994, se souvenant de sa propre découverte de la Suède grâce à ce roman : "Il y a un demi-siècle, l'enfant de la forêt que j'étais lisait dans - Nils Holgerson- deux prophéties. La première était que moi aussi, un jour, je comprendrais le langage des oiseaux. La seconde était que je me lierais d'amitié avec une oie sauvage, que je m'envolerais avec elle très loin, si possible jusqu'à la péninsule scandinave" (-moi, d'un japon ambigu-) (p. 69)
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Une averse subite, aussi violente qu'une pluie de mousson, nous obligea à nous abriter sous un bananier. L'eau dégoulinait sur ses larges palmes, formant un épais rideau. Le roulement de tambour résonna longtemps dans la canopée. Puis la brume s'éleva du sol, comme si on avait lancé des fumigènes.
- Tu comprends pourquoi les Anglo-saxons appellent la jungle 'rain forest', commenta Dean. Les arbres sont très malins : ils poussent suffisamment haut pour arrêter les nuages et, en plus, produisent de la vapeur pour en fabriquer d'autres. D'après des recherches récentes, les plantes d'Amazonie sont capables de provoquer les pluies pour survivre.

p.110
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- Les Secoyas perçoivent ce qui est invisible à nos yeux, expliqua Dean. Ils prennent simplement le temps d'observer les détails que nous n'aurions même pas l'idée de considérer. Car dans la jungle, deux sens permettent de survivre : la vue et l’ouïe.
- En les observant j'ai compris une chose : les Indiens prennent leur temps mais n'en perdent pas en paroles vaines. Et ils ne se répètent jamais. C'est peut-être cela la sagesse...
- Exactement. En fait, ils sont comme la nature, ils ne s'embarrassent ni de gentillesses, ni de politesses. Pour eux, tout ce qui n'est pas naturel est contre-nature.
- C'est un pléonasme, répondis-je en riant.
- Peut-être. Mais c'est la réalité !
- Que peux-tu me dire sur leur philosophie, leur culture ?
- Difficile à résumer, je ne m'appelle pas Lévi-Strauss ! Chez nous, tout est carré ou rectangulaire, avec des angles : rues, maisons, billets de banque, ordinateurs. Mais aussi ton lit, ta voiture, la télévision... et même les cercueils ! Pourtant, dans la nature, rien n'est carré. Tout est circulaire, y compris le mouvement des éléments : la chute des feuilles, la circonférence d'un arbre, la forme des nuages, la boucle des fleuves, les tourbillons de l'eau. Les représentations de la vie - l’œuf et le ventre de la femme enceinte - sont toujours arrondies. Mais aussi le cœur, l’œil et la tête. Sans oublier le Soleil et la Lune. Tous les astres sont des disques, et leur course dans l'univers forme une ellipse. Pour les Amérindiens, les enfants sont des graines, appelées à pousser. Et la vie est un cycle. Chez eux, tout reproduit cette idée : villages, huttes, tambours et danses. Ils s'assoient en cercle pour manger ensemble et leurs hamacs ont la forme d'un croissant.

p.113
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Tout était donc conforme. Véracité de la parole.
véracité divine.
Nous nous sommes alors soumis à ces frères étrangers,
lointaines branches ballottées pendant des mois sur cet
océan qu'ils ne comprenaient pas, échouées par hasard
sur nos rivages et qui prenaient racine sur la terre
ma'ohi.
Comme ces marara qui arrivent en grappes sur la plage
de sable fin, ils ont dérivé de plus en plus nombreux,
hommes et femmes, fuyant la déliquescence de leur vieux
monde.
Ces hommes pâles, au corps différent, à la peau
blanche, ont posé leur regard sur nos femmes.

Chantal T. Spitz
"L'île des rêves écrasés"
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D'autres insectes misent sur la solidarité et le lien social. Par exemple, pour se débarrasser du frelon asiatique, certaines abeilles ont mis au point une défense imparable : l'encercler par centaines et produire une vibration si puissante qu'il finit par s'enflammer ! À qui sait prendre le temps de l'observer, la nature réserve toujours de divines surprises.

p.60
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Le spleen de Saint-Pétersbourg

La fenêtre sur l'Europe s'ouvre dans les deux sens. En 1904, un poète suisse, qui ne s'appelle pas encore Blaise Cendrars, est envoyé à Saint-Pétersbourg pour devenir apprenti horloger. Trois ans durant, il fréquente assidûment la bibliothèque impériale, compose des vers et assiste au soulèvement du peuple. Il s'en souviendra dans l'un de ses plus beaux romans. quand Moravagine arrive à Saint-Pétersbourg, la révolution bat son plein. " Il y avait des patrouilles de cosaques dans les rues. Un silence impressionnant planait sur la ville [...] Seul un ivrogne sans chemise déclamait des vers de Pouchkine " [Moravagine]

octobre 2009 [p. 131]
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Mystérieuse île de Pâques

Quelles que soient les explications avancées, déplore Métraux, " Elles [ les grandes statues de l'île] exercent un tel charme sur l'esprit qu'aucune preuve scientifique [...] ne dérobera les mystères de l'île de Pâques aux rêveurs..."
On serait tenté de dire : tant mieux. Que serait la littérature s'il n'y avait plus d'île mystérieuse ? -- Juillet 2010
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Les ravages dénoncés par les ONG étaient donc bien réels : ils s'étendaient sous mes yeux. Pour produire une célèbre pâte à tartiner européenne dont je tairai le nom, la planète devait fournir de plus en plus d'huile de palme. En France, on gave les enfants avec cette friandise chocolatée, aggravant les risques d'obésité. Et en Asie du Sud-Est, pour générer des profits, on défriche les plus vieilles forêts du monde afin de planter des palmiers à croissance rapide, bien plus rentables que la préservation des orangs-outans ! Car ils fournissent l'huile végétale la plus consommée sur Terre : on en trouve dans le chocolat, la margarine, la lessive et les cosmétiques, notamment le rouge à lèvres.
À elles seules, l'Indonésie et la Malaisie - qui se partagent l'île de Bornéo - concentrent 85% de sa production mondiale. Pour y parvenir, les autorités malaisiennes ont encouragé la déforestation de cinq millions d'hectares. Avec pour conséquence de brûler la forêt primaire afin de laisser place à cette monoculture. En Indonésie, l'équivalent d'un terrain de football est réduit en cendres toutes les quinze secondes. Les feux de forêts ont fait passer le pays à la troisième place de États émetteurs de CO2. Et l'habitat de la faune sauvage disparaît à grande vitesse : à Sumatra, où la culture de l'huile s'est intensifiée, la population d'orangs-outans a chuté de plus de 90%. En plus, ces cultures industrielles nécessitent des pesticides et des engrais chimiques, et ceux employés ici ont été reconnus toxiques par l'Union européenne. Ils tuent les animaux en contaminant les sols et l'eau.
Un véritable cercle vicieux. La terre sacrée des Ibans, des Dyaks et des Punans a été profanée, victime de l'avidité, de la cupidité. Une fois de plus, l'inconséquence des hommes a transformé un paradis terrestre en enfer.

p.168
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