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Citations de Un-su Kim (116)


Cezam 2021. Des longueurs mais un livre intéressant. Le pauvre Huisu est pris à son propre piège... la réussite, la reconnaissance dan s’un milieu corrompu ce n est une sinécure. Se passe en Corée du Sud , beaucoup de références aux codes de langage.
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Les dictionnaires sont ce qu'il y a de plus précieux. Ils ne font pas de sentiments, ils ne geignent pas ni ne donnent de leçons ; mais surtout, ils ne nous forcent pas à souffrir toutes les prétentions des auteurs. p 53
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Si tu lis des livres, ta vie sera pleine de peurs et de honte. C'est çà que tu veux ? p 33
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… la plupart des voyous sont ainsi. Plus leur tatouage de dragon est gros, plus leur aspect est terrifiant, plus ils sont faibles.

(Matin calme, p.397)
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… tu connais la notion de réincarnation dans le bouddhisme ? Eh bien figure-toi que ça ne signifie pas qu’on peut, par exemple, avoir été un porc dans une vie antérieure, être né homme dans celle-ci, etc. Non, ça signifie que si un homme naît stupide et qu’il fait des bêtises, eh bien, il répétera ces bêtises tout au long de sa vie.

(Matin calme, p.73)
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Ironie des temps, le business des assassinats s'était développé d'une manière inouïe après la chute de la dictature militaire.
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La chambre de Mito, où il s'était également introduit, n'avait quant à elle rien de particulier. S'il avait fallu à tout prix lui trouver une caractéristique, c'eût été la saleté et le désordre qui y régnait. Une véritable cage de chimpanzé!
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La nature profonde du voyou est proche de celle de la hyène, connue pour vivre exclusivement en bande. Si les voyous se permettent de menacer les gens et de les provoquer sans cesse, c'est parce qu'ils se sentent protégés par leur bande. Car, en réalité, les voyous-là sont de vrais trouillards. Le lion est le roi de la jungle parce qu'il vit en groupe, non parce qu'il est le plus fort. De même, qu'un lion banni de son groupe devient la cible des hyènes et ne trouve plus que des lapins ou des écureuils à se mettre sous la dent un voyou sans sa bande est une proie facile? p156
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Comme on dit, on n'est pas né voyou, c'est parce qu'on vit en voyou qu'on le devient. p146
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- Tu es peut-être trop jeune pour le savoir, mais les filles détestent les motels. Entre un homme qui les emmène dans un motel et un homme qui les emmène dans un hôtel, comment dire... C'est une question de respect. Ou plutôt d'intensité de l'amour. Enfin bref, ça change tout.
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- Je ne me porte pas bien. Quand on est vieux, on a mal ici et là, et ça tombe en panne de partout. C'est comme ça. Tu sais ce qu'on dit : on peut survivre après avoir avalé du poison, mais on ne peut pas survivre après avoir avalé le temps.
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Comme les vielles putes, les vieux voyous n'ont nulle part où aller. Leur déclin a commencé, ils deviennent froussards, ils se mettent à sélectionner les tâches à accomplir. Or le métier de voyou est un métier salissant, il est impossible de trouver une mission qui laisse les mains propres.
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Il y a quelques jours, Yongkang, accompagné de ses hommes, s’est emparé de la blanchisserie de Patron Og sous prétexte des dettes de ce dernier. S’agissant de paris, c’est largement de l’argent virtuel, Yongkang s’approprie le commerce pour pas un rond. Or cette blanchisserie n’appartient pas à Patron Og mais, comme presque tous les commerces de Guam – hôtels, salles de jeu, gogo-bars, boîtes de nuit, etc. -, aux vieux du bouillon de bœuf. Ils ont l’habitude de placer des patrons fantoches à la tête de leurs commerces pour toucher les bénéfices sans prendre de risques. Quand Patron Og, après avoir cédé secrètement la blanchisserie à Yongkang, s’est enfui à Séoul, Père Sohn a envoyé des hommes à sa recherche, de vrais traqueurs professionnels qui n’ont pas mis plus de trois jours pour le retrouver.
– Sûr qu’il se planque dans une salle de jeu, a déclaré Père Sohn peu avant la capture de Patron Og.
– Il sait que s’il se fait attraper, il est mort. C’est le dernier lieu où il penserait aller, non ?
– Allons, Huisu, tu connais la notion de réincarnation dans le bouddhisme ? Eh bien, figure-toi que ça ne signifie pas qu’on peut, par exemple, avoir été un porc dans une vie antérieure, être né homme dans celle-ci, etc. Non, non, ça signifie que si un homme naît stupide et qu’il fait des bêtises, eh bien, il répétera ces bêtises tout au long de sa vie.
Sur le moment, Huisu a eu du mal à y croire, jusqu’à ce que Patron Og soit retrouvé dans une salle de jeu. Le seul endroit où il peut être repéré en quelques coups de fil. L’homme est stupide. Plus encore quand il est acculé.
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C’est en 1989 qu’Amy est parti en prison. Huisu compte les années sur ses doigts, quatre exactement. Cinq ans auparavant, Amy avait déclaré la guerre au clan de Yeongdo, un différend territorial. Yeongdo était la source de tous les gangs majeurs de Busan, le sein dont ils étaient tous sortis avant de prendre leur indépendance et de partir régner sur d’autres quartiers. Originellement composée des réfugiés fuyant la guerre, c’était une organisation d’ampleur nationale qui tenait la ville sous son joug depuis près de cinq décennies. Les premières générations mafieuses de Busan avaient vu le jour dans les quartiers de réfugiés éclos pendant la guerre : Nambumin, Chojang, Ami, Wanwol, Gamcheong et Yeongdo. Parmi ces différents gangs, Yeongdo avait toujours été le plus puissant. Dominant le port de commerce, ceux de Yeongdo avaient développé leurs activités de manière spectaculaire, écoulant les stocks des surplus américains des guerres de Corée et du Vietnam. Grâce à ce port, ils avaient également développé des relations solides avec la mafia russe et les yakuzas japonais. Bref, Yeongdo est une organisation de grande envergure, sans commune mesure avec Guam.
Ce sont les ports qui ont fait de Busan un paradis pour la pègre. Dans les années trente, la ville comptait à peine deux cent mille têtes et n’était qu’un modeste embarcadère. Un grand port n’aurait servi à rien puisque les rois de Joseon, peureux, avaient toujours mené une politique isolationniste, bloquant les échanges culturels et commerciaux avec l’étranger. Quand la guerre a éclaté, l’arrivée massive de matériel et de ravitaillement a nécessité l’aménagement d’un vrai port et la population de Busan, abreuvée de marchandises, a explosé. En moins de quatre ans, elle a atteint les quatre millions.
Ceux qui ont contribué à la construction du Busan d’aujourd’hui n’en sont donc pas originaires, mais sont descendus de Mandchourie après un long vagabondage. Ce sont des gens porteurs d’une étonnante force de vie, enragés d’avoir été si souvent rejetés et ne possédant rien que leur propre corps. Des gens qu’on ne peut plus forcer à reculer car derrière eux, c’est la mer.
En revanche, Guam est peuplé de purs natifs de Busan. Pour les voyous de Guam, c’est une source de fierté que le père de leur père soit né ici, qu’il ait traîné sur la même plage qu’eux. Ils sont su conserver leur terre d’origine, contrairement aux voyous de la station thermale, de Dongnae ou de Haeundae, qui ont cédé la leur à des étrangers. À vrai dire, si ceux de Guam ont pu préserver leur territoire jusqu’à présent, c’est parce que cette misère ne fait envie à personne.
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À Guam, les voyous ne portent pas le costard.
Ailleurs dans Busan, port tentaculaire de Corée, mondialement connu, les voyous tirés à quatre épingles sont aussi nombreux que les containers entassés sur les quais. Ces types-là ne se soucient guère des besoins de leur épouse et de leur progéniture, mais ils mettent un point d’honneur à arborer une tenue repassée, impeccable. Ils peuvent se trimbaler la journée entière l’estomac vide pour économiser le petit sou avec lequel ils se feront cirer les pompes. Tandis que les voyous de Guam, eux, ne sauteraient jamais un repas pour un coup de cirage. Ni costume, ni rien à cirer.
Dans tous les quartiers, de Haeundae à Gwangalli, de la station thermale à Yeongdo, de Nampo à Seomyeon, les crapules de Busan traînent de-ci de-là dans leurs complets de croque-mort. Alors que ceux de Gamcheong attendent en grande tenue sur le quai les bateaux russes chargés de contrebande, volant en douce un peu de chaleur aux feux allumés par les dockers dans des tonneaux rouillés, que ceux de la gare centrale, du genre à racketter des prostituées indigentes dans les ruelles sombres, friment dans leur frac, et ceux des lointaines banlieues, après avoir glandé toute la journée à regarder barboter les canards sur la rivière Nakdong, le fil de leur canne à pêche plongeant négligemment par-dessus la digue, ressortent de chez eux au coucher du soleil, le pas traînant et l’allure chic, sillonnant la campagne avec pour seuls compagnons quelques lampadaires solitaires, les voyous de Guam, eux, ne portent pas de costard.
Aucune raison objective ne saurait justifier une quelconque obligation pour les voyous à porter le costume ; stricto sensu, ils ne mériteraient même pas un survêtement. Alors comment expliquer que toutes ces canailles se pavanent en tenue de soirée, sauf ceux de Guam ? D’aucuns prétendent que ces derniers partagent une vision responsable de la vie, du genre : « Qu’est-ce que c’est que cette connerie de costard, alors que ta femme et tes mioches sont en train de crever la dalle ? Si t’as de quoi te payer le pressing, occupe-toi plutôt de nourrir ton foyer. » D’autres avancent la possibilité d’une conscience philosophique apparue tôt chez ceux de Guam : leur tâche principale consistant à ne rien faire, quel intérêt de ne rien faire en habillé ? Un jour ou deux, passe encore, mais tous les jours, serait-ce digne d’un être humain ? En combinant ces deux explications, aussi ridicules l’une que l’autre, il en ressort que les fripouilles de Guam, soit possèdent une intuition fascinante de leur lamentable condition de crapule, soit une conscience aiguë des réalités, particulièrement enracinée chez eux au prix d’une longue et douloureuse introspection. Le genre de raisonnement à faire mourir de rire un chien errant.
Faute de mieux, reste l’ultime hypothèse, celle d’une superstition tenace. Les mauvais garçons de Guam se seraient persuadés qu’un truand en costume part en prison plus tôt que son alter ego en survêtement. D’un point de vue statistique, ça se tient. Un voyou s’agitant en costard ne passe pas inaperçu, semble encore plus lamentable, et risque donc davantage de finir en taule.
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C’est ce truc idiot, la guerre, comment veux-tu qu’il y ait un gagnant ?
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Nous autres qui n’avons rien, il nous reste ça, l’envie de niquer les autres. On se renverse devant l’ennemi en montrant le ventre, on s’accroche à sa jambe en pleurant, on lui lèche le trou du cul et au dernier moment on lui grimpe dessus et on le baise. Si tu n’as pas le goût de niquer ton voisin et que tu t’entêtes dans l’élégance, tes mains demeureront vides.
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Quand un pays traverse une passe difficile, ce sont les voyous qui souffrent les premiers.
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Putain ! On a fait éclore l’œuf, on a élevé le poulet, on l’a fait frire façon KFC, et maintenant qu’on s’apprête à le bouffer, y a un tigre qui nous en empêche et un chien bâtard qui nous mord le cul ! 
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Un-su Kim
Les voyous sont des froussards. Ça ressemble à quoi, à ton avis, une guerre entre froussards ? Des froussards qui foncent droit sur d’autres froussards… Soit les plus lâches tournent le volant, soit c’est la collision et tout le monde est en miettes. C’est ce truc idiot, la guerre, comment veux-tu qu’il y ait un gagnant ?

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