Citations de Véronique Cazot (79)
Allez, viens ! On va jouer !
La vie s’écoule paisiblement sur Athome. Les cabanes poussent dans les arbres au fil des naissances. On passe le temps à regarder le ciel changer de couleur. On joue à inventer des fruits et des paysages. À voler et à se transformer. À se transmettre des pensées. À chanter, danser, nager et s’aimer. Sans danger réel, l’éducation est libre et insouciante. Les enfants s’épanouissent comme des fleurs sauvages. Les natifs grandissent comme ils en ont envie. Prolongeant l’enfance ou l’adolescence aussi longtemps qu’ils le souhaitent, selon leur âge spirituel. L’espace et le temps sont étirables et infinis. L’éphémère a un goût d’éternité.
Est-ce que tu vas me quitter ?
À quoi ça sert de créer d’autres mondes si c’est pour reproduire la réalité ? S’imposer les mêmes règles, les mêmes limites.
J’aime beaucoup les emménagements virtuels.
Est-ce que ce n’est pas un échec tous ces moyens de fuir la réalité au profit d’une illusion ?
Pour moi, c’est tout le contraire. Les réseaux sociaux, c’est du temps et de l’espace supplémentaires. Ces espaces virtuels facilitent les échanges humains. Ils nous ouvrent à d’autres dimensions. Ils élargissent le champ des possibles.
Les organes vivants sont capables de développer des stratégies complexes pour s’adapter aux contraintes de leur environnement. C’est une source d’inspiration extraordinaire pour construire des villes et des habitations écorégénératrices et durables. Conçu en collaboration avec des biologistes, le cocon s’intègre parfaitement à l’écosystème qui l’accueille. Sa forme ovoïde est l’une des plus résistantes à l’usure et aux intempéries. Composé de matériaux issus du vivant, le Cocon respire et réagit à la lumière et aux températures intérieures et extérieures. Et je commence à me demander s’il n’est pas sensible à nos propres émotions.
Regarde, ils arrivent ! Ils viennent pour te rencontrer. Ce sont des architectes comme moi, ou des bâtisseurs. Ils vont te regarder sous toutes les coutures et chercher tous tes secrets. Ne t’inquiète pas, ils vont t’adorer. Tu frissonnes ?
- Est-ce que tu vas me quitter ?
- Quoi ?? Bien sûr que non ! Ce serait surement plus simple, mais je n’en ai pas la moindre envie.
- Mais tu l’aimes.
- Oui je l’aime. Et je t’aime encore plus de pouvoir te le dire.
Seuls les fous et les architectes parlent aux maisons.
Tout le meilleur du monde ne me suffit plus sans toi.
Je peux commander une pizza si tu veux. Tu peux en manger trois et ne pas prendre un gramme.
Je suis désolée, il t'a coupé l'accès. Je n'ai pas les codes pour te faire entrer.
- J'y ai cru, moi, à ton champ des possibles ! Qu'on pouvait être ce qu'on voulait et vivre mille vies à la fois !
- Désolé de te décevoir. On peut être tout ce qu'on veut mais on ne peut tout avoir. Les choix ont des conséquences.
- Pourquoi ? Et si pour une fois on ne pouvait renoncer à rien ?
— Est-ce que tu vas me quitter ?
— Quoi ? Bien sûr que non !... Ce serait sûrement plus simple, mais je n’en ai pas la moindre envie.
— Mais tu l’aimes.
— Oui, je l’aime… Et je t’aime encore plus de pouvoir te le dire.
Tu es donc à moitié là... À la fois partout et nulle part.
Tout le meilleur du monde ne me suffit plus sans toi.
A quoi ça sert de créer d’autres mondes si c’est pour reproduire la réalité ? S’imposer les mêmes règles, les mêmes limites. C’est quoi l’intérêt ?
- Tu sais tellement y faire avec les enfants ! C'est évident que tu adorerais être mère !
- Je cuisine aussi très bien et je n'ai aucune envie d'ouvrir un restaurant !