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3.45/5 (sur 273 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal, Canada , le 21/01/1964
Biographie :

Stéphane Bourguignon est un écrivain québécois né à Montréal le 21 janvier 1964. Il est aussi l'auteur de la série télévisée La Vie, la vie pour lequel il a gagné deux Prix Gémeaux et de Tout sur moi diffusée depuis 2006, racontant la vie de sa compagne, la comédienne Macha Limonchik et de ses deux amis acteurs Éric Bernier et Valérie Blais.

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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Je remue ça dans ma tête, de tous bords et de tous côtés, en me disant que c'est probablement la vingtaine que est la vraie responsable. On veut tellement sortir de cette maudite adolescence qu'on saute sur la première job, on adopte la première fille et on se fait un enfant ou deux. C'est beaucoup plus tard qu'on s'aperçoit que les décisions les plus importantes de sa vie, celles qui vont teinter tout l'avenir, on ne les a pas prises pour ce qu'elles sont, mais plutôt pour ce à quoi elles mettent fin.
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Ce qu'on attend d'un individu,
c'est de pouvoir s'asseoir en silence avec
lui, de lever le bras une fois de temps en
temps pour porter une bouteille à nos lèvres
et de regarder tranquillement passer
les filles. Si on ne peut pas faire ça, on n'a
pas compris le sens de la vie.
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Quelques mèches humides descendent sur son front. Ses yeux basculent régulièrement vers l'arrière et elle n'arrive pas à reprendre tout à fait son souffle. Je jette un regard sur le moniteur cardiaque, persuadé qu'elle va y laisser sa peau, que je vais finir ma vie enroulé sur moi-même comme un vieux chien arthritique, cloué au sol, le nez dans la poussière.

- Ramasse tes forces, Annie.
- Va chier !

Galvanisée par la douleur, elle secoue la tête, baptisant l'équipe médicale de sueurs froides et chaudes.

- Va falloir que tu pousses plus fort. Elle sortira pas de là toute seule…

Elle empoigne ma chevelure à deux mains et m'agite de tous bords et de tous côtés.

- Je veux plus t'entendre !

J'essaie de me dégager. Dans la bataille, je laisse une bonne poignée de cheveux entre ses doigts.

- Elle va me faire exploser, Julien, je te jure qu'elle va me faire exploser !

Et elle explose littéralement. Tout le monde se retrouve couvert d'un jus multicolore et malodorant. En prime, moi, je reçois un paquet de



C'est toujours là que je me réveille. Même après bientôt trois ans, chaque fois qu'on fait l'amour je rêve de cette maudite scène. Chaque détail, chaque mot prononcé me revient de la même façon, dans le même ordre. La naissance d'Antoine est burinée dans mon esprit pour l'éternité.

D'abord, soyons honnête, j'ai vécu une souffrance terrible. Même si ce n'était pas mon système reproducteur qu'on passait au tordeur, je vous garantis qu'Annie s'est chargée de me faire partager sa douleur.

Très tôt durant le travail, alors que j'étais penché sur elle pour l'encourager, elle a fait éclater ma lèvre supérieure avec son coude. Évidemment, elle m'a assuré que c'était par accident, que la contraction l'avait surprise. Je ne suis pas revenu sur l'incident, mais c'est bien parce que le point de suture m'empêchait de parler.

Ensuite, quand est venu le temps de pousser, elle a jeté son dévolu sur mes avant-bras. Avec ses ongles. Heureusement l'infirmière a eu la bonté de désinfecter mes plaies à toutes les demi-heures.

Puis la petite tête du bébé s'est pointée et tout le monde a poussé un soupir de soulagement alors que, moi, je trouvais particulièrement horrible la vision de cette grosse boule sanguinolente coincée dans ce sexe distendu. Heureusement que l'obstétricienne avait posté une infirmière derrière moi parce que mes deux genoux ont plié en même temps.





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Je ferme les robinets. L'eau est plutôt tiède, j'ai dû mal doser l'ouverture. Je titube jusqu'à la cuisine et reviens vider deux bacs à glace dans la baignoire. Tant qu'à y être, je découpe un citron en rondelles; il paraît qu'il n'y a rien de plus rafraîchissant qu'une limonade. De toute manière, je n'ai pas vraiment le choix, il faut que je trouve une façon d'écouler tout ce que je rapporte du marché.

Je m'enfonce dans le liquide avec l'intention de m'y éterniser. J'ai apporté quelques bières avec moi, elles tanguent tranquillement au fond de la baignoire.
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« Plus le temps passe, plus on est bien tous les trois. Surtout Sonia et Pierrot, je dirais. Ça se voit dans plein de petites choses comme un sourire, un toucher ou un regard. Rien de bien sérieux si on considère chaque élément séparément, mais une fois alignés ces détails prennent toute une signification. Comme des lettres finalement : toutes seules, ce ne sont que de ridicules pictogrammes, sans personnalité, mais bien agencées avec leurs con-soeurs elles peuvent prendre tout un sens. Alors Pierrot et Sonia sont comme des lettres ; ils ne demandent qu'à composer un mot. C'est une affaire d'ondes. Vous savez, ces petites bebelles irréelles qui courent dans tous les sens et qui régissent nos vies sans qu'on y puisse quoi que ce soit? Ce coup-ci, les ondes de Pierrot ont rencontré les ondelles de Sonia et je vous garantis que ça copule joliment dans ce petit monde invisible. »
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Ici, rien n’avait bougé. Sandman Glass & Gift, le Saddlesore Saloon, le Angus Cafe avec les restes orange et blancs de sa portion drive-in, le Phillips 66 à la jonction de trente et un, Fox’s Corner’d Inn, le bureau de poste et un peu plus loin l’église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. L’alignement restait le même, saupoudré ça et là d’une maison de bois, d’une roulotte, d’un ranch sur le retour et plus récemment d’une somptueuse maison de villégiature. On avait eu beau rajeunir certaines devantures à la saveur Old West, derrière les façades, rien n’avait bougé, les charpentes des maisons pas plus que celles des hommes. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’on venait s’établir ici, justement pour fuir ce qui remuait trop ailleurs. C’est moi qui change, pensa Laurie.
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À 20 ans, je rêvais d’une alcôve secrète où j’irais rejoindre une femme mature avec des seins, des fesses et un ventre généreux. Un paradis où on laisse sa tête au vestiaire et son coeur au réparateur. Aujourd’hui, j’irais voir cette femme, je ferais l’amour avec elle - en admettant que je réussisse à avoir une érection - et aussitôt fini je recommencerais à tourner en rond comme un chien inquiet. J’ai quarante et un ans et je suis en pleine dégringolade. Je roule vers la rivière comme un cadavre gênant enroulé dans un tapis persan (qu’on va tout de même regretter un peu).
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Le bonheur ça n’est pas grand-chose, c’est du chagrin qui se repose.
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J’ai ouvert la porte-fenêtre et je suis tombé sur deux de mes valises. Je les ai soulevées pour voir si mes soupçons étaient fondés. Ils l’étaient. Je n’ai pas compris tout de suite que le sol venait de se dérober sous mes pieds. En fait, je n’ai rien éprouvé, rien ressenti, rien pressenti.
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« Et tranquillement j'ai l'impression que commence à s'estomper la distance qu'elle a toujours tenue entre nous. Elle se laisse approcher et je peux voir dans ses yeux des choses qui craquent, qui cassent, qui se démantibulent. Elle fait un pas vers moi, c'était le seul qui nous séparait et même si c'est bien au-dessus de mes forces, même si je sais que je suis en train de mettre le pied sur la plus formidables des galères, je la serre contre moi et on s'accroche désespérément l'un à l'autre, comme les deux seuls survivants d'un hiver nucléaire. Pas pour se réchauffer, juste pour arrêter de mourir un peu. »
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