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Critiques de Vincent Pomarède (15)
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La Liberté guidant le peuple : Eugène Delacroix

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« J'ai entrepris un sujet moderne, une barricade, et si je n’ai pas vaincu pour la patrie, au moins peindrai-je pour elle »



En 1830, lorsqu’il peint « La Liberté guidant le peuple », Eugène Delacroix n’a que 32 ans. Il a exploré presque tous les genres et manières de peindre. Son appétit de gloire a réussi à s’exprimer pleinement. Pourtant ses grandes toiles de jeunesse « Dante et Virgile aux enfers et « Scènes des massacres de Scio » avaient sérieusement perturbé les visiteurs et les critiques des Salons annuels qui n’avaient pas de mots assez durs envers lui. Malgré son récent cuisant échec de « La Mort de Sardanapale », les deux premiers chefs-d’œuvres avaient été acquis par l’Etat. Delacroix apparaissait comme le chef de file des « novateurs » et, aidé par Adolphe Thiers depuis ses débuts, il devenait l’emblème du romantisme.



L’artiste écrit à son neveu « Nous avons été trois jours au milieu de la mitraille et des coups de fusil ; car on se battait partout. » Cependant, il se garde bien de participer aux affrontements de 1830. Il assiste à l’insurrection parisienne :



Les émeutiers avancent dans la lueur du soleil couchant en chantant la Marseillaise. La fumée des canons les enveloppe. Ils enjambent les soldats morts. Le drapeau français bleu, blanc, rouge, domine la mêlée. Une forte femme, la poitrine dénudée, conduit le peuple. Elle brandit cet ancien drapeau tricolore que la royauté avait remplacé par le blanc royal à la Restauration. Depuis 1789, cette femme coiffée d’un bonnet rouge symbolise la liberté. À ses côtés, un enfant déluré maniant deux pistolets s’élance d’un pas décidé. Des ouvriers, des travailleurs, avancent le regard dur.

La revendication principale des Parisiens a été la sauvegarde de la liberté de la presse. Le 27 juillet 1830, des ouvriers de tous métiers sont descendus dans la rue. Le 28 juillet, 5000 barricades sont dressées dans Paris. La population est aux côtés des insurgés. Des pavés sont jetés des fenêtres sur les soldats du roi. Le 29 juillet, les révolutionnaires occupent tous les points stratégiques. Bientôt le drapeau tricolore sera hissé sur les tours de Notre-Dame au son du tocsin.



L’artiste, devant ce décor d’émeute, engage un travail d’imagination mettant en valeur les personnages. Tout l’inspire. Dans cette « Liberté guidant le peuple », le peintre reprend le modèle de femme, érigée au rang d’allégorie, de sa toile de 1826 « La Grèce sur les ruines de Missolonghi ». Mais, cette fois, il n’en va pas de même. La Liberté, les seins à l’air, mi-déesse, mi-femme du peuple, entraine les combattants derrière elle. Contrairement aux malheureux grecs des « Scènes des massacres de Scio » de 1824, le peuple de Paris n’est pas passif dans l’attente d’un sort cruel, il est l’auteur de sa propre histoire.

Cette Liberté aux seins nus agitant le drapeau pour conduire les hommes offusque au Salon. « Une poissarde » hurlent certains critiques. « Vraiment, M. Delacroix a peint notre belle révolution avec de la boue ».



Je ne peux m’empêcher de penser à Géricault et son « Radeau de la Méduse ». L’homme, à la pointe du radeau, qui fait des grands signes avec sa chemise rouge à un bateau dans le lointain, rappelle fortement la Liberté brandissant le drapeau tricolore. La construction est également pyramidale. La même force évocatrice…

Cette femme marchant sur les cadavres, suivie d’une cohorte d’hommes et d’enfants en armes crée un mouvement d’une violence exceptionnelle. À ses côtés, figure un jeune garçon, pistolets de cavalerie dans les mains. Enfant de Paris, il symbolise la jeunesse de tout temps révoltée par l’injustice. Il y a de la fougue, du plaisir, de l’envie, dans son œil. Son père, qui s’est battu dans la Grande Armée, lui a conté ses exploits. À son tour, il s’enivre de l’odeur de la poudre et exhorte les insurgés. Il n’a pas peur. Se doute-t-il qu’il va mourir dans peu de temps ? Ce personnage inspirera plus tard Victor Hugo pour son Gavroche dans les Misérables.



Plus qu’une oeuvre, le tableau d’Eugène Delacroix va devenir un symbole que se sont appropriés à tour de rôle les évènements de l’histoire de France. Il entrera plusieurs fois au musée du Luxembourg, sera retiré par différents gouvernements, avant de s’installer définitivement au Louvre en 1874.



https://www.wikiart.org/fr/eugene-delacroix/la-liberte-guidant-le-peuple-1830



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Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Eugène Delacroix : La Liberté guidant le peuple

Elle a été baptisée « déesse de la liberté » par les Japonais, lors de son exposition au Musée National de Tokyo en 1999. Sa dernière sortie française l'a conduite pour un an, en 2013, dans la Galerie du Temps au Louvre Lens où un léger outrage lui a même été infligé, heureusement vite réparé. On en avait presque oublié sa présence discrète sur les anciens billets de 100 francs frôlant la tête de son créateur, quand elle a resurgi brusquement sous nos yeux dans les jours qui ont suivi les attentats : une photo de l'AFP a suffi et plusieurs citations dans différents médias et voilà à nouveau la figure de la « Liberté guidant le peuple » sur le devant de la scène (peinte à l'automne 1830 par Eugène Delacroix), qui symbolise encore et toujours notre liberté chérie devenue Liberté charlie.



Pas inutile donc de relire cette monographie de la collection Solo (28), présentée par Arlette Sérullaz et Vincent Pomarède (2004), pour examiner d'un peu plus près l'histoire de cette oeuvre emblématique devenue icône de la République que son auteur appelait aussi La Liberté ou La Barricade. Eugène Delacroix (1798-1863) a trente deux ans lorsqu'il réalise ce tableau, peu de temps après les journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830, les trois glorieuses, qui mirent fin au règne de Charles X et installèrent Louis-Philippe d'Orléans au pouvoir pour dix-huit ans. Présenté au Salon de 1831 et assez mal accueilli par la critique, le tableau est acquis cependant par le roi mais n'intégrera les collections du Louvre qu'en 1874 après quelques vicissitudes. 1830, c'est le moment où Delacroix, prend ses distances avec le milieu romantique et "s'assagit".



Comment lire alors cette immense composition haute de 2,60 m et large de plus de trois mètres, peinte en un laps de temps très court, trois mois, et mettant en scène une page d'histoire dont le peintre a été témoin (de loin, si l'on en croit son ami Alexandre Dumas) ? Que représente cette allégorie faite femme ? Est-elle un manifeste soudain à la gloire des insurgés dans un moment d'exaltation révolutionnaire ou, plus prosaïquement, une intention de l'artiste de relancer opportunément sa carrière après le scandale de Sardanapale au Salon de 1828, en s'attirant les faveurs du nouveau régime ? Rien de tout cela, mais de tout cela un peu. Contradictions d'un artiste exceptionnel, grand admirateur de l'Empire, dont l'âme tourmentée a vibré quelques années plus tôt pour le combat d'indépendance des Grecs contre les Turcs, partagé entre ses ambitions et ses combats esthétiques... La Liberté aurait peut être à voir avec une oeuvre précédente : "La Grèce sur les ruines de Missolonghi" (1826) tant son inspiration, apprend-on ici, n'est pas strictement contemporaine des événements auxquels son iconographie semble l'attacher...



Mérite d'une étude qui rebat toutes les cartes et examine toutes les interprétations. Perçue comme une oeuvre engagée par nombre d'historiens de l'art tout au long du XIXe siècle la Liberté guidant le peuple a pu acquérir le statut d'icône qu'elle conserve encore aujourd'hui. Pour mieux cerner les motivations de l'artiste les deux auteurs reviennent sur le contexte artistique, politique et social de l'époque, s'appuient sur les archives de ses contemporains et de ses amis, ainsi que sur les travaux de recherches et les études menées sur le tableau et sur la manière de travailler de Delacroix – ceux d'Hélène Toussaint notamment – pour en restituer la genèse. Une approche élargie qui permet au lecteur de mieux appréhender une oeuvre pourtant très connue mais autour de laquelle subsistent toujours bien des malentendus. Une manière aussi de se la réapproprier.









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L'ABCdaire de Corot et le paysage français

Ce livre est vraiment excellent. Après une trentaine de pages qui présentent l'artiste, sa formation, sa démarche et son oeuvre, on passe à un abécédaire effectivement. Mais un abc très astucieux autant qu'instructif car il est prétexte à traiter toute sorte de thèmes en lien avec l'artiste, ses voyages, son atelier, son approche des portraits,, ses maîtres et leur enseignement, les courants picturaux et écoles de peinture, les collectionneurs et les marchands, etc.

On y croise quantité d'autres peintres renommés de son époque, proches ou non, et bien sûr on découvre beaucoup de ses oeuvres largement commentées. Au passage on se balade ici et là dans nos beaux villages de France et ailleurs sous le regard de l'artiste.

Si bien que, sans entrer dans des discours ou des confidences intimes, petit à petit se fait jour la personnalité de Corot, en même temps que la connaissance assez approfondie de son oeuvre.



Je crois que cette collection traite de nombreux autres artistes….

Aie ! aie ! aie !, ma pal va encore prendre du poids.

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Louvre-Lens, l'album 2013 : La galerie du t..

L'album 2013 sur le Louvre-Lens permet de découvrir ou de conserver le souvenir de notre passage en ce magnifique musée tant sur le plan architectural que sur ce qu'il contient.

L'explication du pourquoi de la « Galerie du Temps » et les choix d’œuvres (peintures, sculptures, bas-relief, arts décoratifs...) donnent au lecteur une représentation de ce qui l'attend s'il ne s'agit pas d'être le rappel de ce qu'il a vu.

Plaisant, instructif, clair... à l'image du Musée lui-même.
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Promenades avec Corot

Ce petit livret édité sous l'égide du Service culturel du musée du Louvre permet de prendre contact avec l'oeuvre d'un peintre (que personnellement j'adore) qui occupe une place charnière dans la peinture du XIXème siècle. Il est constitué d'une biographie du peintre dans l'ordre chronologique de petits articles approfondissant un point de la vie (ex La famille de Corot) ou un aspect de l'oeuvre (exemple :les ciels de corot) . Les reproductions )de petite taille ) sont nombreuses. A noter la présence d'un lexique et d'un dictionnaire des noms propres.
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La Liberté guidant le peuple : Eugène Delacroix

Livre intéressant mais pas passionnant.

J'avoue avoir été un peu déçue par ce livre. j'en attendait plus.

Il est bien fait, le texte est intéressant, mais j'ai la sensation que l'on passe beaucoup plus de temps dans le contexte de la création de l'œuvre, qui est certes essentiel, mais pas assez sur l'œuvre elle même, les différents personnages, la technique et la couleur. J'aurais en outre préféré que les illustrations ne soient pas séparées du texte. En effet, si elles étaient insérées à celui ci la lecture serait rendue plus facile.
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Ingres : 1780-1867

On voit à travers ce superbe ouvrage à quel point Ingres était un portraitiste de génie. Les tableaux présentés valent à eux seuls le coup d'oeil à ce livre.
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Corot : La mémoire du paysage

BEAUX ARTS - Jean-Baptiste Camille Corot, né le 16 juillet 1796 et mort le 22 février 1875 à 78 ans fit la jonction entre deux courants artistiques et deux époques. Il naît sous le Directoire et meurt sous la Troisième République. Il a connu le Premier Empire, les soubresauts d’une royauté mortifère, la Révolution de 1848, le Second Empire, la Commune en 1871 et les débuts de la révolution industrielle. Véritable témoin d’une société en pleine mutation c’est pourtant loin des villes qu’il se sent le mieux, là où tout est calme, en pleine nature.

La suite sur : www.actualitte.com








Lien : https://actualitte.com/artic..
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Souvenir de Mortefontaine : Jean-Baptiste C..

Excellent livre dédié à la célèbre oeuvre de Corot "souvenir de Mortefontaine". Ce livre nous dévoile les secret de la toile son histoire. Il évoque aussi Corot, son art, son talent, sa vision de la peinture. Il met en valeur sa démarche de rechercher le souvenir derrière l'instant dans une merveilleuse poésie.

Ce lire m'a beaucoup appris.

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Eugène Delacroix : La Liberté guidant le peuple

Livre intéressant mais pas passionnant.





J'avoue avoir été un peu déçue par ce livre. j'en attendait plus.





Il est bien fait, le texte est intéressant, mais j'ai la sensation que l'on passe beaucoup plus de temps dans le contexte de la création de l'œuvre, qui est certes essentiel, mais pas assez sur l'œuvre elle même, les différents personnages, la technique et la couleur. J'aurais en outre préféré que les illustrations ne soient pas séparées du texte. En effet, si elles étaient insérées à celui ci cela rendrait la lecture plus facile.
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L'ABCdaire de Corot et le paysage français

Très Bon abcdaire sur le peintre Corot. Ce livre est très complet et permet de mieux apprendre à connaître sa vie et son œuvre. Il apporte des informations différentes du Découverte Gallimard sur le peintre. j'aime l'organisation du livre avec d'abord une biographie construite puis des approfondissement alphabétique. l'ensemble est très bien fait. je recommande. Il y a aussi de nombreuses illustrations. Il donne en outre des pistes de réflexion intéressantes sur l'artiste.

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Corot : La mémoire du paysage

Très Bon livre de la collection découverte Gallimard Art sur Corot. Je reste décidément fidèle à ces livres qui instruisent énormément sur un peintre. J'ai beaucoup aimé apprendre sur Corot dont les œuvres notamment de "figures" me fascine. Il a été intéressant de voir l'évolution de son œuvre et d'apprendre à mieux connaître sa vie. Le livre est bien construit, didactique et plein d'informations utiles. Il y a de nombreuses illustrations/ Mon seul regret et qu'elles ne soient pas plus grande. Il ne me reste plus qu'à me rendre au musée!
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Ingres : Album de l'exposition

Jean-Auguste-Dominique Ingres, né le 29 août 1780 à Montauban et mort le 14 janvier 1867 à Paris, est un peintre français néo-classique du XIXe siècle.

En 1701 il entre dans l'atelier de David et obtient le premier prix de Rome en 1801. Il rejoint la Villa Médicis en 1806 où il restera jusqu'en 1820 pour rejoindre Florence où il restera quatre ans et y exécutera une commande du gouvernement français : le "Voeu de Louis XIII" qui connaîtra un grand succès.

Pendant dix années, il formera dans son atelier parisien de nombreux peintres (notamment Théodore Chassériau et Hippolyte Flandrin) et, parmi de nombreuses commandes, réalisera " l'Apothéose d'Homère" (1827) pour le plafond d'une salle du Louvre.

Puis, sa toile "le Martyre de Saint Syphorien" ayant été très décriée au Salon de 1834, Ingres, amer, décide de retourner à Rome où il restera sept ans..

Durant cette période, il peindra beaucoup. Outre sa première version de "la Vierge à l'hostie", archaïque et vénitienne à la fois, il achèvera "Antiochus et Stratonice" ainsi que son "Odalisque à l'Esclave" rappelant "la Dormeuse de Naples". Il dessinera aussi ses nombreux élèves de la Villa Médicis et leur famille. Ingres, maître dans l'art du dessin, joue aussi du violon en virtuose et l'expression "le violon d'Ingres" est même passée dans le langage courant. Il s'intéressera toute sa vie à la musique et à ses interprètes. En témoignent ses portraits de musiciens, parmi lesquels "Cherubini et la muse de la poésie lyrique" (1842) et ses dessins extraordinairement évocateurs représentant "Paganini" ou "Franz Liszt".

Ses qualités de dessinateur et son acuité psychologique alliées à la précision du trait en feront un portraitiste de grand talent : M. Bertin (1832, Musée du Louvre, Paris), Mme Moitessier (1851, National Gallery of Art, Washington) et la Comtesse d'Haussonville (1845, Frick Collection, New York) sont à cet égard des exemples très représentatifs.

La vieillesse n'entamera en rien la productivité d'Ingres, qui exécutera, à l'âge de quatre-vingt-deux ans, le célèbre Bain turc (1862, Musée du Louvre, Paris), sommet de sa maîtrise du nu féminin. A sa mort en 1867, il lèguera la majeure partie de son œuvre à la ville de Montauban qui créera le Musée Ingres.
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Joconde

Complète à merveille l’exposition immersive sur la Joconde. On y retrouve les 5 thématiques avec davantage de précision :

- L’origine du mythe

- Un portrait vivant

- Sous observation

- Obsession Joconde

- On a volé La Joconde !

- Jocondomania
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Le Louvre : Toutes les peintures (1DVD)

Trois mille deux cent dix-sept, c’est précisément le nombre de tableaux accrochés sur les cimaises du Louvre. Pour la première fois , un ouvrage impressionnant, le Louvre, toutes les peintures, les rasssemble, accompagnés de photos et de notices. [...] Le pari était osé, mais au final l’ensemble - un peu lourd - a toutes les qualités d’une encyclopédie.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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