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Citations de Vincent Tassy (92)


Mais l’Ovange est maudite. La fleur de Lune, la fleur de Tristesse, est aussi fleur de l’Oubli. Seuls les cœurs les plus purs peuvent la découvrir.
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Aphelion, te voir, c’est ne plus savoir si dans la mort enfin on oubliera ton parfum de fleur tombale, la blancheur de ton torse décharné, ta peau froide et lumineuse qui te rend nuageux au milieu des ténèbres ; ces fumerolles noires, celles de ton infinie chevelure, et tes longs doigts de nacre, et tes mamelons cyanosés comme deux saphirs très pâles et très froids. Pourquoi, ne plus savoir ? Je croyais oublier ton visage chaque fois que je cillais, et chaque fois c’était la même terreur, la même excitation, le même éblouissement. J’avais la sensation que tu me respirais ; que tu respirais tout ce qui t’entourait. Si aujourd’hui je m’adresse à toi, c’est pour tenter de te donner corps et âme, pour m’assurer que je t’ai vu un jour, pour imprimer dans ma mémoire ton effroyable splendeur. Mais as-tu corps et âme ? Ne plus savoir si dans la mort on oubliera tes moires éternelles, c’est ne plus savoir si l’on vit, si l’on meurt, ou si l’on est déjà mort ; ne plus croire au néant si l’on croyait au néant, au paradis si l’on croyait au paradis, à la métempsycose si l’on croyait à la métempsycose, à des cycles de lumière, à des rivières de vie, à des résidus d’âmes qui s’assemblent pour construire un au-delà. Alors comment savoir si dans la mort on t’oubliera, quand la mort et la vie n’existent plus ? Quand tu restes le seul dans l’univers ?

Alors c’est toi, le silence éternel des espaces infinis ? Oui, tu m’effraies.
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Je crois qu’une belle histoire se termine toujours par une image plus belle que les autres.
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Tu te trompe. On ne s’éloigne pas. On voit parfois les choses de loin. De trop près, on s’illusionne. Voilà. Parfois, plus on s’éloigne et plus on se rapproche.
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Elle regarda la pluie, l'esprit envoûté par cette atmosphère si particulière qui régnait en octobre, quand l'automne s'épanouit comme une fleur rousse, déjà fanée lorsqu'elle éclot. Peut-être bien que les vacances des morts, ainsi qu'elle les appelait, étaient ses préférées. Moins bruyantes, moins évidentes que celles de Noël, baignées d'une autre féerie, plus secrète et plus douce.
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- Les fantômes ont une manière d'agir tellement curieuse. Je ne sais pas si c'est vraiment possible de les comprendre, de trouver une logique à leur comportement.
- Leur seule logique, c'est celle de leur tristesse. Ils se réduisent à elle, elle devient leur seul repère. Et Ophélia... s'il ne lui reste que la tristesse, alors sa tristesse est comme une fleur pour elle. Elle l'arrose, refuse de la voir faner, sinon elle ne serait plus rien.
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Quand on n'a plus rien d'autre que la tristesse, tout ce que l'on peut faire, c'est la transformer en poésie, tu ne crois pas?
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Elle se tourna alors vers la surface du bassin. Une tristesse pareille, ce n'était pas supportable. Il valait mieux se noyer. Ce serait facile et rapide, il faudrait juste plonger la tête dans l'eau, accepter de ne plus respirer, et se laisser sombrer doucement.
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Les vieilles poupées sont effrayantes parce qu'on ne sait pas trop où elles ont traîné, ni ce qu'elles ont vu. Que diraient-elles, si elles pouvaient parler? Avec leurs yeux figés bordés de cils arachnéens, leur air trop innocent pour être honnête et leurs robes surchargées, elles ont tout pour mettre mal à l'aise, et sans oser se l'avouer, les gens craignent ce qu'elles savent des ténèbres.
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Sibylle savait qu'elle n'était pas en train de rêver, mais elle aurait très bien pu se pincer pour s'en assurer, car cet endroit incarnait tout ce qu'elle adorait. Là, sous le ciel gris, à fleur de pluie, le château déployait ses vieilles pierres craquelées, grignotées de lichen et envahies de lierre ; des dizaines de fenêtres aux rebords sculptés en colonnes parcouraient la façade, comme autant de trous noirs invitant Sibylle à explorer leurs fascinants secrets.
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Elle regarda la pluie, l'esprit envoûté par cette atmosphère si particulière qui régnait en octobre, quand l'automne s'épanouit comme une fleur rousse, déjà fanée lorsqu'elle éclot. Peut-être bien que les vacances de morts, ainsi qu'elle les appelait, étaient ses préférées. Moins bruyantes, moins évidentes que celles de Noël ; baignées d'une autre féérie, plus secrète et plus douce.
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Qu'importait s'il prétendait que la magie n'existait pas, alors qu'il était magicien ; qu'importait s'il souffrait les barrières de la réalité alors qu'un simple regard sur lui ne m'évoquait rien d'autre que l'infini des choses. Je ne pouvais pas comprendre.
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Chaque fois que j'ai essayé de percevoir dans le réel ce que mon esprit avait conçu lorsque je lisais, c'était tellement décevant. Tellement terne. Tellement limité. Jamais de magie. Ce que je vivais, toujours en-dessous de ce que j'imaginais.Condamné à ça pour toujours. Parce que mourir, ça aurait été ça.Retrouver la magie qu'il y a dans le cœur.
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C'est l'art qui m'avait fait comprendre que j'avais besoin d'autre chose, et qui m'avait mis sur le chemin de la Sylve. C'est l'art qui avait édifié mes rêves et qui m'avait donné la force de croire que la magie existait. Au lieu de me rendre triste, au lieu de me faire éprouver mortellement la distance entre un réel et un existence enchantée, il m'avait, lui seul, ému aux larmes, confié le secret qu'un ailleurs m'attendait.
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Cela me ressemblait tellement, au fond - être acculé, ne plus avoir aucun moyen de se sauver, alors choisir de respirer l'air qui reste, d'en aimer les moindres nuances, se perdre en lui comme dans un labyrinthe sans fin, oublier le temps, et ne se souvenir plus que de cela, qu'il y a une éternité entre deux secondes.
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Je n'apprendrai rien à personne en disant que les mots sont trop faibles ; qu'ils rendent bien pauvrement les vertiges des sens et les cimes de la beauté. Allons ; peut-être que je les juge trop durement : on n'invente des mots que pour ce qu'on a vu. Que pour ce qu'on a conçu.
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Dans ma vie d'avant, je me souviens, la bonté des autres me blessait. Lorsqu'on se montrait bon et généreux avec moi, j'ignore pourquoi, je ressentais un malaise inexplicable, une souffrance larvée. Et une sorte de haine montait en moi, diffuse et sifflante elle était encore plus douloureuse. C'est un mystère que je n'avais jamais résolu.
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La beauté m'attire comme les cadavres la vermine.
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- Mais elle était toujours là, nichée au creux de moi, cette envie. De mourir. Elle ne partait jamais.
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On était là, blottis contre le jour. Et c'était cela, qui m'avait toujours envoûté, en elle. Elle serait la nuit qui n'attend que le jour. Qui l'implore d'arriver, ou de revenir. Qui ne perçoit de lui qu'une infime lueur, loin. Le mot même est un chant, une musique très douce, gorgée d'amour. Tristesse. Tristesse.
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