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Citations de Walter Serner (15)


En guise de préparation

On prendra avant de commencer la lecture un bref bain tiède, on se reposera une demi-heure à la suite de quoi on se rendra en habit de soirée dans un restaurant renommé où l’on se fera servir le dîner suivant :

Huîtres portugaises (Pfälzer, 1921)
Hors d’œuvres variés
Truites au beurre
Asperges, sauce vin
Poulet (Chambertin)
Chou-fleur au gratin
Pommes frites
Salade
Omelette soufflée
Camembert
Pêche, raisin
Pumpernickel de Nuremberg (Lanson brut 1911)
Café nature
Chartreuse jaune

Toutefois, on ne prendra le café et la liqueur au restaurant qu’à la condition de n’y être pas dérangé. Dans le cas contraire, on se cherchera un coin tranquille dans un café ou un bar où l’on commandera simultanément un Grand Marnier , un Ruban Rouge et un Cerises Jubilé, lesquels resteront intacts aussi longtemps que le signal de consommer ne sera pas donné. À la suite de quoi on allumera son tabac préféré et on commencera la lecture. Après chaque fragment, on fera une pause de trois minutes, on boira un peu et on fumera. À l’issue de chacun des six chapitres, on posera le livre cinq minutes et l’on regardera au plafond .
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Tout autour d’une balle de feu, tourne à toute vitesse une boule de merde sur laquelle on vend des bas de soie pour dames et apprécie la valeur des Gauguin. Un aspect pour sûr on ne peut plus navrant, mais qui, cependant, admet des nuances: les bas de soie peuvent être compris, les Gauguin pas (imaginer ici Bernheim en prestigieux biologiste). Les mille petites cervelles rastas de l’observance la plus embêtante, celles qui servent aux index dressés de la bourgeoisie les colonnes des pages culturelles (Ô pâteuse pisse!) pour débloquer des flots d’argent, ont été la cause de ces négligences qui font qu’aujourd’hui encore, plus d’une dame se
trouve lésée (Que l’on réfléchisse trois minutes à la psychose d’une optique mal traitée, symptôme clinique primaire : sous-estimation des bas de soie pour dame ; secondaire : troubles digestifs.)
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Ou bien: raisins secs. Il suffit de décider qu'on dira à partir de demain kropp au lieu de ventre, fec au lieu de doigt: et tout deviendra plus marrant. En ce moment, j'aime beaucoup le mot “raisins secs". Quand je le prononce, je pense à un mélange de sages-femmes, de députés et de fromage blanc... (Memento leli: plus un incident est invraisemblable, plus il est vraisemblable. J'affirme être un incident que l'invraisemblance de cette affirmation ne rend cependant pas plus vraisemblable. Et c'est pourquoi je préfère exister sans affirmations.)
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Walter Serner
Le désir est l'unique charlatanerie à laquelle je souhaite quelque permanence.
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Il la tira sur la chaise à côté de lui avec un naturel stupéfiant, lui commanda un apéritif, et au bout d'une demi-heure elle était couchée dans le lit de l'homme, situé à proximité, lit qu'elle quitta une autre demi-heure plus tard avec un déplaisir tellement dépourvu d'équivoque que Sasso ne lui donna pas un centime, mais un rendez-vous.­
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Le monde veut être trompé, c'est certain. D'AILLEURS, IL DEVIENDRA SÉRIEUSEMENT MÉCHANT, SI TU NE LE FAIS PAS.
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on n'a jamais d'idée. Dans le meilleur des cas, la pensée fait comme si. (Elle se fait toujours mousser elle-même!) Chaque mot est une honte, bien entendu. On se contente toujours de souffler des phrases qui sont comme des pirouettes d'acrobate sur des ponts à chaîne (mais aussi: des plantes, des ravins, des plates-bandes). Suggestion opportune: on s'imaginera, juste avant de s'endormir, et de la manière la plus précise, dans l'état psychique ultime d'un suicidé qui veut, avec une balle de révolver, prendre enfin conscience de lui-même. Mais cela ne marchera que si l'on s'est auparavant couvert de ridicule, gravement couvert de ridicule, atrocement couvert de ridicule. Sans aucune mesure. Qu'on se soit si horriblement couvert de ridicule, que tout en soit devenu ridicule. Que tout un chacun en tombe métaphoriquement sur son derrière. Et éternue.
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Trait caractéristique de toute racaille bourgeoise : rabaisser les autres avec suspicion afin de canaliser le danger qu'ils représentent et assurer ainsi la grandeur de sa (propre ?) estime de soi.
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C'est ici même que j'ai fait la connaissance de Germaine, qui me chuchotait entre autre chose : "C'est possible que je serais bonne, si je savais pourquoi." Je l'avoue sournoisement : j'ai littéralement pâli de plaisir.
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Bien entendu, je ne cherche, à dire vrai, absolument pas à me cogiter (ergo sum).
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Marietta, douce Marietta : on s'en fait du cinéma !
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Personne ne savait exactement de quoi il vivait. C’est précisément la condition à remplir pour qu’on vous prenne au sérieux, à Paris, dans la haute ; mais le fait qu’on ne vît Fec ni au jeu, ni en compagnie manifeste de quelque créature, bref qu’on ne le vît jamais dans ce genre de situation qui vous livre malgré tout certains indices concernant d’éventuels revenus, avait pour lui la conséquence, fâcheuse en général, de n’être pas pris au sérieux. De taille, et partagée, telle fut donc la surprise lorsqu’on vit soudain Fec au bras de la jolie Bichette, qui l’entourait en public de tous les signes de ses féroces faveurs. Et au bout de quelques jours il ne subsistait plus aucun doute, l’incroyable s’était produit : Bichette avait trouvé son maître, Bichette, la Tigresse, était domptée.
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On n'ignore peut-être pas totalement que l'un des meilleurs moyens pour obtenir une femme est d'en avoir déjà une. Mais cette maxime est aussi vraie dans l'autre sens : des messieurs qui n'éprouvent pas la moindre envie à l'égard d'une femme déterminée sont sont totalement possédés par elle quand ils remarquent qu'un autre éprouve à un haut degré un désir de cette espèce.
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Quand il aperçut les jambes raides de la femme, il posa la main sur le cœur, protestant de ses bonnes intentions. Elle vit son geste et s’approcha de lui, sans y être forcée. Il la tira sur la chaise à côté de lui avec un naturel stupéfiant, lui commanda un apéritif, et au bout d’une demi-heure elle était couchée dans le lit de l’homme, situé à proximité, lit qu’elle quitta une autre demi-heure plus tard avec un déplaisir tellement dépourvu d’équivoque que Sasso ne lui donna pas un centime, mais un rendez-vous. Au bout de deux journées de relations extrêmement directes, pauvres en mots et, pour cette raison même, très heureuses, Sasso, qui jugeait le moment venu, lui proposa soudain d’entamer une vie raisonnable, d’acheter un nouveau chapeau et un nouveau petit sac à main. Marja se contenta de sourire: ça commençait toujours de la même manière.
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Vous êtes vraiment un monstre ! La baronne tenta en vain de marquer un effroi qu’elle ne ressentait plus depuis longtemps. Vous êtes totalement épouvantable. – Si vous voulez coucher avec moi, il va falloir me le demander plus clairement.
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