Les logiciens ont tendance à penser que la rigueur logique est une condition sine qua non. D’où l’oubli complet dans lequel ont été laissées les préoccupations théologiques et mystiques de Newton, comme si elles n’avaient joué aucun rôle dans la genèse de l’Optique par exemple.
Très souvent, quand il [le patient] recevait une interprétation qu’il jugeait indésirable pour une raison ou pour une autre, il montrait tous les signes de l’hallucination. Il tendait le cou sur le divan comme pour regarder quelque chose dans le coin opposé de la pièce.
Je pourrais aussi bien dire que c’est parce que je pense qu’il existe une conjonction constante que je pense qu’il existe une signification. De plus, ma conviction qu’il existe une signification est elle-même un élément qui est constamment conjoint avec d’autres éléments dans n’importe quelle situation où une conjonction constante semble apparaître.
Je considèrerai d’abord ←↑ : « à la recherche d’une existence ». Ce que ce signe représente ne peut être déterminé que par la découverte d’une réalisation qui s’en rapproche : il est tout à la fois mental et susceptible d’une perception par les sens. (Il faut bien distinguer ici cette « perception par les sens » de la conscience définie par Freud comme « organe des sens de la qualité psychique »).
On peut distinguer les trois cas suivants : une non-chose et l’absence de réalisation correspondante ; une réalisation et l’absence de non-chose correspondante ; la coïncidence entre une non-chose et la chose (l’objet perçu par les sens).
Il serait facile de dire que la chose évidente à faire avec les pensées est de les penser ; il est plus difficile de décider ce que signifie en réalité un tel énoncé.
Résoudre le problème de la frustration suppose d’être raisonnable ; une expression comme « la voix de la raison » traduit peut-être une réaction émotionnelle primitive face à une fonction dont le but était de satisfaire, non de frustrer. Les axiomes de la logique s’enracinent donc dans l’expérience d’une raison qui n’a pas réussi dans sa fonction primaire de satisfaire les passions […].
L’activité qui, sous la domination du principe de plaisir, tend à décharger la personnalité d’un accroissement d’excitations est remplacée, dans la phase de domination du principe de réalité, par l’éjection des éléments-bêta indésirables. Un sourire ou un énoncé verbal doit alors être interprété comme un mouvement musculaire d’évacuation et non comme une communication de sentiments.
Simultanément à la pratique de votre métier d’analyste, vous devez aussi exercer l’art d’aiguiser et de rendre exact le vocabulaire que vous utilisez.
En résumé, le détachement ne peut être atteint qu’au prix de sentiments douloureux de solitude et d’abandon éprouvés : 1) par l’héritage mental animal primitif dont il s’agit de se détacher, et 2) par les aspects de la personnalité qui réussissent à se détacher de l’objet examiné -objet que la personnalité vit comme indissolublement lié à la source de sa viabilité. L’objet examiné apparemment abandonné est l’esprit primitif et l’aptitude sociale primitive de l’individu en tant qu’animal politique ou groupal. La personnalité « détachée » est en quelque sorte inexpérimentée et doit se consacrer à d’autres tâches que celles pour lesquelles ses composantes sont généralement mieux adaptées, à savoir la tâche d’examiner l’environnement -à l’exclusion de soi ; une partie du prix à payer est un sentiment d’insécurité.