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Critiques de Yan Lespoux (125)
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Pour mourir, le monde

Naufrage et massacre antiques.

Si Yan Lespoux (prononcez Lespousse)* est à l'aise dans l'écriture de nouvelles – Presqu'îles – et de chroniques sur son blog http://encoredunoir.com plébiscité par les amateurs de polars et de romans noirs, le roman n'est pas encore son genre favori (Pour mourir, le monde est son premier). Le défaut étant que chaque chapitre, construit comme une nouvelle, occasionne moult répétitions, notamment sur les paysages du Médoc, la mer, le vent, les marais, les dunes, le sable, la vase…

Si j'ai apprécié Presqu'îles, j'ai été submergée, engloutie et "gonflée" par le récit de ce "terrible naufrage de l’histoire de la marine portugaise", suivi du massacre des survivants par les pilleurs d'épaves médoquins : "Sept navires coulèrent, dont deux énormes caraques des Indes chargées de toutes les richesses de l’Orient, et cinq galions de guerre qui les escortaient : près de 2000 morts et moins de 300 survivants, des centaines de canons perdus, une fortune engloutie..."

Trop de pages, trop de descriptions, trop de personnages (dont on finit par mélanger les noms)... On finit noyé.e comme ces pauvres marins sur les rivages du Médoc.

Et le livre clos, on ne se rappelle plus le début (comme ces traversées qui durait 6 mois au XVIIe siècle).

En résumé, le "roman d'aventures" sur la route des Indes en 1627 a tourné à l'ennui (malgré la richesse de l'écriture et du vocabulaire).

Il faut noter que le naufrage et son massacre ainsi que la violence de cette époque – physique, morale et sociale – sont très bien restituées. Le rapport à la mort omniprésente aussi.



*Yan Lespoux est historien et universitaire. Il chronique des romans noirs pour diverses revues (Marianne, Alibi, Sang Froid, 813) et anime régulièrement des débats d’auteurs dans des festivals.



Source citée par l'auteur : https://editionschandeigne.fr/livre/le-grand-naufrage-de-larmada-des-indes-sur-les-cotes-darcachon-et-de-saint-jean-de-luz-1627/

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Pour mourir, le monde

Entre 1616 et 1628, de Lisbonne à Goa, de San Salvador de Bahia à la côte landaise, sur terre, mais surtout sur les océans, trois destins se croisent dans ce grand roman de marine et d’aventures : Fernando, jeune portugais qui s’enrôle tout jeune dans l’armée des Indes avec son ami Simão et embarque pour Goa. De son côté, Marie rêve d’échapper aux marais du Médoc et à la pauvreté. Elle quitte sa famille pour Bordeaux, où elle fera la preuve de son fort caractère, et devra fuir encore. Quant à Diogo, les combats pour la conquête de San Salvador de Bahia font de ce jeune homme un orphelin. Il va avoir pour seul ami et soutien Ignacio, un Tupinamba toujours armé de son arc et de son casse-tête, mais plutôt pacifique, somme toute. Et tous deux finiront par prendre aussi la mer…

La conquête des océans, des terres qui les bordent et de leurs richesses, donne lieu à de nombreuses escarmouches et batailles entre Hollandais, Espagnols et Portugais, mais c’est encore contre les éléments que le combat est le plus rude.

La rencontre entre les trois personnages principaux n’intervient qu’au terme de nombreuses péripéties. Il y sera question de vengeance, d’amour et d’argent, de fraternité et de violence, le tout dressant le riche tableau du monde à cette époque.



Le roman, Yan Lespoux étant historien, repose sur des faits avérés comme la prise de San Salvador de Bahia aux Hollandais ou la perte spectaculaire de navires portugais dans le golfe de Gascogne. Plus remarquable que la documentation est encore la parfaite immersion dans le XVIIème siècle. Aucun détail ne semble anachronique, les paroles, les comportements, et les manières de penser de chaque personnage sonnent tout à fait juste.

Les protagonistes sont nombreux, beaucoup plus que les trois que j’ai cités, et il est assez amusant de remarquer que les vrais « sauvages » de ce roman sont les habitants de la côte du Médoc, pilleurs d’épaves qui n’hésitent pas à tuer pour quelques possessions des naufragés. Par comparaison, Ignacio le Tupinamba paraît beaucoup plus civilisé. Il semble que ce siècle se montre plus favorable aux voleurs, aux menteurs, aux fripouilles qu’aux honnêtes gens, ou à ceux qui comptent essentiellement sur la chance. Seule la peur de la justice divine, et de l’Inquisition, maintient un semblant d’ordre.

En dépit de quelques descriptions un peu répétitives des lacs, dunes et forêts landaises, le style est plaisant à lire, solide mais sans effets inutiles. J’ai beaucoup aimé le réalisme des traversées à bord des caraques, ces gros navires marchands aussi trapus que patauds lorsque la mer est forte. Les marins, marchands et soldats à bord de la flotte menée par dom Manuel de Meneses de retour vers Lisbonne, en feront les frais.

Nul besoin d’avoir le pied marin pour aimer ce roman historique prenant dont le très beau titre est emprunté au poète Antonio Vieira :

« Un lopin de terre pour naitre ; la Terre entière pour mourir.

Pour naitre, le Portugal ; pour mourir, le monde. »
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Pour mourir, le monde

Déjà ce beau titre un peu mystérieux, puis cette couverture très réussie avec une vieille carte maritime, et enfin la critique enthousiaste de Kirzy. Il n'en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité et me voilà partie dans l'aventure ! Car de l'aventure, il y en a autour des trois personnages principaux :



Fernando, un jeune portugais enrôlé de force dans la marine. Il va vivre mille péripéties avec son ami Simao, et le voyage va l'amener jusqu'à Goa.

Marie, une jeune landaise qui doit fuir la maison familiale et se réfugier dans un camp de résiniers où les conditions de vie sont difficiles.

Diogo, un jeune brésilien qui se retrouve embarqué dans la résistance contre les hollandais à Bahia puis sur un immense navire de guerre.



Il y a aussi Meneses, le capitaine de la marine portugaise, impénétrable dans son manteau noir et amateur de poésie, ou Ignacio, le jeune autochtone brésilien champion de tir à l'arc qui va être entraîné dans l'aventure avec Diogo.



Les trois héros vont se retrouver dans les 50 dernières pages après que l'auteur nous ait fait faire le tour du monde. Tempêtes, scorbut, naufrages, pilleurs d'épaves, guerres et affrontements les plus variés ; Goa, le Portugal, le Brésil, les landes, c'est un véritable tumulte d'événements, de voyages et de violence aussi auquel nous convie l'auteur, pendant une dizaine d'années au début du 17ème siècle.



J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture étonnante et tourbillonnante. L'auteur nous emmène bien loin des habituels romans de la rentrée littéraire.



Certains lui ont reproché des longueurs et certes il y a en a parfois, mais elles n'ont pas gâché mon plaisir. Lespoux a beaucoup de talent pour nous faire ressentir les ambiances sur les bateaux ou nous faire vivre les batailles et les tempêtes. J'ai eu aussi l'impression d'un récit solidement documenté avec une toile de fond historique sérieuse, ce qui est pour moi une valeur ajoutée (l'auteur est historien).



Certains lui ont reproché des allers/retours dans le temps ou entre les personnages mais j'ai trouvé que le récit était suffisamment habile et bien mené pour ne jamais nous perdre.



Une chouette découverte d'un nouvel auteur.

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Pour mourir, le monde



Un roman d'aventures a vu le jour. De celui qui vous entraîne dans les embruns, la vase, l'océan déchaîné et les perversités de l'Homme. Le tout, dans les années 1620.



Fernando, portugais, relativement malchanceux, apparemment rarement au bon endroit au bon moment, prend le large dans l'espoir d'une vie meilleure. La flotte portugaise compte régner sur le Monde... A quel prix ?

Marie, landaise à fort caractère, n'accepte pas la soumission à laquelle les femmes font face et réagit. L'exode pour la liberté. A quel prix ?

Diogo a tout perdu, se retrouve embarqué dans des chocs de culture perpétuels pour survivre. Une adaptation à toutes épreuves. A quel prix ?



Au prix d'aventures intenses et de rencontres plus ou moins heureuses. Au prix d'émotions extrêmes et de peurs régulières. Au prix de conditions de vie rugueuses et indécises.



Ce roman est épique.

Yan Lespoux m'a emportée dans une déferlante d'aventures et de surprises.

L'écriture est précise et l'intrigue très documentée. Le rythme est dingue et les vagues d'espoir nous incitent à pousser la lecture toujours plus loin (dans la nuit en ce qui me concerne). Une saveur particulière se dégage de cette lecture, une moiteur, une sensation d'urgence qui mène le lecteur.



C'est une réussite évidente que je vous invite à découvrir si vous ne l'avez pas encore fait !
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Pour mourir, le monde

J'ai enfin fini ce livre. Une déception de cette rentrée littéraire. J'ai eu beaucoup à lire ce livre. On retrouve plusieurs personnages mais pour le coup j'ai trouvé très difficile de comprendre le lien entre eux et surtout où l'auteur veut en venir. Nous avons un dénouement au bout 330 pages assez longues. Je n'ai pas vraiment aimé ce voyage.
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Pour mourir, le monde

Un Pur régal !

Quel plaisir de se plonger dans cette histoire, ce roman d’aventure.

Digne des plus grands, de ceux dont vous voulez absolument connaître la suite.

De ceux qui vous agrippent pour ne plus vous lâcher.

La promesse est immense :

Celle de vous faire remonter le temps jusqu’au début du 17ème siècle, de vous faire voyager en Inde, au Brésil, au Portugal ou sur les côtes françaises.

Celle de vous faire découvrir un pan de l’histoire et de vous conduire en mer sur d’immenses bateaux chargés d’hommes, d’épices, de canons.

Celle enfin de vous attacher à trois personnages au destin assez fou : Fernando, Diogo et Marie.

Vous en dire plus sur ce roman fort bien documenté, fort bien écrit, à haut pouvoir addictif serait déjà trop.

Juste vous dire que la promesse est largement tenue.

Lisez-le !
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Pour mourir, le monde

Mille sabords…Mais quel roman!…en voilà un vrai bon roman historique d’aventures , avec pour décor le XVIIè siècle, ses aventuriers et ses miséreux, sa violence et ses morts, le tout servi avec brio dans le monde maritime du Portugal aux Indes.



Les trois héros, aux destins géographiquement éloignés mais si proches finalement dans leurs épreuves, chemineront chacun de leur côté pour converger bien malgré eux au même endroit au décours d’une tempête.



Extrêmement bien documenté et écrit, ce livre m’a enchantée et je l’ai littéralement savouré tant il m’a plu,… et sachant aussi que je ne retrouverai pas de sitôt un aussi bon roman du genre.



Laissez vous tenter et partez à l’aventure avec ces incroyables personnages de Marie, Fernando et Diogo.



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Pour mourir, le monde

⚓️ de l’aventure! De la vraie! À l’abordage, mon capitaine! Et ça commence par un naufrage… sur les côtes du Médoc. Que voulez-vous, ce petit bout de terre est la passion de Yan Lespoux. Rappelez vous son magnifique recueil de nouvelles « Presqu’îles »… Bref, revenons à nos requins.

⚓️ La caraque portugaise, le Sao Bartolomeu vient de s’échouer. C’est le point de départ d’un voyage extraordinaire qui s’achève en 1627 sur la route des Indes où commerce maritime, domination des empires, naufrages, pilleurs d’épaves, batailles, se côtoient allègrement sur fond d’Inquisition. Ça remue, ça chaloupe, ça bataille, ça meurt, ça aime… c’est vraiment bien fait. L’auteur, historien de formation, nous régale de mille détails, anecdotes, expressions, descriptions de voyage, sensations, termes nautiques, tous documentés, dans une somme de recherches titanesque mais attention! Qui n’est jamais ennuyeuse 🤍



Trois personnages viennent nous chercher par la main. Trois destins qui luttent pour échapper à un destin écrit d’avance. Trois endroits de la carte où pourtant les espoirs et les rêves se ressemblent. L’appel du large nous emporte dans cette histoire au goût acidulé de nostalgie avec ce je-ne-sais-quoi résolument moderne. Ne vous y trompez pas. C’est parfois sombre, un peu violent, la mort est présente comme dans la réalité de l’époque. Mais c’est le sel de l’aventure 🖤



Et tout ça, sans même évoquer le magnifique objet-livre, qu’à mon avis, il est de bon ton d’avoir dans sa bibliothèque.

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Pour mourir, le monde

Waou !

Un gros coup de cœur !



Un roman d’Aventures avec un grand A ! À la Alexandre Dumas.



On y parle de tempêtes, de naufrages, de traversées d’océans et beaucoup de bateaux.

On y parle de méchants vraiment méchants et de gentils un peu voyous…

On y parle du Portugal et de ses colonies au 17ème siècle.

On y parle des conditions de vie dans les Landes. C’est passionnant et ça ne donne vraiment pas envie d’y être.



Les descriptions de la nature hostile et des éléments déchaînés sont grandioses !



On s’y croirait vraiment à se prendre des paquets de flotte sur le pont des mastodontes de la mer, à vivre les aventures de nos personnages préférés, à avoir peur pour eux.





Le seul hic : quelques « coquilles » ayant échappé à la vigilance des correcteurs.



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Pour mourir, le monde

Vous ne savez rien ou peu de choses de la Carreira da India, du rayonnement de Goa et des indes portugaises, de la prise et de la reconquête de Salvador de Bahia au Brésil, du présumé redoutable peuple amérindien Tupinamba ? La vie sur le littoral des landes

girondines au 17eme siècle reste également mystérieuse pour vous ? Alors plongez !



Avec "Pour mourir, le monde" Ian Lespoux nous entraine dans une formidable fresque à travers 3 continents au début du 17eme siècle.

On suit les aventures de Fernando, un miséreux fils d'ouvrier agricole enrôlé de force dans la marine portugaise. Il va nous conduire par un voyage en bateau épique jusqu'aux indes portugaises où se côtoient population indienne, nobles portugais, colons en affaires avec les royaumes musulmans environnants, mais aussi l'Inquisition.

A Salvador de Bahia on rencontre Diogo, jeune fils de commerçant juif fraichement converti, lors de la prise de la ville par les Hollandais. Diogo s'implique avec l'aide d'un mentor amérindien dans l'organisation d'actes de résistances pour préparer l'arrivée des vaisseaux portugais qui vont acter la reconquête.

Dans les marais du littoral médocain on suit Marie, une pauvre fille qui a tenté de fuir sans succès la misère familiale à Bordeaux et a du retourner se cacher au pays. Elle essaye de tirer son épingle du jeu dans une sorte de "far-west" landais ou de pauvres hères bergers, résiniers, gemmeurs tentent , de survivre entre d'une part , les luttes intestines entre les notables locaux, taverniers et propriétaires et d'autre part les hasards des pillages des navires naufragés échoués sur la cote.



Les puissants qui traversent ce roman, le roi de l'union hispano portugaise, ses vassaux dont l'extraordinaire Dom Manuel de Meneses, le duc d'Epernon tissent l'intrigue et vont permettre, aidé par les aléas météorologiques de voir tous ces univers se rejoindre pour un final grandiose.



Ian Lespoux réinvente ici le roman d'aventure parfaitement documenté sur le plan historique, plein de péripéties mais dans une forme moderne proche du roman noir avec des personnages immergés dans la violence sociale et physique de leur époque et ou les classiques actes héroïques du roman d'aventure sont souvent revus et démontés avec un certain humour.



Personnellement je n'avais rien lu de tel depuis biens longtemps !



PS : Si vous avez déjà lu le livre je vous propose un quizz:

https://www.babelio.com/quiz/72589/Histoire-et-fiction-dans-Pour-mourir-le-monde

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Pour mourir, le monde

Roman que l'on m'a chaudement recommandé et en lisant le 4ème de couverture, effectivement, roman qui me paraissait passionnant.

J'en commence la lecture et là, patatras, je m'ennuie... Certes, le sujet peut être très attrayant mais franchement, les moults détails de navigation, de combats, de vie sur un bateau ont été de trop pour moi, je n'ai pas vraiment "plongé" avec les personnages auxquels je n'ai pas non plus réussi à partager quelque chose.

En soi, les découvertes et descriptions de Goa, l'Inde, le Brésil, des côtes sauvages du Médoc sont assez intéressantes mais n'ont pas réussi à m'emmener vers l'aventure du reste des histoires contées.

Tant pis, ça arrive parfois.
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Pour mourir, le monde

Dans « Pour mourir, le monde », l'historien-écrivain signe une épopée foisonnante en partie située dans son Médoc bien-aimé. Un premier roman audacieux et un grand récit d'aventures.
Lien : https://www.lesechos.fr/week..
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Pour mourir, le monde

Livre très lourd de détails et complexe à lire tant les personnages se succèdent dans des lieux différents et situations entremêlées. Il aurait fallu parsemer cet ouvrage riche, de cartes pour une meilleure compréhension de lecture. L'ouvrage m'est tombé des mains vers la page 280, trop perdu que j'étais dans les trop nombreuses descriptions. Un mini lexique de termes marins aurait été le bienvenu.
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Pour mourir, le monde

L'auteur, le livre (432 pages, 2023) :

On connaissait le médoquin Yan Lespoux par ses chroniques du blog Encore du noir, mais il nous avait bluffé il y a deux ans avec Presqu'îles, un excellent recueil de très courtes nouvelles, bien ancrées dans ses dunes landaises, livre auquel nous avions décerné un joli coup de cœur.

Alors nul doute qu'il nous fallait embarquer sans tarder à bord des navires de sa majesté du Portugal. Quitte à embrasser cette belle devise : Pour mourir, le monde.



Le contexte :

Le titre est emprunté à un prédicateur jésuite, António Vieira, chantre des ambitions impérialistes de la couronne portugaise au temps glorieux de la Route des Indes, la Carreira da Índia :

Un lopin de terre pour naître ; la Terre entière pour mourir.

Pour naître, le Portugal ; pour mourir, le Monde.

Nous sommes au début du XVII° siècle, le Portugal jadis conquérant est désormais rattaché à la couronne espagnole, mais la Casa da Índia continue d'abattre les forêts de l'Alentejo pour les navires de l'armada et d'embarquer tous les hommes qui passent à portée de bâton, [plus ou moins volontairement selon qu’ils avaient quelque chose à fuir ou qu’ils n’avaient au contraire pas réussi à échapper assez vite au regard des recruteurs].

Le roman s'inspire de faits réels historiques dont notamment, le terrible naufrage d'une flotte portugaise sur les côtes landaises en janvier 1627 lors d'une forte tempête, un drame de la mer qui fit près de 2.000 morts.



On aime beaucoup :

❤️ On aime la prose riche et travaillée mais toujours fluide de Yan Lespoux qui fait la part belle aux termes du passé ou à la culture occitane de sa côte natale, aux traditions des beachcombers de l'époque : [les costejaires et les vagants, ces hommes sans toit qui arpentaient la côte à la recherche d’ambre, de biens échoués, de naufragés et de pèlerins de Saint-Jacques égarés à dépouiller] tout comme [ces gemmeurs petits et nerveux qui couraient les bois pour entailler les arbres et les vider lentement de leur résine tout en les gardant en vie].

❤️ On aime les trois histoires qui s'entrecroisent, véritable immersion dans le monde de la mer au XVII° siècle.

▼ Mais comme bien souvent dans ce genre de roman d'aventures, l'auteur se laisse emporter et le gros bouquin aurait gagné à être allégé de quelques répétitions et longueurs.



L'intrigue :

Trois personnages, trois destins, et trois rivages à chaque coin du monde.

Fernando s'est enrôlé dans l'armada portugaise pour Goa, le comptoir indien : une vie pleine de bruit et de fureur, de pirates, de canonnades et de périls marins.

Diogo est à peine adolescent lorsque les anglais reprennent São Salvador de Bahia aux portugais sur la côte brésilienne.Marie est une jeune femme qui tente de se faire une place et survivre parmi les résiniers et les naufrageurs de la côte landaise.

Sans doute le portrait le plus intéressant des trois.Tout ce petit monde finira bien évidemment par se retrouver au tout début de 1627 pour le meilleur ou pour le pire ...

Pour celles et ceux qui aiment les bateaux en bois et les naufrages.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Pour mourir, le monde

Il y a un vrai travail d'écriture...mais trop justement à mon sens. Les phrases sont souvent trop chargées sans plue value. Puis parfois l'écriture se simplifie, et alors on peut avancer plus aisement dans le récit. Mais il reste difficile de suivre les histoires paralleles de ces trois personnages. Désolé d'être aussi critique, mais j'ai eu du mal à terminer ce livre. Il y avait pourtant tous les ingredients (l'aventure, la mer, les tropiques, le Medoc..). Cependant il faut reconnaître l'investissement de l'auteur.
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Pour mourir, le monde

Du Médoc à Salvador de Bahia, de Lisbonne à Goa, ce roman historique très documenté nous balade au 17ème siècle sur les routes des grands navires marchands.

L’ambiance est très bien restituée, les lieux (surtout le Médoc) sont décrits avec minutie. Les personnages sont bien caractérisés, qu’ils soient soldat, grand d’Espagne ou fille pauvre.

Toutefois le récit n’a pas l’ampleur aventurière et romanesque que j’espérais, j’ai trouvé les péripéties trop guerrières et prévisibles, et le style un peu trop plat.
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Pour mourir, le monde

Où j'apprends que j'adore les romans d'aventure...



Ce roman s'ouvre en 1627, la même année que la première scène du film sur les trois Mousquetaires, réalisé par Martin Bourboulon et sorti en 2023.



Mais ne cherchez pas de capes et d'épées dans le roman de Yan Lespoux. Non, ici, la guerre est maritime, les Anglais et Hollandais cherchant à reprendre la route commerciale des Indes aux Portugais.



Je me suis laissée complètement embarquer (!) dans ce roman, j'ai adoré.



L'écriture est merveilleuse. Yan Lespoux arrive en quelques phrases à nous immerger totalement dans les paysages, notamment les marécages de la cote bordelaise.



Les personnages sont hauts en couleur, j'ai beaucoup aimé suivre les aventures de Fernando, Marie et Diogo.

Lisant beaucoup le soir, je racontais leurs dernières péripéties à mes filles durant le petit-déjeuner, cela les a enchantées. Tous les matins, j'avais droit à la question: "Alors, qu'est-il arrivé hier? "



Les scènes de naufrages des caraques sont très bien décrites, et me donnent envie de lire les journaux laissés par Dom Manuel de Meneses et son homologue espagnol.



Merci Yan Lespoux pour ce roman, j'attends avec impatience le suivant!
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Pour mourir, le monde

Vous aimez les romans d'aventure? Le premier roman de @yanlespoux est fait pour vous! Ici, nous suivons la destinée de trois héros : Fernando au Brésil, Diogo en Inde et Marie dans le Médoc ( bien sûr!). En les suivant, vous entrerez dans un monde fait de voyage, de batailles, de naufrages, de trahison et de lutte pour sa survie, mais aussi de violence et d'humanité. La destinée de ces trois personnages au caractère fort et au courage sans faille, qui luttent pour leur vie dans une époque dure et impitoyable, se rejoint au final et offre au lecteur un beau roman d'aventure.Le travail documentaire et impressionnant et la plume de Yan Lespoux belle et fluide, pour décrire un univers complexe, qui m'était jusqu'alors inconnu, peuplé d'évasion et d'exotisme.Malgré quelques longueurs, j'ai aimé suivre la trajectoire de ces héros ordinaires, au destin extraordinaire, à travers les mers et les continents, mais aussi à travers l'Histoire du Portugal et des grandes explorations maritimes.

Un roman à découvrir!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Pour mourir, le monde

Fin du XVIIème siècle. Les trois nations reines des mers se disputent les richesses du monde et notamment de l’Amérique du Sud et de l’Inde. Nous suivons deux héros liés à l’aventure coloniale portugaise et une héroïne vivotant pauvrement dans le Médoc, notamment de pillages des navires naufragés.



Yan Lespoux m’avait totalement enthousiasmée dans son recueil de nouvelles précédent, mais je me suis noyée dans ces épopées autour du monde et d’une histoire complexe. Celle ci est un véritable tableau de Brueghel tant le récit regorge de détails authentiques et de descriptions d’ambiance. J’aurais peut-être préféré une concentration sur l’un des personnages et moins d’histoire académique. Il reste un magnifique ouvrage qui ravira les férus d’aventures maritimes !
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Pour mourir, le monde

Je ne voulais pas lire ce roman.



Ma libraire me l'avait pourtant conseillé en insistant sur le fait que c'était parfaitement dans mon style de lecture.

Ma pile de livres à lire ayant largement grandi ces derniers temps, s'étant même répliquée à différents endroits, de ma chambre et de mon salon, jusqu'à me faire penser à un blob littéraire doué de capacités d'accroissement et de résilience, je me suis raisonnablement convaincu moi-même que les 400 pages de Lecture de "Pour mourir le monde" étaient un obstacle majeur dans mon objectif d'arasement de piles.



Puis j'ai craqué.



Le roman était en évidence dans la médiathèque de ma ville. Sans m'en rendre compte, le livre était déjà dans mes mains, le premier chapitre ouvert, puis le deuxième, en attendant de rentrer chez moi et de m'y plonger chaque soir avec impatience et curiosité.



"Pour mourir le monde" parle du voyage avant le tourisme soit la vraie aventure. Epoque qui heurte aujourd'hui nos valeurs puisqu'il s'agissait aussi de conquêtes, de massacres et de comptoirs marchands. Ce roman se passe dans un siècle où être étranger dans un territoire signifiait vraiment quelque chose tant les différences culturelles étaient incroyables.

C'est extrêmement bien documenté. C'est par exemple très rare de lire quelques paragraphes sur la mordexin, maladie très proche du choléra. Yann Lespoux s'est parfaitement renseigné en s'appuyant vraisemblablement sur les travaux de Sanjay Subrahmanyam : "L'Empire portugais d'Asie" et "Comment être un étranger: Goa, Ispahan, Venise (XVIe-XVIIIe siècle)" dont je vous conseille la lecture.



Alors oui, ce roman est long, mais on en a pour notre temps et notre argent. 400 pages, finalement, ce n'est rien de plus que 10 fois 1 heure de lecture maximum de lecture. Une broutille finalement quand il s'agit de découvrir tant de choses et de suivre le destin exceptionnel des trois protagonistes.



N'hésitez plus, ça vaut le coup!
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