Tout d’abord, il faut savoir que sur les environ 200 pages du volume, l’histoire principale occupe environ les deux tiers, le reste étant dédié à une petite histoire supplémentaire écrite à l’occasion de la sortie en volume relié du titre, qui revient un peu sur la jeunesse du héros, tout en introduisant un autre personnage très intéressant. Une petite histoire courte quasiment autonome d’excellente qualité également, assez proche de l’histoire principale en terme d’ambiance et de thématique.
Pour en revenir à l’histoire principale, je trouve qu’elle a un côté conte tragique, dans lequel l’ombre de la mort est omniprésente. Car si tous les personnages sont des chats, la mort, qui intervient en personne dès le début de l’histoire, en est un également. Elle prévient d’emblée qu’elle viendra chercher quelqu’un avant la fin de l’histoire… Je vous laisse découvrir si le destin sera déjoué ou non. Toujours est-il que sa présence pèse sur le récit et confère d’emblée une ambiance toute particulière.
Car l’ambiance générale du titre est assez triste, quand bien même beaucoup d’espoir et de bienveillance transparaissent. Toutes ces émotions mêlées viennent du personnage principal, Nidô, qui a vécu des choses terribles (la mort de son frère, l’abandon de son rêve suite à son agression) mais qui prend malgré tout sur lui. Et le jour où il voit l’occasion de revivre son rêve par procuration en entraînant Jiro, il redevient un personnage lumineux de la façon la plus touchante qui soit.
Cela vient en partie de la façon dont il éclaire un univers terme et sombre, car l’aspect social est très bien mis en avant, sans être trop appuyé pour autant. Mais la pauvreté, la corruption et la violence que certains sont contraints de perpétuer afin de survivre est un élément au cœur du récit, de la même façon que dans Rocky par exemple, qui a dû être une influence directe du titre, avec ses usuriers, l’importance de la relation entre le boxeur et l’entraîneur… Me concernant, c’est un aspect que j’aime beaucoup, car j’avoue avoir une grosse fascination pour les films de boxe (alors que dans la vraie vie, je n’aime pas du tout le principe des « sports de combat »). Cela vient de l’aspect très cinégénique de la discipline, mais également du fait qu’elle peut très facilement être utilisée comme une métaphore de la vie et des épreuves que l’on doit surmonter. Et Bye, bye, my Brother se retrouve exactement dans ce schéma.
Car l’esthétique est tout aussi réussie que l’ambiance, permettant de rendre les séquences de boxe (assez rares au final) très belles, tout en appuyant l’évolution des deux personnages. De la même façon, l’esthétique contribue grandement à la qualité du titre en appuyant son ambiance sombre mais néanmoins lumineuse. Et le fait que les personnages soient des chats rend le tout encore plus beau et percutant selon moi. Car si l’histoire aurait tout à fait pu être racontée avec des personnages humains, l’idée d’en faire des chats apporte vraiment quelque chose à l’esthétique et à l’ambiance du titre, conférent à chaque personnage une forme de douceur mêlée de fragilité.
Ainsi, quelle ombre pourrait-il y avoir à ce tableau ? Peut-être le titre est-il un peu court, car une histoire si réussie aurait mérité un contexte et des personnages plus étoffés, que j’aurai aimé suivre plus longtemps tant ils sont réussis. Mais cela ne l’empêche pas, malgré sa faible durée, à réussir à nous faire ressentir des émotions très fortes vis-à-vis de ses personnages très touchants.
En résumé, Bye, bye, my Brother est à mes yeux une véritable pépite d’émotions et d’espoir. Si l’ambiance globale du titre est triste et sombre, elle est contrebalancée par des personnages lumineux et une esthétique magnifique. Si j’aurai aimé que l’histoire soit plus longue, afin de poser encore mieux son cadre et ses personnages, le titre n’en reste pas moins très percutant et efficace dans ce qu’il raconte. En cela, c’est un véritable coup de cœur pour moi, qui je l’espère, marquera encore d’autres lecteurs et lectrices.
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