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Critiques de Yuri Slezkine (8)
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La maison éternelle

Un beau pavé qui m’aura occupé une grande partie du mois de septembre.



Le récit d’un historien qui commence son propos par « ce livre est un travail d’historien. Toute ressemblance avec des personnages de fiction, morts ou vivants, est une pure coïncidence ». Je trouve que cela annonce un programme très prometteur ! 



Yuri Slezkine retrace l’histoire de la révolution russe à travers un angle qui pourrait sembler contraire à l’idée même du socialisme soviétique : celui d’une secte millénariste.



Oui, comparer les grands mouvements des sectes religieuses avec ce mouvement fondé sur la rationalité et l’athéisme.



Cet angle d’analyse offre des réflexions très intéressantes, même si parfois trop denses pour moi. 



L’histoire se concentre, également, sur la Maison du Gouvernement, ensemble de logements de fonction pour les dirigeants bolcheviques, et ses occupants. 



L’historien offre une vision très intime de la révolution russe grâce à des extraits de journaux intimes, des photos de l’intelligentsia au pouvoir. Ainsi, même si parfois la multitude des noms est confondante, il en ressort des passages poignants, attendrissants ou terribles. 



On découvre des jeunes idéalistes, exilés par le régime tsariste, sympathiques et qui deviendront une fois au pouvoir des hommes capables de défendre le pire au nom de la révolution prolétaire. 



L’on évoque l’architecture, la religion, l’école, la littérature et le théâtre sans oublier la scolarité. L’impression se renforce, au fil des pages, de vivre avec les habitants de cette maison qui se souhaitait éternelle. 



Un livre complet, qui n’échappe pas à quelques longueurs, mais que je suis ravie d’avoir pu découvrir et qui permet une meilleure compréhension de la révolution russe.
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Le siècle juif

Contrairement à ce que le titre semble indiquer, ce livre, même s'il traite surtout de l'exemple des juifs, à travers une analyse en profondeur de ce qui fait que, depuis l'émancipation, ils se trouvent représentés, dans les élites économiques et sociales, bien au delà de leur proportion dans la population , (en particulier dans le domaine scientifique, prix nobel..., mais pas seulement, ne porte pas que sur eux.

Les premiers chapitres, passionnants généralisent leur situation à celle de tous les groupes humains que l'auteur désigne sous le nom de "mercuriens" et auxquels leur situation incertaine, fluide, donne une place particulière dans les sociétés où ils résident, avec un statut qui semble les vouer, à l'échelle temporelle historique, à la précarité : ainsi les chinois d'outre mer, les libanais et orientaux d'Afrique et d'Amérique du sud, etc…. avec souvent, comme corollaire d'une réussite (souvent commerciale) une insécurité permanente (voir les pogromes anti "levantins" à Haïti en 1903, et à Freetown en Sierra Léone en 1919).



C'est ensuite que l'auteur se concentre plus spécifiquement sur les juifs, et particulièrement ceux de Russie, avec notamment leur rôle de premier plan dans la révolution soviétique.

Mais ses développements, et c'est là à mon sens le défaut de cet ouvrage par ailleurs passionnant, sont un peu Longs. Même si les exemples sont tous, pris individuellement, fort intéressants, et instructifs, leur multiplication donne un sentiment de répétition inutile qui risque fort de lasser le lecteur.

Les dernières décennies de l'empire russe se marquent par un accès de plus en plus fréquent de ceux des juifs qui réussissent à échapper à la zone de résidence, et à se rendre dans les grandes villes, à la classe moyenne supérieure, malgré les obstacles qui leur sont opposés. C'est ainsi qu'ils deviennent très nombreux dans les rangs des médecins et dentistes.

Ce qui est tout à fait fascinant, même si Sletkine ne permet vraiment pas au lecteur d'avoir le sentiment de comprendre les raisons de ce rejet, c'est la forme que prend souvent cette évolution, d'un répudiation brutale du "père" et de la vie traditionnelle.

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La maison éternelle

J’ai choisi de lire trois livres pour mieux comprendre l’histoire de la Russie, et de Moscou en particulier, pendant ce siècle.

Le premier de ces ouvrages est l’imposant mais passionnant « La Maison Eternelle (The House of Government) » de Yuri Slezkine, un universitaire californien né en Union Soviétique. Son sujet est l’immense bâtiment qu’on a appelé « la Maison du Gouvernement » ou « la Maison du Quai » et qui fut construite sur l’île de la Moskova pour abriter les membres de la nouvelle nomenklatura et leurs familles. En effet, avec la Révolution, la capitale fut déplacée de Saint-Pétersbourg à Moscou et l’espace manquait pour rassembler les cadres dans un logement proche du Kremlin. Pendant l’édification de ce mastodonte d’architecture constructiviste, l’élite soviétique vivait dans plusieurs hôtels nationalisés comme le Metropol.

Le livre de Slezkine est à mi-chemin entre le roman et le livre d’histoire. Certains commentateurs l’ont qualifié de « Guerre et Paix » de l’Union Soviétique. A la différence de l’épopée de Tolstoï cependant, on ne suit pas les soubresauts de l’histoire à travers quelques personnages, mais bien en s’immergeant dans les vies, privées et publiques, d’une multitude d’habitants de l’immeuble dont Slezkine a rassemblé la correspondance, les témoignages ou les publications et dont il inclut de larges extraits. Comme dans de nombreux romans russes, le lecteur a un peu de mal avec la succession des patronymes mais cela a très peu d’importance car le propos de l’auteur est de brosser, à travers de multiples portraits, le destin de deux générations. On découvre la première génération, ceux qui ont forgé la Révolution de leurs mains ou de leur esprit, qui ont connu la prison ou l’exil sous le régime du Tsar, période durant laquelle est née une profonde camaraderie. On se marie d’ailleurs souvent entre camarades. En quelques mois, les leaders bolcheviques prennent le pouvoir et distribuent les leviers politiques, économiques et culturels parmi les fidèles de la première heure.

Alors qu’il apparaît peu à peu que la complète réalisation du rêve communiste ne pourra pas s’obtenir immédiatement, les enfants naissent et grandissent et certains doutes apparaissent. Tous les mariages entre camarades ne tiennent pas, mais peu importe, car le mariage n’est-il pas une institution bourgeoise et « philistine ». La famine fait rage dans les campagnes, mais la nouvelle élite n’hésite pas à réclamer l’accès aux datchas d’état, aux cures en Crimée et à leurs quotas de caviar.

Les purges staliniennes de la fin des années 30 secoueront tout ce beau monde, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Plus d’un tiers de la population de l’immeuble sera touchée par les purges, les accusateurs et les bourreaux d’aujourd’hui prenant vite place sur les bancs des accusés le lendemain. Les coups frappés sur la porte des appartements la nuit ne peuvent signifier qu’une chose : exécutions pour la plupart des hommes, exil pour de nombreuses épouses, placement dans la famille proche ou en institution d’état pour les enfants. Une seconde génération qui n’avait peut-être plus la fièvre révolutionnaire de ses aînés, ayant grandi dans un cocon confortable et pétri de littérature classique, mais qui aura bientôt l’occasion de montrer sa valeur et sa bravoure lors de la Grande Guerre Patriotique qui éclatera en 1941 avec l’Allemagne nazie.


Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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La maison éternelle

La Maison éternelle Une saga de la révolution russe Yuri Slezkine La Découverte septembre 2017

Drôle d’ouvrage que ce livre. Beaucoup de pages. Beaucoup d’histoires de vie mais finalement mises bout à bout l’histoire de la Révolution Russe de 1917 à 1960 à travers la construction d’un immeuble d’habitations, d’appartements pour les « Hauts » dirigeants russes, les « Vieux Bolcheviks », bâtiment construit sur d’anciens marécages à Moscou. Et plus que des lieux de vie, le communiste s’intéresse à travers cette construction au rapport homme-femme, entre générations, entre parents et enfants…Faut-il vivre en couple ? Faut-il que les enfants soient elevés par leurs parents ? Et puis, l’explication des purges, de la collectivisation…Des vies massacrées. Des arrestations pour que triomphe la Révolution ou plutôt l’idéologie Salienne. Un livre qui se lit un peu comme un roman, une histoire du début de la Révolution à la fin de Staline. J’avoue avoir été passionné même si parfois l’auteur se perd dans des détails et des commentaires parfois inutiles. A lire pour les passionnés d’histoire et de la Russie.

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La maison éternelle

La présentation des bolchéviques comme secte millénariste est tout à fait pertinente, de même la comparaison avec d’autres sectes sui ont réussi ou non. Au travers de portraits de personnalités et d’acteurs du régime, c’est toute l’histoire de la plus grande escroquerie intellectuelle et criminelle de l’histoire qui est revisitée.
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La maison éternelle

Une épopée de la révolution russe dont les personnages principaux sont les habitants de la Maison du gouvernement à Moscou, telle est la somme passionnante que nous donne à lire l’historien américain Yuri Slezkine. Sa conception du socialisme comme un millénarisme reste toutefois très discutable.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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La maison éternelle

Illustration de l'épopée tragique du système stalinien.
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La maison éternelle

L'histoire d'un groupe de dirigeants bolcheviques sous le Stalinisme écrite à partir de nombreux documents personnels.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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