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Citations de Yves Doutrelugne (202)


La consommation d'alcool est interdite pendant l'hospitalisation complète et déconseillée pendant l'hospitalisation de jour. Malgré la facilité de se procurer de l'alcool (la cafétéria de l'hôpital, où bière et vins sont servis, est à l'étage en-dessous), les transgressions sont rares. Sauf exception, elles n'entraînent pas de sanction mais une discussion (Qu'est-ce qui vous a poussé à boire ? Que pourriez)vous faire pour résister une prochaine fois ? Comment avez-vous fait pour ne pas boire plus que vous n'avez fait ?).
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Si je vis en accord avec moi-même, avec mon éthique personnelle, j'aurais développé les habitudes qui correspondent à ces choix. Si par contre, comme le font ces patients, je remplis ma journée de comportements et de choix qui tournent autour de ma dépendance, mes habitudes et mes choix au quotidien ne correspondent plus à des choix existentiels. On peut répondre aux questions :; "Quel genre de mari ou de femme est)ce que je veux être, qu'est-ce que c'est pour moi d'être un bon médecin, une bonne thérapeute, etc.". En revanche, il n'y a guère de réponse aux questions ; "Quel genre d'alcoolique est-ce que je veux être ?" ou "Qu'est-ce que c'est pour moi être un bon alcoolique ?".
Nous pensons d'autre part que la fonction éthique est aussi la fonction avec laquelle nous nous projetons dans l'avenir.
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La myopie pour l'avenir
Avec un certain nombre d'alcooliques (probablement un quart à peu près de cette population), il s'avère impossible d'élaborer les stratégies de gestion de la rechute. Plus généralement, une conversation qui porte sur leur avenir immédiat ou lointain, ou des techniques comme la question miracle [...] deviennent impraticables. Ils ont développé comme une myopie pour l'avenir.
[...]
... sans que des troubles de la mémoire importants se soient développés, ils se conduisent comme si le passé récent ne les concernait pas :: ils sont aussi myopes pour le passé récent que pour l'avenir. Ils vivent comme s'ils flottaient dans un éternel présent, déconnectés de la flèche du temps.
[...]
Il semble probable qu'une involution cérébrale touchant le lobe frontale et ses connexions avec l'amygdale, l'hippocampe et d'autres régions soit en cause.
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Comme il ressort de la théorie des habitudes, boire de façon contrôlée signifie ; développer de nouvelles habitudes dans le contexte problématique. En particulier pour ceux qui souhaitent boire de façon modérée, il est important de changer autant de paramètres que possible dans les habitudes d'alcoolisation : le type de boisson qu'il boit, en quelle compagnie, où; à quelle occasion, etc. Ceci aidera le cerveau à mieux distinguer la nouvelle habitude de l'ancienne et à bien automatiser le nouveau choix.
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.. "Je ne veux plus boire d'alcool.? Alors rends-moi un service :; si jamais je commande une bière (ou un pastis, un blanc sec, etc.), même si c'est dans 6 mois, demande-moi simplement : "Tu es sûr ?". Si je dis que je suis sûr, tu me le donnes, mais je veux que tu me pose la question."
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Il sera la plus souvent utile d'éviter pendant une certaine période de trouver dans le contexte qui mène à l'alcoolisation : hospitalisation, ne pas aller dans le bistrot habituel; ne pas avoir de boissons alcoolisées à la maison, etc. A plus longue échéance, cette conduite d'évitement n'est généralement pas tenable. Il faut alors développer et automatiser de nouvelles habitudes dans l'ancien contexte.
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Les occasions où ils ont bu nettement moins ou pas du tout sont celles dont on discute. Si le mensonge n'intéresse pas, il perd très vite son intérêt.
On s'intéresse donc aux réussites, même partielles : "Comment avez-vous réussi à ... ? Comment avez-vous fait pour... ? Qui vous a aidé ? Comment... ?"
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Le patient et ses proches sont libres de choisir quel doit être l'objectif du traitement. Si le thérapeute dit au patient ce qu'il doit faire, il suscite la résistance et l'empêche de se prendre en main lui-même. La question n'est pas "Quels sont les objectifs du thérapeute ?" mais "Quelle vie le patient et ses proches veulent vivre dorénavant ?".
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Contrairement à d'autres approches, où l'alcoolique doit reconnaître son impuissance face à l'alcool, nous pensons qu'il est important d'aider le patient à recouvrer son libre arbitre. Plutôt que de se dire ; "L'alcool est plus fort que moi", il se dira : "C'est à moi de choisir si je bois ce verre ou si je ne le bois pas". et plutôt que de se dire ; "Je ne peux pas boire", il se dira "Je ne veux pas boire".
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Le patient est en danger de rechute quand un comportement qui ressemble beaucoup aux conduites addictives est répété à des intervalles suffisamment courts. Le cerveau reconnaît ceci comme une demande de réactivation de l'ancienne habitude. L'habitude étant une unité, le pathos (l'envie d boire) et le logos (les histoires que se raconte le patient comme alcoolique) sont aussitôt réactivées.
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Malheureusement, l'hypothèse de l'alcoolisme comme maladie est souvent interprétée de façon contre-productive. On considère alors l'addiction comme une maladie incurable. Le patient peut être en rémission, mais la moindre consommation entraîne la rechute. "Alcoolique un jour, alcoolique toujours", "La rechute commence avec le premier verre". Ces thèses mènent à une attitude proprement phobique, à une fixation sur le problème,. La peur de la rechute amène le patient à penser quotidiennement à l'alcool : "Je suis un alcoolique, mais aujourd'hui je ne boirai pas". Rendant ainsi la rechute plus probable.
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L'hypothèse selon laquelle il faut considérer l'addiction comme une maladie constitua un grand pas en avant. Les fondements biologiques et psychologiques de l'addiction devinrent objet de recherche scientifique.
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L'hypothèse [explicative de l'alcoolisme] de la faute morale s'avère ainsi d'une grande utilité dans la prévention. ans le traitement, elle est plutôt contre-productive

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... Nous pensons qu'il est utile de comprendre une habitude comme une entité, une seule Gestalt, que nous pouvons considérer sous ses différentes facettes, mais qui reste une unité. Il serait dans ce sens erroné de e dire que les pensées influencent les émotions, ou que les actions sont induites par les émotions ; cognitions, émotions et actions seraient trois facettes d'une Gestalt, et le changement de pensée aurait comme corollaire un changement d'émotion, etc.

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L'objectif d'une thérapie est alors d'aider le patient à développer de nouvelles habitudes ou de retourner à des habitudes préexistantes qui seront plus satisfaisantes et s'accorderont mieux avec ses choix existentiels. Le thérapeute doit aider le patient à créer un contexte dans lequel il ne sera plus contraint de produire une habitude non souhaitée, mais om il pourra à nouveau librement choisir entre différentes habitudes.
Fréquemment, il suffit pour cela d'aider le patient à introduire un petit changement dans l'habitude problématique. Il prend confiance dans es possibilités et il développe une nouvelle habitude ou on revient à une ancienne.

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Il ne faut pas croire cependant que tout choix au quotidien doit nécessairement correspondre à un choix existentiel. [...]
... à partir du moment où certaines nos habitudes entraînent trop de désagréments et de limitation (à nous-mêmes comme aux autres), nous pouvons dire que ces habitudes sont en contradiction avec nos choix existentiels et qu'elles sont pathologiques.
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Ainsi, les habitudes de boire d'un alcoolique ne sont pas conformes à un choix existentiel : trop boire peut être un choix ou pas au quotidien ; le choix d'être un bon alcoolique (ou un bon fumeur) est difficilement imaginable.
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Dans le modèle de Bruges, avatar de la thérapie orientée solutions de Steve de Shazer, la notion d'habitude joue un rôle important. Une définition possible de l'être humain (ou à tout le moins de sa personnalité) serait de dire qu'il est la somme de ses habitudes. Les pathologies pourrait être décrites (à côté d'autres définitions) comme des habitudes non souhaitées, que l'on a et quel 'on produit bien qu'on ne le veuille pas : des habitudes qui ne seraient pas en accord avec nos choix existentiels.
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... dans l'entretien préalable à l'hypnose, j'insiste beaucoup sur les moments où le sujet est arrivé à arrêter de fumer pendant quelque temps, comme autant de réussites qui vont l'aider aujourd'hui, alors qu'il les ressent comme des échecs qui l'ont trop déçu de lui-même. Là, c'est typiquement solutionniste.
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Les inconvénients du tabac sur la santé et le porte-monnaie, on va les appeler le "prix" à payer pour avoir les effets positifs extraordinaires du tabac.
La seule question à se poser, c'est : "Quel prix, moi, suis-je prêt à mettre pour avoir tous ces effets positifs ?"
[...]
Pour répondre à cette question, n'écoutez personne, même pas vos proches. Et n'écoutez surtout pas les donneurs de leçons de morale ; les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Chacun d'entre nous mène sa vie comme il peut et du mieux qu'il peut.
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