Je suis l'oiseau qui n'a pas grandi
La gamme qui crépite
L'enclume jaillissante
Ma légèreté n'a que faire des lieux morts.
Songes !
Jour, je suis nue devant le ciel, comme une femme,
Car l'amour se prend à pleines mains,
Au temps des labours.
Tu n'as qu'un seul envol
Hache et maillet qui pillent les entrailles
Fleuve de rubis dans le calice du coeur
Nous brasserons nos rêves à une bouche roide
Dans l'ébauche torride du métal éclaté
Car je t'aime
Mais souviens-toi
Ma légèreté n'a que faire des lieux morts
J'habite une harpe échevelée.
Regarde l'arbre. On doit l'approcher avec le respect dû à une personne humaine. Il y faut de la curiosité et de la modestie. Un arbre, c'est la terre dressée vers le ciel. (p. 152)
Quand je serai grande, j'aurai trois postes de TSF qui seront toujours allumés. Je vais te dire, Maman, on peut choisir d'écouter le silence. J'aimais le faire dans notre cimetière, mais quand le silence est partout, il peint les os en noir. (p.48)
"Irène, le mieux à quoi elle puisse prétendre, parce qu'elle est une grosse travailleuse, c'est attirer l'attention du fils arriéré d'un riche paysan, d'un "idiot du village". On les appelle ici des "demeurés". Le père demandera sa main au directeur de l’Assistance. Marché conclu, le fermier rentra chez lui avec une bonne à tout faire qui à l'habitude de subir sans réagir, fort heureuse d'avoir réussi à se caser avec quelqu'un qui a du bien. Qui me convaincra d'accepter un tel sort? Qui osera affirmer que se sont justement les orphelins qui doivent pâtir plus que les autres..." P.51