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Critiques de Zyrànna Zatèli (15)
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Gracieuse dans ce désert

Michel Volkovitch propose ici une traduction d'un autre bouquin de Zyrànna Zatèli, soit le recueil de nouvelles Gracieuse dans ce désert. Mais je ne tenterais pas de les résumer ici, pas même une.



C'est que ce ne sont pas les histoire en elle-mêmes qui m'y font intéresser (bon, un peu quand même !) mais surtout l'atmosphère qui s'en dégage, toujours étrange, mais en même temps familière (parce que, évidemment, c'est possible dans l'univers de Zatèli), légèrement décalée, un peu trouble. Aussi, la mort, un des thèmes de prédilection de l'auteure, n'est jamais très loin. La mort et le destin, toujours implacable. Et ils ne sont pas exempts d'une certaine ironie. Ce n'est nullement plus clair que dans les finales surprenantes mais cruelles.



Bref, c'est noir, sombre et beau à la fois. Après tout, ne dit-on pas que la mort est mère de la beauté ?



À travers ses histoires, Zyrànna Zatèli raconte son enfance et son coin de pays. Mais à sa façon. On y retrouve une Grèce loin des clichés, loin d'Athènes, dans des villages quelconques du nord, et un peu envoûtants et intemporels. Quelque part entre hier il y a cinquante ans mais on y sent encore le poids des superstitions vieilles de mille ans. Autre particularité de ces nouvelles, elles mettent de l'avant des personnages féminins forts qui pourraient facilement se réclamer descendantes de Médée et qui peuvent donner autant leur amour que provoquer la perte.



Gracieuse dans ce désert est un recueil qu'il ne sera peut-être pas donné à tous d'apprécier mais, moi, je l'ai beaucoup aimé. En terminant, une de ses nouvelles, «Le vent d'Anatolie», a déjà paru séparément.
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La mort en habits de fête

La mort en habits de fête est une œuvre à la fois étrange et fascinante. Et son auteur Zyranna Zatèli est définitivement une artiste à suivre. Toutefois, le roman est un peu difficile à suivre et à résumer. Y a-t-il une histoire ? Peut-être pas. En tous cas, pas au sens traditionnel. Ne cherchez pas un début, un milieu ou une fin. Et, si vous en trouvez, ils n’auront pas de liens directs entre eux. Je sais que je vous mélange mais c’est ainsi. Le présent se mêle avec le passé, et vice-versa. Je dirais que ce roman en est un qu’on apprécie à cause du destin tragique des personnages et, surtout (du moins, selon moi), pour l’atmosphère qui s’en dégage.



Dès le début, Zafos, treize ans, meurt foudroyé lors d’un orage violent, laissant sa mère Dafni inconsolable. Très rapidement, la narration se déplace quelques mois plus tôt, alors que le jeune garçon croise dans le cimetière un lointain parent, Anastasis Serkas qui lui révèle certains secrets de famille, agit en quelque sorte comme un mentor. C’est intriguant, que lui dévoilera-t-il ? Le sens de la vie ? Le mystère de l’au-delà ? En tous cas, que le monde est rempli de coïncidences qui n’en sont peut-être pas… Et il faut y porter attention.



Puis on retourne un peu plus loin dans le passé. Le grand-oncle Dafkos a une liaison avec Zina, de laquelle naitra un enfant illégitime, l’énigmatique Anastasis mentionné plus tôt, alors que sa propre femme vient tout juste de donner naissance à leur deuxième enfant, Dafni. Ce nom que portait une lointaine tante, morte il y a un certain temps. La nouvelle Dafni ne vivra pas longtemps elle non plus.



Puis on passe à l’histoire de Trifylia, grand-mère de Zafos et sœur de Dafkos. C’est une histoire tragique, que celle-là : elle a enterré à intervalles réguliers ses cinq enfants, Photika, Dorothea, Nikos, Dafni (nommée ainsi en l’honneur de la même tante puis de la nièce décédée quelques années plus tôt) et Myrto. La mort est toujours présente, elle rôde.



Avec tous ces noms, et certains qui se répètent, ouf ! Heureusement, la traduction offre un arbre généalogique à la toute fin. Malgré tous ces noms et ces histoires labyrinthiques, on ne peut que s’intéresser au sort de cette famille ordinaire et spéciale à la fois. C’est probablement parce que les personnages sont plus grands que nature. On a l’impression de les connaître complètement, même ceux qui ne sont pas beaucoup décrits. Zyranna Zatèli a su en dévoiler juste assez pour qu’on puisse les saisir tout en leur laissant leur part de mystère. Et ils sont attachants !



Ce que j’ai surtout aimé de ce livre, comme je l’ai écrit plus haut, c’est l’atmosphère. Dès le début, il y a cet orage terrible, lançant des éclairs et déversant son lot de pluie sur le pays. Toujours, il y a ce ciel grisâtre, et ces éléments qui viennent se jeter sur les maisons et les gens. Que ce soit la pluie, les bourrasques de vent. Et même la neige en hiver (même si elle est fine, elle est mordante). Puis les mitrailles et les coups de feu au temps de la révolte des colonels. On est très loin des paysages idylliques des iles de la mer d’Égée avec ses eaux bleu turquoise. L’action se déroule dans un petit village du nord de la Grèce, montagneux, aride, déséché. Là où volent et croassent les corneilles et les corbeaux et autres oiseaux de mauvais augure, où des chiens noirs menaçants rôdent. Autant de signes superstitieux où la nature joue un rôle important.



Et le destin, aussi. Il y a quelque chose dans l’écriture qui semble donner une grande importance à tous les événements, un peu comme s’ils étaient prédestinés. Et on y retrouve un petit quelque chose d’intemporel. Ça donne un peu l’impression qu’on affaire à une vieille tragédie grecque, et que les personnages sont les héros, les dignes descendants des divinités anciennes. Ça confère une dimension précieuse à l’œuvre. En tous cas, un côté tragique, un destin auxquels Zafos, Dafkos, Trifylia et tous les autres ne peuvent échapper. Et malgré cela, on se prend à espérer qu’ils réussissent à passer à travers les épreuves. Bref, La mort en habits de fête n’est pas une simple saga familiale.
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La fiancée de l'an passé

La fiancée de l’an passé est un recueil de nouvelles que j’ai dévoré en deux jours. Habituellement, de pareils bouquins, j’aime bien en étaler la lecture car ça m’aide à mieux garder en mémoires les différentes histoires qui le composent. Sinon, ça ne devient qu’un souvenir évanescent et confus. Pourquoi cette fois-ci j’ai fait exception ? Parce qu’il s’agit d’un bouquin de Zyrànna Zatèli. J’ai lu trois autres livres de cette auteure grecque et je les ai tous adorés, en particulier La mort en habits de fête. C’est qu’elle a le don de transformer l’ordinaire en extraordinaire. Ses personnages et les situations qu’ils peuvent sembler banales mais, par la force d’évocation de la plume, c’est comme si elles devenaient régies par un destin implacable.



Comme l’a écrit son traducteur Michel Volkovitch (dont je tiens à souligner l’excellent travail), La fiancée de l’an passé comme le reste de l’œuvre de Zateli constituent un «monde profondément zatélien, c’est-à-dire à la fois étrange et familier». Toujours, il y a cette atmosphère étrangement attirant et inquitant à la fois.



On y retrouve aussi ce petit je-ne-sais-quoi de décalé qui lui donne un air si particulier. Par exemple, dans la première nouvelle, celle qui porte le titre du recueil, la narratrice, une fillette, se fiance avec le silencieux Marcos. On sent que quelque chose cloche mais on n’arrive pas à mettre le doigt dessus. La fin qui nous dévoile la véritable identité dudit fiancé, surprenante, qui démontre l’étendue du talent de Zatèli. J’aime beaucoup quand les auteurs réussissent à «jouer des tours» aux lecteurs, parfois même à s’amuser à leurs dépens. Et celle-là y excelle.



Les nouvelles suivantes sont toutes aussi bonnes. Elles mettent en vedette d’autres personnages de la famille de la jeune fiancée, ou de son village, par exemple Marianthi, le coiffeur Zorzios, l’aïeule Persephoni, qui approchait les cent vingt ans, l’oncle Varnavas et bien d’autres encore, tous aussi colorés les uns que les autres. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une sorte d’autofiction où Zatelli raconte (en faisant preuve de beaucoup d'imagination) son enfance et sa vie de jeune femme.



Passé la moitié du recueil, les nouvelles se mirent à proposer des protagonistes autres que cette tribu devenue si familières, et se déroulant à Athènes ou ailleurs, même à l’étranger. J’en étais un peu déçu, désirant beaucoup découvrir des facettes cachées à des personnages que j’avais adoptés. Mais les nouveaux étaient aussi intéressants et «vivaient» des expériences tout aussi uniques.



Donc, pour moi, le recueil La fiancée de l’an passé fut une lecture passionnante. J’espère que les autres bouquins de Zyrànna Zatèli seront traduits rapidement.
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Le crépuscule des loups

Étrange lecture que celle du Crépuscule des loups. Et déroutante ! Cela en grande partie parce que l’intrigue est difficile à cerner. Zyranna Zatèli nous propose un voyage vers le nord de la Grèce, une région presque sauvage, où des traditions vieilles comme le monde persistent. Quand les garçons atteignent l’âge de douze ans, ils doivent sacrifier (immoler ?) un agneau. Sous couvert de supersititons (il est aussi questions de loups, de sorcières (pas celles avec un balai et une verrue sur un long nez, rassurez-vous), de présages funestes, etc.). C’est comme si le roman avait été bâti autour de ces superstitions, que l’histoire était venue après-coup, pour essayer de relier tout cela et combler les vides. De ce fait, je pense que c’est le genre de roman dans lequel tu dois te laisser emporter par l’atmosphère et ne pas te poser trop de questions (comme je l’ai fait, hélas !) sinon tu passes ton temps à gâcher ta lecture, à regretter de t’y être lancée et à vouloir l’abandonner. C’est tout de même 650 pages !



Zatèli nous présente d’emblée beaucoup de personnages, une famille assez improbable, où chacun se reproduit autant qu’un patriarche biblique. Une douzaine d’enfants ! Et l’aîné fait pareil ! Difficile à avaler. La tribu des Malaussène n’est rien comparée à celle-ci. Malgré le petit lexique du début, c’était très mélangeant parce que l’histoire n’est pas présentée de façon chronologique. On commence avec Safi-Lissafi et son jumeau Thomas, on passe à la tante Julia, puis au grand-père Christophoros, ensuite Hésychios (fils du précédent mais père des premiers), puis à une autre Julia, la nièce de quelqu’un, une belle-fille Persa, etc. J’étais perdu. D’autant plus que ce qui les relie tous, c’est d’appartenir à la même famille, pas nécessairement des événements qui les concernent tous. Donc peu de points de repère au niveau de l’intrigue. Comme je l’écrivais plus haut, c’est comme si chaque personnage avait été ajouté pour démontrer une facette du destin qui s’acharne. Le plus de superstitions, le plus d’individus. Avec, beaucoup de ces noms improbables (pour un Nord-Américain), ça n’aide pas…



Et, parce que je n’arrivais pas à accrocher aux personnages, ce qui leur arrivait me laissait indifférent. Et toute la peur, l’anticipation que j’aurais dû ressentir, il n’en fut rien. Ou si peu. Et ce malgré l’atmosphère sombre, glauque, surnaturelle, presque gothique, de ce coin de pays, très approprié pour ce genre d’histoire, qui ne faisait plus effet sur moi. Au final, j’étais content d’avoir terminé Le crépuscule des loups. Je ne crois pas m’en rappeler beaucoup dans quelques semaines et c’est bien ainsi. Si vous voulez découvrir Zyrànna Zatèli, je vous suggère plutôt La mort en habits de fête.
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Le vent d'Anatolie

Bizarre vous avez dit bizarre.."Une enfant bizarre, une vieille femme malade plus bizarre encore."



Une petite maison au fond d'une cour, certains voisins déposent de quoi manger sur le bord de la fenêtre, pas question d' adresser la parole à Anatolie sous peine de ... Seule l'enfant va oser , seule l'enfant va approcher cette femme acariâtre qui ne veut pas mourir , qui refuse que le vent vienne la prendre et l'emporte. Oh elle l'entend venir le vent, chaque nuit ou presque mais ce n'est pas encore son heure...

L' enfant devenue femme se souvient d' Anatolie. Sa mémoire est-elle fidèle ou imaginaire? ..



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Le vent d'Anatolie

Une merveilleuse nouvelle de 52 pages,qui nous emmène dans un village perdu du Nord de la Grèce.

Une enfant est chargée d'apporter de la bouillie à une vieille femme condamnée par une maladie contagieuse et rejetée par la communauté.Elle a pour consigne de ne pas rester:"TU T'EN VAS TOUT DE SUITE".Mais une magie s'opère,l'enfant est hypnotisée par la vieille,une sorte de communion va naître entre eux:"c'était ce charme surnaturel qui m'enveloppait quand je traversais sa cour en arrivant ou en repartant,...c'étaient ses paroles,qui lorsqu'elles ne débordaient pas de méchanceté,étaient attirantes comme la nuit..".

Le paradoxe entre l'innocence de l'enfant et l'aigreur de cette vieille un peu folle,en fin de vie,qui se ressource dans la vitalité de l'enfant,donne un texte trés fort,envoûtant,d'une grande beauté.
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Le vent d'Anatolie

C'est tout court, ciselé, poétique, un petit bijou incongru venu de Grèce: une jeune fille vient nourrir une vieille femme mourante et un peu folle. Fascinée, au lieu de fuir, elle revient et elle reste pour voir le vent de la mort l'emporter
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Le vent d'Anatolie

Le Vent d’Anatolie est une longue nouvelle plutôt qu’un court roman et raconte la relation singulière entre une petite fille curieuse et une vieille femme malade, Anatolie.



Anatolie, c’est un peu la sorcière du village, personne n’ose l’approcher parce qu’elle est malade mais surtout parce qu’elle est étrange. Entre la petite fille et la vieille femme se noue une amitié singulière qui se catalyse autour de petites choses, des repas partagés, des objets ou encore des mots. Parce que dans la bouche d’Anatolie, certains mots veulent en dire d’autres. La vieille femme s’est construit un monde intérieur bien à elle, unique, riche et surtout d’une grande poésie, dont elle confie à l’enfant des bribes. Cette construction interne, cette sorte de mythologie personnelle d’Anatolie basée sur des petites choses de la vie quotidienne, ressemble aux mondes imaginaires que se créent les enfants à partir de petits bouts de rien. Rien n’est venu mettre fin aux inventions d’Anatolie, rien n’a pu bouleverser cette part d’enfance, à la fois pure, protectrice mais également lucide et cruelle envers le reste du monde.



Le vent d’Anatolie est un texte d’une grande douceur et poésie, plein de grâce et d’émerveillement. Un vrai petit bijou.
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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Le crépuscule des loups

Il ne faut pas s’engager dans la lecture de ce livre à la légère : 650 pages de très grand format, le voyage va forcément durer longtemps et il faut être prêt à ses tours et détours, à ses méandres et chemins de traverse. Voilà l’aspirant voyageur-lecteur prévenu : il est au départ d’un long périple, à lui de faire le choix de s’embarquer ou non….



Et s’il fait le choix de partir ? Et bien il ira en Grèce, quelque part proche de la Macédoine, dans un village, mais surtout dans une famille. Une famille innombrable, au point qu’on se perd entre tous ses membres, et qu’elle est un monde à elle toute seule. Un monde maintenant disparu, le monde du tournant entre le XIXe et le XXe siècle. Le patriarche Christophoros s’est marié trois fois, ses deux dernières femmes ont eu des enfants d’unions précédentes, il a eu des nombreux enfants avec ses deux premières femmes. Qui ont eu à leur tour des enfants. Et ces enfants aussi ont eu des enfants….Parfois les oncles sont plus jeunes que leurs neveux et nièces…Et la majorité cohabite toujours ensemble.



En dix Histoires, l’auteur nous conte la vie de la tribu, s’attachant d’avantage à tel ou tel personnage, à tel ou tel moment de la vie du clan. Que l’on soupçonne ou devine quelque part être le sien. Mais reconstruit, fantasmé, rêvé en partie. Et comme dans un rêve il y a du surnaturel, de la poésie, de l’angoisse aussi. Tout n’est pas forcément clair. Et le lecteur peut faire aussi jouer son imaginaire et créer en partie son rêve. Dans ce monde maintenant disparu, comme les personnages.



Il faut rentrer dans ce livre, dans ce récit sinueux, fait dans une écriture sinueuse, qui suggère plus qu’elle ne révèle, qui caresse doucement avec les mots, avant parfois de réveiller comme avec une morsure. Elle a le rythme d’un voyage à pied, où l’on prend son temps, et dans lequel on est parfois récompensé par un paysage, un point de vue, quelque chose d’entraperçu au loin, qu’on oubliera pas. Elle sème dans l’esprit du lecteur des images, plus que des intrigues, des obsessions plus que des certitudes. Quand on est pris dans les entrelacs de cette narration, on se sent très triste d’avoir fini le voyage, et on souhaite le recommencer un jour. Sinon, il vaut mieux abandonner de suite. Ou ne pas tenter le voyage.

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Le vent d'Anatolie

Curieux souvenir des rencontres entre une fillette et une vieille malade ostracisée. Envoûtant.



Publiée en 1986 (et traduite en français en 2012 par Michel Volkovitch chez Quidam Éditeur), cette longue nouvelle de la Grecque Zyranna Zatéli, dont le titre littéral serait "Avec grâce dans la nature sauvage", était sa deuxième œuvre, sept ans avant le roman de la consécration ("Le crépuscule des loups").



Dans un petit village grec aux confins de la Thrace et de la Macédoine, une fillette raconte ses étranges visites auprès d'une vieille femme, Anatolie, affligée d'une maladie mystérieuse qui fait d'elle un personnage à la fois méprisé et redouté, presque tabou, au sein de la communauté. Une touche presque fantastique, toute en non-dits, où les souvenirs diffus de la fillette mêlent à loisir, en narguant la tentative du lecteur pour rationaliser cette expérience, innocence et dureté, réflexion sur l'ostracisme et sorcellerie instinctive.



Une poésie très concrète et curieusement efficace qui évoque aussi comme en écho "La porte" de la Hongroise Magda Szabo.
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Le vent d'Anatolie

C'est l'histoire d'une rencontre. Entre deux femmes : une en-devenir et encore petite et une bien plus âgée et ...en partance.

Elles se trouvent, un peu à l'écart des autres et partagent, des plats, des histoires poétiques et vieilles comme le monde, des compagnons : le vent d'Anatolie et la lune.

C'est court, c'est tendre et c'est très beau.
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Le vent d'Anatolie

J'ai bien aimé cette nouvelle. Pas vraiment au début, car on ne sait pas trop où en est , ni où on va. Le récit est heurté, les scènes se suivent un peu sans queue ni tête. Cependant, au fil du récit, terminé dans le silence d'une nuit d'insomnie, les mots révèlent leur force, et donnent l'impression qu'il faut mâcher le texte pour en extraire le jus, de gré ou de force. J'ai fini par reprendre le début, qui se révélait alors totalement. Etrange et prenant. Vraiment, bravo!
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Le vent d'Anatolie

Une nouvelle d'une cinquantaine de pages. Une adolescente et une femme en train de mourir. L'adolescente brave un interdit, celui d'éviter la femme malade. Cette dernière déploie tout son charme pour vaincre sa solitude, sans en avoir l'air. Ce qui donne une rencontre improbable et essentielle.



Très beau texte, d'une écriture limpide et riche. L'auteur a un immense talent pour créer des personnages, installer une ambiance, un climat. Conter par bribes, comme par inadvertance. Mettre en place un univers très réaliste et onirique à la fois. Dans lequel présent et passé se mélangent. Où les personnages ont des contours à la fois coupants et flous, comme pour se dissoudre. Tout en subsistant sous une autre forme, mouvante mais persistante.



Une seule frustration : que ce soit si court. Il me faut maintenant un texte plus long de cet auteur. D'urgence.

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Le vent d'Anatolie

Zyrànna Zatèli est -selon Michel Volkovitch son traducteur- une véritable star en Grèce, notamment grâce à ses nouvelles dont ce texte a la tonalité étrange (parait-il très «zatélienne»), d’une cinquantaine de pages.



Anatolie est une vieille femme - et non l’Asie mineure -, malade, amaigrie et fiévreuse, et mise en quarantaine, dans un village du nord de la Grèce. La narratrice, enfant, est la seule à oser s’approcher d’elle et elle devient son lien avec le monde des vivants. Une relation proche se développe ainsi avec cette femme âgée et mourante, tour à tour rude, sarcastique ou simplement fascinante.



Les habitants du village, personnages merveilleux, tels le bijoutier qui met des pompons aux oreilles des chats, disparaissent totalement dès que l’enfant rencontre, et est comme happée dans sa relation avec la mystérieuse Anatolie. Anatolie lui raconte le départ de sa sœur, de son frère aimé et celui de son père.



La façon de raconter de Zyrànna Zatèli a quelque chose d’oblique ; elle donne une dimension fantasmagorique aux choses les plus simples et même un boucher mangeur de viande crue et dépuceleur général devient poétique, et une paire de chaussures vertes comme des poivrons deviennent fantastiques.

Et (tant pis si cette expression est totalement galvaudée) c’est donc un petit bijou !



« Quand je m’approchai, l’impression de rêve persista et je vis Anatolie – ce ne pouvait être qu’elle – assise sur une chaise, un peu penchée en avant, au-dessous d’une lampe à pétrole accrochée au mur, le verre entouré d’une feuille de gélatine jaune. Que faisait-elle dehors de grand matin dans un tel brouillard ? Rien. Elle restait là. J’apprendrais bientôt qu’elle aimait sortir dans sa cour à l’aube, ou le soir, avec sa lampe, et s’asseoir ainsi. Elle entendit mes pas, tourna légèrement la tête et suivit mon approche, le visage tout à fait dénué d’expression, à cela près que ses yeux, quoique inexpressifs, avaient de quoi troubler : enfoncés, fendus, très humides, parfaitement sombres, ils luisaient comme un marécage, comme une boue d’un vert noir sous les rayons du soleil ou de la lune. »

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Gracieuse dans ce désert

histoires ancrées dans une paysannerie ancienne, mais histoires à côté, qui flirtent avec la réalité mais sont naturellement dans l'étrange - non pas légendes, fééries ou légendes de saints, simplement une autre réalité qui vient naturellement se nouer à celle que nous trouvons évidente
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