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Citations de bell hooks (134)


Lorsque la culture est fondée sur le modèle du dominateur elle est non seulement violente, mais elle transforme toutes les relations en luttes de pouvoirs.
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Aussi longtemps que les hommes seront conditionnés à considérer la domination violente et la maltraitance des femmes comme des privilèges, ils n'auront aucune idée des dégâts qu'ils se font à eux-mêmes et aux autres, et n'auront aucun motif de changement.
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Le patriarcat est la maladie sociale la plus dangereuse pour le corps et l'esprit masculins.
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La colère est le meilleur refuge pour qui cherche à dissimuler sa souffrance ou son angoisse spirituelles.
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bell hooks
Aucun·e intellectuel·le insurgé·e, aucune voix critique dissidente n’échappe à la pression de se couler dans le moule. Nous sommes toustes vulnérables. Nous pouvons toustes nous faire avoir, coopter, acheter. Aucune grâce particulière ne peut nous sauver. Tout n’est que combat permanent.
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Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l'exploitation et à l'oppression sexistes.
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Garbarino écrit : "Où et comment les garçons apprennent-ils ce que c’est d’être un homme ? Bien trop souvent, ils semblent l’apprendre des médias de masse et des garçons les plus en vue au sein de leur communauté, en particulier leurs camarades. Les amis d’un garçon sont pour lui les arbitres de ce qui est masculin et de ce qui est féminin.
La résilience des garçons au sein d’une communauté dépend donc de notre capacité à changer les attitudes machistes qu’ils adoptent dans leurs groupes d’amis, et à élargir leur conception de ce qu’est et fait un homme véritable."
(...)
Franchement, il est difficile de comprendre pourquoi ces hommes qui en savent tant sur la façon dont la pensée patriarcale nuit aux garçons sont incapables d'appeler le problème par son nom véritable et, ce faisant, de se donner la possibilité de concevoir un monde où les sentiments des garçons pourraient réellement être pris au sérieux. Peut-être gardent-ils le silence parce que toute critique du patriarcat conduit nécessairement à envisager que la réponse pourrait être la conversion à la pensée et à la pratique féministes. Si tant d’hommes qui se questionnent sur la vie affective des garçons refusent de considérer la théorie féministe comme une aide, c’est aussi en grande partie parce que ce mouvement a accordé très peu d’attention au développement affectif des garçons, à cause du ressentiment envers les hommes d’une partie des féministes.
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Il nous faut mettre en lumière le rôle que les femmes jouent dans la perpétuation et le maintien de la culture patriarcale, afin de pouvoir reconnaître que les femmes et les hommes contribue de manière égale au système patriarcal, même si les hommes en tirent plus de bénéfices. Les hommes et les femmes doivent travailler ensemble à démanteler et transformer la culture patriarcale.
Évidemment, il ne nous sera pas possible de démanteler ce système tant que nous serons collectivement dans le déni à propos de son impact sur nos vies. Le patriarcat exige la domination masculine par tous les moyens nécessaires, c’est pourquoi il soutient, encourage et tolère la violence sexiste. Or, dans les discours publics sur la violence sexiste, c’est de maltraitances et de viols commis par les partenaires domestiques que nous entendons le plus souvent parler. Mais les formes de violence patriarcale les plus répandues sont celles que font subir les parents patriarcaux à leurs enfants au sein du foyer. Cette violence sert en général à renforcer un modèle de domination où celui qui impose son autorité est considéré comme le maître de tous ceux et celles qui n’ont pas de pouvoir, et où il s'octroie le droit de maintenir son règne par des pratiques d'assujettissement, de subordination et de soumission.
La culture patriarcale se maintient en empêchant hommes et femmes de dire la vérité sur ce qui leur arrive au sein de leur famille . Dans notre culture, la grande majorité des gens appliquent une règle tacite qui exige que les secrets patriarcaux ne soient pas diffusés, afin de protéger le règne du père.
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Un soir, Papa autorisa mon frère à sortir la boîte de billes. Alors que j’annonçai mon désir de mer mon frère me répondit que « les filles ne jouent pas aux billes », que c’était un jeu de garçon. Cela ne faisait aucun sens dans l’esprit d’une fille de quatre ou cinq ans, et j’insistai sur mon droit de jouer en ramassant des billes pour les jeter. Papa intervint pour me dire d’arrêter. Je n’écoutai pas. Sa voix se fit de plus en plus forte. Puis, soudain, il me saisit, brisa une planche de la porte moustiquaire pour se mettre à me frapper avec, et me dit : « Tu n’es qu’une petite fille. Quand je te dis de faire quelque chose, c’est un ordre ! ». Il me frappa encore et encore, jusqu’à ce que je reconnaisse que j’avais bien compris ce que j’avais fait. Sa rage, sa violence attiraient l’attention de toutes et tous. Notre famille se tenait immobile, envoûtée, captivée par la pornographie de la violence patriarcale. Après ce passage à tabac, je fus bannie — forcée de rester seule dans le non. Maman entra dans ma chambre pour apaiser ma douleur, et me dire de sa douce voix du sud : « J’ai essayé de te prévenir. Tu dois accepter que tu n'es qu'une petite fille et que les filles ne peuvent pas faire ce que font les garçons ». Au service du patriarcat, sa tache consistait à confirmer que Papa avait fait ce qu’ll fallait en me remettant à ma place, en rétablissant l’ordre social naturel.
Je me souviens très bien de cet événement traumatisant, car c’est une histoire qui fut sans cesse racontée au sein de notre famille. Personne ne se préoccupait du fait que cette répétition permanente puisse déclencher un stress post-traumatique ; la re-raconter était nécessaire à la fois pour renforcer le message et pour rappeler à toutes et tous mon état d‘impuissance absolue. Le souvenir de cette petite fille fouettée brutalement par un homme grand et fort servait non seulement à me rappeler mon rôle genré, mais aussi à rappeler à celui et celles qui avaient regardé et qui se souvenaient, à tous mes frères et sœurs, ainsi qu’à notre mère adulte, que notre père patriarcal était le chef de la famille. Nous devions nous rappeler que si nous n’obéissions pas à ses règles, nous serions puni·es, puni·es même jusqu’à la mort. C’est ainsi que nous avons été formé·es, par expérience, à l’art du patriarcat.
Cette expérience n’a rien d’unique ni d’exceptionnel. Il suffit d'écouter les voix des adultes blessés, de tous ces enfants qui ont été élevés au sein de foyers patriarcaux, pour entendre différentes versions de la même histoire : celle de la violence à laquelle on recourt pour consolider notre endoctrinement et nous faire accepter le patriarcat.
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Aucun homme ne parvient à se hisser à la hauteur des standards patriarcaux sans s'engager de manière permanente à pratiquer la trahison de soi. (...)
Le patriarcat est un système politico-social qui affirme que les hommes sont intrinsèquement dominants, supérieurs à tout ce qui est considéré comme faible, en particulier les femmes, dotés du droit de dominer et de régner sur les faibles, et de maintenir cette domination par diverses formes de terrorisme psychologique et de violence. Lorsque mon frère aîné et moi sommes né-es, avec un an d’écart, le patriarcat a déterminé la manière dont chacun-e d’entre nous serait considéré-e par nos parents. Nos deux parents croyaient au patriarcat ; on leur avait enseigné la pensée patriarcale par le biais de la religion.
A l’église, il et elle apprirent que Dieu a créé l’homme pour diriger le monde et tout ce qu’il contient, et que c’est le travail des femmes d’aider les hommes à accomplir ses tâches, d’obéir et de toujours jouer le rôle subordonné, sous les ordres d’un homme puissant. On leur apprit que Dieu est un homme. Cette doctrine leur fut répétée dans toutes les institutions où il et elle se rendaient, écoles, tribunaux, clubs, stades, aussi bien que dans les églises. Après avoir embrassé la pensée patriarcale, comme tout le monde autour d’eux, nos parents l’enseignèrent à leurs enfants, parce qu’elle leur semblait être une façon « naturelle » d’organiser la vie.
En tant que fille, on m’apprit que mon rôle était de servir, d’être faible ; d’être libre du fardeau de penser ; de prendre soin des autres et de les nourrir. On apprit à mon frère que son rôle était d'être servi ; de subvenir matériellement aux besoins des autres ; d’être fort; de penser, d’élaborer des stratégies et des plans; et de refuser de prendre soin de, autres ou de les nourrir. On m’apprit qu’il n’était pas convenable pour une femme d’être violente, que c’était "contrenature". On apprit a mon frère que sa valeur serait mesurée à sa capacité à être violent (bien que dans un contexte approprié). on lui apprit qu’un garçon devait prendre plaisir à la violence (bien que dans un contexte approprié). on lui enseigna qu’un garçon ne devait pas exprimer ses sentiments. On m’enseigna que les filles pouvaient et devaient exprimer leurs sentiments, ou du moins une partie d’entre eux. Lorsque j’enrageais de me voir refuser un jouet, on m’apprenait, en tant que fille au sein d’un foyer patriarcal, que la rage n’était pas un sentiment féminin approprié, que non seulement je ne devais pas exprimer un tel sentiment, mais que je devais l’éradiquer. Lorsque mon frère enrageait de se voir refuser un jouet, on lui apprenait, en tant que garçon au sein d’une famille patriarcale, que sa capacité à exprimer sa rage était une bonne chose, mais qu’il devait considérer si le contexte était propice au déchaînement de son agressivité. Pour l’instant, il ne devait pas utilise, sa rage pour s’opposer aux souhaits de ses parents, mais plus tard, une fois adulte, on lui apprit que la rage était permise sr la Violence qu'elle suscite l’aide à protéger son foyer et sa nation.
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Bien que les hommes et les femmes noir.e.s aient lutté tout autant pour la libération pendant l'esclavage et une bonne partie de la période de la Reconstruction, les leaders politiques noirs masculins ont perpétué des valeurs patriarcales.
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En tant que personnes de couleur, notre lutte contre l'impérialisme racial aurait dû nous apprendre que partout où il existe des relations maître/esclave, opprimé.e/oppresseurs.e, la violence, la rébellion et la haine infiltrent tous les éléments de nos vies. Il ne peut y avoir de liberté pour les hommes noirs tant qu'ils prônent l'assujettissement des femmes noires. Il ne peut y avoir de liberté pour les hommes sexistes d'aucune race tant qu'ils prônent l'assujettissement des femmes.
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Le fait de fréquenter des lesbiennes fortes et attentionnées quand j’étais jeune fille m’a appris une leçon qui n’a pas perdu de sa justesse : les femmes ne dépendent pas des hommes pour leur bien-être et leur bonheur – pas même pour leur bonheur sexuel. Prendre conscience de cela a ouvert un monde de possibilités aux femmes. Elles avaient désormais des choix et des options. On ne saura jamais combien de millions de femmes restent en couple avec des hommes sexistes et dominateurs simplement parce qu’elles sont incapables d’imaginer une vie où elles seraient heureuses sans les hommes, même si elles ne sont pas satisfaites sexuellement et affectivement avec les hommes qui sont dans leur vie. Si une femme a le sentiment d’avoir besoin de quelque chose en dehors d’elle-même pour légitimer et valider son existence, c’est qu’elle est déjà en train d’abandonner son pouvoir de se déterminer elle-même, sa force d’initiative. Depuis mon enfance, les lesbiennes sont pour moi une inspiration à revendiquer mon pouvoir d’auto-détermination. (p. 136)
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Au cours des premières étapes du mouvement féministe, nous distinguions entre les « femmes dont l’identité dépend des femmes » (women-identified-woman) et les « femmes dont l’identité dépend des hommes » (man-identified-woman). L’expression « femme dont l’identité dépend des femmes » servait à désigner les militantes qui n’avaient pas fait le choix du lesbianisme, mais qui avaient tout de même choisi de ne faire dépendre leur identité que des femmes, ce qui signifie que leur existence ne dépendait ontologiquement pas de ce qu’affirment les hommes. (p.136-137)
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A l’apogée de la libération sexuelle et du mouvement féministe contemporain, les femmes ont constaté que les hommes étaient souvent prêts à accepter l’égalité dans tous les domaines sauf dans celui de la sexualité. (…) les hommes n’ont pas renoncé à la croyance sexiste selon laquelle la performance de la femme (c’est-à-dire, le fait qu’elle ait envie ou non d’avoir un rapport sexuel) doit être déterminée par leur désir. S’il était amusant pour eux de faire l’amour avec des femmes enthousiastes et libérées, ce n’était plus le cas lorsque ces femmes déclaraient qu’elles voulaient un peu d’espace pour une vie sans rapports sexuels. Souvent, quand cela se produisait, les hommes hétérosexuels indiquaient clairement qu’ils auraient besoin d’aller voir ailleurs pour se libérer de leurs désirs. Cette réaction montre qu’ils continuaient d’adhérer au paradigme sexiste qui fait du corps féminin leur propriété, et à l’idée selon laquelle n’importe quel corps féminin peut faire l’affaire. Une relation hétérosexuelle ou homosexuelle n’est libératrice que si les deux partenaires sont libres de déterminer quand et à quelle fréquence ils et elles veulent avoir des rapports sexuels, sans crainte de sanction. (p.130)
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Je frissonne à la seule idée d’un monde où une femme risque d’être fécondée chaque fois qu’elle a des rapports sexuels, un monde où les hommes ont envie de sexe et où les femmes en ont peur. Da,s un tel monde, une femme qui a des désirs sexuels est à l’intersection entre le désir et la peur. (p. 123)
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Souvent, la seule alternative à la masculinité patriarcale présentée par le mouvement féministe ou par le mouvement des hommes était l’idée que les hommes pourraient devenir plus « féminins ». Cette idée du féminin qu’on invoquait alors venait de la pensée sexiste et ne représentait pas une alternative à celle-ci. Ce dont on avait besoin (et c’est toujours le cas), c’est une vision de la masculinité où l’estime de soi et l’amour de soi en tant qu’être unique forment la base de l’identité. Les cultures de domination attaquent l’estime de soi et la remplacent par l’idée que nous tirons de notre sentiment d’exister de la domination d’autrui. La masculinité patriarcale enseigne aux hommes que leur sentiment d’être soi et leur identité, leur raison d’être, résident dans leur capacité à dominer les autres. (p.102)
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« A partir du moment où les hommes ne sont pas égaux entre eux au sein d’une structure de classe patriarcale, capitaliste et suprématiste blanche, de quels hommes les femmes veulent-elles être les égales ? »
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Les chercheurs racistes ont fait comme si les femmes noires qui remplissaient leur rôle de mère et subvenaient aux besoins de leur famille faisaient par là des choses jamais vues nécessitant de nouvelles définitions, bien qu’il n’ait as été rare pour nombre de femmes blanches pauvres ou veuves d’effectuer ces deux rôles en même temps. Pourtant ils ont qualifié les femmes noires de matriarches – un titre qui ne décrit en aucun cas le statut des femmes noires aux États-Unis. Aucun matriarcat n’y a jamais existé. (p. 131)
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La sororité dont nous avons besoin pour la révolution féministe ne pourra être atteinte que lorsque toutes les femmes en auront fini avec l’hostilité, la jalousie et la compétition les unes avec les autres qui nous ont maintenues vulnérables, faibles et incapables d’imaginer de nouvelles réalités. Cette sororité ne peut être forgée par de simples paroles. Elle sera le résultat d’une croissance et de changements continus. C’est un but à atteindre, un processus de devenir. Ce processus commence par l’action, le refus de chaque femme d’accepter les mythes, les stéréotypes et les fausses théories qui nient ce qui nous unit, notre expérience humaine commune, qui nient notre capacité à faire l’expérience de l’Unité de toute vie, qui nie notre capacité à combler les fossés créés par le racisme, le sexisme ou le classisme, qui nient notre capacité à changer. Ce processus commence par la reconnaissance que les femmes états-uniennes, sans exception, sont conditionnées à être racistes, classistes et sexistes à différents degrés, et nous autoproclamer féministes ne nous exempte pas du travail qui consiste à se débarrasser de cet héritage de socialisation négative. (p. 244)
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