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Citations de bell hooks (133)


C'est en grande partie parce que le mensonge est si répandu et accepté culturellement que beaucoup d'entre nous ne connaîtrons jamais l'amour. Il est impossible de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui lorsqu'on est entouré-e de secrets et de mensonges jusqu'au coeur de son être et de son identité. Dans un contexte de tromperie, on ne peut pas croire qu'une autre personne ait toujours l'intention de nous faire du bien, on ne peut pas mettre au cceur de cette relation la pratique de l'amour.
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Les hommes mentent plus facilement parce qu’ils sont étrangers à leurs sentiments ; ils se mettent dans un état de transe et recourent aux stratégies de survie qui leur ont été enseignées dans leur enfance pour affirmer leur virilité. Cette incapacité à se connecter aux autres les rend incapables d’assumer leur responsabilité lorsqu’ils blessent quelqu’un. Ce déni devient tout à fait manifeste quand les hommes cherchent à justifier leur extrême violence contre des personnes moins puissantes qu’eux, généralement des femmes, en suggérant que ce sont eux qui sont en réellement victimes des femmes.

Derrière toute cette mascarade masculine, beaucoup d’hommes se considèrent intérieurement comme des victimes du manque d’amour.
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Dans Le chemin le moins fréquenté, Scott Peck définit l’amour comme “la volonté de s’étendre soi-même dans le but de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d’autrui”. Il développe ensuite cette idée: “l’amour, c’est ce qu’on fait. L’amour est un acte de volonté, c’est-à-dire désir et action, conjointement. Et la volonté implique aussi un choix. On n’est pas obligé d’aimer. On le décide”.
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8. Excipit : « Dans un monde où les garçons et les hommes s'égarent quotidiennement, nous devons mettre en place des guides, des panneaux de signalisation, de nouveaux chemins. Une culture de la guérison qui donne aux hommes les moyens de changer est en train de naître. On ne peut pas guérir dans l'isolement. Les hommes qui aiment et les hommes qui aspirent à aimer le savent. Nous devons nous tenir à leurs côtés, le cœur et les bras ouverts. Nous devons être prêt.e.s à les prendre dans nos bras, à leur offrir un amour qui puisse abriter leurs esprits blessés le temps qu'ils trouvent le chemin du retour, le temps qu'ils exercent leur volonté de changer. »
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7. « […] C'est peut-être cette même impuissance par rapport aux hommes adultes au sein de patriarcat qui conduit les femmes à faire un usage destructeur du pouvoir affectif qu'elles exercent sur leurs garçons. C'est pour cette raison que les foyers monoparentaux dysfonctionnels où règne le sadisme maternel sont un endroit tout aussi malsain pour élever des garçons que les foyers biparentaux dysfonctionnels où le sadisme maternel est de toute façon la norme. […]
Les femmes ne sont pas naturellement plus capables d'amour que les hommes ; prendre soin des autres ne les empêche pas de se rendre coupable de maltraitance affective. La culture patriarcale a une tendance si forte à présupposer que les femmes sont aimantes et capables d'intimité, que l'incapacité d'une femme à acquérir les compétences relationnelles qui rendraient l'intimité possible passe souvent inaperçue. Si on encourage la plupart des femmes à acquérir des compétences relationnelles, une mauvaise estime de soi les empêche parfois d'appliquer ces compétences de manière saine. » (p. 180)
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6. « Sans l'ombre d'un doute, l'un des premiers actes révolutionnaires du féminisme visionnaire dont être de restaurer la masculinité en tant que catégorie biologique et éthique sans lien avec le modèle du dominateur. C'est pour cette raison que l'expression "masculinité patriarcale" est si importante : car le patriarcat réduit toujours la différence masculine au droit suprême des hommes à dominer les autres par tous les moyens nécessaires, qu'il s'agisse des femmes qui sont leurs subordonnées ou de tout groupe jugé plus faible. Pour rejeter ce modèle en faveur d'une masculinité féministe, il nous faut définir la masculinité comme un état plutôt que comme une performance. Ce que nous devons appeler l'être masculin, l'être-homme, la masculinité, c'est la bonté essentielle au cœur d'une personne, d'un corps humain qui possède un pénis. Beaucoup d'écrits critiques au sujet de la masculinité défendent l'idée qu'il faut se débarrasser de ce terme, qu'il faut "mettre fin à l'homme". Cependant, une telle position renforce l'idée qu'il y aurait quelque chose de fondamentalement mauvais, malfaisant ou indigne dans la masculinité. » (pp. 144-145)
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5. [Robert Jensen, _Patriarchal Sex_] : « Il est fort instructif de s'attarder sur le sens du principal mot familier que les hommes emploient pour parler des rapports sexuels : "baiser" ('fuck'). Baiser une femme, c'est avoir des rapports sexuels avec elle. Baiser quelqu'un dans un autre contexte […] c'est lui faire du mal ou le tromper. Lorsque le mot est lancé comme une simple insulte ("va te faire foutre", 'fuck you'), c'est dans le but de dénigrer, et il sert souvent de prélude à la violence ou de menace de violence. Le sexe dans le patriarcat, c'est la baise. Quel meilleur témoignage du pouvoir du patriarcat que le fait que nous vivons dans un monde où les gens continuent d'utiliser le même mot pour sexe et violence, tout en résistant à l'idée que la violence sexuelle est quotidienne, et prétendent s'indigner lorsqu'un rapport sexuel devient ouvertement violent. » (cit. p. 112)
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4. « Comme c'est le cas pour beaucoup d'hommes aujourd'hui, il lui était beaucoup plus facile d'accepter l'idée d'un salaire égal pour un travail égal, le partage des tâches ménagères et les droits reproductifs, que d'accepter la nécessité d'un développement affectif commun. Il est plus difficile aux hommes d'accomplir ce travail de développement affectif, car il exige des individus qu'ils soient conscients de leurs émotions, qu'ils les éprouvent. Or, le patriarcat récompense les hommes qui ne sont pas en contact avec leurs sentiments. Lorsqu'ils se livrent à des actes violents, que ce soit à l'encontre des femmes, des enfants ou d'hommes plus faibles, ou dans le contexte d'une violence socialement approuvée comme celle de la guerre, les hommes sont mieux à même de répondre aux exigences du patriarcat s'ils ne ressentent rien. Les hommes capables d'éprouver des sentiments se retrouvent souvent isolés des autres hommes. Cette peur de l'isolement sert souvent de mécanisme pour empêcher les hommes de développer leur conscience affective.
[…]
Les hommes pauvres ou issus de la classe ouvrière, enfants ou adultes, incarnent souvent les pires aspects de la masculinité patriarcale : ils se comportent de manière violente parce que c'est le moyen le plus facile, le moins coûteux de prouver sa "virilité". Si l'on n'arrive pas à devenir un président, un riche, un leader public ou un patron pour prouver qu'on est "vraiment un homme", alors la violence devient un ticket d'entrée dans le concours de la virilité patriarcale, et c'est la capacité à faire violence qui hiérarchise les compétiteurs. » (pp. 96-97)
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3. « Si la critique féministe nous a offert de brillantes critiques du patriarcat, elle a produit très peu d'idées judicieuses sur la masculinité alternative, surtout en ce qui concerne les enfants. Parmi les féministes qui ont donné naissance à des garçons, beaucoup se sont montrées réticentes à remettre en question certains aspects conventionnels de la masculinité patriarcale, lorsque leurs garçons ont voulu embrasser ces valeurs. […] De nombreuses mères seules, féministes éclairées mais disposant de ressources économiques limitées, n'avaient tout simplement pas le temps de s'efforcer à proposer à leurs fils des alternatives conséquentes à la masculinité patriarcale. » (p. 60)
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2. « Une fois qu'ils ont absorbé passivement l'idéologie sexiste, les hommes se mettent à interpréter à tort ce comportement toxique de manière positive. Aussi longtemps que les hommes seront conditionnés à considérer la domination violente et la maltraitance des femmes comme des privilèges, ils n'auront aucune idée des dégâts qu'ils se font à eux-mêmes et aux autres, et n'auront aucun motif de changement.
Le patriarcat exige des hommes qu'ils deviennent et demeurent des estropiés affectifs. Dans la mesure où ce système refuse aux hommes le plein accès à leur libre volonté, il est difficile à tout homme, quelle que soit sa classe sociale, de se rebeller contre le patriarcat, de se montrer déloyal envers le parent patriarcal, que ce dernier soit homme ou femme. » (p. 47)
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1. « […] Dans les discours publics sur la violence sexiste, c'est de maltraitances et de viols commis par les partenaires domestiques que nous entendons le plus souvent parler. Mais les formes de violence patriarcale les plus répandues sont celles que font subir les parents patriarcaux à leurs enfants au sein du foyer. Cette violence sert en général à renforcer un modèle de domination où celui qui impose son autorité est considéré comme le maître de tous ceux et celles qui n'ont pas de pouvoir, et où il s'octroie le droit de maintenir son règne par des pratiques d'assujettissement, de subordination et de soumission.
La culture patriarcale se maintient en empêchant hommes et femmes de dire la vérité sur ce qui leur arrive au sein de leur famille. Dans notre culture, la grande majorité des gens appliquent une règle tacite qui exige que les secrets patriarcaux ne soient pas diffusés, afin de protéger le règne du père. » (p. 44)
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Il est évident que de nombreuses femmes, et plus particulièrement ces femmes blanches qui ont été à l'avant-garde du mou-vement, se sont approprié le féminisme pour servir leurs buts personnels, mais plutôt que de me résigner à cette appropriation, je choisis de me réapproprier le terme « féminisme », pour insister sur le fait qu'être « féministe » dans un sens authentique, c'est vouloir la libération des rôles sexistes, de la domination et de l'oppression pour toutes les personnes, femmes et hommes.
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Apprendre l'autodéfense aux femmes afin qu'elles puissent se défendre contre les violeurs n'est pas la même chose que de changer la société afin que les hommes ne violent plus. Créer des foyers pour femmes battues ne change pas la mentalité des hommes qui les battent, ni la culture qui promeut et cautionne leur violence. Attaquer l'hétérosexualité ne renforce pas l'image de soi des femmes qui désirent être avec des hommes. Condamner le travail domestique comme étant ingrat ne rend pas à la ménagère la fierté et la dignité au travail dont elle est privée par la dévalorisation patriarcale. Exiger la fin du sexisme institutionnalisé ne garantit pas la fin de l'oppression sexiste.
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On ne peut parler de droits des femmes sans inclure toutes les femmes; lorsqu'une seule femme est privée de ses droits, ce sont toutes les femmes qui sont niées.
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Si la femme blanche s’était battue pour changer le sort de la femme noir esclave, c’est sa propre position sociale dans la hiérarchie sexe-race qui aurait été mise en péril.
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Ce [le mouvement des droits civiques] qui avait débuté comme un mouvement pour la libération de toutes les personnes noires de l'oppression raciste est devenu un nouvement dont le but premier était l'établissement d'un patriarcat noir. […] Que les femmes noires aient été victimes des oppressions à la fois sexistes et racistes était considéré comme insignifiant, parce que la souffrance des femmes, si grande qu'elle ait pu être, ne pouvait pas prévaloir sur la douleur des hommes.
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On nous a demandé de nier une partie de nous-mêmes - et nous l'avons fait. Par conséquent, lorsque le mouvement des femmes a soulevé le problème de l'oppression sexiste, nous avons défendu l'idée que le sexisme était insignifiant à la lumière de la réalité plus sévère et brutale du racisme. Nous avions peur de reconnaître que le sexisme pouvait être tout aussi oppressant que le racisme. Nous nous sommes cramponnées à l'espoir que la libération de l'oppression raciale serait tout ce dont nous aurions besoin pour être libres. Nous étions une nouvelle génération de femmes noires à qui on avait appris à se soumettre, à accepter l'infériorité sexuelle et à se taire.
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Cette peur d'admettre les différences [de couleur] est à la base du tabou autour de la notion de race, qui a d'ailleurs atteint son paroxysme le 16 mai 2013, jour où fut adoptée une proposition de loi du Front de gauche supprimant le mot « race » de la législation française.
Or, faire disparaître le mot « race » ne signifie pas faire disparaître le racisme, ni les races elles-mêmes. Les Blanc.he.s et les Noire.s ont bien une place distincte dans la hiérarchie sociale en France. Et c'est bien dans cette dimension qu'il faut envisager la race : comme une construction sociale.
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L'amour ne nous sauve que si nous voulons être sauvé·es.
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La pratique de l'amour suppose qu'on accepte la souffrance.
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