AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de bell hooks (66)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


A propos d'amour

C'est un livre qui change des autres essais écrits par bell hooks. Ici, il est question d'amour, comment celui-ci naît, se développe, et que permet-il ?



Il m'a surprise au début par son ton de développement personnel à l'américaine, à base de "si tu le veux tu le peux". bell hooks a mis l'accent sur la recherche sur l'amour, en lisant de très nombreux ouvrages, qu'elle cite tout au long du livre.



J'ai aimé l'importance et la confiance que bell hooks a mis dans l'amour : elle dit qu'en dépit de la mièvrerie que tout le monde lui attribue, l'amour peut libérer. Chaque chapitre est construit intelligemment, avec précision et clarté.



bell hooks a su dans ce livre démontrer comme l'amour peut être un élément déclencheur de changement et agissant au niveau à la fois sociologique, individuel etc. Je recommande cette lecture qui change de ce qu'on a l'habitude de lire, et qui a cette caractéristique unique d'avoir, vingt ans plus tôt, proposé une révolution romantique, alors même que ces deux dernières années des dizaines d'ouvrages abordant ce thème paraissent dans les librairies, sans jamais être aussi exhaustif que celui-ci.
Commenter  J’apprécie          10
A propos d'amour

Et si la solution était l’amour ? Et si, pour obtenir une société plus juste et se défaire de la domination patriarcale, la solution était l'amour ? Bell Hooks dans un texte référence tantôt théorique tantôt intimiste, nous offre de précieuses réflexions pour redéfinir notre vision de l'amour.
Commenter  J’apprécie          00
A propos d'amour

Best-seller aux Etats-Unis dès sa parution en 2000, All About Love est un ambitieux essai de l’afroaméricaine bell hooks, consacré à la brulante question de l’amour.



Aux prémices de ses réflexions, l’autrice part d’un constat alarmant, à savoir qu’il est difficile de définir positivement ce que c’est que d’être aimé.e. En effet, au sein d’une société patriarcale, l’expérience de l’amour se vivant essentiellement par le prisme du manque, l’entreprise s’avère délicate.



Exprimant un désir fort, celui de vivre dans une culture où l’amour (véritable) pourrait s’épanouir, elle amorce un travail de réflexion : elle tente de penser de nouvelles façons d’aimer, radicales et transformatrices, pour contribuer au changement qu’elle souhaite voir émerger.



Selon elle, pour aimer, il conviendrait de mobiliser divers ingrédients : soin, affection, mais aussi, reconnaissance, respect, engagement, confiance, et communication honnête. L’amour, bien qu’intrinsèquement complexe à caractériser, doit impérativement se déployer de manière concrète. Ce sont les actes qui structureraient l’amour, et non de simples sentiments.



En ce sens, par définition, l’amour et la maltraitance ne peuvent coexister. De même qu’on ne peut exercer une domination sur un individu et prétendre l’aimer profondément. Pour bell hooks, ces derniers constats constituent une menace à la structure familiale traditionnelle car c’est précisément en son sein que les un.e.s et les autres intègrent cette ambivalence, et parfois, la reproduisent. Elle écrit « nous partons du principe que nous saurions aimer instinctivement, malgré les preuves accablantes du contraire, nous admettons que la famille est la première école de l’amour. »



Mais en adoptant cette nouvelle acception de l’amour, la sphère familiale, lieu de violence patriarcale, ferait nécessairement l’objet d’une remise en question durable, ce qui ne fait bien sûr pas l’unanimité. Selon l’autrice, la critique extensive de la définition patriarcale de l’amour, qui rend la violence acceptable, « ne nous permettrait plus de dire qu’il y a de l’amour dans nos familles. »



Dans ce contexte, en raison de leur socialisation sexiste, les femmes seraient enclines à intégrer l’idée que l’affirmation de soi serait une menace pour leur féminité et leur capacité à relationner, là où, la socialisation masculine les encouragerait à considérer le maintien de leur position de contrôle comme une priorité, et à mentir pour affirmer leur puissance. A l’aune de tout cela, comment pourrait-il être possible de s’aimer ?



En filigrane, l’autrice évoque toutefois quelques perspectives, comme le fait de créer une éthique de l’amour fondée sur une démarche de vérité. Dire la vérité à soi-même et aux autres.



J’ai apprécié cette lecture dont j’ai tiré plusieurs réflexions qui me donnent à penser. J’ai toutefois été surprise de constater l’absence de considérations sociologiques et sociales, notamment s’agissant du travail, ainsi qu’une paradoxale propension à affirmer que l’amour, « c’était mieux avant »...
Commenter  J’apprécie          10
A propos d'amour

Que dire de ce prodigieux essai ?

Déjà, devrais-je commencer par le définir. Ce n'est pas, à proprement parlé un "essai". Je l'ai plutôt perçu comme une formulation guidée vers l'amour divin et inconditionnel.



Pour nous proposer ce chemin, bell looks nous fait la lecture de 13 étapes qui décortiquent notre mal d'amour, où il provient et comment se débarrasser de ses couches de pollutions émotionnelles.



Et que dire, donc ? Déjà, je suis heureuse d'avoir découvert un livre dont le sujet est l'amour et où, très consciente des critiques, l'autrice balaye d'un revers d'introduction l'idée que l'amour n'est pas un sujet, ou une préoccupation naïve et féminine. le considérer revient à proclamer haut et fort que l'amour n'est pas un sujet de société et à affirmer par la même occasion sa propre incapacité à aimer.

Ça, c'est fait.



L'analyse est humble, s'appuie à la fois sur des lectures d'autres livres et sur l'expérience de l'autrice. J'ai beaucoup aimé découvrir des citations qui sont, très intelligemment choisi. Comment nier le manque d'amour dans sa vie quand on fait face à la citation suivante : "L'amour est la volonté de s'étendre soi-même dans le but de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui."



Prenez garde, donc, à ne pas tomber dans la culpabilité. Mais rassurez-vous, ce livre n'est jamais culpabilisant. Il propose au contraire une voie pour se désaliéner du pouvoir de l'ego et se nicher dans les hautes sphères de l'Amour.



Seul bémol : j'ai trouvé que ce livre était une proposition guidée, mais on ne peut pas le qualifier d'essai. Ne vous attendez pas à y trouver des chiffres ou des propositions scientifiques. Mon esprit rationnel avait besoin d'un peu d'appui sociologique que je n'y ai pas trouvé. Considérez cet ouvrage pour ce qu'il est : une tribune pour l'Amour.

Commenter  J’apprécie          00
A propos d'amour

Étant une grande amoureuse de l’amour lire ce livre a changé ma visions des choses et à repositionner ma manière d’exprimer et de voir l’amour dans sa totalité. Cet ouvrage est un vrai bonheur qui je pense devrais être lu par tous. L’auteur a décrit une grande partie de mes pensées cachés et à repositionner la manière dont je parlais ou réfléchissais de l’amour.
Commenter  J’apprécie          00
A propos d'amour

« A propos d’amour » mais qu’est ce que l’amour, comment y accéder, comment lui rendre sa place d’acteur principal sur la scène de nos quotidiens, comment l’amour peut être salvateur aujourd’hui?



Bell Hooks décortique l’amour dans sa notion la plus entière et globale. Qu’il s’agisse de sentiment amoureux dans un couple, de l’amour que l’on se porte a soi, de l’amour du vivant, Bell Hooks s’empare dans un premier temps de la définition de l’amour de Scott Peck « L'amour est la volonté de s'étendre soi-même dans le but de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui. » A partir de ce postulat, elle déploie tout un procédé démontrant que l’amour est avant tout un acte, un choix, une disposition, elle évince la conviction que l’amour nous tombe dessus.



Selon elle, l’amour a été pollué et amoché par les médias et par une société patriarcale. Les médias nous font croire que cet acte sentimental est celui des femmes exclusivement, qui elles sont en capacité et pleinement disposées à prendre soin de l’autre, comme si seules les femmes avaient ce besoin d’aimer. “Les hommes théorisent l’amour, mais les femmes le pratiquent”

La société patriarcale quant à elle favorise nettement la consommation, l’accumulation des biens et l’attachement matériel aux sentiments amoureux. Cumuler plutôt qu’aimer, le premier comblerai le deuxième.



J’ai particulièrement apprécié le chapitre sur la nécessité d’être vrai, de se montrer en communauté sous son vrai jour, en toute honnêteté. Cela éviterait, selon elle, bien des déconvenues, des déceptions voire même favoriserait l’accès à l’amour simplement pour un monde meilleur. Elle met un bémol sur la notion de famille nucléaire et mise sur l’ouverture à la communauté pour susciter cette effervescence sincère ce qui provoquerait l’amour à l’état pur.



Avec une humilité sincère, Bell Hooks nous parle d’amour en mélangeant théorie et expérience, que ça fait du bien de se nourrir de cet essai.

Commenter  J’apprécie          30
A propos d'amour

Très étonné de ne pas être en accord avec bell hooks cette fois.



Malgré quelques passages intéressants, cet essai ressemble à un roman de développement personnel très hétéronormé et ultra général qui tend un peu trop vers la religion à la fin.



Pas fan DU TOUT.
Commenter  J’apprécie          30
A propos d'amour

J’ai dévoré le premier tiers du livre, surligné et annoté tellement de passages et de phrases impactantes et claires, qui mettent enfin des mots sur des ressentis qu’on a du mal à expliquer.

Par contre à partir du chapitre sur la spiritualité, l’écriture est devenu un peu trop perchée pour moi, j’avoue. Les nombreuses références à la religion et aux éléments de la vie de l’autrice m’ont aussi moins plu.

J’ai eu du mal à terminer pour cette raison.
Commenter  J’apprécie          42
A propos d'amour

Terminer ce livre a été une torture.

Déjà c'est très vague Aucun exemple concret si ce n'est l'auteure qui donne à tout bout de champ des exemples sur elle même uniquement.

Ensuite sous couvert de parler d'amour ça ne parle pas d'amour mais de tout ce qu'il fait bien de critiquer de manière très très manichéenne et bien évidemment sans aucun chiffre : les stupéfiants, les riches et les pauvres, le consumérisme... Ensuite la religion et la spiritualité est omniprésente.

Vraiment un vrai calvaire, surtout que ses idées étaient peut-être nouvelles en l'an 2000 mais en 2023 c'est d'un cliché

Peut être à recommander à des étudiants en philosophie qui "découvrent" la vie?
Commenter  J’apprécie          20
A propos d'amour

Dans cet essai résolument féministe, bell hooks porte un nouveau regard sur la question épineuse de l’amour.



Dans cet écrit basé sur ses expériences personnelles et sur sa vision du féminisme, elle dresse une conception de l’amour fondée sur les actes. Entre respect, communication, affection et engagement elle pose au fur à mesure de cet essai les ciments des relations. bell hooks questionne également la place de l’amour dans les relations familiales pour mieux appréhender et façonner les relations futures.



La dimension foncièrement personnelle de cet essai le rend particulièrement abordable. Dans ce travail de vulgarisation, bell hooks n’hésite pas à partager avec sincérité son parcours amoureux et son rapport à la spiritualité. Pour ma part, ce récit n’a pas révolutionné ma vision de l’amour ou ouvert de nouvelles voies. Cependant, je salue la clarté et l’accessibilité de son propos.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
Commenter  J’apprécie          00
A propos d'amour

Lisez-le. Cet essai est une pépite d'intelligence, bell hooks percute avec chacune de ses phrases. J'ai lu chapitre par chapitre, pour laisser le temps d'infuser et de prendre conscience de chaque chose qu'elle écrit.



C'est vraiment un texte essentiel que tout le monde devrait lire, pour soi-même et entamer peut-être le chemin de la guérison, pour la société et les autres, pour avoir de l'espoir et des pistes pour ouvrir son cœur à l'amour, dans une perspective engagée et féministe.
Commenter  J’apprécie          21
A propos d'amour

20 ans avant Communion, bell hooks publiait À propos d’amour, un texte qui n’a été traduit que récemment en français mais a contribué à inspirer toute une génération de féministes. Cet essai se veut relativement exhaustif sur la question, en déployant chapitre par chapitre les différents aspects de l’amour, ses composantes et les situations dans lesquelles il s’exprime, qu’il s’agisse de l’amour intra-familial, de l’amitié, de la romance voire d’un amour religieux. On ne peut nier l’impact d’un tel ouvrage qui a cherché à revaloriser la notion d’amour, que l’autrice tient absolument à remettre à sa place centrale dans toute relation humaine et même pour faire société, loin d’une conception cynique qui voudrait en faire une affaire de bonne femme, un thème galvaudé bon pour roman à l’eau de rose.



La réflexion allie des éléments de contexte personnel, l’autrice donnant quelques indices sur ses propres expériences, même si celles-ci restent moins concrètement explicitées qu’elles ne le seront dans Communion, des inspirations d’autres œuvres et penseurs/euses, même si ici encore moins nombreux/ses, et une volonté de théoriser la place de l’amour à la fois dans le champ intime et dans le champ politique. Si on pouvait s’attendre à trouver des passages sur l’importance de l’amour accordé aux enfants pour leur donner des bases saines dans la vie, sur la nécessité d’entretenir un cercle amical cher, au-delà de la puissance des relations romantiques socialement plus souvent valorisées, on peut en revanche être un peu plus surpris par la présence de passages qui pointent clairement les travers de la société américaine, et plus largement des sociétés occidentales, du début des années 2000. Le chapitre sur la perte, en fin d’ouvrage, analyse ainsi ce que bell hooks appelle le culte de la mort, et en vient à aborder le racisme comme problème fondamental qui place la peur au-dessus de l’amour et excuse l’attaque violente sous couvert de volonté de protection de la sécurité. On trouve aussi des pages virulentes concernant le patriarcat comme système qui enclos hommes et femmes dans des postures spécifiées qui nuisent aux deux genres, en donnant aux hommes l’impression d’un pouvoir à conserver à tout prix par n’importe quelle forme de domination, y compris au détriment de leurs affects et de leurs besoins. Car bell hooks rappelle que l’amour n’a pas de genre et qu’il est faux de considérer que les femmes y sont naturellement plus enclines et sensibles.



Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          00
A propos d'amour

Après avoir découvert l’avis de Marie-Luce sur ce livre qu’elle a lu dans le cadre du African-American History Month Challenge, je me suis dit qu’il fallait absolument que je le lise. J’ai été très secouée par le constat que dresse l’autrice quant à l’absence d’amour dans notre société patriarcale et capitaliste et aux ravages que cela provoque. Je pense qu’il me faudra d’ailleurs plusieurs écoutes (comme souvent pour ce type d’ouvrage, j’ai choisi la version audio) pour réellement digérer et intégrer le message qu’elle cherche à nous faire passer. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais j’ai admiré comment bell hooks étudie son sujet à la lumière notamment du féminisme et de la justice sociale. Tout est lié, j’en suis convaincue depuis longtemps, et il est impératif de se confronter à ce que l’amour signifie pour soi, afin de pouvoir mener en parallèle ce travail de déconstruction et de réparation sur le plan collectif.
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
Commenter  J’apprécie          00
All about love : New visions

bell hooks s'interroge sur notre incapacité à mettre l'amour au centre de nos vies, et comment l'individualisme et le capitalisme nous empêchent de le faire.



Pour elle, il est essentiel d'avoir une définition claire de l'amour. bell hooks considère qu'il s'agit d'une une action et une pratique, et pas un sentiment. Il s'agit de la volonté de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui.



Elle nous rappelle que l'amour ne limite pas à lamour romantique mais qu'il est au cœur de toutes nos relations (familiales, amicales).



bell hooks part de ses expériences personnelles pour les inscrire dans une réflexion politique et philosophie plus globale.



Un must read.



Commenter  J’apprécie          00
All about love : New visions

Ça y est. J’ai enfin tourné la dernière page du livre choisi pour le mois de mars pour Our Shared Shelf (le bookclub internet féministe créé par Emma Watson sur Goodreads). Et je dois avouer que ce troisième choix ne m’a pas réellement parlé.



Dans All about love, bell hooks nous évoque l’amour en 240 pages. Et ça fait beaucoup. Ce livre s’apparente à de la "Self-help Litterature", un genre qui ne m’attire pas.
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          20
All about love : New visions

Le livre du mois de mars a encore une fois été une excellente lecture pour moi. All About Love est un essai écrit par bell hooks et qui développe de manière très complète le thème de l’amour. Partant du constat que l’amour n’est plus au centre de nos sociétés mais a été remplacé par le pouvoir et la domination, elle propose de le remettre au cœur de nos vies pour régler les problèmes sociaux que l’on peut rencontrer aujourd’hui dans nos communautés (et notamment le sexisme). bell hooks aborde ainsi de nombreux thèmes et aspects relatifs à l’amour : la famille, le mensonge et l’honnêteté, la spiritualité, la honte, la mort… J’ai trouvé cet essai complet et déculpabilisant, et surtout très inspirant. C’est un livre plein d’espoir que j’ai déjà hâte de relire et auquel je reviendra sans aucun dans les prochaines années : c’est le livre que j’ai préféré de cette sélection !
Lien : http://ulostcontrol.com/our-..
Commenter  J’apprécie          41
Appendre à transgresser

Tenir la main de ma sœur…



Dans son introduction, bell hooks évoque, entre autres, la peur d’être titularisée dans un poste permanent à l’université, « J’avais peur d’être enfermée dans le monde universitaire pour toujours », le sud ségrégationniste des États-Unis, les trois choix de carrière des jeunes filles noires des milieux ouvriers, « Nous pouvions nous marier. Nous pouvions travailler comme domestiques. Nous pouvions devenir institutrices », son rêve de devenir autrice, l’écriture, l’éducation, l’enseignement, « un acte contre-hégémonique, une manière fondamentale de résister à toute stratégie de colonisation raciste blanche », les écoles ségrégées, la joie d’aller à l’école, la maison, « La maison était le lieu où je devais me conformer à l’image, définie par d’autres, de ce que j’étais censée être », les changements liés à l’intégration raciale, la perte de l’amour de l’école, les formes opposées d’éducation, « la différence entre une éducation comme pratique de la liberté et une éducation destinée seulement à renforcer un système de domination »…



L’autrice aborde l’enseignement, l’« absence de compétences basiques » des enseignant·es, le « système bancaire éducatif » – « basé sur l’hypothèse que mémoriser de l’information et la régurgiter revenait à gagner des connaissances qui pouvaient être stockées et réutilisées plus tard » -, les autres façons d’enseigner et d’apprendre, le travail du penseur brésilien Paulo Freire et ses paradigmes pédagogiques, les programmes Women’s Studies et Black Studies, la pédagogie en rapport avec « la pratique de le liberté », la classe comme « lieu passionnant », la valorisation de chacun·e, l’excitation et l’effort collectif, les questions de réciprocité, le jeu entre « les pédagogies anticoloniales, critiques et féministes »…



« Je souhaite que ces essais constituent une intervention – qu’ils fassent barrage à la dévaluation de l’enseignement, même lorsqu’ils se soucient d’un besoin urgent de changement dans les pratiques enseignantes » ; « Ces essais reflètent mon expérience de discussions critiques avec des enseignant·es, des étudiant·es et des personnes venues voir à quoi ressemblaient mes cours. Ces essais constituent un témoignage sur plusieurs plans de l’éducation comme pratique de la liberté ».



L’autrice termine son introduction sur la transgression, la pratique de la liberté. « je célèbre l’enseignement qui favorise la transgression – un mouvement contre et au-delà des limites. C’est un mouvement qui fait de l’éducation une pratique de la liberté ».







Table des matières



Introduction – Enseigner la transgression



Une pédagogie engagée



Une révolution de valeurs : la promesse d’un changement multiculturel



Accepter le changement : enseigner dans un monde multiculturel



Paulo Freire



La théorie comme pratique libératoire



Essentialisme et expérience



Tenir la main de ma sœur : solidarité féministe



Pensée féministe : dans la salle de classe, en ce moment même



Savoir féministe : les intellectuel.le.s noir.e.s



Construire une communauté enseignante : une conversation



Langage : enseigner de nouveaux mondes / nouveaux mots



Confronter la notion de classe, dans la salle de classe



Eros, érotisme et processus pédagogique



Extase : enseigner et apprendre sans limites



Je choisis subjectivement de ne souligner que certaines analyses de l’autrice. Celle-ci croise des éléments biographiques et des réflexions théoriques. bell hooks aborde, entre autres, la connaissance « comme un champ où nous travaillons toustes », l’enseignement « sans renforcer des systèmes de dominations existants », la désagrégation et l’égalité, la culture comme rapports de pouvoirs, les crispations identitaires, « la peur qu’un quelconque décentrement des civilisations occidentales, du canon blanc masculin, constitue en fait un génocide culturel », le monde multiculturel, « il faut construire une « communauté » afin de créer un climat d’ouverture et de rigueur intellectuelle », la « blanchité », l’expérience, « l’expérience ne donne pas l’expertise »…



Je souligne deux discussions. La première avec elle-même sur Paulo Freire, « Je suis allée vers Freire, assoiffée, mourant de soif (comme un sujet colonisé, marginalisé, incertain de la façon doit il doit briser son statu quo, qui veut le changement, peut mourir de soif », l’autrice parle, entre autres, de pédagogie mais aussi du sexisme de la langue, de paradigme de libération phallocentrique, de classe sociale et de la structure de « notre point de vue social sur la réalité », des difficultés à passer « d’objet à sujet », de la reconnaissance de la subjectivité des personnes exclues, « de ceusses qui ploient le plus sous l’oppression », d’éthique de la lutte, des contradictions parties intégrantes des processus d’apprentissage…



La seconde avec Ron Scapp, l’autrice aborde la conception romantique de l’enseignant·e, le corps et son effacement, la peur d’un enseignement renforçant les hiérarchies, les processus d’apprentissage, « Pour éduquer à la liberté, donc, nous devons défier et changer la manière dont tout le monde pense le processus pédagogique », le plaisir en classe, la dictature des enseignant·es, l’importance de la voix, l’écoute des autres, « apprendre aux étudiant·es à écouter, à s’entendre les un·es les autres », la communauté d’apprenant·es, le temps, l’auto-réalisation…



J’ai particulièrement apprécié le chapitre sur « La théorie comme pratique libératrice », la défiance envers le statu quo, l’acte privilégié de nommer les choses, la pratique féministe et sa dévalorisation dans les contextes universitaires, « l’importance du travail intellectuel, de la production théorique comme pratique sociale pouvant être libératrice », l’enracinement d’un engagement politique pour un féminisme de masse, la théorie comme « siège de douleur et de lutte »…



« Nous devons travailler activement à attirer l’attention sur l’importance de la création d’une théorie qui peut faire avancer le renouvellement des mouvements féministes, avec une insistance particulière sur une théorie cherchant à mettre en avant l’opposition féministe au sexisme, et à l’oppression sexiste ».



Un ensemble de textes plus qu’utiles en ces temps de fragmentation voire d’opposition entre les luttes.



Il reste beaucoup de livres de l’autrice à traduire en français. « Si nos voix ne figurent ni dans la littérature écrite ni dans les présentations orales, nos préoccupations ne seront jamais verbalisées ». Espérons que cette pensée émancipatrice soit enfin diffusée largement…
Lien : https://entreleslignesentrel..
Commenter  J’apprécie          30
Appendre à transgresser

L'enseignement est un sujet passionnant duquel il est agréable de disserter pendant des heures. bell hooks se saisit de ce sujet tout au long de l'ouvrage, pour le plus grand plaisir des lecteur.ices. Ayant grandi en France, ce livre m'a vraiment touchée. En effet, il y a une très grande importance donnée à la rigueur, au sérieux, à la froideur, dans la manière dont l'enseignement est dispensé dans l'hexagone... Ici, de lire que le débat, l'invitation à la critique et à la remise en question constante, la prise en compte de l'ensemble des luttes diverses afin d'enrichir un regard intersectionnel, rend vraiment heureux : on se dit "Il y a donc des personnes qui s'appliquent à rendre l'enseignement stimulant, agréable, plaisant, déroutant ?".



bell hooks est une personne révolutionnaire qui ne font pas d'être une source s'inspire sur une quantité innombrable de niveaux.



Je recommande cette lecture très vivement.
Commenter  J’apprécie          10
Communion: Aimer en féministes

’autrice part de ses propres expériences vécues et des femmes de son entourage pour développer une réflexion qu’elle nourrit de citations de textes qu’elle désavoue ou approuve, afin de montrer une évolution dans la conception de l’amour, et pas seulement des relations amoureuses. Si celles-ci occupent une grande part du texte, notamment lorsqu’elle évoque sa longue relation entamée très jeune avec un homme plus âgé qu’elle a fini par quitter, elles ne constituent pas le seul angle d’un texte qui sans prétendre à l’exhaustivité, entend ne faire l’impasse ni sur les relations intra-familiales, ni sur l’amour lesbien, ni sur l’amitié, qu’elle soit qualifiée d’amoureuse ou non.



Surtout, l’autrice tient à remettre au centre du sujet la question de l’amour de soi. Considéré comme un préalable à l’épanouissement dans les amours avec autrui, elle démontre comment celui-ci a été très souvent entravé chez les femmes par une éducation, parfois familiale, toujours sociale, qui pousse les jeunes filles à chercher la validation et la valorisation dans un regard masculin patriarcal, de celui de leur père à celui des hommes qui pourraient constituer des partenaires.



Alors que d’aucuns reprochent parfois aux penseuses féministes un rejet radical des hommes, bell hooks exprime une vision tout en nuances : ne niant ni l’intérêt du lesbianisme politique ni celui d’une abstinence choisie, elle fait également preuve d’empathie envers les femmes qui rêveraient toujours de construire des relations amoureuses hétérosexuelles et/ou hétéroromantiques. Et distingue très clairement le patriarcat, ses normes et les personnes, quel que soit leur genre, qui tentent de souscrire aux impératifs de ce système de domination en espérant y trouver leur compte, des hommes en tant qu’individus, dont certains se sont suffisamment déconstruits et reconstruits, ou se montrent suffisamment prêts à entreprendre ce cheminement, pour pouvoir constituer des partenaires de vie, dans un cadre amoureux, amical ou familial.



Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          10
Cultiver l'appartenance

Nous sommes tous confrontés au besoin d’appartenir à un endroit, de se sentir chez soi quelque part et de pouvoir y vivre en toute liberté. Mais les personnes de couleur le sont encore plus puisqu’elles sont soumises, en fonction des lieux, à un racisme plus ou moins ancré.



En se basant sur son expérience personnelle ainsi que sur d’autres témoignages et expertises, bell hooks nous parle des géographies Noires. Cette discipline renvoie à un traitement de l’espace où les agentivités et subjectivités Noires ne sont pas marginalisées. Elle se veut donc une alternative inclusive de la géographie puisqu’elle prend en compte l’historicité des systèmes de domination issus de l’esclavage, du colonialisme, du patriarcat et du capitalisme racial.

De plus, loin du système capitaliste, bell hooks nous invite à regarder le monde à travers le prisme de la beauté. Selon elle, la possession n’est pas le maître mot, au contraire, il est à fuir au profit de l’esthétique de l’existence et de la simplicité admirable du paysage.

Cultiver l’appartenance rassemble ainsi des textes écrits par l’autrice entre 1990 et 2007 qui abordent la responsabilité de créer des espaces sûrs où les personnes Noires peuvent être humanisées et ne plus être confrontées à la terreur raciale.



Comme dans tous ses textes, bell hooks nous enjoint, de ce fait, à transformer la société en mettant fin à la violence raciale, au patriarcat et au capitalisme.

Cultiver l’appartenance est un livre qui se picore, où l’on lit un écrit plutôt qu’un autre, pour y revenir plus tard.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de bell hooks (761)Voir plus

Quiz Voir plus

Grégoire Delacourt ou David Foenkinos

Charlotte ?

Grégoire Delacourt
David Foenkinos

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}