De par sa naturalisation marquée de la psychologie humaine, la comparaison qu'il initie des facultés humaines et animales, son approche fonctionnelle et non essentialiste de l'étude de l'esprit, ainsi que son anti-cartésianisme foncier, il est très probable que Hobbes ait ressenti, pendant son séjour en France, l'influence du courant sceptique qui, depuis le catalogue des tropes d'Enésidème jusqu'à l' "Apologie de Raimond Sebond" de Montaigne et les écrits des ses contemporains libertins (comme La Mothe Le Vayer, Sorbière, mais aussi, pour certains aspects, Gassendi), avait examiné la question des rapports entre l'homme et les animaux à partir de leurs dotations sensorielles respectives et de leurs facultés d'inférence et de raisonnement. Déjà, dans l'Antiquité, reprenant l'exemple célèbre du chien "sceptique", Sextus Empiricus avait subverti les conclusions plus négatives de Chrysippe au sujet de l'intelligence animale.
Gianni Paganini
Hobbes, Montaigne et les animaux moraux
(p.135)
C’est tout le pouvoir de narrateurs dotés d’une mémoire historique, notamment, que de réagencer le passé, le présent et le futur – de faire apparaître ce qui reste du passé dans le présent et ce qui menace ce présent dans le futur, puis de composer au présent avec les restes des espérances du passé enfouies.
Pour retourner au couple de Plateforme, nous soulignons que l'abondance des scènes érotiques décrites par Houellebecq ne doit pas nous empêcher de concevoir que, dans les cas de Michel et Valérie, il y a plus que du sexe.