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Citations de Élula Perrin (44)


"Je redoute chaque fois cet instant qui peut tout dépoétiser, alors que c'est tellement beau, tellement émouvant, cette lente approche de deux corps qui se découvrent, qui se dévoilent, qui se dénudent peu à peu, pièce après pièce.
Ce moment qui peut tout gâcher ou tout rendre plus enivrant, plus excitant. Cette lente approche, cette fermeture éclair qui glisse, ce bouton qui, ouvert, laisse passer une main; ces agrafes qui vous livrent, au creux de la paume, la chair chaude d'un sein, la tiédeur d'une hanche..."
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"Je partis la rejoindre le coeur fou."
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"Elle m'écrivait des lettres drôles, gentilles, sans se douter que je brûlais, que je me mourais de ses lèvres, de son ventre blond, de ses épaules dorées, de son cou tendre..."
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"Je m'éveillais à la vie, je m'éveillais à l'amour."
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"On est plus près du coeur quand la poitrine est plate...."
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"Quand on s'embrasse, je me suis toujours demandé cet que l'on faisait de son nez."
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"L'espace d'un instant, paniquée, effarouchée, j'avais pensé : si elle m'embrasse je me jette à l'eau."
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J'ai brûlé d'amour pour elle toute l'année."
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"La flamme a jailli, seule, au creux de mon ventre, je prends conscience enfin que j'ai un sexe et qu'il palpite comme un oiseau mourant.
Je nais enfin à l'amour."
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"J'ouvre les yeux. Loin, là-bas, entre mes jambes, des yeux doux qui me regardent jouir, des cheveux que je peux saisir, les joues, douces, douces, que je caresse de mes paumes. C'est une femme qui me fait l'amour."
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"Magie de se sentir gorgée, comblée, affolement de ne plus savoir ce qui me fait crier ainsi : sa langue ou ses lèvres, ou ses doigts. Je tremble, je secoue la tête en tous sens, ce qui augmente encore mon vertige."
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"Sa bouche quitte la mienne, glisse le long de mon cou, à mon épaule, à mes seins qu'elle englobe, délicate, sans que sa main cesse de me tenir tendue, suspendue."
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"Je fonds, je me liquéfie."
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"On s'embrassait à perdre haleine, comme la veille. Ses mains se mirent à me caresser. C'était doux, léger, deux ailes d'oiseau qui effleuraient ma poitrine, mes hanches, mes cuisses, mon ventre."
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J’adore entendre parler de la France. Vous ne pouvez pas imaginer combien j’aimerais la connaître. Parfois la nuit, il m’arrivait lorsque j’étais petite, de rêver que j’y étais enfin. Je me réveillais et je pleurais sous ma moustiquaire en constatant que ce n’était qu’un rêve.
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Faire l’amour avec une femme... Françoise en était restée interloquée. Faire l’amour n’était déjà pas drôle, alors avec une femme...
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L’amour courtois inventé par les troubadours occitans, les Blancs l’avaient exporté à travers leurs livres et leurs films jusqu’à l’Asie où la femme, toute soumission, s’inclinait et acceptait le destin que lui traçaient ses parents.
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Anna ne raffolait pas d’opéra chinois. Elle préférait Racine et Corneille. Elle rêvait parfois qu’elle était en France et devenait une grande actrice. Pas de cinéma comme Annabella, Huguette Duflot ou Jacqueline Delubac, même pas comme les belles Américaines Carole Lombard, Greta Garbo ou l’exotique Dorothy Lamour à laquelle ses soupirants prétendaient qu’elle ressemblait lorsque ses cheveux descendaient encore jusqu’à sa taille. Non, mais tragédienne, à la Comédie-Française, comme Madame Dussane ou Mesdemoiselles Georges et Clairon, les illustres interprètes de ce théâtre qu’elle admirait et dévorait.
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Épouser un métis comme elle, modeste gratte-papier ou sous-officier de la coloniale, peut-être un douanier corse qui préférerait une épouse métisse à une concubine indigène ? Anna se révoltait tout entière à cette idée. Ses camarades de pension n’aspiraient qu’à ce destin médiocre. Pas elle. Fière, indépendante, elle ne se voyait pas l’épouse de tels hommes. Son avenir se résumait à travailler et gagner son indépendance. Le reste, le mariage, l’amour, les enfants, elle entrevoyait ces éventualités comme un paysage brumeux où tout perdait ses contours.
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"Et depuis, je vis au Katmandou.
C'est le domaine où je retrouve, chaque nuit, mille et une femmes. C'est le bain de Cléopâtre, dans ces visages, ces sourires, ces intrigues, ces flirts naissants, ces amours qui se délient, ces drames, ces gaietés, ces surprises, ces ambiances, ces coups de foudre, ces fatigues délicieuses, ces fins de nuit épuisantes, ces départs en bande, pour d'autres bordées lorsque le whisky a coulé un peu trop fort et qu'on ne sait plus aller dormir."
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