Laurent Martin

(Le Zaïre)
Peuple infantilisé par les missionnaires, peuple esclavagisé par les grandes sociétés économiques, il n'est pas étonnant qu'après la deuxième guerre mondiale, la révolte a grondé. Que pouvait faire la Belgique contre un peuple en colère ?

Nous policiers municipaux de Marne-la-Vallée, sommes au garde-à-vous devant le monument aux morts. (...) Dans ce pays, les morts ont plus de valeur que les vivants. Surtout les morts de la guerre. Ceux qu'on envoyés se faire trouer la peau. Au nom de la patrie, de la liberté, de l'égalité, de la fraternité. Une mascarade. Les laids deviennent beaux. Les idiots deviennent de grands esprits. La boucherie organisée gomme tous les défauts.

La jeune princesse s'incline et lui baise les mains.
-Ma mère, porte-toi bien. Puissent les dieux t'accompagner.
-Merci ma fille.
Shibtu lève la tête.
La reine mère ajoute discrètement:
-Ma fille, j'ai le sentiment que tu as bien retenu ma leçon.
-Je ne comprends pas
La reine mère esquisse un sourire:
-Je plains déjà la première épouse. Mais attention! Le roi n'est pas si bête que ça.

L'Ecclésiaste lui revenait en mémoire. "J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent"

Max sait très bien que les policiers municipaux ne sont à l'origine qu'un outil électoraliste. Ils n'ont aucun pouvoir. Pourtant ils peuvent avoir de l'utilité. Non pas pour ceux qui préfèrent les milices armées, mais pour la population du quartier qui peut voir en eux des interlocuteurs acceptables. Le sentiment de malaise des gens est bien réel. Et c'est d'abord parce que personne ne parle, n'échange. Surtout entre les jeunes et les adultes. Un père de famille ne doit pas dire plus de trois mots par jour à son môme. Il ne faut pas s'étonner qu'il aille chercher dehors la chaleur qu'il ne trouve pas chez lui. Et qu'il hurle dans les cages d'escalier.

-Est-il vrai que nous n'avons pas un bon roi?
-Qui te dit ça?
-Mon père et ses amis.
-Tu sais, j'ai toujours pensé que les peuples avaient les rois qu'ils méritaient.

Le but du masque est de donner forme à celui qui n'en a pas, qui n'en a plus. Le masque rend palpable et acceptable par tous, l'esprit caché, le génie invisible.
Il peut être l'esprit des ancêtres, qui rappelle la tradition, qui dit la loi des vivants et des morts, celle qui dure depuis toujours.
Il peut être le génie de la nature, qui aide et soutient l'homme dans sa vie quotidienne.
Il peut être l'esprit ensorceleur, qui viendra ou guérir ou maudire.

La route est sombre . La ville est sombre . La nuit est sombre . Le temps manque . La lépre gagne . Tout me semble gâté , pourri , vicié . Il faut réagir avant que Marne La Vallèe ne s'enfonce sous une mer de pus , de sang noir .