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3/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Metz , le 30/08/1795
Mort(e) à : Palaiseau , le 10 janv. 1885
Biographie :

Amable Tastu, nom de plume de Sabine Casimire Amable Voïart, née à Metz le 13 fructidor de l'an III de la République française (soit le 30 août 1795) et morte à Palaiseau le 10 janvier 1885, est une femme de lettres française, qui a appartenu aux "cénacles romantiques actifs formés autour de Victor Hugo" (Voir référence ci-dessous, p. 77).

Elle est l'auteure d'une réécriture de "Peau d'âne"*, rééditée par les éditions Paraiges en 2022 , avec commentaires et annotations de Claire Antoine et Marie Daffini. Amable Tastu collabore régulièrement au Mercure de France et à La Muse française[1]. Elle publie des ouvrages pédagogiques, des traductions, des sommes historiques, un Cours d'histoire de France, publié en accord avec le ministre de l'Instruction publique, un volume sur la littérature allemande, un autre sur la littérature italienne. Elle est également l’auteure de libretti pour des musiciens comme Saint-Saëns.
Elle est très appréciée de Lamartine (elle fut chantée par Lamartine, Sainte Beuve, Hugo, Chateaubriand, Marceline Desbordes-Valmore. Victor Hugo lui dédie son Moïse sur le Nil et Chateaubriand son Camoens. Sainte-Beuve compose en son honneur une élégie de 18 quatrains et lui consacre 16 pages dans ses Portraits contemporains.
* Amable Tastu "réinterprète le conte en l'orientant du côté des conflits de classe" (4ème de couverture de l'ouvrage publié en 2022). L'introduction de Marie Daffini et la très fine analyse de Claire Antoine constituent bien plus qu'un écrin à ce très beau texte. Je recommande chaudement la lecture de ce petit ouvrage discret qui n'a connu aucune publicité et que j'ai découvert par hasard.
En complétant cette notice, je découvre qu'il existe un texte théâtral qui met en scène Amable Tastu ! A suivre.

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Source : Wikipedia, "Peau d'âne"
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« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964]) « Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960]) #3 0:00 - Antoinette du Ligier de la Garde, dite Madame Deshoulières 1:34 - Marie-Catherine-Hortense Des Jardins, dite Madame de Villedieu 1:59 - Marie-Anne-Henriette Payan de l'Estang, dite Madame Bourdic-Viot 3:08 - Anne-Marie de Montgeroult, comtesse de Beaufort d'Hautpoul 4:15 - Constance-Marie de Théis, Princesse de Salm-Dyck 5:37 - Marceline Desbordes-Valmore 6:58 - Amable Cazimir Sabine Voïart, dite Amable Tastu 8:41 - Générique Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Éditions Louis-Michaud, 1908 https://archive.org/details/lesmusesantholog01sc Images d'illustration : Antoinette du Ligier de la Garde, dite Madame Deshoulières : livre Marie-Catherine-Hortense Des Jardins, dite Madame de Villedieu : livre Marie-Anne-Henriette Payan de l'Estang, dite Madame Bourdic-Viot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henriette_Bourdic-Viot#/media/Fichier:HenriettePayanDeLEstang.png Anne-Marie de Montgeroult, comtesse de Beaufort d'Hautpoul : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Marie_de_Beaufort_d%27Hautpoul#/media/Fichier:Anne_Marie_de_Montgeroult.png Constance-Marie de Théis, Princesse de Salm-Dyck : livre Marceline Desbordes-Valmore : https://www.societedesetudesmarcelinedesbordesvalmore.fr/?p=1052 Amable Cazimir Sabine Voïart, dite Amable Tastu : livre Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license. Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html #PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Amable Tastu
D’où vient que l’âme humaine…

D’où vient que l’âme humaine est ainsi disposée,
Que jamais ses regards troublés et mécontens
N’ont pu s’accoutumer à la marche du temps ?
Sur l’éternel chemin-, chaque borne posée
Nous attriste. D’où vient ? je ne sais ; mais toujours
Le vertige nous prend avoir couler nos jours :
Si vous reparcourez l’enclos où votre enfance
Aspirait l’existence et l’air par tous les sens ;
Si quelque ancien portrait de votre adolescence
Vous regarde et vous rit d’un rire de quinze ans ;
Du bouquet nuptial si la fleur conservée
Un jour sous votre main tout à coup s’est trouvée,
Que d’amertume, hélas ! dans ce legs du passé,
Vestige qu’en fuyant son pied nous a laissé !
Et qu’est-ce donc, quand l’art sous sa forme savante
Enferma les pensers qu’en notre âme il a lus,
De retrouver, nous morts, notre image vivante,
Et de recompter là, tout pâles d’épouvante,
Ces battemens du cœur que nous ne sentons plus !

Non, non, je ne saurais les voir, ni les relire
Ces mots qui m’ont paru les accords d’une lyre ;
Qui, les mêmes toujours dans leur sens apparent,
Éveillent dans mon âme un écho différent !
Eh ! qui peut, corrigeant le travail d’un autre âge,
Sur un métier nouveau remettre un vieil ouvrage !
Au mien, beau seulement de ses fraîches couleurs,
J’ai manqué bien des points, j*ai gâté bien des fleurs,
Je le sais ! Mais comment en rassortir les soies ?
Je n’ai plus de ce temps les douleurs ni les joies !
Puis d’ailleurs, à quoi bon retirer du chemin
Quelque faute échappée à ma novice main ?
La route sur mes pas autrefois parcourue,
Aujourd’hui, j’en ai peur, sera bien peu courue.
Songez-vous qu’en six ans passés, chaque saison
A cueilli tour à tour sa funèbre moisson ?
Qu’en six ans, les soleils qui se suivent sans cesse
Ont vu fleurir l’enfance et mûrir la jeunesse ?
Que nous avons compté, parmi leurs jours pesans,
Trois jours où notre France a vieilli de dix ans ?
Que la tombe a triplé sa proie accoutumée ?
Hélas ! combien sont morts de ceux qui m’ont aimée !
Combien d’autres pour moi le temps aura changés !
Je n’en murmure pas ; j’ai tant changé moi-même !
Force est bien d’obéir à cette loi suprême :
Mais où retentiront mes chants découragés ?
Mes amis, où sont-ils ? Notre mobile race
De dix ans en dix ans renouvelle sa face ;
Que pourrait demander de faveur ou d’appui
Le poète d’alors au public d’aujourd’hui ?
L’homme des jours présens ne va plus, solitaire,
Les yeux perdus au ciel, ou baissés vers la terre :
Tous ont serré les rangs, et marchent de concert,
Comme la caravane au milieu du désert ;
Pressé par le besoin, poursuivi par l’orage,
Chacun tient l’œil fixé sur le but du voyage,
Et, d’un instant perdu connaissant la valeur,
Craindrait de se baisser pour cueillir une fleur.
Aussi ma barque part avec peu d’assurance,
Et, de peur de sombrer, s’allégeant d’espérance,
Demande, en commençant son fugitif sillon,
Comment on salûra son léger pavillon.
Je l’ignore, et je crains ! Il est des sympathies
Qui, muettes un jour, cessent d’être senties,
Et tel, par qui jadis ces chants étaient fêtés,
A peine s’avoûra qu’il les ait écoutés !

Avez-vous souvenir, à l’âge où tout enchante,
D’une voix qui vous plut, voix timide et touchante,
Qui, pleine d’harmonie et de séductions,
Répondit la première à vos émotions ?
Que, plus tard, cette voix résonne à votre oreille,
De vos rêves déçus vous raillez la merveille,
Vous prenant en pitié d’avoir si mal jugé…
Elle est la même encor ; mais vous avez changé !
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Amable Tastu
Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée ;
Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée.
Tu seras ma compagne, alors que le soleil
Colore l’Océan de son éclat vermeil,
Ou lorsque, s’échappant de la nue orageuse,
La neige au sein des flots tombe silencieuse.
Que nous font des saisons les changemens divers !
La flamme qui nous luit ne connaît point d’hivers.

Ah ! qu’importe le sort si ta main caressante
S’appuie au gouvernail de ma nef inconstante !
Si nous sommes unis, si l’amour suit nos pas,
La vie est prés de toi, la mort où tu n’es pas.
Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée ;
Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée,
Oublions des saisons les changemens divers :
La flamme qui nous luit ne connaît point d’hivers.

Crois-moi, fuyons la terre et ses brillantes chaînes,
L’Océan fût créé pour les âmes hautaines ;
Confions-nous sans crainte à son sein indompté,
Refuge de l’amour et de la liberté.
Là, point d’œil curieux, point de langues traîtresses
N’oseront épier ou blâmer nos caresses :
Nous n’aurons pour témoin qu’un ciel propice et doux
Qui semble s’abaisser entre le monde et nous.

Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée,
Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée ;
Oublions des saisons les changemens divers :
La flamme qui nous luit ne connaît point d’hivers.
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Amable Tastu
Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée ;
Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée.
Tu seras ma compagne, alors que le soleil
Colore l’Océan de son éclat vermeil,
Ou lorsque, s’échappant de la nue orageuse,
La neige au sein des flots tombe silencieuse.
Que nous font des saisons les changemens divers !
La flamme qui nous luit ne connaît point d’hivers.

Ah ! qu’importe le sort si ta main caressante
S’appuie au gouvernail de ma nef inconstante !
Si nous sommes unis, si l’amour suit nos pas,
La vie est prés de toi, la mort où tu n’es pas.
Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée ;
Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée,
Oublions des saisons les changemens divers :
La flamme qui nous luit ne connaît point d’hivers.

Crois-moi, fuyons la terre et ses brillantes chaînes,
L’Océan fût créé pour les âmes hautaines ;
Confions-nous sans crainte à son sein indompté,
Refuge de l’amour et de la liberté.
Là, point d’œil curieux, point de langues traîtresses
N’oseront épier ou blâmer nos caresses :
Nous n’aurons pour témoin qu’un ciel propice et doux
Qui semble s’abaisser entre le monde et nous.

Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée,
Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée ;
Oublions des saisons les changemens divers :
La flamme qui nous luit ne connaît point d’hivers.
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Amable Tastu
Muse, est-ce vous ? dans ces bois dépouillés
Où l'Aquilon au loin gronde et murmure,
D'un long regard, aux bosquets effeuillés,
Vous demandez-leur riante parure.
C'est vainement. L'impitoyable hiver
Détruit les fleurs ; mais son souffle perfide
Vous laisse au moins ce laurier toujours vert,
Four couronner le front d'Adélaïde.

Muse, accourez. Les fils de l'Hélicon,
D'Adélaïde et du Dieu qui l'inspire,
Dans leurs accords ont répété le nom.
Chantez aussi ce nom cher à la lyre,
De vos pipeaux enflez les faibles sons ;
N'oubliez pas que, d'une voix timide,
Vous préludiez à vos douces chansons,
En écoutant le luth d'Adélaïde.

Rappelez-vous la fille d'Israël
Qui réveilla les harpes prophétiques ;
Et dans la paix des veilles poétiques
Inspirez-vous de son hymne immortel.
Obéissez à l'espoir qui me guide ;
Qu'un jour, surpris de vos accords touchants,
Le Dieu des vers retrouve dans vos chants
Un faible écho de ceux d'Adélaïde.

Mille Sapho brillèrent tour à tour ;
D'un nom si beau chacune s'environne ;
Mais l'immortelle a vu sous sa couronne
Pâlir le front de ces Muses d'un jour.
Se détournant de leur chute rapide,
Elle a souri dans le sacré vallon,
Depuis qu'Amour, pour consoler son nom,
Remit sa lyre aux mains d'Adélaïde.
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La Mendiante

Le jour fuit, la nuit tombe, et ses ombres glacées
Ajoutent leur tristesse à mes tristes pensées !
Pour moi, tout est besoin, souffrance, isolement,
Mon feu s’éteint, mon corps languit sans aliment,
J’ai froid, j’ai faim. Pourtant du fond de mon asile
J’entends le bruit joyeux des plaisirs de la ville.
Dans ces jours de folie et de brillans loisirs,
Qui pourrait refuser à mes humbles désirs
Le pain qui soutiendrait ma débile existence !
Sortons, et des passans réclamons l’assistance :
Que du moins leur secours m’empêche d’expirer,
Si je puis me résoudre, hélas ! à l’implorer !…

...
Charme de la jeunesse, accords jadis connus,
Beaux jours de mes beaux ans, qu’êtes-vous devenus ?
...
Je ne demandais rien au douteux avenir,
Rien, que de me laisser sans regrets, sans envie,
Suivre le cours obscur d’une paisible vie !
Eh bien ! fortune, amis, espoir, j’ai tout perdu.
Quand je réclame en vain le bonheur qui m’est dû,
Vous, favoris du sort, bercés par la mollesse,
Vous osez m’étaler cet éclat qui me blesse !
Je vis dans la douleur, vous vivez dans les jeux,
...
Ces colliers, ces bandeaux, ces coûteuses parures,
Dont le luxe odieux insulte à mes tortures !
...

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…. Un jour je m’étais amusé à effeuiller une branche de saule
sur un ruisseau, et à attacher une idée à chaque feuille que le
courant entraînait.
CHATEAUBRIAND.

Un songe, un rien, tout lui fait peur.
LA FONTAINE.

L’air était pur ; un dernier jour d’automne,
En nous quittant, arrachait la couronne
Au front des bois ;
Et je voyais d’une marche suivie
Fuir le soleil, la saison et ma vie,
Tout à la fois.

Près d’un vieux tronc, appuyée en silence ,
Je repoussais l’importune présence
Des jours mauvais ;
Sur l’onde froide, ou l’herbe encor fleurie,
Tombait sans bruit quelque feuille flétrie,
Et je rêvais !…

Au saule antique incliné sur ma tête
Ma main enlève, indolente et distraite,
Un vert rameau ;
Puis j’effeuillai sa dépouille légère,
Suivant des yeux sa course passagère
Sur le ruisseau.

De mes ennuis jeu bizarre et futile !
J’interrogeais chaque débris fragile
Sur l’avenir ;
Voyons, disais-je à la feuille entraînée,
Ce qu’à ton sort ma fortune enchaînée
Va devenir ?
...
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LE ROSSIGNOL

Il se méfie du voisinage de l’homme, et cependant il se place
toujours à la vue de son habitation et à la portée de son ouie.
Il chante alors un drame inconnu qui a son exorde, son exposition, ses
récits, ses évènements entremêlés, tantôt des sons de la joie la plus
éclatante, tantôt de ressouvenir amers et lamentables, qu’il exprime
par de longs soupirs.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.


Sur l’azur plus pâle des cieux
Le crépuscule étend son voile,
Des bergers la bleuâtre étoile
Pare son front silencieux.
Des oiseaux le peuple sonore
Suspend ses concerts éclatants,
Seul, un Rossignol chante encore,
De ceux qu’un précoce printemps
Pour nos plaisirs a fait éclore.
Premier né des premiers amours,
Jeune enfant d’un soleil propice,
Qui donc guida ta voix novice
Dans ses mélodieux détours ?
Que dis-je ! as-tu besoin d’un maître ?
Non, non, il t’a suffi de naître.
Semblable aux élus du Seigneur,
Pour chanter tu vins sur la terre,
Sans que ton hymne solitaire
Ait d’autre but que ton bonheur,
D’autre témoin que le mystère.
Mais non ; jaloux d’être écouté,
Tu t’approches de nos demeures,
Et ta timide vanité
S’assure dans l’obscurité,
Compagne nocturne des heures.
Là, si nul bruit n’émeut les airs,
Le chantre de la nuit paisible
Trahit sa présence invisible
Par de mystérieux concerts.
Qu’alors une jeune indiscrète,
Cherchant l’harmonieux chanteur,
Ébranle autour de sa retraite
L’abri d’un rameau protecteur,
Soudain, effarouché, timide,
Déployant son aile rapide,
Il fuit ; et le suivant des yeux,
La vierge, à sa place arrêtée,
Muette, confuse, attristée,
Pleure long temps de ses adieux !…

p.123-124
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Sonnet

Que de ses blonds anneaux ton beau front se dégage ;
Au ciel, jeune Mary, lève tes grands yeux bleus !
Vois-tu sur l’horizon monter ce blanc nuage,
Dont le soleil naissant teint les flancs onduleux ?

Celui-là dans son sein n’enferme point d’orage :
Riant comme ta vie, et pur comme tes vœux,
Il revêt les couleurs qui parent ton jeune âge,
Les roses de ta joue et l’or de tes cheveux.

Un souffle matinal le berce dans l’espace ;
Mais l’heure fuit, hélas ! et sans laisser de trace
Il va s’évanouir dans un air attiédi !

Oh ! puisse ta jeunesse, innocente et paisible,
Ne livrer, comme lui, dans sa fuite insensible ;
Qu’un azur plus serein aux ardeurs du midi !
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Shakespeare (extrait)

[...]
Tremble, César ! la nuit en prodiges féconde
En vain en ta faveur semble ébranler le monde,
Elle n’ébranle point ces cœurs audacieux
Qui cherchent en eux seuls la volonté des Dieux.
Dans cette nuit terrible, à mes yeux se présente
Du second des Brutus la figure imposante.
Brunis ! âme de Rome, honneur de tes aïeux,
Quel dessein redoutable est écrit dans tes yeux ?
Est-ce pour échapper à des pensers funèbres
Que tes pas agités errent dans les ténèbres ?
Fuis-tu de ton pays l’impérieuse voix ?
Ou, tout près d’accomplir ses rigoureuses lois,
Aux regards pénétrants d’une épouse fidèle
Crains-tu de te trahir ?… Écoutons !… il appelle…
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SUR LA MORT DE MADAME DUFRÉNOY (extrait)

[...]

Eh bien, tu l’as voulu, j’ai rempli ma promesse,
J’ai chanté ; dans mon sein étouffant mes soupirs,
Retenant mes sanglots, j’immolai ma tristesse
A tes derniers désirs…

Maintenant laissez-moi dans l’ombre et le mystère
Fleurer les doux avis dont l’espoir m’animait,
L’accueil accoutumé, la voix qui m’était chère,
Et le cœur qui m’aimait ;

Heureuse de pouvoir, dans ma douleur profonde,
Sur sa tombe en secret déposer quelques fleurs,
La regretter tout bas, et dérober au monde
Des yeux mouillés de pleurs !
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