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3.66/5 (sur 29 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 12/11/1911
Mort(e) à : Paris , le 25/07/1992
Biographie :

Né Luc Bastard à Paris en 1911, Luc Estang fait ses études dans des collèges religieux d'Artois et de Belgique. Revenu à Paris en 1929, il expérimente la vie de bohème, le chômage, le travail dans une compagnie d'assurances, avant d'entrer en 1934 au journal La Croix dont il assume la direction littéraire de 1940 à avril 1955•
A partir de 1956, il a appartenu au comité directeur des éditions du Seuil. Romancier, essayiste et poète, Luc Estang était aussi critique de romans au Figaro littéraire et collaborait à des émissions littéraires à la radio.
Le Grand Prix de littérature de l'Académie française lui a été décerné en 1962. Il avait obtenu en 1950 le Grand Prix de la Société des Gens de lettres pour Les Stigmates, premier volume de la trilogie intitulée Charges d'âmes, qui comprend en outre Cherchant qui dévorer et Les Fontaines du grand abîme.

ŒUVRE poétique :
— Le mystère apprivoisé, Robert Laffont, 1943.
— Les Béatitudes, Gallimard, 1945.
— Le poème de la mer, GLM, 1950.
— Les quatre éléments 1937-1955, Gallimard 1956.
— D’une nuit noire et blanche, Gallimard, 1962.
— Le jour de Caïn, Seuil, 1967.
— Corps à cœur, Gallimard, 1982.
— Mémorable planète, Gallimard, 1991, etc.

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Source : Livre de poche
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Littérature
Emission publique présentée par François-Régis BASTIDE et Michel POLAC consacrée à la littérature en compagnie des critiques, Nicole VEDRES, Guy DUMUR, Luc ESTANG, François NOURISSIER, Robert KANTERS et l'invité de la semaine, l'écrivain Alain ROBBE-GRILLET. Les intermèdes musicaux sont interprétés à la guitare par Romano. - Courrier des auditeurs - à 03'15" : "Luna Park" d'Elsa...
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Je vous l'ai dit, monsieur, vous aviez cessé d'exister pour moi, à l'aube de mon adolescence. J'avais roulé une lourde pierre d'oubli devant le tombeau que figurait la conscience enfantine dans laquelle, par carence affective, l'image paternelle s'était desséchée. (p. 42)
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Du moins en alla-t-il ainsi jusqu'à mon adolescence: la moitié du temps écoulé, à ce jour, depuis votre abandon. Alors ce fut à mon tour de vous abandonner. L'affirmation de soi, si fragile, qui chez les garçons de mon âge entrait en conflit plus ou moins avec l'autorité paternelle, se fortifia chez moi en vertu de mépris. Je vous rejetai comme on vide un abcès. Silence même en moi, sur vous. (p. 16)
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A propos de convictions religieuses : vous ne vous étonnerez pas, monsieur, que les miennes aient disparu avec vous. Vous étiez le garant de Dieu le Père comme il était le vôtre. Il en alla de même, jusqu'aux approches de la mort, pour ma mère qui croyait comme vous parce qu'elle croyait en vous...(p. 39)
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ICARE

II


Métal ailé l'avion vole
au vent lumineux, les éclairs
de soleil aux flancs, l'auréole
de lune à hélice ; mais l'air
qu'il chante est-ce l'hymne d'Icare ?

Plus que la flûte d'alouette le matin,
ou le fifre le soir, que rien ne contrecarre,
de l'aigle, dans l'espace aux bords déjà éteints
les orgues de plein sang jaillirent en fanfares
verticales quand l'homme fait oiseau monta.
Flèche vivante il fut son propre sagittaire
libre, et perçant le ciel de tout un poids de terre.

Comment savoir si l'altitude le dompta
et s'il fondit d'une chaleur autre qu'humaine,
ou si vainqueur des hauts plateaux il perdit pied
dans le gouffre où leur courbe aux confins les entraîne ?

Le gouffre où les dédales du sol nous ramènent :
qui dira si la chute est un crime expié ?
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Ludovic Cuerigal épousa Rosine Deyroux le 8 juin 1907 à Paris, en la mairie du XIVè arrondissement.
Ce ne fut pas une fin. Ce n'était même pas un commencement. Sinon pour Eloi, leur fils dernier né. Ils ne prirent pas le temps d'être heureux ; ils eurent celui de faire quatre enfants. Si ce n'est beaucoup, c'est assez.
Aujourd'hui, qu'importe que l'un soit mort, l'autre disparu, la troisième absente. Il suffit d'Eloi pour que tous, avec leurs parents, aient une histoire.
Le voici, à l'âge que l'illusion commune pare des couleurs de l'avenir quand ce sont celles du passé : les vingt ans sont beaux dans le miroir des quarante. Tout une vie derrière soi qui se réfléchit en perspective !
Mais Eloi tient ses vingt ans pour ce qu'ils sont : une situation d'attente. Et moins encore : une espèce d'heure zéro de la destinée, comme sur le cadran privé d'aiguilles et auréolé d'un cuivre solaire, de cette horloge, en face de lui, dans un angle de la salle à manger. L'horloge a marché, jadis. Lui aussi a marché, autour de soi-même, jusqu'à l'arrêt que signifie son besoin, soudain irrépressible, de connaître le sens d'une histoire aux données éparses tels les éléments de l'horloge.
Histoire dont il ne fut ni acteur ni témoin. Elle le concerne d'autant plus qu'elle lui propose une énigme.
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ICARE
I


Le ciel au-dessus de la mer
est vaste ; les pulsations
des vagues aux tempes de l'air
dévalorisent l'horizon :

C'est toujours au-delà que le monde commence.

Il n'est soleil tombé qui ne remonte, immense,
la pente de la nuit ; il n'est à l'autre bout
du jour dôme affaissé qui ne laisse debout
un pan d'azur à mesure que l'ombre avance :

de tous côtés la voûte s'ouvre à perte d'arc.

Là-haut comme là-bas la même haleine
animale essaime et la même laine
moutonne à fond d'herbage bleu de parc.

Entre la nue et l'eau si la mouette hésite,
si plus que l'arrivée importe le départ,
le vol est sage que la chute précipite
au but : le ciel enveloppant la mer de toutes parts !
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ICARE

III


Tout est Icare !

O le désir de rompre les amarres
sans parachute, ô cœurs trop détachés !

Le galet roule un rêve de rocher
l'herbe se berce en folle arborescence
la mer aspire au ciel de sa naissance
et l'amour, le corps à l'âme arraché,
se consume.
Extase nocturne, balance
icarienne entre le poisson et l'oiseau :
la chair nage dans l'air et vole dans les eaux.

Mais l'ange aux membres couverts d'ailes
échappe-t-il à l'ultime pesanteur, celle
qui fait basculer de l'autre côté ?

Le désir du galet de l'amour et de l'herbe
de l'ange dont le nom fut porteur de clarté
surpasse-t-il l'impatience faite Verbe,
le cri — délivrez-nous des mots, ainsi soit-il —
qui monte au ciel prophétisé ?
Mais que voit-il
dans la splendeur silencieuse qu'il échancre ?
une plume flottant sur un océan d'encre.
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J. de Boschère dit dans l'une de ses préfaces : " Tous mes poèmes contiennent une lueur de ma folle espérance". Dans le poème de "Job", il reste encore à celui-ci, dans la misère et les souffrances, un sourire:

Je pleure
Certes Job pleure.

Mais son cœur était repris d'enfance,
gonflé de tendresse romantique.

C'était la minute où le gris du soir est un peu rompu
Et l'oiseau dit deux notes à la nuit qui vient.
des voiles violets habillaient les tristes choses
Même dans le salon usé entrait la gloire;
Et la mère approchait la chaise,
elle tirait les brioches du four;
Elle se redressait:
j'ai l'espoir que... (p. 129-130)
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Non, monsieur Chamard. La charité m'interdirait la pitié qui se mêle à la philanthropie, la pitié qui, plus que l'indifférence, insulte à la misère des hommes.
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               II


Soyons complices mes rougeurs et mes grimaces
   et faisons semblant de nous ressembler
il n'y a pas de temps perdu rien que l'espace
morcelé toujours, sans fin rassemblé
comme la mer ; la mer nous mesure le monde.

Mais pourquoi cette nuit d'yeux battus par les ondes
d'outre-nuit, la nage immobile sur le dos
   et cet étrange allègement des os
   qu'Ézéchiel a vu dans les multitudes ?

C'est le vent qui reprend ses vieilles habitudes.

p.13
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