L`Ogre [corriger]

Il m'est impossible de parler de ce recueil de nouvelles sans le comparer à celui de Mariana Enriquez, Les dangers de fumer au lit :

- les deux sont écrites par des autrices hispanophones et bien qu'Ariadna Casterllarnau soit espagnole et pas argentine, elle a tout de même vécu plusieurs années à Buenos Aires. Et plusieurs nouvelles sont d'ailleurs assez explicitement situées en Amérique du Sud.

- les deux sont arrivés sur mon radar à peu près au même moment et ont été publiés à quelques mois d'intervalle.

- les deux (m')ont été présentés comme des œuvres féministes bien que cela soit un constat que je ne partage pas entièrement : à mon sens, que des femmes mettent en scène des protagonistes féminins ne me paraît être pas suffisant pour qualifier une oeuvre de féministe (ou alors c'est qu'on part de vraiment très très loin, malheureusement).

- ce livre est préfacé par Mariana Enriquez elle-même.



Et alors que j'ai été franchement déçu par le recueil de Mariana Enriquez, j'ai été bien plus séduit par L'obscurité est un lieu, à tel point que je ne m'explique pas comment il ait pu être autant éclipsé par celui de l'autrice argentine.

On y retrouve parfois des thématiques proches, mais elles sont traitées ici avec infiniment plus de subtilité et de poésie, débarrassées de la posture edgy et provocante que j'ai pu reprocher au recueil Les dangers de fumer au lit.

En revanche, comme c'est souvent le cas zvec les nouvelles, j'ai trouvé que certaines étaient moins convaincantes que d'autres et ce dans une proportion non négligeable, ce qui explique la note que je donne ici ne soit pas plus élevée.



En bref, si vous avez été un peu déçu des dangers de fumer au lit il se pourrait que vous appréciez L'obscurité est un lieu d'Ariadna Castellarnau. En tout cas, ce recueil mérite de s'y pencher.

Et si vous aviez été conquis par les dangers de fumer au lit alors il n'y a aucune raison que vous fassiez l'impasse sur L'obscurité est un lieu !