
Nous sommes à la fin du XIXe siècle.
Le jeune Newland Archer est à l’Opéra, lieu où la haute bourgeoisie new-yorkaise se plaît à se rassembler.
Archer n’a de cesse de diriger son regard sur la loge de May Welland, sa promise, en qui il voit l’épouse parfaite celant ainsi l’alliance de deux familles honorables, lorsqu’une jeune femme y fait son entrée, semant un brouhaha d’indignation autour de lui. C’est la cousine de May, la comtesse Ellen Olenska, arrivée d’Europe, fraîchement séparée de son mari et recueillie par la famille de May.
Archer est embarrassé car il ne sied pas à une famille d’accueillir en son sein une femme séparée et qui fait l’objet de nombreux ragots.
Il suggère à May d’annoncer leurs fiançailles sans tarder pour garder l’honneur de la famille. Pourtant il tombe très rapidement amoureux de cette jeune comtesse qui n’a cure des conventions new-yorkaises.
Au travers de cette romance, Le temps de l’innocence nous dresse le portrait de la haute société new-yorkaise de l’époque, une communauté fermée dans laquelle il convient de respecter des conventions et des règles parfois absurdes au risque d’être méprisé. Le jeune et naïf Archer qui « par sa culture intellectuelle et artistique se sentait nettement supérieur à ces spécimens choisis dans le gratin du vieux New-York » se verra pourtant habilement manipuler par ses pairs, ses espoirs d’une vie libre et heureuse seront réduits à néant. La jeune comtesse s’en tirera finalement mieux que lui. Son respect, son audace et son courage en font un personnage féminin progressiste et exquis.
« Lui, il avait vécu avec son souvenir ; mais autour d’elle il y avait eu toute une société, toute une vie ».
C'est un roman poignant qui a suscité chez moi une empathie débordante pour ce jeune homme sensible et rêveur tiraillé entre liberté et convenance et dont le destin sera dirigé sournoisement par un monde aristocratique qui lui échappe, piégé par ceux qu'il critique pourtant sévèrement et par sa propre innocence.
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Première femme à obtenir le #prixpulitzer en 1921, #EdithWharton est une des grandes romancières américaines du début du 20ème siècle et je me félicite de l'avoir enfin découverte!!
C'est Newland Archer, jeune, beau, élégant représentant de la haute bourgeoisie new-yorkaise qui nous introduit dans ce monde, levant le rideau de sa loge sur le "brillant auditoire" réuni en cette soirée d'opéra dans l'Académie de Musique. Digne héritier des convenances et des traditions de son milieu, il doit bientôt annoncer ses fiançailles avec la jeune et innocente May Welland. Un futur mariage qui satisfait aussi bien l'orgueil d'Archer que le conservatisme de ce milieu.
Mais l'entrée en scène de la cousine de May, la troublante Ellen Olenska, tout juste débarquée de la vieille Europe sans son mari, va faire l'effet d'une bombe dans ce milieu hyper codifié et, évidemment, dans le coeur et les certitudes de Newland.
E. Wharton propose une description minutieuse et absolument délicieuse de la fin d'une époque et d'un milieu sclérosé qui tente par tous les moyens d'absorber l'irrégularité et la menace pour l'ordre établi que représente Ellen. Le tempérament passionné, le charme envoûtant de l'esprit libre de cette femme séduisent pourtant Newland qui ne peut dès lors plus revenir aux principes figés qui régissaient sa vie.
Il y a de l'ironie bien sûr chez l'autrice américaine, mais aussi beaucoup de tendresse et de mélancolie dans la façon dont elle dépeint les sentiments de ses personnages. J'ai vraiment adoré cette étude de moeurs qui se déploie avec subtilité dans une histoire d'amour parfaitement exquise.
"... il lui avait érigé dans son coeur un sanctuaire qui bientôt était devenu le seul théâtre de sa vie réelle ; là aboutissaient toutes ses idées, tous ses sentiments. Hors de là, sa vie ordinaire lui semblait de plus en plus irréelle."
Un Pulitzer et une autrice a découvrir absolument!
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Lilas se réveille à 2h17 du matin et trouve étrange que son mari, Maxime ne soit toujours pas rentré avec leur fille Zélie de 4 mois...
Elle l'appelle, lui laisse des messages, lui envoie des textos sans réponse. Vers 8h du matin , elle décide d'aller au poste de police. Mais où sont-ils passés ?
Ce roman me laisse dubitative (même après un mois...), je ne sais pas quoi en penser. La plume de l'autrice est profonde, on vit la vie de Lilas.
J'ai le sentiment d'un malaise tout le long du roman, comme si j'étais démunie face à l'histoire de Lilas. Une expérience très étrange mais qui est à vivre !
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