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Le Joueur d'échecs

Mirko Czentovic, ce jeune hongrois, devient champion du monde d’échecs à 20 ans

Ce génie est atypique par sa capacité à battre tous ses adversaires mais il est incapable de s’intégrer socialement et il est presque illettré

Il en devient imbu de sa personne, c’est un être arrogant, un brin provocateur



Un M. B… fait son apparition, qui sera son adversaire

Un homme qui échappe aux camps de concentration, mais qui est néanmoins victime de la perversion du nazisme, en lui faisant vivre l’isolement pour qu’il soit à deux doigts de basculer dans la folie

Il va néanmoins réussir à voler un livre qui sera celui de tactiques d’échecs, il va les apprendre par cœur



La partie est lancée, la dualité est sur ce plateau de

64 cases mais également sur ce que veut nous évoquer l’auteur



Ce livre est à la fois :



La perception de l’addiction aux jeux



L’analyse de l’auteur d’un homme face à un échiquier, j’ai à ce moment là été captivée par toute cette clairvoyance

Déterminer l’intelligence d’un homme simplement par ce carré de 64 cases, 32 pions noirs et blancs

Avouez quand même que lorsqu’on y réfléchit, ce jugement d’un être supérieur mentalement est presque impensable !



Mais peut-être également est-ce une retranscription de ce qu’a été la vie de l’auteur ?

Mirko, un être où la ressemblance avec Hitler m’effleure…

M. B… peut-être Stefan Zweig lui-même, qui a su rester humble en se retirant de cette partie ultime d’échecs.

N’oublions pas que cette œuvre de Stefan Zweig a été publiée à titre posthume en 1943. Celui-ci s’était en effet donné la mort avec sa femme car il ne supportait plus la montée du nazisme dans son pays natal : l’Autriche



Les 2 personnages principaux sont décortiqués, on ressent toute la détresse qu’ils instillent

Mirko, même si au début on ressent une certaine empathie de ce qu’il est, très vite, il sait se faire détester

Quant à M. B… quel homme extrêmement humain, sensible et qui attire la pitié



Ce livre est habile, cette plume est belle et imagée et un livre où les réflexions s’entremêlent

Ce récit est oppressant mais également touchant



Ce livre est un petit chef d’œuvre de la littérature…

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La Pitié dangereuse

Zweig décortique encore une fois la psychologie humaine avec une finesse et une intelligence incroyable.

Jusqu'à maintenant je n'avais que ses nouvelles sans savoir qun roman était à son actif, la pitié dangereuse ou l'impatience du cœur.

Un beau roman qui met en scène comme souvent très peu de personnages.

Nous retrouvons donc ici, un lieutenant, une jeune infirme, sa cousine empathique, son père prêt à tout et le médecin.



Par une maladresse, le lieutenant va rentrer dans des engrenages qui vont le mettre à mal. Pris de pitié pour la jeune infirme, il acceptera ses moindres caprices et surtout les supplications de son père.



Zweig entre en profondeur dans ce sentiment de pitié et tout ce qui entre en jeu: empathie, besoin de reconnaissance, orgueil, compassion, lâcheté,...



Encore une fois des magnifiques passages sur l'amour, le don de soi et la sincérité
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Le Joueur d'échecs

Nouvelle écrite dans les derniers mois de la vie de Stefan Zweig. Elle sera publiée de manière posthume. Ma première lecture de cette nouvelle remonte à mes années lycées. Il s’agissait de ma première rencontre avec la plume de l’auteur. J’avais beaucoup aimé cette première lecture, mais j’avais mis un moment avant de lire autre chose de Zweig.

Cette relecture a lieu des années après la première, et après que j’ai pris le temps de lire une partie de l’oeuvre de Zweig.

Le narrateur, un autrichien, se trouve sur un paquebot à destination de l’Argentine peu après la guerre. A l’intérieur de la nouvelle, on trouve deux histoires. L’histoire du champion d’échecs Mirko Czentović et celle du mystérieux Mr. B, un autrichien victime des nazis. Au cours de la partie qui va voir s’affronter, nous voyons deux personnalités très différentes s’affronter. Celle froide et méthodique de Mirko qui prend sa revanche sur ses origines modestes. Celle plus vivante et créative de Mr. B. Qui l’emportera? L’un des thèmes de la nouvelle est la folie. Et la vie en Europe sous le jougs des nazis. Car si Mr B arrive à survivre à la période d’emprisonnement et de tortures, c’est finalement au prix de sa propre santé mentale. On peut se demander si Stefan Zweig ne nous propose pas une métaphore sur les conséquences du nazisme. L’Europe pourrait survivre, mais au prix d’une aliénation de l’ensemble des êtres humains. Si c’est bien le cas, on peut comprendre le suicide de Stefan Zweig et de son épouse quelques temps après la fin de l’écriture de cette nouvelle.

A la lecture de cette nouvelle, on peut se demander qui est le joueur du titre. Mirko? Mr B? Ou bien le joueur d’échecs d’une façon générale? Ou bien les trois, tour à tour? On peut en faire l’interprétation que l’on veut.

Je suis ravie d’avoir relu cette nouvelle à la lumière de ce que je sais de Zweig. Tout est éclairé d’une nouvelle manière. Je pense qu’on passe à côté d’un certain sens si on ne sait pas qui est l’auteur et quelles sont ses pensées au moment de l’écriture. Je suis désormais encore plus curieuse de lire Le Monde d’hier - Souvenirs d'un Européen, qui lui aussi sera publié de façon posthume…

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