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Expert économie

Cet insigne distingue les lecteurs pour qui la finance la gestion et autres questions relatives à la grande et aux petites bourses n’ont aucun secret. Une autre forme d’évasion fiscale en somme.
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Les meilleurs   Dernières critiques
Une brève histoire des crises financières

Petit essai très accessible sur l'histoire des crises financières qui débute avec la Tulipomanie, Aux Pays-Bas, au 27e siècle.



Si vous ne connaissez pas, imaginez-vous que c'est à l'automne que les fleuristes vendaient leurs fleurs et qu'au printemps, les clients n'avaient qu'à présenter leur facture pour cueillir leur bien.



Sauf qu'à l'hiver 1637, la spéculation a fait son chemin et les gens se sont tenus à vendre leur facture de fleur à d'autres pour engranger du profit, croyant que les tulipes vaudraient plus chères l'été venu. Après un moment, la valeur réelle ou imaginer de la tulipe a cessé d'être un facteur. La fracture de la tulipe était son propre produit, symbolique, quasi immatériel. Les gens les achetaient pour des milliers, des millions pas parce qu'ils voulaient une tulipe, mais parce que si la tendance se maintenait, ils pourrait revendre la facture à profit



Évidemment, le printemps est arrivé et la tendance ne s'est pas maintenant. Quand la bulle a éclaté, certain étaient devenus millionnaires, d'autres venaient de perdre la fortune familiale. C'est absurde, mais plus absurde que la Bourse?



Le livre plonge donc dans les causes de chaque crise financière et, plus important, les politiques mises en place pour éviter que les crises se reproduisent.



Le point en commun de la plupart des crises est qu'elles surviennent après que des politiciens aient retirés les lois mises en place à la fin de la crise précédente.
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Sortilèges & Syndicats : Une fantastique lutt..

Barne Mustii est un petit employé de bureau humain ordinaire, malmené par son supérieur gobelin. Mais bon, qui ne l’est pas de nos jours ? Il faut bien accepter les choses pour gagner de quoi vivre non ? Un jour cependant, c’est une pique de trop qui poussera Barne à prendre contact avec un syndicat pour envisager une plainte pour harcèlement. Terrible erreur, puisqu’en plus d’être un repaire de gauchistes, la cellule syndicale se servira de son cas pour tenter de mettre la main sur une arme légendaire capable de renverser le pouvoir en place.



L’histoire se passe donc dans un univers d’urban fantasy, copieusement arrosé par des références politiques modernes (et plutôt françaises). Toutefois, si les nombreux clins d’œil sont facilement identifiables, le monde possède sa propre cohérence, et on a droit à des explications historiques qui expliquent les trajectoires des peuples orques, humains, nains, elfes… qui expliquent la situation actuelle. Pas la peine de lire Libération tous les matins pour comprendre l’intrigue.



Car on l’aura également compris : il vaut mieux ne pas être totalement allergique aux thèses progressistes de gauche avant de commencer la lecture. On parlera de syndicats, de non-binarité, de lutte de classes, de fascisme, et des effets dévastateurs du capitalisme sur l’environnement et les libertés individuelles.



L’intrigue semble fortement s’inspirer des jeux de rôle : déjà par l’équipe se met en place, avec un magicien capable de lancer des sorts puissants, une fée spécialisée dans le soin, un humain multi-tâche, … On oscille ensuite entre « quêtes intermédiaires » où les personnages sont beaucoup dans l’action, entrecoupées d’intermèdes où ils développent plutôt leurs relations sociales. Simple, mais efficace.



La quatrième de couverture m’avait intrigué, et le livre correspond exactement à mes espoirs. L’auteur a réussi à éviter l’écueil de la caricature trop outrancière (tant qu’on n’est pas bien ancré à droite en tout cas, sinon j’imagine qu’on lèvera les yeux au ciel plus d’une fois devant les passages qui parlent de grand soir et d’asservissement au grand patronat) et des clins d’œil trop appuyés : on ne peut ne rien connaître à l’actualité politique française et passer un bon moment avec ce livre. J’aurais apprécié que l’auteur aille encore un cran plus loin et propose un monde sans aucune référence contemporaine directe, un peu à la Pratchett et son Disque-monde… mais quand on a dit ça, c’est mettre la barre vraiment très haut !
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Un revenu garanti pour tous

Un des meilleurs livres, avec ceux de Philippe Van Parijs, sur le Revenu Minimum Garanti/Revenu Universel/Impôt Négatif/Etc.



Bref, cette idée qu'une somme devrait simplement être envoyée, chaque mois, à toute la population sans discrimination.



C'est plutôt simple et vous serez surpris de constater que cela vient des milieux ultralibéraux américain. Après tout, si on envoie à tous un simple chèque, du même montant, assez pour subvenir aux besoins de base... Alors cela, on peut se débarrasser du filet social. Plus besoin de retraite, de bourses étudiantes, d'aide sociale, d'assurance emploi. Plus besoin de tous ces employés de la fonction publique qui servent à faire rouler la machine.



Mais plus encore, cela évite certains pièges de l'État-providence actuel. Le fait qu'un bénéficiaire de prestations de l'État puisse être perdant si lui ou un membre de sa famille se trouve un emploi par exemple. Qu'il y gagne moins que s'il était resté sans emploi. Un problème que réglerait le RMG.



Bref, un bon livre sur le sujet, qui aborde toutes ces facettes et aborde les arguments pour ou contre, tant de gauche que de droite. Un livre qui critique les politiques des dernières décennies qui visent à combattre les pauvres plutôt que la pauvreté.



Dommage que l'auteur ait oublié tout cela lorsqu'il est devenu ministre.



Un des meilleurs livres, avec ceux de Philippe Van Parijs, sur le Revenu Minimum Garanti/Revenu Universel/Impôt Négatif/Etc.



Bref, cette idée qu'une somme devrait simplement être envoyée, chaque mois, à toute la population sans discrimination.



C'est plutôt simple et vous serez surpris de constater que cela vient des milieux ultralibéraux américain. Après tout, si on envoie à tous un simple chèque, du même montant, assez pour subvenir aux besoins de base... Alors cela, on peut se débarrasser du filet social. Plus besoin de retraite, de bourses étudiantes, d'aide sociale, d'assurance emploi. Plus besoin de tous ces employés de la fonction publique qui servent à faire rouler la machine.



Mais plus encore, cela évite certains pièges de l'État-providence actuel. Le fait qu'un bénéficiaire de prestations de l'État puisse être perdant si lui ou un membre de sa famille se trouve un emploi par exemple. Qu'il y gagne moins que s'il était resté sans emploi. Un problème que réglerait le RMG.



Bref, un bon livre sur le sujet, qui aborde toutes ces facettes et aborde les arguments pour ou contre, tant de gauche que de droite. Un livre qui critique les politiques des dernières décennies qui visent à combattre les pauvres plutôt que la pauvreté.



Dommage que l'auteur ait oublié tout cela lorsqu'il est devenu ministre.



(Précision : Le François Blais qui a écrit cet essai avant de devenir ministre Libéral n'est pas le même que François Blais, grand auteur québécois qui a écrit l'excellent roman de science-fiction "La Seule Chose Qui Intéresse Tout Le Monde".)
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Le Choix du chômage

Ce remarquable documentaire graphique défend la thèse que, à l'inverse de l'allégation des différents présidents de la République française, depuis Pompidou jusqu'à Macron, qui ont affirmé vouloir œuvrer pour atteindre l'objectif du plein emploi, ils ont tous effectué le choix du chômage chaque fois qu'ils ont mis en place des réformes néolibérales. Il semble que certains politiques aient été conscients que le libéralisme justifie et exige le chômage dans le but de l'allocation des ressources au profit du capital et au détriment du travail, et que d'autres aient simplement embrassé les diktats néolibéraux – en matière monétaire et financière, de rigueur budgétaire, de dérégulation de l'économie – persuadés que la compétition internationale et le libre-échange seraient bénéfiques, que l'air du temps les imposait comme unique solution réaliste, ou que des intérêts politiques supérieurs imposaient des arbitrages pénalisant la gestion macroéconomique du marché du travail. Les principaux artisans des réformes néolibérales qui ont provoqué l'explosion du chômage et du précariat en quelques décennies ont été les socialistes (notamment français et les sociaux-démocrates allemands), mais l'échelle à laquelle elles ont été conduites a été autant nationale qu'européenne – sachant que le projet de la construction communautaire était fondamentalement libéral dès le début. Quelles qu'aient été les modalités des réformes, il est très surprenant, rétrospectivement, que les théories d'un certain Friedrich Hayek, si confidentielles et minoritaires au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au point que les auteurs les représentent comme une bouteille jetée dans une mer orageuse (p. 41), deviennent en quelques décennies des dogmes absolument incontestables, adoptés avec une égale ferveur et mis en œuvre de manière identique par des hommes de pouvoir de droite comme de gauche. Certains personnages néanmoins, tels Jean Monnet, Jacques Delors, François Hollande et naturellement François Mitterrand voient ici leur aura fortement ébranlée, voire ils en prennent carrément pour leur grade ; en revanche à Pierre Bérégovoy, « l'homme brisé » suicidé le 1er mai 1993, sont prêtés les traits d'une victime flouée, aussi lucide que désespérée.

Cet ouvrage, qui affronte des sujets assez techniques, est construit comme s'il s'agissait d'un documentaire audiovisuel : l'enquête, richement documentée, a été effectuée grâce à des entretiens avec un nombre important d'anciens responsables politiques et issus du monde de la finance et des organisations internationales, ainsi que de leurs collaborateurs de l'époque où les décisions ont été prises, mais aussi de spécialistes, chercheurs dans les différentes disciplines concernées : sociologues, économistes, juristes, philosophes, journalistes... Bien que les chapitres suivent un plan plutôt chronologique et thématique, l'ouvrage met en scène le processus de sa réalisation, c'est-à-dire la succession des entretiens dans lesquels les interviewés, également représentés ainsi que les auteurs eux-mêmes, de la même manière que les personnages dont ils parlent, exposent leurs sujets. Du point de vue graphique, il est donc assez déroutant de suivre, sur les mêmes planches, des plans temporels différents, ainsi que des documents divers et des dessins destinés à expliquer les contenus. La complexité s'accroît proportionnellement au grand nombre d'intervenants – spécialistes et personnages historiques et à la technicité des sujets (la « désinflation compétitive » de Jean-Baptiste de Foucauld ne sera plus mystérieuse, ni même le programme de rachat des titres de dette sur le marché secondaire par la BCE (dit « programme Outright Monetary Trasactions ») imaginé par le génial Mario Draghi...). Autant dire que cette lecture est exigeante et avouer que ma prise de notes en a exigé une seconde, en diagonale.



Plan de l'ouvrage :



Chap. Ier : « On a tout essayé » [De la genèse de l'ouvrage]



Chap. 2 : « Des protections inadmissibles » [Depuis la création de l'Organisation Internationale du Travail en 1919, jusqu'au tournant libéral des années 1980 : histoire d'un changement de paradigme économique.]



Chap. 3 : « Vive la crise ! » [L'élection de François Mitterrand en 1981 et la mise en place du néolibéralisme en France]



Chap. 4 : « Les vents dominants » [Le libéralisme comme fondement de la construction européenne, de Jean Monnet contre de Gaulle en 1940 jusqu'à la crise de la dette grecque en 2015, en passant par l'euro...]



Chap. 5 : « Y a pas d'argent magique ! » [De la financiarisation de l'économie et en particulier de la privatisation de la dette publique.]



Épilogue : [Entre la réforme des retraites et la dette du Coronavirus]



Post-scriptum : [Perspectives...]













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Paradis fiscaux : Comment on a changé le cour..

« Paradis fiscaux » porte en sous-titre « comment on a changé le cours de l'histoire ». L'intitulé de l'ouvrage résume clairement son objet : présenter les quinze années du travail de l'auteur, Pascal Saint-Amans, au sein de l'OCDE en tant que Directeur fiscal. Créée en 1948, l'OCDE était chargée de la mise en oeuvre du programme du Plan Marshall. L'organisation est actuellement un centre d'analyse économique et regroupe 38 pays (riches et puissants pour la majorité). Pascal Saint-Amans s'attache à retracer le long parcours de l'institution qui a permis de lever le secret bancaire, lutter contre l'évasion fiscale et imposer les multinationales à un taux minimal partout dans le monde. La crise boursière de 2008 convainc les autorités que le moment est venu de réguler la finance mondiale. Les scandales touchent les paradis fiscaux ; la mondialisation a creusé les inégalités et détourné des centaines de milliards de dollars. L'auteur présente avec clarté le long chemin des négociations avec les instances internationales (ONU, Union Européenne, G7, G20 …), avec les états soucieux de conserver leurs prérogatives (Etats-Unis, Chine..). Pascal Saint-Amans garde un recul lucide devant l'ampleur de la tâche, aux avancées contestées, aux formulations alambiquées. Il épargne au lecteur une plongée dans la complexité de la finance. le livre permet d'appréhender des échelles de valeur inconnues aux dimensions planétaires, sources de tensions géopolitiques.
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Comment obtenir cet insigne?
    Les insignes experts sont attribués aux spécialistes ou amoureux d'une thématique littéraire, en fonction de la qualité et de la diversité de leurs critiques sur cette thématique

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