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EAN : 9782707169693
236 pages
La Découverte (06/10/2011)
3.75/5   10 notes
Résumé :
La finance a pris une place démesurée dans nos économies et ses dérapages pèsent lourdement sur l'emploi et le bien-être des populations partout dans le monde.
Mais il n'est pas facile pour le simple citoyen de comprendre les ressorts de l'instabilité financière, afin d'apprécier la pertinence des politiques qui prétendent la combattre. D'où l'intérêt de revenir sur les grandes crises du passé. Tel est le propos de ce livre aussi enlevé que pédagogique, où l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Petit essai très accessible sur l'histoire des crises financières qui débute avec la Tulipomanie, Aux Pays-Bas, au 17e siècle.

Si vous ne connaissez pas, imaginez-vous que c'est à l'automne que les fleuristes vendaient leurs fleurs et qu'au printemps, les clients n'avaient qu'à présenter leur facture pour cueillir leur bien.

Sauf qu'à l'hiver 1637, la spéculation a fait son chemin et les gens se sont tenus à vendre leur facture de fleur à d'autres pour engranger du profit, croyant que les tulipes vaudraient plus chères l'été venu. Après un moment, la valeur réelle ou imaginer de la tulipe a cessé d'être un facteur. La fracture de la tulipe était son propre produit, symbolique, quasi immatériel. Les gens les achetaient pour des milliers, des millions pas parce qu'ils voulaient une tulipe, mais parce que si la tendance se maintenait, ils pourrait revendre la facture à profit

Évidemment, le printemps est arrivé et la tendance ne s'est pas maintenant. Quand la bulle a éclaté, certain étaient devenus millionnaires, d'autres venaient de perdre la fortune familiale. C'est absurde, mais plus absurde que la Bourse?

Le livre plonge donc dans les causes de chaque crise financière et, plus important, les politiques mises en place pour éviter que les crises se reproduisent.

Le point en commun de la plupart des crises est qu'elles surviennent après que des politiciens aient retirés les lois mises en place à la fin de la crise précédente.
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Etonnamment, ce livre est presque optimiste, alors que sa progression devrait nous conduire à l'inquiétude. La démonstration part de la spéculation historique sur les bulbes de tulipes au XVIIeme siècle pour aboutir à la crise des subprimes et la crise des dettes européennes qui a suivi en passant par l'affaire John Law, la crise de 1907 et celle de 1929.


Un chapitre est consacré à décrypter ce qu'est une crise financière, montrant l'imbrication de mécanismes économiques lié au développement d'outils de spéculation et d'innovation financière sans contrôle des risques, de montées des inégalités, de comportements individuels ou systémiques de fraudes à dimension mafieuse, d'éléments psychologiques comme "l'aveuglement au désastre", fondé tant sur l'idéologie et que sur l'intérêt égoïste; et d'insuffisants contrôles publics.

L'irrationnalité des comportements des acteurs de la finance, qui semblent parfois jouer au poker menteur, est particulièrement effrayant quand on songe aux sommes en jeu et aux conséquences pour l'économie réelle.

La lecture en est très instructive, relativement accessible au non spécialiste un peu curieux. Il a d'ailleurs la qualité de nous montrer que ces hautes spéculations, titrisation et vente à découvert, qui peuvent apparaitre mystérieuses voir ésotériques au profane, ne le sont pas tant que cela. Elles sont basées sur un principe simple : se garantir sur un risque à venir, principe à partir duquel des petits malins jouent pour gagner plus d'argent en faisant parfois survenir des déroutes.

L'auteur nous signale le cas du philosophe Thales de Milet qui acheta, en versant seulement des arrhes, les pressoirs de sa région car il prévoyait une récolte d'olive prometteuse. Il détint ainsi le monopole des pressoirs, fit fortune et ne paya les pressoirs qu'après la récolte..

Il épingle aussi beaucoup les économistes pour leur aveuglement en partie idéologique sur les risques que faisaient courir le déploiement de la spéculation totalement dérégulée par les marchés financiers. Il met en cause pour certains leur collusion avec les milieux financiers.

Les différentes crises étudiées ont des mécanismes communs malgré l'éloignement historique. On pourrait se dire que les humains sont irrécupérables et n'apprennent jamais de leurs erreurs. Chaque période de crise engendre des mesures politiques pour réparer et éviter que cela se reproduise. Mais il semble qu'avec le temps, les économistes, les financiers et les politiques oublient pourquoi certaines règles limitent les spéculations et retombent dans les mêmes travers de dérégulation. Jusqu'à la nouvelle crise. Ce fut le cas des mesures mises en place suite à la crise de 29, qui furent rognées à partir des années 70 et 80 aboutissant à la crise des subprimes.

En exergue une citation du président Roosevelt, le 4 mars 1933

> En fin de compte, dans le chemin qui nous fait avancer vers la création d'emplois, nous avons besoin de deux garde-fous pour éviter le retour des problèmes passés : nous devons mettre en place une stricte surveillance des banques, de la distribution des crédits et des investissements ; nous devons mettre fin à la possibilité de spéculer avec l'argent des autres, et nous devons prendre des mesures pour disposer d'une monnaie en quantité suffisante mais saine.

L'auteur présente les mesures de regulation mises en place au niveau mondial et les juge pertinentes et adaptées à quelques exception près. D'où son optimisme peut être, mais si on en croit l'expérience historique qu'il nous décrit dans son livre; il va falloir surveiller de près pour qu'elles ne soient pas grignotées.

La thèse donne toute son importance aux régulations publiques et rappellent le rôle des états et
des politiques : car c'est d'eux et des impôts des citoyens qu'est venue la solution pour éviter une catastrophe économique.

L'économie est une chose trop sérieuse pour la laisser aux économistes.
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Du même auteur que l'ouvrage racontant plus belles histoires des escroqueries, ce livre parfaitement documenté est plus spécialement destiné à des étudiants en science économique. Avec en plus, un réel talent de conteur, Christian Chavagneux décortique les mécanismes déclencheurs des crises économiques qui ont ébranlé l'économie mondiale du XVIIème siècle à 2013.
Le propos est de nous débarrasser de l'hypothèse que les marchés financiers se régulent parfaitement tout seuls et que les banques s'imposent une stricte discipline censée leur éviter une prise de risque excessive …
C'est loin d'être le cas et tout est mis en oeuvre du côté des banques pour éviter toute tentative de surveillance et de régulation assurant la stabilité du système.
Cependant, c'est à la suite de crises systémiques que la finance mondiale a commencé à envisager une certaine forme de régulation. Malheureusement, ces dispositifs sont prévus pour organiser le sauvetage d'un établissement en faillite mais pas pour freiner les activités qui le rendent nécessaire.
Les grandes crises du XXème siècle – la crise de 1907, le krach de 1929, la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers puis la crise des dettes souveraines en Europe présentent un certain nombre de points communs :
- Des innovations financières complexes, mal contrôlées, intervenant généralement en période de croissance économique, systématiquement établies pour naviguer par beau temps et sous-estimant le risque de gros temps ;
- Des possibilités de contournement réglementaire, légal et fiscal (recours aux Paradis fiscaux) ;
- Des crédits faciles qui nourrissent la spéculation par stimulation réciproque : le crédit pousse la demande qui fait monter les prix ;
- Un défaut de gouvernance des acteurs financiers incités à toujours risquer plus pour obtenir des bonus énormes ;
- La fraude (qui n'est découverte qu'à l'occasion des krachs (Enron, WorldCom, Parmalat …) ;
- La connivence entre les plus riches et la classe politique (issus du même milieu, des mêmes écoles) qui favorise la dérégulation financière et est influencée par les lobbies des preneurs de risques ;
- Les économistes et idéologues libéraux ;
- L' « aveuglement au désastre ».
En conclusion : lorsque les tuyaux de la finance sont propres, ils sont capables de supporter la pression. Les crises financières sont endogènes au fonctionnement des marchés financiers, elles se développent d'autant plus que les autorités politiques privées ou publiques ne font pas leur travail – ou sont empêchées de le faire par une administration ultralibérale – et que les financiers sont incapables d'une autodiscipline efficace et intrusive.
Lentement, les autorités monétaires et les Etats mettent en place des dispositifs de contrôle au niveau national et interétatique …
Après cette lecture, vous vous demanderez donc comment placer vos trois francs six sous ailleurs que dans un livret rapportant un demi pour cent l'an … en redoutant la prochaine explosion de la bulle financière en train de gonfler grâce aux crédits à 0% !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Une analyse très intéressante des différentes crises financières de l'ère moderne. Analyse oui, mais critique - ce qui n'étonnera pas quiconque connaît Christian Chavagneux. Je le recommande particulièrement aux étudiants en économie, c'est assez synthétique et il y a des données qu'on ne trouve pas ailleurs.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les financiers contribuent à entretenir cette image de complexité : moins on comprend ce qu'ils font, plus ils sont libres.

(dans l'introduction)
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Videos de Christian Chavagneux (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Chavagneux
Table ronde proposée par La Fabrique de l'industrie Avec Christian de PERTHUIS, fondateur de la chaire Économie du climat à l'Université Paris-Dauphine, Claire PEDINI, directrice Générale Adjointe Ressources Humaines et Responsabilité Sociale d'Entreprise chez Saint-Gobain, Caroline MINI, cheffe de projet à La Fabrique de l'industrie Modération : Christian CHAVAGNEUX, éditorialiste à Alternatives Économiques.
L'objectif de neutralité carbone défini par la Commission européenne à l'horizon 2050 suppose de repenser, parfois en profondeur, certains aspects de notre modèle économique. Ces transformations ont un impact sur l'emploi, qui est cependant très différent selon les secteurs et selon l'intensité carbone de leur production. L'industrie fait partie des secteurs fortement émetteurs : 18% des gaz à effet de serre en France pour la seule industrie manufacturière en 2018. Elle est donc particulièrement concernée par ces enjeux, d'autant plus qu'elle fournit les solutions pour un mode de vie plus durable. Poursuivre et accélérer le rythme de décarbonation actuel implique de nouveaux modes et types de production moins émetteurs. Cette évolution entraînera une modification du contenu des métiers et des tâches qui vont avec, impactant directement la nature des emplois. Les salariés s'interrogent donc aujourd'hui sur l'avenir de leur emploi. Est-ce que l'industrie en transformation peut créer de nouveaux métiers ? Si oui, quels sont-ils ? Comment former les salariés, et qui va en supporter le coût ? À quoi ressembleront les emplois de la transition écologique ? Seront-ils accessibles à tous ? Quel sera le bilan de cette reconversion ?
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